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P – 2.800 à 2.500 AEC – HOLOCÈNE – SUBBORÉAL moyen (1)

 

Climat

Le monde sortait d’une crise climatique majeure. Entre v. 2800 et v. 2500 AEC, le climat s’améliora globalement mais très modestement ; de telle manière qu’il demeura relativement frais et sec. Cela dut cependant contribuer à un renouveau de l’expansion démographique humaine. En détail, si l’on suit la leçon des glaces du Groenland, le climat commença à s’améliorer entre v. 2800 et 2700 / 2650 AEC. Puis survint un court refroidissement autour de 2650 AEC, suivi d’une nouvelle amélioration qui dura environ 100 ans et qui fut un peu plus belle que la précédente. Enfin, un épisode froid et sec se fit de nouveau sentir v. 2500 AEC. Nous englobons toutes ces oscillations sous le nom de Subboréal moyen (1).

 

Afrique du Nord et Sahara

Afrique du Nord Occidentale

  • Il est difficile d’appréhender l’extension du phénomène campaniforme en Afrique du Nord. S’agissait-il de communautés côtières servant de relai dans un réseau commercial maritime ? Tournés vers les nouvelles technologies qui se développaient en Europe, ces gens firent connaître le cuivre – puis bientôt le bronze – aux indigènes de leur hinterland. L’expansion importante du Campaniforme en Europe est étudiée plus loin.

 

Egypte et Cyrénaïque

  • La 2° dynastie Egyptienne se termina v. 2700 AEC. La 3° dynastie (v. 2700 à 2600 AEC), puis la 4° dynastie (v. 2600 à 2500 AEC) qui fut son complet prolongement, accompagnèrent un renouveau explicable par l’amélioration climatique. C’est d’ailleurs en synchronie avec la nouvelle oscillation froide de v. 2500 AEC, que prendra fin la 4° dynastie
  • En Nubie, entre la 1° et la 2° cataracte, la population *Austro-Egyptienne de l’ancien Groupe-A était revenue au pastoralisme v. 2900 AEC [cf. carte O]. Par facilité, et bien qu’il soit aujourd’hui jugé obsolète, nous conservons ici le terme de ‘’Groupe-B’’ pour la désigner. La chute démographique, généralement avancée pour cette époque dans cette région, n’est donc peut-être qu’un artéfact de mesure dû à l’absence de sites sédentaires faciles à identifier par les archéologues. Ces gens conservèrent leur mode de vie pastoral jusqu’à la fin de la sécheresse de v. 2500 AEC. 
  • Plus au Sud, le groupe Pré-Kerma (v. 2800 à 2500 AEC) demeurait inchangé. Nous avons déjà proposé que la population *Kerma pourrait avoir mêlé des éléments Egyptiens et *Paléo-Nilotiques.

 

Sahara

  • Situation ethnolinguistique globalement inchangée. Sans aucune visibilité, nous faisons disparaitre à ce stade les dernières bandes de lointaine origine *Ibéromaurusiennes qui subsistaient jusque-là sur le littoral mauritanien. La date est spéculative mais conforme à la tendance générale.

 

Afrique sub-saharienne

Afrique subsaharienne de l’Est

  • Venant de la péninsule arabique, le groupe Afrasien Omotique s’était installé dans la corne de l’Afrique v. 2900 AEC en possession d’un Néolithique proche-oriental de type pastoral et avec la maitrise du cuivre [cf. carte O]. Il véhiculait les haplogroupes E-CTS11051 (groupe frère de l’haplogroupe E-M123 des Sémites), J1 et T1 qui demeurent aujourd’hui très présents dans la corne de l’Afrique.
  • Près du lac Victoria les plus anciennes poteries apparurent vers cette époque, ce qui signe la disparition de l’antique Eburranien (ex Capsien du Kenya) des populations Nilo-sahariennes. En plus de la poterie, ces gens se convertirent également au pastoralisme, entrant dans l’économie de production et dans une nouvelle phase culturelle appelée Néolithique Pastoral de la Savane (NPS / SPN). C’est cette acculturation qui pourrait être à l’origine l’expansion vers le Nord des peuples Nilo-Sahariens que nous pensons avoir été originellement basés sur l’haplogroupe E2. Notons que les peuples Nilo-Sahariens d’aujourd’hui expriment faiblement l’haplogroupe J1 des envahisseurs ; ce que nous interprétons en terme d’influence Afrasienne manifeste mais d’intensité insuffisante pour faire disparaitre la langue indigène.

