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S – 1.900 à 1.700 AEC – HOLOCÈNE – SUBBORÉAL récent (1)

 

Climat

Autour de v. 1900 AEC, la  nouvelle oscillation climatique froide et sèche fut intense et eut par conséquent d’importantes répercussions sur les populations humaines. Ensuite, le climat s’améliora jusque vers 1700 AEC. Toutefois, le climat était assez sec. Nous affilions cette période au début du Subboréal récent.

 

Afrique du Nord et Sahara

Afrique du Nord Occidentale

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Egypte et Cyrénaïque

  • La 12° dynastie Egyptienne (v. 1940 à 1760 AEC), qui régnait depuis sa capitale Itjitaoui, fut remplacée par la 13° dynastie (v. 1760 à 1650 AEC en tant qu’état indépendant) qui était son complet prolongement. Cette première période de la 13° dynastie où l’Egypte rayonnait encore jusqu’à Byblos et au-delà de la 1° cataracte constitue la fin du Moyen-Empire.

 

Sahara

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique sub-saharienne

Afrique subsaharienne de l’Est

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique subsaharienne de l’Ouest

Situation ethnolinguistique globalement inchangée. La technologie du cuivre dut se propager dans la région.

 

Forêt pluviale

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique du Sud

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)

  • Bien que la période étudiée ne couvre que deux siècles, notre connaissance historique des évènements politiques du Proche-Orient est désormais trop importante pour que tous les mouvements puissent être retranscrits sur la carte S. Dans cette région, la carte offre seulement un moyen-terme que vient éclairer le texte.
  • Arrivées au Levant lors des mouvements nomades Ouest-Sémitiques survenus v. 2200 AEC, puis arrivées en Mésopotamie v. 2000 AEC lors de l’effondrement de l’Empire d’Ur-III, certaines tribus Amorites se sédentarisèrent aux alentours de 1900 AEC et établirent dans toute la Mésopotamie une poussière de cité-états de modeste envergure. Parmi elles, Babylone (1894 à 1595 AEC) émergea dans la région où le Tigre et l’Euphrate se rapprochent. Eshnunna était le centre d’un autre royaume Amorite ; ainsi qu’Ekallatum qui s’installa au détriment de tout le Sud de l’ancien royaume Est-Sémitique d’Assyrie qui fut contraint de se replier sur le Moyen-Tigre. Sur le Moyen-Euphrate se trouvait le royaume de Mari. Plus loin à l’Est, le royaume de Yamkhad correspondait à la Syrie du Nord et celui de Qatna à la Syrie du Sud. Les états rivaux d’Isin et de Larsa se partageaient quant à eux l’essentiel du Sud de la Mésopotamie.
  • A partir de v. 1850 AEC, le royaume d’Elam parvint à exercer une tutelle sur tous ces micro-états Amorites de Mésopotamie. Mais cette tutelle étant souple et lointaine, les états mésopotamiens continuèrent à se quereller entre eux malgré le cadre étranger que les Elamites tentaient de leur était imposé. Ainsi, v. 1800 AEC, les armées d’Ekallatum remontèrent l’Euphrate, et mirent provisoirement fin au royaume de Mari, constituant un royaume de Haute-Mésopotamie dont l’heure de gloire fut éphémère. De fait, v. 1775, Mari retrouvait son indépendance.
  • Vers 1765, le suzerain Elamite commit l’imprudence de solliciter l’aide de ses vassaux de Mari et de Babylone pour l’aider à s’emparer de la cité rebelle d’Eshnunna. Mais la victoire n’ayant pu être acquise que grâce aux royaumes vassaux, ceux-ci professèrent immédiatement des idées d’indépendance, se coalisèrent et chassèrent les Elamites. Redevenus indépendants, les états mésopotamiens retrouvèrent alors immédiatement leurs vieilles habitudes et recommencèrent à se quereller entre eux. C’est Babylone qui l’emporta et intégra à son royaume Mari, Larsa et tous les autres états de la région, y compris l’Assyrie vestigiale. Vers 1750, seul le royaume d’Alep au Nord-Ouest, et le royaume d’Elam au Sud-Est, échappaient à cette nouvelle hégémonie impériale.
  • Entre v. 1950 et 1800 AEC, sous la dynastie des Sukkalmah / Epartides, le puissant royaume d’Elam parvint à contrôler le Zagros central et méridional, ainsi que tout ou partie du plateau iranien. Son administration directe eut certainement des contours fluctuants au cours des deux siècles étudiés, mais son réseau commercial était étendu à tout l’horizon BMAC ainsi qu’à l’Inde harappéenne [cf. ci-dessous]. A partir de v. 1850 AEC, peut-être en relation avec de premiers revers survenus sur le plateau iranien, le royaume d’Elam se tourna vers l’Ouest et se mit à exercer une suprématie sur les micro-états Amorites de Basse-Mésopotamie qui n’étaient pas encore assez forts pour lui résister [cf. ci-dessus]. Mais en 1765 AEC, la révolte de leurs sujets mésopotamiens obligea les Elamites à se replier dans leurs montagnes d’Anshan où la dynastie des Epartides pourrait avoir perduré jusque v. 1500 AEC.
  • C’est probablement entre v. 1900 et 1850 AEC que les Indiens *Proto-Kassites et *Proto-Mitanniens – peut-être en petit nombre – firent leur apparition au Proche-Orient, peut-être venus du plateau iranien pour les uns et du Mazandéran pour les autres ? C’est aussi l’époque où le char de guerre et l’arc à double courbure firent leur apparition au Proche-Orient. En raison de leur supériorité militaire, les deux peuples envahisseurs devinrent les cadres dirigeants des sociétés auxquelles ils se superposaient.

1) Les Kassites historiques – fusion probable d’Indiens *Proto-Kassites et d’indigènes *Kartvéliens *Kassites originels – se constituèrent peut-être aux alentours de 1800 AEC dans la région du lac d’Ourmia au Nord-Zagros ? Mais ils apparurent seulement v. 1750 AEC dans les textes mésopotamiens, à l’époque où ils commençaient à être embauchés comme mercenaires par les rois Amorites de Babylone qui devaient contrer par la force les velléités d’indépendance de tous les états qu’ils venaient de vaincre. En ce temps-là, leur langue n’était déjà plus indo-européenne. Au cours du siècle qui suivit ils devinrent indispensables dans l’armée et dans les rouages de l’état. De telle sorte que peu après 1600 AEC, ils s’empareront de la direction de l’état impérial à l’issu d’un scénario très classique de prise du pouvoir par des généraux mercenaires que nous pourrions appeler de ‘’type Mamelouk’’ [cf. carte T].

2) En actuelle Arménie – région d’origine des Hourrites – l’intrusion des *Proto-Mitanniens mit fin à la culture de Trialeti ou en constitua la phase terminale aux alentours de 1800 AEC. Encore incapables de constituer un état centralisé, les nouveaux-venus éparpillèrent pour l’instant leurs forces en plusieurs petites principautés qui leur préexistaient peut-être déjà et qui s’échelonnaient sur le Haut-Tigre et le Haut-Euphrate. La suite des évènements permet d’affirmer que, bien que vaincus, les indigènes conservèrent une force culturelle suffisante pour que – en quelques générations à peine – les Indiens abandonnent leur langue ancestrale et adoptent celle de leurs vaincus , ne conservant plus que des noms propres et des termes techniques militaires, notamment équestres. Les Indiens Mitanniens conservèrent également des vestiges de leur religion dont on sous-estime peut-être l’apport dans la mythologie assyro-babylonienne, cananéenne et même hébraïque ultérieure. Notons cependant qu’ils adoptèrent aussi les dieux Hourrites et/ou en firent une interprétation.