Partis de la région située entre les marais du Sudd et le massif éthiopien, les Nilo-Sahariens devenus pastoraux se répandirent dans la bande sahélienne de l’Est ; c’est peut-être dès cette époque initiale que se constituèrent les fractions linguistiques les plus ectopiques de la famille Nilo-Saharienne qui sont dans l’ordre de divergence les sous-groupes Koman, Centre-Soudanique, et Saharien ; ce qui ne signifie pas que ces groupes eurent d’emblée l’extension et les fréquences haplogroupales que nous leur connaissons aujourd’hui. Les Koman s’établirent au Nord-Est, les Centres-Soudaniques longèrent l’orée de la grande forêt pluviale et s’établirent au Sud-Ouest, sauf les Kunama qui rejoignirent les Koman ; les Sahariens partirent également vers l’Ouest mais s’établirent au Nord-Ouest. Toutes les autres langues nilo-saharienne appartiennent à un quatrième sous-groupe appelé proto-sahélien, dont on peut penser que les locuteurs demeuraient encore dans le homeland méridional des Nilo-Sahariens. L’expansion de ce sous-groupe *Proto-Sahélien fut probablement plus tardive et il recouvrira partiellement ses devanciers [cf. carte Q].

  • L’expansion Nilo-saharienne laissa subsister un îlot de populations Nigero-Kordofanienne au Soudan. C’est l’origine du groupe Kordofanien, le groupe frère du groupe Niger-Congo qui était quant à lui en train de s’étendre en direction de l’Afrique de l’Ouest.

 

Afrique subsaharienne de l’Ouest

Situation ethnolinguistique globalement inchangée. Notons que la chronologie de la colonisation Niger-Congo n’est pas établie.

 

Forêt pluviale

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique du Sud

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)

  • Vers 2800 AEC, le Proche-Orient entra dans le bronze ancien-3 / BA3 (v. 2800 à 2500 AEC) qui fut la dernière phase chalcolithique récente utilisant le cuivre arsénié.
  • Bien que difficile à interpréter sous l’angle historique, les listes royales du pays de Sumer constituent des documents qui nous renseignent sur l’existence de rivalités entre les cités-états. Avec les listes dynastiques Egyptiennes, elles sont les plus anciens vestiges d’une histoire faite de personnages dont on connait le nom.
  • La Haute-Mésopotamie devait être occupée par des Sémites de l’est, ancêtres immédiats des Akkadiens.  
  • Vers 2800 AEC, la culture de Kura-Araxe / Transcaucasienne Ancienne (v. 3500 à 2500 AEC) poursuivit son expansion en direction du centre de l’Anatolie où elle atteignit le bassin supérieur de l’Halys. Elle lança également un pseudopode au Nord-Levant, connu sous le nom de phénomène Khirbet-Kerak (v. 2800 à 2500 AEC). Son aristocratie Indo-Européenne des débuts devaient avoir été intégrée dans la masse de la population Karvélienne / *Proto-Hourrite.
  • Dans le même temps, l’Egypte des premières dynasties prenait pied au Sinaï et au Sud-Levant.
  • Vers 2650 AEC, la ville de Troie-1 fut détruite par un incendie et rebâtie sans rupture culturelle. La ville de Troie-2 (v. 2650 à 2400 AEC) devint un important site métallurgique, doté d’une belle forteresse et d’un palais à mégaron. Comme Troie-1 et toutes les îles de l’Egée, nous pensons qu’elle était peuplée de Tyrrhéniens [cf. ci-dessous Europe égéenne et balkanique].
  • Les techniques du cuivre arsénié / bronze ancien furent connues au Yémen v. 2600 AEC. En Oman, un peu décalé culturellement, elles le seront plutôt v. 2400 AEC. Si le peuple Omotique était désormais installé en Afrique [cf. carte O], cette diffusion du cuivre arsénié dans la péninsule arabique pourrait avoir été le fait de peuples Couchitiques ? Dans le même temps, les Sémites du sud / Ethiopiques poussaient peut-être en direction du Sud, prenant la place des Couchitiques dans le Nord de l’Arabie ?

 

Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï

  • En Asie Centrale méridionale / Iran, la période formative du BMAC s’achevait. Des pasteurs steppiques d’origine *Yamnaya Poltavka et/ou *Macro-Afanasievo commerçaient avec les centres de cette culture, au travers des populations Kelteminar qui étaient contraintes à évoluer parce qu’elles étaient prises en sandwich entre deux cultures technologiquement plus avancées qu’elles. La région de Sarazm était l’extrémité nord-orientale d’un réseau commercial balbutiant sont le pays de Sumer était l’extrémité occidentale et la civilisation de l’Indus l’extrémité sud-orientale.
  • A partir de cette époque, la culture des groupes Yamnaya orientaux étendus entre les steppes du Haut-Don et les steppes de l’Ishim doit désormais être désignée sous le nom de Poltavka ; étant entendu que ces appellations ne sont que des jalons au long d’une évolution culturelle continue. Pour leur donner une identité ethnique, nous appelons aussi ses porteurs *Poltavkas. Vers 2900 AEC, des groupes *Poltavkas s’étaient avancés vers l’Est et avaient atteint les steppes du Tobol. Dans les siècles qui suivirent, ces *Poltavkas orientaux se déployèrent dans les steppes de l’Ishim et jusqu’à la steppe de la faim. Dans ces régions conquises au détriment des tribus *Macro-Afanasievo, on retrouve tout le matériel steppique attendu : kourganes, inhumations sur le côté, corps saupoudrés d’ocre, sacrifices etc. Nous proposons que ces Yamnaya orientaux / *Poltavkas orientaux étaient principalement basés sur R1b-Z2103. Ce n’étaient pas les ancêtres patrilinéaires majoritaires des futurs Aryens / Indo-Iraniens qui seront massivement R1a-Z94.
  • Les ancêtres linguistiques des Aryens – à défaut d’être leurs ancêtres patrilinéaires majoritaires – doivent plutôt être recherchés chez les groupes *Poltavka occidentaux, qui vivaient dans les steppes de l’Oural et de la Moyenne-Volga [cf. Europe Orientale].
  • En Sibérie Occidentale, les peuples *Paléo-Européens de la Céramique Peignée – Surtanda, Odinovo / Krohalevo – de la forêt-steppe adoptèrent beaucoup de coutumes de leurs voisins steppiques méridionaux. Ces peuples venaient d’acquérir le cuivre arsénié. Cette évolution découlait probablement d’échanges commerciaux et de piratages que l’on peut penser symétriques de ceux qui se développaient avec le BMAC au Sud.

 

Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique

  • En Cis-Baïkalie, la culture Chalcolithique Glaskovo – que nous pensons Ouralo-Youkaghire et basée sur N1a – se poursuivait.
  • En Sibérie orientale, la culture Ymyyakhtakh (v. 3000 à 1000 AEC) des Tchouktches progressa dans le bassin de la Viliouï et en direction de la Basse-Léna.
  • Dans le reste de la Sibérie orientale, la culture *Proto-Tchouktche de Bel’kachi existait toujours.
  • A l’extrémité nord-orientale du continent vivaient les Eskimos Inuit-Yupik dont le développement culturel était toujours Mésolithique acéramique post-Sumnagin.

 

Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon

  • En Chine du Nord, v. 2600 AEC, les Chinois Han de culture Longshan (v. 3000 à 1900 AEC), s’étendirent au Shandong et au Hebei, au détriment des Austronésiens de culture Dawenku tardive. Cette culture Longshan du Shandong durera de v. 2600 à 1900 AEC. Si la culture de Longshan fut bien celle des anciens Han, le faciès du Shandong devait aussi être lié à cette population. Toutefois, il est difficile de déterminer la part relative des deux ethnies – l’indigène Austronésienne et la colonisatrice Chinoise – dans cette nouvelle phase culturelle du Shandong qui était une culture néolithique assez riche.
  • A l’Ouest de la boucle du fleuve Jaune, la culture Chinoise de Majiayao passa à la phase Majiayao-Banshan (v. 2800 à 2500 AEC).
  • Peut-être parce que le climat était moins défavorable que précédemment à la vie d’un peuple agricole en conditions extrêmes, les Tibéto-Birmans s’étendirent sur le plateau tibétain au détriment des vieilles populations *Paléo-Tibétaines du Sud ; lesquelles subsistèrent cependant peut-être encore dans la vallée du Brahmapoutre et du Yarlung Zangbo.
  • Nous laissons les Nivhkes de Mandchourie et du Primorye, les *Paléo-Coréens de Corée et les Aïnous du Japon dans une situation ethnoculturelle inchangée.
  • De même pour les peuples Altaïques Proto-Turco-Bulgares de Mongolie Occidentale et Proto-Mongolo-Toungouse de Mongolie Orientale. Ils sont très mal connus. On peut proposer que ceux de Mongolie Occidentale commencèrent à acquérir des objets en cuivre à cette époque, même si cela reste à observer.

 

Indes

  • Au Pakistan, la civilisation ancienne de l’Indus entra dans sa phase Harapéen-2 / Kot Diji (v. 2800 à 2500 AEC). En suivant la majorité des chercheurs, nous attribuons cette culture à une ethnie Proto-Dravidienne parce que c’est la solution la plus rationnelle ; ethnie Proto-Dravidienne qui constituait l’extrémité sud-orientale du groupe *Elamoïde / *Macro-Elamite. A cette époque, la culture harappéenne déborda de la vallée de l’Indus et atteignit à la fois le Gujarat et la vallée de la Sarasvatî qui doublait alors le cours de l’Indus à l’Est ; ce qui se fit nécessairement au détriment des populations antérieures que nous avons lointainement rattachées au groupe Kartvélien afin d’expliquer l’arrivée de l’haplogroupe J2 en Inde. C’est lors de cette deuxième phase de la culture de l’Indus qu’apparurent les grandes villes harappéennes qui, avec celles du Proche-Orient, furent parmi les premières véritables villes du Monde. C’était une culture prospère et inventive qui sut disposer de nouvelles plantes (pois, sésame, dates, coton) et de nouveaux animaux (Bos indicus) domestiques. Les *Harappéens développèrent un réseau commercial, notamment pour la vente du lapis-lazuli qui était apprécié aussi loin qu’en Mésopotamie. Ils étaient situés à l’extrémité sud-orientale d’un réseau commercial majoritairement Elamoïde dont le pays de Sumer était l’extrémité occidentale et la région de Sarazm, dans le monde BMAC, l’extrémité nord-orientale.

 

Indochine et Indonésie

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Europe Centrale et Occidentale

Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)

  • Sur la côte Atlantique française, groupe de Peu-Richard (v. 3200 à 2200 AEC), était l’héritier post-chasséen (i.e. post-cardial) du groupe des Matignons. Il s’agissait des derniers groupes Sémitidiques du continent directement issus du premier Néolithique européen.
  • En Angleterre post-cardiale de la culture de Windmill-Hill, la première phase de construction de Stonehenge est datée de v. 3100 AEC. Là aussi, il s’agissait de peuples Sémitidiques engoncés dans un passé qui avait déjà disparu tout autour d’eux.
  • Au sens complet du terme, la culture Campaniforme cristallisa v. 2800 AEC au centre du Portugal, au sein de la culture chalcolithique et mégalithique VNSP-2. Les gobelets en cloche dits de style maritime constituent l’un des marqueurs anciens de cette culture. Nous pensons qu’il s’agissait des Ligures au seuil de leur gigantesque expansion commerciale dans toute l’Europe Occidentale, Centrale, Septentrionale et Méditerranéenne. Ils étaient basés sur l’haplogroupe R1b-L21 – frère du R1b-ZZ11 des Italo-Celtes – qu’ils allaient bientôt disséminer dans toutes ces régions.
  • Dans le même temps, le Sud de l’Espagne était occupé par la culture relativement brillante de Los-Millares-2a (v. 2900 à 2600 AEC) qui était également chalcolithique et mégalithique. Les fortifications, qui avaient commencé à être érigées à la phase précédente, furent développées et complétées par un système de fortins distants qui permettaient peut-être de mieux défendre des routes commerciales ? C’est l’époque où les tombes à tholos (*mégalithisme-3) apparurent dans les nécropoles de cette culture, remplaçant les dolmens à couloir du vieux mégalithisme-1 occidental. Ces tholoi étaient des structures massives construites en fausses-voutes et évoquant de l’extérieur une structure tumulaire. Peut-être, précisément, étaient-elles nées de la rencontre de la tradition tumulaire Indo-Européenne et du savoir-faire architectural du mégalithisme-2 des îles de la Méditerranée, où l’on savait déjà édifier depuis 1000 ans des bâtiments en pierres de grande taille ? En Ibérie Occidentale, ces nouvelles tombes à tholos furent utilisées pour enterrer des communautés toutes entières, selon la tradition funéraire collective du vieil occident néolithique pré-indo-européen qui survécut donc à la nouvelle architecture. Malgré ce trait indigène manifeste, la société de Los-Millares-2a était-elle dirigée par des *Proto-Campaniformes proches de ceux du Portugal, mais appartenant à un groupe *Proto-Ligure qui n’avait pas développé les fameux gobelets ? Ou était-elle encore le fait de purs indigènes post-cardiaux, superficiellement acculturés à de nouvelles techniques de construction ?
  • A partir de v. 2600 AEC, la culture Campaniforme se répandit rapidement hors du Portugal, atteignant l’ensemble de l’Ibérie. C’est à cette époque que la culture andalouse de Los Millarès entra dans la phase chalcolithique récente de Los-Millares-2b (v. 2600 à 2400 AEC). Le système de fortification de Los-Millarès atteignit alors son point culminant et les premiers gobelets campaniformes de style maritime firent leur apparition dans la région. Il s’agissait peut-être de simples échanges avec le Portugal ; mais on ne peut pas exclure que, dès cette époque, d’authentiques groupes *Campaniformes / Ligures se soient emparés du leadership à Los-Millarès ? Quoi qu’il en ait été, c’est v. 2600 AEC que des sépultures individuelles firent leur apparition en Espagne méridionale, aux côté des grandes tombes collectives mégalithiques ; ce qui était le signe possible, sinon probable, d’une élite Indo-Européenne où fortement indo-européanisée.
  • Dès v. 2600 AEC également, des groupes *Campaniformes / Ligures s’établirent à l’embouchure des grands fleuves de France méridionale qui avaient déjà été utilisés comme voies de communication par les indigènes post-cardiaux d’autrefois. Remontant ces fleuves navigables avec des objectifs oscillant toujours entre commerce, piraterie et installations de comptoirs durables, des groupes campaniformes se répandirent dans toute la France entre v. 2600 et 2500 AEC, et commencèrent même à empiéter sur le territoire de la culture des Haches de Bataille en Suisse et en Allemagne du Sud. A la même époque, les *Campaniformes / Ligures s’implantèrent aussi en Corse, mais laissèrent pour l’instant la Sardaigne tranquille.
  • Dans la foulée, désormais parvenus au pied des Alpes, d’autres groupes *Campaniformes / Ligures partirent fonder des colonies commerciales sur le territoire danubien des Italo-Celtes [cf. Europe Centrale]. Si ces entreprenants commerçants parlaient bien une forme ancienne de la langue ligure, il est vraisemblable que cette langue demeurait partiellement compréhensible pour leurs cousins d’Europe Centrale ; en effet, v. 2500 AEC, les deux groupes de Yamnaya occidentaux – le danubien Italo-Celte et le littoral *Proto-Ligure devenu Ligure – ne s’étaient quitté que 5 siècles plus tôt, et leurs langues étaient peut-être à peine plus divergentes que celles des Français et des Québécois d’aujourd’hui ?
  • Enfin, les groupes *Campaniformes / Ligures qui étaient parvenus dans les piedmonts des Alpes du Sud, s’infiltrèrent dans la plaine du Pô où ils recouvrirent la culture *Proto-Tyrrhénienne de Remedello [cf. Europe méditerranéenne]. Dans tous les cas, ces mouvements durent diffuser l’haplogroupe R1b-L21.