Dans les siècles obscurs situés entre la fin du Moyen-Empire et le début du Nouvel-Empire Egyptien, le Levant est mal connu mais semble avoir été un creuset ethnique ou des Indiens *Proto-Mitanniens, qui conduisirent des raids jusque-là, se mêlèrent aux anciennes élites Amorito-Cananéennes et fusionnèrent avec elles. C’est cette situation ethnologique floue qui explique les interrogations prolongées des chercheurs sur les origines des Hyksos, lesquels apparaissent incontestablement comme des Sémites occidentaux, tout en étant pourtant vecteurs de plusieurs technologies étrangères venues du monde steppique Indo-Européen ; nouvelles technologies qui leur permettront bientôt de s’emparer de l’Egypte.

Vers 1900 AEC, la ville anatolienne de Troie-4 (phase Louvite) fut détruite. La phase Troie-5 (v. 1900 à 1700 AEC) fut celle des Nésites / Hittites qui arrivèrent alors depuis les Balkans. Elle sera à son tour détruite v. 1700 AEC par l’arrivée de la 3° et dernière vague Anatolienne, celle des Lydiens. Comme lors de la phase précédente, Troie-5 continua à tourner le dos à la Méditerranée.

  • Vers 1900 AEC, on observe des destructions en de nombreuses régions d’Anatolie : outre les Dardanelles déjà évoquées, on constate des problèmes sur le plateau central, et dans l’Est (régions de Sivas et de Kanesh). Ce mouvement de peuples réalisait une seconde invasion Anatolienne de l’Anatolie. En effet, imitant les Louvites et les Palaïtes qui les avaient précédés lors de la dégradation climatique de v. 2200 AEC, les Anatoliens Nésites / Hittites pénétrèrent en Anatolie v. 1900 AEC, peut-être poussés par Anatoliens Lydiens, eux-mêmes poussés par les Phrygiens ? Isolés des Louvites par la nouvelle invasion, les Palaïtes évoluèrent pour leur compte autour de Zalpa dans la région du Bas-Halys. Les Nésites / Hittites s’installèrent sur le plateau central (Phrygie, Galatie, Lycaonie), dans le pays des indigènes Hattis dont l’histoire leur conservera le nom. D’autres tribus Nésites poursuivirent encore plus loin à l’Est (Cappadoce) jusque dans la région des comptoirs commerciaux assyrien de Kussara et de Nesa ; raison pour laquelle ces groupes furent tout d’abord appelés Nésites. Malgré ces troubles et l’insécurité qui devait en résulter, les princes indigènes parvinrent cependant à se maintenir au pouvoir. Les Hittites / Nésites de cette période formative de leur futur Empire, vivaient certainement en périphérie des agglomérations et constituaient un réservoir de troupes mercenaires pour les princes indigènes qui ne se doutaient pas encore que leurs chefs prendraient prochainement leur place ? A cette époque des noms et des mots anatoliens apparurent dans les documents commerciaux des colonies assyriennes d’Anatolie Orientale ; ce fut également l’époque où apparurent les premiers hiéroglyphes louvites en Anatolie Orientale et méridionale. 
  • Les Anatoliens d’Anatolie ne se contentèrent pas longtemps d’un rôle subalterne. En Anatolie Centrale, dès v. 1850/1800 AEC, ils commencèrent à renverser les princes indigènes et s’emparèrent des trônes d’Hattousa (Hittites), de Kussara, de Nesa (Nésites), de Purushanda et de Zalpa (Palaïtes). Naturellement, les nouveaux potentats Anatoliens entrèrent rapidement en conflit fraternel pour le leadership de l’ensemble : et ce furent les princes de Kussara qui l’emportèrent sur tous les autres. Vers 1850 AEC, ils conquirent d’abord Nesa ; puis Hattousa et enfin toutes les autres villes v. 1750. Finalement, c’est à Hattousa, en position centrale, qu’ils choisirent d’installer la capitale du royaume Hittite. Les Hittites héritèrent de leurs prédécesseurs indigènes, le savoir-faire nécessaire à la fabrication d’objets en fer fondu ; toutefois, cette pratique novatrice demeura extrêmement marginale jusque v. 1500 AEC, et sera encore rare jusque v. 1200 AEC ; peut-être en raison de l’abondance du bronze et d’un savoir-faire encore insuffisant. La diffusion de ces nouvelles connaissance en Mésopotamie et au Levant est mal connue. C’est lorsque le commerce de l’étain s’effondrera dans la crise de v. 1150 AEC que les forgerons seront obligés de faire des progrès dans la métallurgie du fer [cf. carte V].
  • Les Sud-Sémites Ethiopiques devaient occuper le Sud de la péninsule arabique, tandis que les provinces de l’Ouest et du Nord étaient peuplées d’Ouest-Sémites qui, d’Amorites qu’ils avaient été, étaient en train de devenir Araméens.

 

Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï

  • Vers 1900 AEC, la dégradation climatique entraina une sécheresse dans les steppes du Turkménistan et de l’Ouzbékistan,  et rendit plus difficile la vie des pasteurs Aryens de la région. Ceci dut les contraindre à migrer plus au Sud à la recherche de pâturages encore verts ? De ce fait, le début d’installation que nous avons constaté à la période précédente prit un caractère encore plus massif et parfois agressif. A partir de cette époque, il semble que la densité Aryenne devint élevée en périphérie des villes BMAC où l’on constate désormais toute la panoplie des coutumes steppiques. Il s’agissait des premiers Indiens qui se rapprochaient du seuil de l’Inde . Ces nouveaux venus ne s’inscrivaient pas dans le projet d’une invasion planifiée ; mais les gens du BMAC voyaient progressivement augmenter les éléments pastoraux sur les territoires contrôlés par leur vieille société sédentaire et agricole. C’est pourquoi la brillante culture BMAC continua d’exister encore pendant un siècle (v. 1900 à 1800 AEC), qui fut celui de la période finale de Namazga5. Naturellement, des conflits durent survenir entre les deux peuples et même au sein de chacun des deux peuples. Ainsi, en Sogdiane, un groupe Aryen occupa la vallée du Zeravchan, vers l’époque ou Sarazm, sa capitale, fut définitivement désertée ; les nouveaux-venus contrôlèrent alors les mines d’étain de Sarazm qui furent très actives entre v. 1900 et 1300 AEC et qui irriguèrent désormais tout le Néo-BMAC ainsi que les steppes orientales qui réclamaient toujours davantage d’étain pour produire du bronze véritable. Encore plus loin à l’Est, au Ferghana, on constate également une cohabitation des indigènes néolithiques et des gens des steppes.
  • Puis, v. 1800 AEC, après un siècle d’équilibre précaire entre les populations BMAC urbaines et les Aryens Indiens avec lesquels elles cohabitaient, tous les réseaux commerciaux à longue distance s’effondrèrent et un très grand nombre de ville disparut en moins de 100 ans. Sur certains sites, des gens continuèrent à vivre dans leurs ruines. Ce fut le début de la période Post-BMAC (v. 1800 à 1500 AEC) de Namazga-6, où chaque oasis redevint une entité isolée qui se mit à développer sa micro-culture locale. Que s’est-il passé ? La crise climatique et les mauvaises récoltes avait-elles accentuée la rivalité entre les cités-états du BMAC ? Ces états avaient-ils utilisé les Indiens comme mercenaires dans leurs guerres intestines ? Certains de ceux-ci, de plus en plus nombreux et de plus en plus agressifs, se sont-ils mis à attaquer les caravanes commerciales des citées qui employaient leurs frères pour les protéger ? Ayant fini par prendre le pouvoir sur les cités, les chefs Indiens se sont-ils révélés incapables d’entretenir des réseaux d’échanges à longue distance dont ils ne comprenaient pas la mécanique fragile ? Quoi qu’il en soit, la brillante civilisation pluriséculaire du BMAC classique s’effondra v. 1800 AEC à la manière d’un château de cartes.
  • Plusieurs chefferies Indiennes constituèrent des entités culturelles repérables au Nord du BMAC entre v. 1900 / 1800 et 1500 AEC. Parmi les plus notables, on relève : la culture de Zamanbaba (v. 1900 à 1500 AEC) en Sogdiane, qui occupait le delta du Bas-Zeravchan, dans l’actuelle oasis de Boukhara ; la culture de Sujargan (v. 1900 à 1500 AEC) en Chorasmie, qui s’était superposée à une base Kelteminar ; la culture de Vakhsh (v. 1800 à 1500 AEC) en Bactriane ; et celle de Bishkent au Kirghizistan. Le symbole du svastika était utilisé par ces communautés, comme il l’est toujours dans l’Inde d’aujourd’hui
  • En Zranka /Drangiane et en Harauvatish / Arachosie, les indigènes ne furent pas épargnée et la ville de Shahr-i Sokhta fut brûlée.
  • Enfin, tout le reste du plateau iranien et la Gédrosie / Baloutchistan furent également peuplés d’Indiens entre v. 1900 et 1800 AEC. Ceux-ci resteront longtemps en arrière de ceux de leurs frères qui entreront bientôt aux Indes, et seront à l’origine du ‘’complexe céramique d’Asie Centrale’’. Plus tard, ces Indiens du plateau iranien seront combattus par leurs cousins Iraniens qui finiront par les incorporer dans leurs provinces orientales.
  • Vers 1900 AEC, après le départ des Indiens qui s’étaient portés vers l’Asie Centrale méridionale, la culture de Sintashta des Aryens qui étaient restés dans les steppes évolua sans rupture en une nouvelle phase culturelle dite Petrovka ou encore Andronovo-Petrovka (v. 1900 à 1700 AEC) parce qu’elle constituait le début de l’horizon culturel Andronovo (v. 1900 à 1500 AEC). A cette époque ancienne d’Andronovo, tout ce vaste horizon culturel était exclusivement porté par le groupe Iranien qui était encore indivis et basé sur R1a-Z94 ; lesquels Iraniens n’étaient pas autre chose que ceux des Aryens qui ne s’étaient pas frottés au monde BMAC. Dès v. 1800 AEC, ce groupe Iranien connut une inflation qui le porta dans toutes les steppes asiatiques où il dépassa d’autres groupes pionniers partis s’installer à l’Est dès l’époque de Sintashta. L’aire gigantesque de cet horizon Andronovo-ancien s’étendait depuis l’Oural à l’Ouest (où il était limitrophe des tribus Srubnaya *Proto-Cimmériennes), jusqu’à l’Altaï et à la vallée de l’Ienisseï à l’Est (où ce groupe dit Fedorovo recouvrit presque tous les groupes Post-Afanasievo de type Okunevo), et jusqu’à la lisière du BMAC au Sud (où il était en contact avec les tribus Indiennes). Sa frontière Nord correspondait approximativement à la limite de la taïga, au-delà de laquelle vivaient désormais les Ouraliens Ob-Ougriens. Les populations Andronovo ne menaient pas encore une vie nomade comme le feront leurs descendants Scythes ; elles vivaient encore comme leurs ancêtres, dans des villages composés de maisons semi-enterrées ; et leur semi-nomadisme pastoral ne portait que sur des moyennes distances.
  • Bien que remplacée ailleurs par la culture Andronovo dès v. 1800 AEC, il semble que la culture Post-Afanasievo d’Okunevo ait développée une phase finale (v. 1800 à 1400 AEC) dans le bassin de Minousinsk. Pareillement, la culture Post-Afanasievo de Chermurchek se replia peut-être dans le Kobdo, à l’Ouest de la Mongolie Occidentale. Malgré le métissage avec les indigènes de ces régions, il devait rester des individus R1b-Z2103 et la langue de ces populations mélangées découlait peut-être de la langue afanasievo ? Cela n’est toutefois qu’une possibilité, car on peut aussi proposer que des tribus Turco-Bulgares s’installèrent au Kobdo et s’acculturèrent au mode de vie steppique ?
  • Au Sud, sur la bordure septentrionale du désert de Takla-Makan, les premières momies (non intentionnelles) que nous a laissé le peuple *Macro-Afanasievo des Arśi-Kuči  datent de cette époque ; elles nous livrent les restes d’individus Europoïde sans trace de métissage apparent et nous donnent des indications sur le costume de ces gens dont le tissu évoque étonnamment celui des tartans écossais. Les groupes du Gansu et de Mongolie Intérieure, de culture dite Xinjiang orientale, étaient probablement de même nature *Macro-Afanasievo basés sur R1b-Z2103.
  • C’est v. 1900 AEC que des groupes Ouraliens de Sibérie Occidentale franchirent les monts de l’Oural et se répandirent rapidement dans toute la grande forêt russe [cf. Europe Orientale]. Au sein du groupe Ouralien, c’est cette expansion qui réalisa la scission entre les Finno-Permiens – qui étaient les migrants passés en Europe – et les Ob-Ougriens qui étaient les sédentaires demeurés du côté asiatique de l’Oural. En parfaite concordance avec l’archéologie, c’est précisément autour de 2000 AEC que les linguistes datent la séparation des deux sous-groupes basés sur N1a.

 

Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique

  • La Cis-Baïkalie de culture Glaskovo demeurait peuplée d’Ouraliens N1a qui devaient être les ancêtres du groupe Samoyède.
  • En Sibérie Orientale, les *Proto-Youkaghires de culture d’Ulakhan-Segelennyakh (v. 2200 à 1500 AEC) continuèrent leur descente du boulevard de la Lena et la remontée de ses affluents. Toutefois, leur expansion s’arrêta dans le bassin de la Moyenne-Lena, laissant tout le Nord-Est du continent asiatique aux Tchouktches de culture Ymyyakhtakh. A l’exception toutefois de l’extrême Nord-Est béringien et kamchadale, où s’accrochaient toujours les Eskimos et de possibles résidus Na-Dene. 

 

Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon

  • La Chine du Nord était désormais en solide possession de la technologie du bronze. Les Chinois de l’Ouest formaient les cultures de Qijia (v. 2100 à 1500 AEC) au Qinghai et Gansu Oriental, et de Siba (v. 2100 à 1400 AEC) au Gansu Occidental, laquelle était au contact des Indo-Européens des steppes asiatiques. Les Chinois du Centre, de culture Erlitou (v. 1900 à 1600/1500 AEC), étaient gouvernés par la dynastie des Xia (v. 2100 à 1600 AEC) . Au Nord, les cultures de Zhukaigou (Ordos) et de Xiajiadian inférieur étaient probablement portées par des colons Chinois de Mongolie Intérieure et du Liaodong. Ces gens connaissaient aussi le bronze.
  • Vers 1900 AEC, la culture de Longshan du Shandong laissa la place à la culture Yueshi (v. 1900 à 1500 AEC) qui semble s’être installée en rupture apparente avec la période précédente. C’était une culture bronzière qui commença à manier les pictogrammes vers la fin de son existence. La céramique était plus pauvre que précédemment, et la densité humaine moins grande. C’était peut-être ce peuple que les Chinois appelaient les ‘’barbares de l’Est’’ / Dongyi. Parlaient-ils une langue austronésienne ?
  • Les cultures du début de l’âge du bronze sont mal connues en Chine du Sud. Les différents groupes ethnolinguistiques devaient cependant subsister comme par le passé. La culture Shijiahe (v. 2500 à 1900 AEC) des groupes Hmong-Mien du Moyen-Fleuve-Bleu, passa à une phase Post-Shijiahe (v. 1900 à 1400 AEC).
  • Plus haut, nous avons fait l’hypothèse non étayée que des tribus Turco-Bulgares s’installèrent au Kobdo au contact des tribus *Post-Afanasievo. Par ce mouvement, nous proposons l’identification d’une ethnie Bulgare détachée du groupe Turc demeuré en arrière. Sans adopter la langue indo-européenne, ces Bulgares adopteront le mode de vie steppique. Plus tard, c’est de leurs rangs que nous ferons sortir les Huns / Xiongnu.
  • Vers 2000/1900 AEC, la culture des *Paléo-Coréens entra dans sa phase Jeulmun-récent (v. 1900 à 1500 AEC). Ces gens pratiquaient toujours une agriculture limitée (millet) en complément d’un mode de vie peu changé depuis le Mésolithique.
  • Plus au Nord, c’était la même chose chez les Nivkhes du Primorye et du Bas-Amour de cultures agricoles Voznesenka et Zaisanovka. 

 

Indes

  • Dans la vallée de l’Indus, le Harappéen tardif (v. 1900 à 1300 AEC) fut l’époque de l’effondrement de la civilisation de l’Indus, en synchronie avec l’effondrement du BMAC et de toute la plaque élamite / élamoïde [cf. ci-dessus]. Pourtant, malgré ces difficultés politico-économiques, c’est entre v. 1900 et 1700 AEC, qu’à l’instar de leurs collègues anatoliens, les forgerons de la civilisation de l’Indus commencèrent à produire quelques premiers objets en fer. Cette époque commença par la phase Harappéen 4 (v. 1900 à 1700 AEC) au cours de laquelle la vie urbaine parvint à se maintenir, quoique moins brillamment que par le passé. La disparition du commerce à longue distance, et peut-être la fin d’un hypothétique pouvoir central, furent à l’origine d’une régionalisation culturelle : Le Harappéen tardif du Pendjab est appelé culture du cimetière H (v. 1900 à 1300 AEC). D’autres groupes existaient dans le Sind (vallée du Moyen- et du Bas-Indus), ainsi qu’au Gujarat. Du côté iranien des monts Suleyman, se trouvait toujours la culture de Kulli. Le Harappéen tardif gangétique est aussi appelé Ochre Coloured Pottery culture (OCP) (v .1900 à 1500 AEC). Les *Harappéens / *Proto-Dravidiens n’atteignirent que v. 1900 AEC la plaine gangétique alors très forestière, qu’ils se mirent à déboiser peut-être parce qu’ils étaient poussés par une sècheresse dans la plaine de l’Indus ? A partir de cette date, le nombre des établissements humains s’accrut considérablement dans la région (Nord Rajasthan, Plaine du Gange et de la Yamuna, Chota Nagpur, et Madhya-Pradesh). Le Doab avait un répertoire apparenté. La culture OCP était mixte, mêlant un substrat indigène (*Kartvélien J2 / Munda O1b1 ?) et une importante composante *Harappéenne intrusive.
  • Au Rajasthan, que nous avons attribué au peuple J2, le Néolithique de Ahar entre dans sa phase tardive v. 2000 / 1900 AEC
  • Au Néolithique d’Inde du Sud dans sa phase IIB, l’utilisation du métal commença v. 1800 AEC (or, cuivre), même si les objets en cuivre ne devinrent fréquents qu’après v. 1500 AEC. Là encore, il s’agissait du peuple J2.   

 

Indochine et Indonésie

  • L’Est de l’Inde et l’Indochine étaient le domaine des Austroasiatiques déclinés dans leurs trois sous-groupes des Munda, des Môns et des Khmers. Il ne faut pas exclure que quelques objets métalliques aient pu percolé percoler jusque chez eux depuis le domaine harappéen et/ou depuis la Chine du Nord, mais ces peuples ne connaitront pas la métallurgie avant v. 1500 AEC.
  • A cette époque, les Malayo-Polynésiens étaient déjà divisés en Philippins, Bornéens, Sulawesiens et Malais. Les Malais étaient déjà implantés sur la péninsule qui porte leur nom.

 

Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie

  • Les Australiens Pama-Nyungan C1b2b continuèrent nécessairement leur progression en Australie, au détriment des *Paléo-Australiens que nous pensons DE*. La Core Tools ans Scraper tradition (CTS) des *Paléo-Australiens comprenait des outils non emmanchés faits de galets aménagés, de grattoirs à peine retouchés et de javelines en bois sans armature. Ils ne connaissaient pas le propulseur ni le boomerang de leurs colonisateurs Australiens ; et les Tasmaniens, qui furent les derniers d’entre eux, n’avaient même pas de bouclier. On imagine facilement le carnage que firent les colons Pama-Nyungan en s’emparant progressivement de leurs terres.

 

Europe Centrale et Occidentale

Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)