 

Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)

  • Vers 2800 AEC, la culture possiblement *Proto-Campaniforme / *Proto-Ligure de Laterza – originaire du Sud-Est de la péninsule – s’étendit à la place de celle de Rinaldone en Italie Centrale. Les autres cultures *Proto-Tyrrhénienne – Gaudo en Campanie et Remedello en Italie du Nord – réussirent à se maintenir quelque temps.
  • Cependant, v. 2600 AEC, progressant depuis le littoral provençal, des groupes *Campaniformes / Ligures s’infiltrèrent en Italie du Nord. La culture *Proto-Tyrrhénienne de Remedello fut la première touchée ; de telle sorte que la phase culturelle que l’on appelle improprement Remedello récent (v. 2600 à 2200 AEC) correspond en réalité à une phase Campaniforme. Il convient ici de faire remarquer que c’est ce mouvement migratoire qui porta les Ligures historiques en Ligurie ; Ligures qui, plus tard ‘’déclareront’’ porter le nom d’Ambrons. Toujours v. 2600 AEC, continuant leur progression en direction du Sud, les Ligures / *Campaniformes balayèrent les groupes Laterza qui s’étaient installés deux siècles plus tôt en Italie Centrale à la place de la culture de Rinaldone ; les nouveaux-venus installèrent alors la culture Campaniforme d’Ortucchio (v. 2600 à 2100 AEC). 
  • Malgré son recul en Italie Centrale, la culture de Laterza ne disparut pas et conserva même une certaine vitalité. Vers 2600 AEC, peut-être en contrecoup des revers qu’elle subissait en Toscane et dans le Latium, des groupes Laterza remplacèrent la culture *Proto-Tyrrhénienne de Gaudo qui s’était maintenue jusque-là en Campanie. En Italie du Sud, cette culture de Laterza que nous attribuons à un peuple *Proto-Ligure se maintiendra jusque v. 2300 AEC.
  • Au total, on peut résumer qu’à partir de v. 2600 AEC, la péninsule italienne fut coupée en deux zones ethnolinguistiques : sur un substrat *Proto-Tyrrhénien commun, les Ligures campaniformes venus d’Hispanie occupait désormais le Nord et le Centre du pays ; tandis que les *Proto-Ligures de Laterza occupaient encore tout le Sud de l’Italie.

 

Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)