  • Vers 1900 AEC, au Centre du Portugal, la culture de Vila Nova de São Pedro fut remplacée par une expansion septentrionale de la culture du Bronze du Sud-Ouest Ibérique qui était alors dans sa phase BSOI2 / Atalaia (v. 1900 à 1500 AEC). Outre l’acquisition qu’elle venait de faire de cette nouvelle province, l’aire de cette culture s’étendait au Sud du Portugal et en Andalousie Occidentale. En Murcie et en Andalousie Orientale, la culture d’El-Argar entra dans sa phase Argarique-A / El-Argar-3 et 4 (v. 1900 à 1700 AEC). Epicampaniforme elles aussi, les cultures du Bronze du Levante (v. 2200 à 1100 AEC) et du Bronze de la Manche (v. 2200 à 1500 AEC) complétaient le paysage espagnol. Globalement pour la péninsule hispanique, cette phase correspond à la première moitié de l’époque du Bronze-Ancien-Moyen / BAM (v. 1900 à 1500 AEC).
  • Tous ces peuples étaient *Epicampaniformes  / Ligures / Lusitaniens et probablement basés sur R1b-L21. La date de v. 1900 AEC peut être artificiellement avancée pour marquer l’origine de la langue lusitanienne, forme hispanique des dialectes épicampaniformes. En effet, 1000 ans après leur installation dans la péninsule hispanique et 600 ans après le début de la dispersion des *Campaniformes dans toute l’Europe Occidentale, les dialectes épicampaniformes d’Ibérie commençaient peut-être à diverger quelque peu des dialectes de leurs frères établis sur le littoral Nord-Atlantique ? Cette date optionnelle pourrait trouver quelque validité si les Ligures d’Ibérie avaient cessé de contrôler le commerce nordique de l’étain et ne se trouvaient donc plus en position centrale du monde *Epicampaniforme ? Il ne faudrait toutefois pas penser que la bascule du centre de gravité économique au profit des *Proto-celtes d’Unetice  [cf. Europe Centrale] avait plongé les Lusitaniens dans un complet isolement, car les communications ne furent jamais rompues entre la péninsule hispanique et la ‘’Cassitéride’’. Mais nous proposons que l’Ibérie constitua désormais une province décentrée de l’’’Empire’’ Ligure / *Epicampaniforme.
  • Bien qu’ayant résisté plus longtemps que toutes les autres cultures indigènes d’Europe Occidentale, la culture d’Artenac disparut v. 1900 AEC en se dissolvant dans le monde moderne Epicampaniforme. Toutefois, considérant que des langues a priori non-indo-européennes (aquitain, ibère) seront attestées dans le Sud-Ouest de l’Europe pendant l’antiquité classique et même jusqu’à nos jours (basque), il est nécessaire de postuler que des langues indigènes antérieures au ligure réussirent à se maintenir quelque part en Europe du Sud-Ouest, sur une aire géographique d’étendue indéterminée. La plupart des auteurs considère que cet espace linguistique indigène tardif s’étendait depuis l’Aquitaine jusqu’en Andalousie, au motif que les Aquitains de l’antiquité sont réputés indigènes par ces chercheurs et que les Ibères sont considérés par eux comme ayant peuplé toute l’Espagne depuis des temps immémoriaux. A l’encontre de cette thèse majoritaire dont nous acceptons cependant l’indigénat de la langue ibère, nous faisons l’hypothèse qu’à partir de v. 1900 AEC, l’aire linguistique indigène avait considérablement rétrécie au point d’être désormais restreinte aux Pyrénées et à la vallée du Haut-Ebre ainsi que le montre la carte S. A partir de ce réduit montagneux, ce ne sera que tardivement – et pendant une durée de quelques siècles seulement – que la langue euskarienne ancienne s’étendra de nouveau sur l’Aquitaine (devenant l’aquitain des inscriptions anciennes, de la toponymie et de l’onomastique) ainsi que sur la côte méditerranéenne, espagnole et languedocienne (devenant l’ibère des inscriptions anciennes, de la toponymie et de l’onomastique) [cf. carte Z], avant de se replier de nouveau dans les montagnes et de devenir l’euskarien moderne / basque d’aujourd’hui. En résumé, nous postulons ici que ces langues non-indo-européennes de l’antiquité classique s’étaient récemment réimplantées dans les lieux où elles ont été découvertes et que – contrairement à une logique trop hâtive basée sur l’idée simpliste que tous les peuples que nous avons découverts nous avaient attendu sans bouger depuis le début des temps – elles avaient par conséquent recouvert des aires dialectales qui avaient été indo-européennes avant elles !
  • Vers 1900 AEC, l’usage du bronze à l’étain se généralisa en France de l’Ouest. Cette France du Bronze-Ancien-1 / BA1 (v. 1900 à 1500 AEC) regroupait plusieurs faciès Epicampaniformes régionaux, portés par des gens qui devaient parler une forme ancienne du ligure. Il s’agissait des : faciès du Centre-Occidental (v. 1900 à 1500 AEC), situé sur la côte atlantique au Sud de la Loire, ainsi que dans le Centre de la France où les groupes locaux conservaient un fort substrat Arténacien ; faciès Aquitain (v. 1900 à 1500 AEC) ; faciès Languedocien (v. 1900 à 1500 AEC) ; faciès Rhodanien (v. 1900 à 1500 AEC) ; faciès Provençal (v. 1900 à 1500 AEC).
  • En cette période de régionalisation, la culture des tumulus armoricains (v. 1900 à 1500 AEC) était le faciès Epicampaniforme du Nord-Ouest de la France, dont les tribus étaient désormais dopées par la possession des plus riches gisements d’étain de toute l’Europe ; métal dont toute l’Europe avait grand besoin. Cette ressource très convoitée rendit la culture armoricaine particulièrement riche et brillante à partir de v. 1900 AEC, époque où l’utilisation du bronze véritable se banalisa dans toute l’Europe ; ce qui était le signe visible de l’intégration de la région dans un réseau commercial Nord-Atlantique mature. Les tumulus qui ont donné son nom à la culture armoricaine étaient les riches sépultures des aristocrates locaux. Les liens de ces gens étaient forts avec leurs proches parents de la culture du Wessex, établis de l’autre côté de la Manche.
  • A l’Ouest de la Grande-Armorique, le faciès Epicampaniforme français Nord-Occidental (v. 1900 à 1500 AEC) du bassin Parisien, de Picardie et de Flandres, faisait la transition avec les cultures de Belgique, des Pays-Bas et du Danemark, dites du bloc du Nord-Ouest (Hilversum et Elp) [cf. ci-dessous]. Dans cette région, on parle  de Bronze-Ancien-2 / BA2 (v. 1900 à 1700 AEC) comme en Europe Centrale.
  • En Grande-Bretagne (Angleterre et Ecosse), le Bronze-Ancien-2 / BA2 (v. 1900 à 1700 AEC) est également appelé période-3 ; ou période de Ballywally (v. 1900 à 1700 AEC) en Irlande. En Angleterre, cette époque vit le développement de la culture de  Wessex-1 qui était proche des cultures continentales d’Hilversum à l’Est et des tumulus armoricains à l’Ouest. Toutes ces cultures sœurs qui s’égrainaient au long de la côte Nord-Atlantique, avaient émergées à partir d’une base Epicampaniforme commune ; et s’enrichissaient de liens avec la culture d’Unetice (Allemagne). Les princes du Wessex – inhumés ou brûlés selon une logique qui nous échappe – étaient richement enterrés sous de grands tumuli ; c’est à leur époque que les dernières constructions de Stonehenge furent réalisées. Cette période du BA2 pourrait être celle au cours de laquelle commença le très controversé processus de celtisation des îles britanniques. Il s’agit de l’un des grands problèmes de la protohistoire européenne car entre l’époque préhistorique – où il est évident qu’il n’y avait pas de Celtes en Grande-Bretagne et en Irlande – et l’époque romaine – où ces îles étaient à l’évidence peuplées de Celtes – on n’a jamais trouvé de trace archéologique évidente qui serait évocatrice de l’intrusion massive d’un peuple destructeur qui aurait pu être celui des Celtes. A la place de cette invasion introuvable, on constate aisément que depuis leur premier peuplement *Campaniforme [cf. carte Q], les îles britanniques n’ont jamais été isolées du continent puisque, étape après étape, nous allons y retrouver tous les marqueurs culturels associés au développement chronologiques du noyau Celte d’Europe Centrale. A la lumière de cette observation, la celtisation des îles britanniques pourrait avoir résulté d’une suite continue d’infiltrations en provenance du continent ; peu d’entre elles étaient traumatiques (combats, évictions dynastiques), mais toutes apportaient de nouvelles modes et de nouveaux traits linguistiques véhiculés par toutes sortes de gens dans une communauté fluide où circulaient des marchands attirés par les profits du commerce au long cours, des aristocrates et leurs suites engagés dans des affaires d’honneur ou dans des unions dynastiques, et des prêtres savants qui dispensaient leur impressionnant savoir textuel à des auditoires de toutes les classes sociales ainsi que leur enseignement à des étudiants qui venaient parfois de très loin parce qu’ils étaient attirés par leur renommée. Dans cette koinè socio-économique nord-atlantique – axée sur la Manche et sur la mer du Nord – l’Armorique, l’Allemagne et l’Angleterre constituaient les trois pointes d’un triangle au sein duquel se concentrait une grande partie du dynamisme commercial et intellectuel de l’Europe Occidentale. A l’époque où nous sommes parvenus (entre v. 1900 et 1700 AEC), il est possible que les *Epicampaniformes / Ligures qui vivaient des deux côtés du Channel, parlaient une langue ligure (étape 0 du celtique insulaire) qui était encore compréhensible par les Proto-Celtes d’Unetice en cours de cristallisation. Comme les *Campaniformes occidentaux, les gens d’Unetice conservaient encore le ‘’Kw’’ indoeuropéen et certainement le ‘’P initial’’, mais avaient certainement déjà développé des traits linguistiques originaux qui orientaient leur langue en direction du celtique. Dans ces conditions, la diffusion atlantique des innovations linguistiques apparues dans la dynamique culture d’Unetice, aurait pu constituer une introduire un *proto-celtique-1 en Grande-Bretagne [cf. Europe Centrale]. Ici, il convient de faire remarquer que les innovations diffusent peut-être plus rapidement entre deux groupes de langues encore inter-compréhensibles (i.e. la situation probable du ligure et du proto-celtique qui étaient deux formes du yamnaya occidental) qu’entre deux langues non inter-compréhensibles. Cette inter-compréhensibilité des deux dialectes est peut-être une clef de la celtisation des îles britanniques en dépit de la persistance massive de son peuple Ligure ; persistance que nous sommes obligés d’inférer en raison de la persistance massive de l’haplogroupe R1b-L21 jusqu’à nos jours.
  • De fait, après ces considérations linguistiques qui seront poursuivies dans les commentaires des cartes suivantes, nous devons examiner la génétique ADN-Y. De nos jours, l’haplogroupe R1b-DF27 que nous associons aux Proto-Celtes / Q-Celtes venus d’Unetice est présent aux îles Britanniques en France et en Belgique / Hollande, mais avec des taux bien plus faibles qu’en Espagne. Si R1b-DF27 est véritablement associé à l’expansion des Proto-Celtes et des Q-Celtes, on devrait en toute logique le trouver avec des taux élevés en Irlande où les Gaëls parlent encore une langue q-celtique. Or, près des 70 % des Irlandais portent l’haplogroupe R1b-L21 que nous associons aux *Campaniformes / Ligures. Ainsi, nous proposons que le gaël résulte d’une altération de la langue ligure des *Campaniformes locaux au contact de commerçants Proto-Celtes puis Celtes attirés par le commerce de l’étain ? C’est exactement ce que nous venons de proposer plus haut et le modèle que nous proposons pour la celtisation des îles britanniques revient donc à privilégier l’hypothèse d’une acculturation progressive des indigènes *Campaniformes plutôt que l’hypothèse d’une invasion coloniale classique que l’archéologie ne retrouve pas. C’est ce qui est symbolisé par des flèches en pointillé. Plus tard, en Espagne, l’installation des Q-Celtes R1b-DF27 sera en revanche une véritable colonisation [cf. carte V].  
  • Au sortir de la crise climatique de v. 1900 AEC, les groupes *Epicampaniformes de la mer du Nord qui étaient jusque-là restés chalcolithiques et donc en retard, entrèrent dans le Bronze-Ancien / BA local (v. 1900 à 1700 AEC) et évoluèrent en deux entités voisines mais distinctes, réunies dans ce qu’on appelle le ‘’bloc du Nord-Ouest’’. Au Nord, dans les Pays-Bas orientaux et au Sud du Jutland apparut la culture d’Elp (v. 1900 à 1200/800 AEC) qui partageait des liens étroits avec les groupes Q-Celtes d’Unetice en partagera toujours plus tard avec ceux des Tumulus. Au Sud, dans le Nord-Est de la France, en Belgique et à l’Ouest des Pays-Bas se développa la culture de Hilversum (v. 1900 à 1200/800 AEC), qui fut en relation soutenue avec les peuples de Grande-Bretagne. Tous ces gens pourraient avoir parlé une langue campaniforme / ligure, mais l’établissement du Bloc du Nord-Ouest, et plus loin à l’Ouest du groupe des Cultures des tumulus armoricains (France) et du Wessex (Angleterre), pourrait aussi avoir découlé d’une expansion précoce de la culture d’Unetice en direction de la côte atlantique ? Ce qui constituerait peut-être une première étape de la celtisation de toute la région. Dans ce cas, la langue ligure de ces gens aurait été influencée par le proto-celtique comme nous venons de le voir pour les îles britanniques ? Mais, dans leur cas, le processus de celtisation ne se poursuivra pas aussi loin puisqu’il semble acquis que le belge maintiendra le ‘’P initial’’ ? Notons bien que puisque le ligure et la langue prétendue proto-celtique d’Unetice nous sont quasiment inconnues, notre spéculation est un peu hardie. Elle n’a de sens qu’en l’intégrant à une réflexion d’ensemble sur l’évolution de la langue yamnaya occidentale.

 

Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)

  • A partir de v. 1900 AEC, à l’instar de ce que nous avons proposé à propos de leurs cousins d’Hispanie, les Ligures de la côte méditerranéenne se retrouvèrent peut-être en marge des grands réseaux d’échange en raison de leur éloignement des ressources en étain dont les principaux gisements étaient sous le contrôle des groupes *Epicampaniformes de la côte atlantique Nord [cf. Europe atlantique], désormais en relation commerciale soutenue avec le peuple Proto-Celte d’Unetice. C’est peut-être la raison pour laquelle – au sein d’une nappe dialectale inter-compréhensible de proche en proche qui recouvrait alors toute l’Europe Occidentale – les langues de la côte Atlantique Nord et d’Allemagne – intégrées au réseau d’Unetice – commencèrent à évoluer en direction de ce qui devenait le celtique ; tandis que les dialectes campaniformes méridionaux demeurèrent plus conservateurs, devenant peu à peu ce que les Anciens ont qualifié de ligure au sens restrictif du terme ?
  • En Sicile, la culture de Castelluccio (v. 1900 à 1500 AEC) succéda à l’Epicampaniforme local dans le Sud-Est de l’île. Elle présentait des affinités avec le monde égéen, c’est-à-dire Tyrrhénien et/ou Anatolien / Minyen [cf. Europe égéenne et balkanique]. Les Elymes siciliens, que certains chercheurs ont pensé Ligures, tandis que d’autres voient en eux des Anatoliens, ont-ils été en partie la postérité de ce peuple de Castelluccio, peut-être composé d’Anatoliens sur un substrat Ligure ?
  • A cette époque, la péninsule italienne était probablement la copropriété d’une constellation de groupes Epicampaniformes dont les mieux identifiés formaient la culture de La Polada en Italie du Nord. Ces gens devaient constituer un groupe ethniquement proche des Ligures de Provence et de Ligurie.
  • En Sardaigne, la culture de Bonnanaro-A (v. 1800 à 1500 AEC) était le faciès Epicampaniforme local. Cette culture est également dite proto-nuragique ou nuragique-1.

 

Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)

  • C’est peut-être seulement v. 1900 AEC, que les Greco-Phrygiens se scindèrent en Grecs du côté de l’Ouest et en Phrygiens du côté de l’Est. Les Grecs s’étendirent sur toute la Grèce du Nord et sur l’Epire à partir de la Macédoine ; tandis que les Phrygiens s’étendaient en Thrace Orientale à partir de la Thrace Occidentale. Ces mouvements bidirectionnels affectèrent également de manière bidirectionnelle les Anatoliens qui vivaient jusque-là au Nord de la Grèce et en Thrace Orientale : 1) les  Anatoliens Minyens du nord de la Grèce descendirent jusqu’au Sud de la Grèce péninsulaire et s’implantèrent même en Italie du Sud et en Sicile où s’installa la culture de Castelluccio (v. 1900 à 1500 AEC) dont les affinités étaient égéo-balkaniques et dans laquelle on retrouve des céramiques minyennes [cf. ci-dessus Europe méditerranéenne] ; 2)  Les Anatoliens Nésites/Hittites et Palaïtes de Thrace Orientale pénétrèrent en Anatolie et s’installèrent au centre de la péninsule, c’est-à-dire au Nord de leurs cousins Louvites qui peuplaient le littoral méditerranéen [cf. Proche-Orient, Anatolie, Arabie].
  • En Grèce, ces évènements correspondirent possiblement au début de la période appelée Helladique-Moyen / HM / MH (v. 1900 à 1700/1625 AEC). La transition fut traumatique. En effet, aux alentours de 1900 AEC on constate des destructions un peu partout en Grèce péninsulaire, ainsi que l’apparition de tombes à tumulus c’est-à-dire de kourganes. L’opinion classique est que les envahisseurs étaient des Grecs, mais il faut rappeler que les Anatoliens eux aussi élevaient des kourganes pour leurs défunts illustres. La thèse d’une intrusion Anatolienne / Minyenne s’appuie sur le fait que les fameuses poteries minyennes – similaires aux poteries des Anatoliens d’Anatolie – furent abondantes en Grèce entre v. 1900 à 1600 AEC. D’ailleurs, plus tard, les Grecs classiques diront eux-mêmes que les Minyens les avaient précédés dans certaines régions de Grèce ; et s’ils les confondaient parfois avec les Pélasges / Tyrrhéniens, ce n’était pas toujours complètement le cas. La langue des Pélasges et celle des Anatoliens – deux peuples issus de Sredny-Stog-2 et que nous pensons tous les deux R1b-M269 – étaient peut-être encore assez proches l’une de l’autre pour que leurs porteurs respectifs se soient rapidement fondus les uns dans les autres ? Ce qui expliquerait les difficultés des Grecs classiques à les distinguer ? Quoi qu’il en ait été, il est certain que les Grecs empruntèrent de nombreux toponymes au(x) peuple(s) qui les avai(en)t précédés, et que ces toponymes s’interprètent correctement en anatolien. Cette langue disparue – dans les vestiges de laquelle il est devenu impossible de distinguer ce qui revenait aux dialectes tyrrhéniens et aux dialectes anatoliens – a été appelée préhellénique-A.
  • En Crète, le Minoen-Moyen-2-3 / MM2-3 (v. 2000/1900 à 1700/1625 AEC) est également appelé période ‘’Palatiale ancienne / Protopalatiale’’. Ces gens étaient potentiellement Tyrrhéniens et l’appellation de ‘’Minoens’’ n’est qu’une convention puisque Minos sera un roi Grec. Ces premiers palais seront probablement détruits dans la catastrophe de Santorin vers 1625 AEC.
  • Les Cyclades du Cycladique-Moyen / CM / MC (v. 2000/1900 à 1700/1625 AEC) connurent une densification de l’urbanisation et la fortification des établissements, ce qui était le signe probable d’une insécurité. A cette époque, les îles semblent avoir été sous domination crétoise ou très influencées par la Crète. Crétois et insulaires étaient les uns et les autres Tyrrhéniens.