  • Sur la côte dalmate, un faciès parfois dit Proto-Cetina (v. 2600 à 2400/2300 AEC) émergea v. 2600 AEC de la culture Ljubljana-Adriatique elle-même mal caractérisée mais présentant des éléments Vucedol. Cette phase préalable à la culture de Cetina – qui évoquera le Campaniforme par certains aspects – pourrait témoigner de clans indigènes acculturés qui auraient pris le relai des *Proto-Ligures Ljubljana-Adriatique R1b-L21 initiaux ? Nous rappelons à ce propos que la région des Balkans abrite aujourd’hui une concentration de vieux haplogroupes ADN-Y paléolithiques, mésolithiques et néolithiques qui ont résisté à toutes les invasions et à toutes les acculturations subies par les indigènes. La culture Cetina proprement-dite [cf. carte Q] subsistera jusque v. 1900 AEC et sera suivie par une phase Post-Cetina qui constituera une base probable de la culture Illyrienne des Castellieri, ainsi que de la culture Apenninique qui en sera peut-être une version italienne [cf. carte T]. Pour bien symboliser la permanence de ces vieux haplogroupes non-indo-européens (qui n’impliquent pas nécessairement la permanence de vieilles langues) dans l’arrière-pays montagneux, nous indiquons une culture montagneuse Dinarique dans laquelle la base indigène devait être très forte.
  • En Grèce, l’Helladique-Ancien-2 / HA2 / EH2 (v. 2600 à 2200 AEC) commença v. 2600 AEC. On l’appelle aussi ‘’phase de Lerna’’ ou culture de Korakou. Au début de cette période qui est également appelée Bronze-Ancien-2 / BA2 / EB2, on utilisait toujours le cuivre arsénié ; mais dans la seconde partie, le bronze à l’étain (bronze véritable) supplanta le vieux cuivre arsénié en cette région comme en de nombreux autres lieux de la Méditerranée orientale. Le peuple de la Grèce contemporaine faisait partie de l’ensemble Tyrrhéniens / Pélasges. Il était peut-être basé sur R1b-M269*.
  • En Crète, le Minoen-Ancien-2 / MA2 / EM2 (v. 2600 à 2200 AEC) commença aussi v. 2600 AEC. Celle phase – qui correspond aussi au Bronze-Ancien-2 / BA2 / EB2 – appartient toujours à la période dite ‘’pré-palatiale’’. Les objets métalliques étaient abondants pour la première fois. Les populations Tyrrhéniennes / Pélasges entretenaient des liens maritimes avec la Grèce et les Cyclades peuplées par des gens de même ethnie peut-être basée sur R1b-M269*.
  • Les Cyclades du Cycladique-Ancien-2 / CA2 / EC2 (v. 2600 à 2200 AEC) étaient également peuplées de Tyrrhéniens / Pélasges.
  • En Thrace, la culture d’Ezero-3 (v. 2600 à 2200 AEC) et en Grèce du Nord la culture de Sitagroi-5b (v. 2600 à 2200 AEC) pourraient avoir été portées par des Anatoliens de la Dobroudja venus renforcer leurs frères – Anatoliens comme eux – d’Ezero-2 et de Sitagroi-5a. Cela est très spéculatif mais il est nécessaire de positionner dans cette région et à cette époque les ancêtres directs des Anatoliens d’Anatolie et des Anatoliens de Grèce.
  • Vers 2600 AEC se produisit peut-être un ‘’domino de peuples’’ au Nord de la culture d’Ezero. Nous proposons que :

1) Les *Tardo-Italo-Celtes de Cernavoda-2 furent culbutés par les Greco-Phrygiens en provenance des régions de l’ex-culture d’Usatovo, parce que ceux-ci subissaient la pression de leurs cousins Thraces de la culture des catacombes, qui étaient R1b-Z2103 comme eux. A la place de Cernavoda-2, les réfugiés Greco-Phrygiens installèrent la culture de Foltesti (v. 2600 à 2200 AEC) qui s’étendit aussi sur la Moldavie roumaine à l’Ouest du Prut.

2) Malmenés comme nous venons de le dire, les tribus *Tardo-Italo-Celtes de Cernavoda-2 se replièrent au Nord de leurs terres où elles recouvrirent le peuple de Cotofeni. Ce faisant, elles établirent la culture de Glina-3 (v. 2600 à 2200 AEC) sur les Carpates méridionaux ; ainsi que sa culture sœur de Schneckenberg (v. 2600 à 2200 AEC) en Transylvanie. Notons que ce mouvement les conduisait à rejoindre le gros du peuple Italo-Celte dont ils n’avaient été qu’une brève composante sud-orientale. Tout ceci n’est bien sûr qu’un scénario visant à replacer les cultures archéologique connues dans un contexte protohistorique hypothétique.

 

Europe Centrale (Centre-Centre)