 

Europe Centrale (Centre-Centre)

  • En Europe Centrale, le Bronze-Ancien (v. 2200 à 1600 AEC) entra dans sa phase Bronze-A2 / BA2 (v. 1900 à 1600 AEC).
  • Vers 1900 AEC, la culture d’Unetice-Nitra évolua en culture d’Unetice ‘’classique’’ (v. 1900 à 1700 AEC). A cette époque, à partir de sa base slovaque initiale, la culture d’Unetice se répandit rapidement sur un vaste territoire qui comprenait la Tchéquie, la Silésie, l’Allemagne, le Nord-Est de l’Autriche et l’Ukraine nord-occidentale. Dans ces contrées septentrionales, les gens d’Unetice se superposaient principalement à des populations *Epicampaniformes – potentiellement Ligures – qui durent avoir une influence sur leur langue. Ces Ligures d’Europe Centrale avaient une langue dont la base était yamnaya occidentale et qui était peut-être encore en partie compréhensible par leurs cousins Italo-Celtes, 1000 ans après qu’ils se soient séparés d’eux. En parasitant les vieilles populations néolithiques cardiales, la langue ligure devait s’être chargée d’éléments sémitidiques cardiaux, avant de rencontrer un substrat sémitidique du courant danubien lorsqu’elle se mit à arpenter les routes commerciales d’Europe Centrale. La langue celtique, qui était alors en train de s’individualiser du vieil italo-celtique, absorbera substantiellement des éléments de ce substrat sémitidique principalement danubien ; et c’est peut-être cela qui explique que le celtique sera plus novateur comparativement au conservateur italique ?
  • Les tribus migrantes d’Unetice ‘’classique’’ constituaient un groupe Proto-Celte qui se séparait ainsi de facto de la population Italo-Celte récente de la région Unetice Nitra et de la population Proto-Italique demeurée en position ancestrale du groupe Yamnaya occidental dans son homeland au Sud de l’Europe Centrale. A ce stade initial de l’évolution de la langue celtique, la labialisation des vellaires (‘’Kw’’ → ‘’P’’) n’avait pas encore débuté, et ce premier état proto-celtique du celtique n’avait peut-être même pas encore perdu le ‘’P initial’’ ? Cet ‘’état Unetice’’ de la langue celtique est ici qualifié de proto-celtique (cf. Europe atlantique).
  • Dès l’époque d’Unetice classique, ce peuple Proto-Celte semble avoir influencé les cultures des régions littorales de l’Europe Septentrionale et les îles britanniques. Cette observation archéologique – que nous transposons en observation ethnolinguistique – doit être intégrée à la réflexion sur la celtisation des îles britanniques  qui n’en était alors qu’à son tout début. Bien que déjà abordé plus haut, nous continuons ici ce raisonnement important. Mille-deux-cent ans avant l’époque où nous sommes parvenus, c’est en Europe Centrale que s’était concentré le gros du peuple Yamnaya occidental, lorsque celui-ci avait été expulsé des steppes ; ce qui fait que v. 1900 AEC, cette Europe Centrale Italo-Celte disposait certainement d’une population plus dense que celle du Far-West européen où les proches parents *Epicampaniformes / Ligures des Italo-Celtes s’étaient quant à eux largement étalés sur une aire géographique considérable où vivaient encore de nombreux indigènes Sémitidiques post-néolithiques ? En raison probable de fortes rivalités entre les principautés de la populeuse Europe Centrale, la demande en armes et objets de prestiges en bronze devait être très importante dans la région. Certes, maintenant qu’ils s’étaient avancés en Allemagne, les gens d’Unetice ‘’classique’’ avaient un accès direct aux gisements d’étain des monts Métallifères ; mais cette ressource était peut-être insuffisante pour satisfaire pleinement le marché ou bien n’était pas assez rentable à extraire. Or, les *Epicampaniformes / Ligures contrôlaient de bien plus riches gisements d’étain sur la côte Atlantique, dans les régions d’Armorique et de Cornouailles qui seront plus tard appelées les ‘’îles’’ Cassitérides, c’est-à-dire précisément les ‘’îles de l’étain’’ si l’on traduit ce terme en français. Désormais installés en Allemagne, les Proto-Celtes d’Unetice se trouvaient en étroit contact avec les Ligures du littoral qui organisaient le commerce de cet abondant étain atlantique. Les gens d’Unetice conçurent-ils alors le projet de contrôler le réseau commercial atlantique de l’étain qui avait été créé par les Ligures / *Epicampaniformes ? Y parvinrent-ils ? Mais même sans un projet politique aussi précis que cela, la route commerciale du littoral atlantique Nord dut être arpentée par des marchands, par des aristocrates et par des prêtres-récitants originaires d’Unetice ; lesquels brassaient coutumes et accents au sein de ce qui allait devenir une unique koinè linguistique : celle du futur celtique en train de déborder sur le monde des langues ligures du nord et de se dégager de l’ancien italo-celtique aux affinités conservatrices et donc davantage italiques que celtique [cf. ci-dessus & Europe atlantique]. Nous avons déjà émis l’idée, ancienne, que le gaélique, tout q-celtique qu’il est renommé être, pourrait avoir conservé quelque chose des langues ligures de la côte atlantique ; tout comme ses locuteurs qui sont toujours très majoritairement porteurs de l’haplogroupe Ligure R1b-L21.
  • En Europe Centrale, sur le plan génétique, une première séparation de R1b-ZZ11 survint peut-être v. 1900 AEC et donna naissance aux importants variants R1b-DF27 et R1b-U152. Le premier pourrait être apparu dans la région d’Unetice-Nitra [cf. carte R] ou avoir été porté par l’un des premiers chefs qui se dirigea du côté de l’Allemagne ; dans la suite, il accompagnera les mouvements des Proto-Celtes puis des Q-Celtes [cf. cartes suivantes]. Le second, resté en arrière dans la patrie pannonienne des Yamnayas occidentaux, sera plus tard porté par les Italiotes mais aussi par les P-Celtes. Ainsi, le scénario que nous proposons est plus complexe que celui d’un simple détachement d’un peuple qui serait devenu entièrement Celte au Nord et d’un peuple qui serait devenu entièrement Italiote au Sud. En effet, puisque des Celtes plus récents – les P-Celtes – introduiront R1b-U152 en Gaule, nous sommes en droit de proposer que si tant est que la partie migrante du complexe Unetice ‘’classique’’ préfigurait bien une importante racine du peuple Celte, le peuple slovaque de l’ancien noyau Nitra constituait encore un ensemble Italo-Celte récent, c’est-à-dire non-Celte, tandis que les peuples du complexe Otomani et des cultures plus méridionales constituaient un ensemble *Proto-Italiote. Notons que dès le début du XX° siècle les linguistes ne se trompaient pas en situant grossièrement v. 2000 AEC la rupture de l’italo-celtique. Notons également que la labialisation des vélaires (notamment évolution du ‘’Kw’’ yamnaya originel en ‘’P’’) et probablement la disparition du ‘’P initial’’ n’étaient encore apparues dans aucun de ces groupes. Notons enfin que c’est de ces Italo-Celtes récents que nous ferons sortir à la fois les P-Celtes Gallo-Brittons et les P-Italiques Osco-Ombriens / Sabelliens [cf. carte Y & Z].
  • Plus au Sud, les cultures d’Otomani, Wietenberg, Monteoru, Tei, etc. se poursuivaient aussi dans leur forme mature. Plus haut, nous les avons qualifiées de *Proto-Italiotes et nous proposons que R1b-U152 devint majoritaire dans leurs rangs. Du fait de leur tout récent étirement, l’ensemble de ces dialectes italo-celtiques – y compris le q-celte naissant – demeurait encore largement inter-compréhensible.
  • Sur la côte dalmatienne, la culture de Cetina proprement dite laissa la place à une phase Post-Cetina (v. 1900 à 1600 AEC). Dans l’arrière-pays dalmate (Alpes Dinariques), la culture locale est dite Dinara-2.
  • Vers 1900 AEC, dans la région du confluent du Danube et de la Tisza, ainsi que dans les bassins de la Basse-Save et de la Basse-Drave, le groupe de Nagyrev (v. 2200 à 1900 AEC) a base *Epicampaniforme fut remplacé par le groupe de Vatin (Va.) (v. 1900 à 1600/1500 AEC). Des tribus Proto-Italiotes avaient-elles pris possession des lieux ? Les établissements Vatin étaient de grandes dimensions, fortifiés et de type proto-urbains, constituant certainement les chefs-lieux de micro-états tribaux. Cette situation contrastait avec les époques précédentes où l’habitat était constitué d’une poussière de petits hameaux. Les rites funéraires étaient inhumants.

 

Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)

  • Succédant à un chalcolithique attardé, le Bronze Nordique ancien (v. 1800 à 1100 AEC) commença v. 1800 AEC en Norvège et Suède méridionales, au Danemark, et partiellement en Estonie. La carte S correspond à la période du Bronze Nordique 1A (v. 1800 à 1600 AEC). Les populations étaient probablement des ancêtres directs des Germains, lointainement issus du peuple R1b-U106 des Amphores Globulaires qui avait recouvert les populations indigènes d’haplogroupe I1, I2, R1a-L664 et auquel s’était superposé des groupes R1a-Z284 issus de la culture Cordée puis R1b-L21 issus de la culture Campaniforme. Comme dans la culture d’Elp contemporaine, il semble qu’une nouvelle participation étrangère – Unetice R1b-DF27 cette fois-ci – soit intervenue à l’origine du Bronze-Nordique. Ce mélange explique le caractère composite – créole – de la langue germanique qui a été montré dès le début  du XX° siècle.
  • En Scandinavie septentrionale, les vieux peuples d’origine *Epi-Magdalénienne devaient toujours subsister et devaient continuer à vivre dans un Epipaléolithique éternel.
  • La culture d’Elp, au Nord de l’Allemagne, est étudiée plus haut [cf. ci-dessus Europe Atlantique].

 

Europe Orientale

Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)

  • Vers 1900 AEC, les populations Filatovska, Potapovka et Abashevo des steppes et des forêts-steppes à l’Est du Don, constituèrent ensemble la culture Srubnaya ancienne (v. 1900 à 1700 AEC), encore appelée culture des tombes à charpentes. Ces gens était des *Proto-Cimmériens. Sans que l’on puisse affirmer qu’ils étaient tous les ancêtres patrilinéaires directs des véritables Cimmériens, ils constitueront au minimum un important substrat de cette culture de la première moitié du I° millénaire AEC. Ils étaient probablement essentiellement basés sur R1a-Z94, même si des clans R1b-Z2103 pouvaient subsister parmi eux.  
  • A la même époque, v. 1900 AEC, la culture Mnogovalikovaya / Babino / Catacombes finales couvrait les steppes pontiques sur le Bas-Don et à l’Ouest du Don. Elle était portée par les Proto-Thraces qui devaient reposer essentiellement sur R1b-Z2103 à l’instar des Greco-Phrygiens qui leur faisaient suite du côté de l’Ouest. 

 

Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)

  • Le complexe Iwno-Mierzanowice-Strzyżów (v 2200 à 1700 AEC) se poursuivait en Europe Orientale à l’Ouest du bassin de la Volga, abritant à la fois les ancêtres des Slaves (Biélorussie) et un peuple que nous avons qualifié de *Para-Slave (Pologne, Podolie / Galice). Dans les deux cas, les haplogroupes R1a-M458 et R1a-Z280 devaient être majoritaires aux côté de R1b-U106 et des vieux haplogroupes mésolithiques et néolithiques.
  • Plus loin à l’Est, c’est v. 1900 AEC qu’une partie des Ouraliens de Sibérie Occidentale – membres de l’horizon culturel Seima-Turbino – franchit les monts de l’Oural et se répandit rapidement dans toute la grande forêt russe du bassin de la Volga au Nord et au Nord-Ouest de la boucle de ce grand fleuve. Au sein du groupe Ouralien, c’est cette expansion qui réalisa la scission entre les Finno-Permiens migrés en Europe et les Ob-Ougriens qui demeurèrent sédentaires du côté asiatique de l’Oural. En parfaite concordance avec l’archéologie, c’est précisément autour de 2000 AEC que les linguistes datent la séparation des deux sous-familles de langues ! Les Finno-Permiens parvinrent très rapidement jusqu’aux lacs Ladoga et Onega, recouvrant au passage les peuples Baltes orientaux de Fatyanovo et de Balanovo, ainsi qu’une partie du peuple d’Abashevo [cf. ci-dessous]. Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’Ouest, ces Mongoloïdes – déjà métissés avec les *Paléo-Européens Europoïdes de Sibérie Occidentale – submergeaient l’un après l’autre les peuples Europoïdes de la forêt russe et continuaient à se métisser avec eux. De telle sorte que, génération après génération, ils se rapprochèrent encore davantage du type physique de leurs vaincus dont ils adoptèrent aussi une partie de la culture matérielle. En particulier, les peuples indigènes vaincus – sur le substrat desquels cristallisait l’ethnie Finno-Permienne – conservèrent leur antique Céramique Peignée aux côté des céramiques à impression textiles / Céramiques textiles (v. 1900 à 500 AEC) des envahisseurs. Notons bien que C’est parce que les envahisseurs Ouraliens se mêlaient au peuple *Paléo-Européen de la céramique peignée et adoptaient sa culture céramique, que les chercheurs ont plus tard confondu l’ethnie Ouralienne avec l’ethnie porteuse de la céramique peignée ; et ont crû que cette ethnie était présente en Europe depuis les temps paléolithiques. Ce qui est faux.  
  • Désormais implantés dans toute l’Europe nord-orientale, entre l’Oural et le seuil de la Finlande qui fut atteint v. 1900 AEC, les Ouraliens Finno-Permiens commencèrent bien sûr à se fragmenter en une chaine de cultures voisines dont les premières qui émergèrent furent : 1) La culture de Kazan / Prikazan (v. 1800 à 800 AEC) sur la Moyenne-Volga, où les poteries étaient décorées par impressions de textiles ; et 2) La culture de Chirkovo (v 1800 à 1600 AEC), dans la région du confluent Volga / Oka, où les anciennes poteries peignées demeuraient plus nombreuses. 3) D’autres groupes Ouraliens non nommés avaient probablement recouvert les Baltes Balanovo dans la vallée de la Kama. 4) Enfin, à l’extrémité Nord-Ouest de la vague colonisatrice, les Finno-Permiens qui s’installèrent en Carélie et au Sud de la Finlande étaient vraisemblablement les ancêtres des Samis actuels autrefois appelés Lapons.
  • La fin de la culture d’Abashevo, s’explique par l’entrée des Ouraliens Finno-Permiens sur le sol de l’Europe, v. 1900 AEC. Les groupes *Abashevos septentrionaux furent vaincus et assimilés par les envahisseurs ; tandis que les groupes *Abashevos méridionaux, qui nomadisaient dans la forêt-steppe, s’intégrèrent à la cristallisation ethnique des *Proto-Cimmériens et contribuèrent à la formation de la culture Srubnaya.
  • Dans l’extrême Nord de l’Europe orientale, les *Paléo-Européens se maintenaient pour l’instant avec leurs faciès locaux de la Poterie Peignée. Dans ces régions peu propices aux grandes entreprises humaines, leur densité devait être faible.
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