  • Entre v. 2800 et 2600 AEC, les Italo-Celtes de Vucedol (v. 3000 à 2200 AEC) achevèrent la conquête du bassin carpatique steppique qu’ils ponctuèrent de milliers de kourganes en cette phase Vucedol-B. Les rites funéraires demeuraient inhumants comme autrefois dans les steppes. Au Nord, sur le territoire de Baden-Final, ils établirent le groupe de Mako (v. 2800 à 2200 AEC) ; ce faciès septentrional de la culture de Vucedol entra rapidement en contact avec les *Proto-Balto-Slaves de culture cordée qui étaient installés sur l’autre versant des Carpates Orientales. C’est dans ce groupe Italo-Celte du Nord qu’il faudra rechercher les premières racines d’un peuple Proto-Celte encore à venir, parce que les Celtes cristalliseront à partir d’eux sur le substrat des peuples d’Europe Centrale septentrionale et d’Europe atlantique. A l’époque où nous nous situons, l’haplogroupe majoritaire des Italo-Celtes devait toujours être R1b-ZZ11.
  • La genèse de la culture Campaniforme est discutée en détail ci-dessous [cf. Europe atlantique]. Entre v. 2600 et 2500 AEC, des tribus *Campaniformes / Ligures se répandirent de partout en Europe Occidentale et en Europe Centrale. Dans la région de la confluence entre la Tisza et le Mures, c’est-à-dire en plein territoire Italo-Celte, s’établit à demeure le groupe *Campaniforme du Mures. Plus au Nord, au Sud du grand coude du Danube, ils établirent de la même façon le groupe *Campaniforme de Csepel. S’agissait-il de comptoirs commerciaux ? Cette intrusion eut très certainement une influence sur la dynamique interne des tribus Italo-Celtes qui les entouraient.
  • Les *Campaniforme recouvrirent aussi les résidus Epi-Lengyel et se répandirent au Nord de l’Europe Centrale. 

 

Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)

  • A partir de la Pologne où ils s’étaient installés v. 3000 AEC, des groupes de culture cordée se répandirent en Basse Saxe v. 2800 AEC ; c’est-à-dire à une époque antérieure aux mouvements *Campaniformes dont il vient d’être question. Puis, à partir de cette nouvelle base, ils rayonnèrent sur toute la plaine d’Europe du Nord, la Scandinavie, la Rhénanie, les Pays-Bas, la Belgique, la France orientale et la Suisse. Dans ces régions, ils constituèrent un nouveau faciès de la culture cordée, appelé culture des Sépultures Individuelles ou culture des Haches de Batailles. Il serait concevable que leur extension ait laissé des vestiges toponymiques, qui sont peut-être ceux qui ont autrefois été appelés alteuropaïch ? Nous pensons qu’il s’agissait de *Para-Slaves mêlés d’éléments *Proto-Germains ; ils devaient regroupes les haplogroupes R1a-Z282/Z284, R1b-U106, R1b-Z2103 et accessoirement R1a-L664. Vers 2500/2400 AEC, ces peuples seront confrontés au phénomène campaniforme [cf. carte Q].
  • En Scandinavie, la carte O avait anticipé l’arrivé des ancêtres des Germains, v. 2800 AEC. Nous avons vu qu’il s’agissait essentiellement de Yamnayas occidentaux issus des *Proto-Germains de culture globulaire, mêlés à quelques bandes de Yamnayas orientaux de culture cordée ; qui, ensemble, s’étaient imposés au peuple des vases à entonnoirs qui les avait précédé en Suède méridionale. Dans cette région qui constituait l’une des Finis Terrae du Monde, le chalcolithique scandinave (v. 2800 à 1900 AEC) se prolongera plus longtemps que dans le reste de l’Europe. Le fort substrat indigène modifia profondément la langue germanique comparativement à l’italo-celtique qui demeura plus proche de l’ancienne langue yamnaya commune.
  • Notre ignorance de la langue des Haches de Bataille ne nous permet pas d’apprécier comment les dialectes proto-germaniques et proto-balto-slaves s’influencèrent réciproquement au Nord de l’Europe. On pourrait avancer que les racines yamnayas orientales *Para-Slaves prédominèrent sur les racines yamnayas occidentales *Proto-Germaines dans la population des Haches de Bataille, tandis que ce fut l’inverse chez les premiers Germains scandinaves où l’on est assuré que la langue yamnaya occidentale s’est imposée. Or, la langue germanique, porte parfaitement la trace de l’histoire que nous reconstituons par ailleurs en examinant les haplogroupes ADN-Y : le germanique ancien, bien que langue du groupe occidental ‘’centum’’ possède du vocabulaire et un peu de grammaire qui sont par ailleurs spécifiques de l’aire balto-slave. La concordance ADN-Y / langue mérite une fois de plus d’être soulignée.

 

Europe Orientale

Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)

  • A cette époque, du fait de la fragmentation des populations sur son immense aire géographique, l’indo-européen commun que s’efforcent de reconstituer les linguistes (i.e. l’indo-européen de stade 3 ou langue yamnaya) était déjà devenu une langue morte, où à tout le moins une langue ancienne. Peut-être une langue de prêtres ? Ce qui n’empêchait pas la prolongation d’une certaine intercompréhension qui pouvait – selon les groupes – être encore excellente (comme celle qui unit les Français et les Canadiens d’aujourd’hui), où bien être déjà devenue mauvaise (comme celle qui unit les Français et les Portugais d’aujourd’hui).
  • Nous avons proposé que, v. 2900 AEC, le groupe le plus occidental des Yamnaya orientaux – les *Proto-Greco-Phrygiens basés sur R1b-Z2103 – s’installa entre Bas-Dniepr et Bas-Prut sur le territoire de la culture d’Usatovo [cf. carte O]. En cette position frontalière des steppes, la forme ancestrale des langues grecques et phrygiennes n’avait pas subi la satemisation ; mais, en revanche, elle adopta l’augment qui se développa chez les Yamnayas orientaux demeurés steppiques après le départ des *Proto-Balto-Slaves. Vers 2600 / 2500 AEC, ces *Greco-Phrygiens furent boutés hors des steppes du Bas-Dniestr par une fraction des tribus Thraces qui s’installa à leur place. Ils se portèrent alors sur le Bas-Danube et sur le Sud-Est de l’arc carpatique où la culture de Foltesti pourrait avoir été la leur [cf. Europe égéenne et balkanique].
  • Après le départ pour la Pologne des groupes *Proto-Balto-Slaves v. 3000 AEC, et après l’installation des *Proto-Greco-Phrygiens dans les Balkans, les groupes Yamnaya orientaux qui étaient demeurés steppiques se fragmentèrent à leur tour en trois sous-ensembles : 

1) Ceux de l’Ouest (steppes du Bas-Don, du Dniepr, du Dniestr et du Kouban) donnèrent naissance à la culture des Catacombes (v. 2800 à 2100/1800 AEC) qui fut pour l’essentiel une évolution interne de la vieille culture yamnaya orientale. La culture des Catacombes apparut probablement au Nord du Caucase, chez des groupes qui étaient à la fois les descendants des Yamnayas orientaux des steppes du Don et ceux des résidus de Maïkop. Nous les rattachons à une ethnie *Proto-Thrace qui devait principalement exprimer R1b-Z2103. Leur langue était ‘’satem’’. Vers 2600 AEC ce groupe *Proto-Thrace s’étendit jusqu’aux bouches du Danube que franchirent leurs proches cousins *Greco-Phrygiens [cf. ci-dessus & Europe égéenne et balkanique]. Peut-être subissaient-ils eux-mêmes une pression des *Poltavkas sur leur flanc Est ? [cf. ci-dessous].

2) Dans le même temps, les groupes Yamnaya orientaux des steppes du Haut-Don, de la Volga et de l’Oural évoluèrent en culture de Poltavka / Catacombes orientales (v. 2900 à 2100/1800 AEC). Par simplicité, nous pouvons désigner ces populations sous le nom de *Poltavkas, comme s’il s’agissait d’un ethnonyme. L’haplogroupe ADN-Y majoritaire était toujours R1b-Z2103. La langue poltavka était nécessairement de type ‘’satem’’ et avait adoptée l’augment. Cette culture des steppes orientales était moins novatrice que sa contrepartie occidentale des Catacombes, au point qu’il est même possible de la considérer comme un conservatoire des anciennes traditions yamnayas. Ainsi, comme leurs ancêtres, ces gens continuaient à utiliser le cuivre pur plutôt que le cuivre arsénié, vraisemblablement parce qu’il leur était difficile de se procurer certains métaux ; et leurs coutumes demeuraient encore celles de l’époque yamnaya unitaire (kourganes, inhumations repliées sur le côté, ocre, sacrifices funéraires …). Nous proposons de diviser en trois sous-groupes le peuple *Poltavka :

2a) Sur la Moyenne-Volga, les tribus *Poltavka centrales R1b-Z2103 pourraient être appelées *Proto-Aryennes puisque c’est de leurs rangs que sortira le ferment de l’ethnie Aryenne strictement définie. Vers 2600 AEC, certains de leurs clans s’aventurèrent dans la grande forêt russe en remontant la Volga à la recherche de ressources et probablement d’un meilleur contrôle des routes commerciales qui les approvisionnaient en cuivre. Ils s’infiltrèrent dans les vallées de la Kama et de son affluent la Bielaia, où se trouvaient d’abondants gisements métallifères exploités par des clans indigènes chalcolithiques Garino-Bor, le faciès local de la culture de la poterie peignée. C’est à l’occasion de ces échanges qu’un clan Garino-Bor fut acculturé par des *Proto-Aryens *Poltavkas et se retrouva – on peut l’affirmer en raison de ce qui allait suivre – en position de dominer la région et d’y répandre son haplogroupe ADN-Y. Peut-être cela fut-il possible parce que ce clan acculturé parvint à conserver le contrôle des mines et à se tailler une principauté dynamique dans leur voisinage, ce qui le mit en position économique hégémonique ? Quoi qu’il en ait été, il est plausible que c’est à cette époque et dans cette région que fut sélectionné le variant R1a-Z94 de l’haplogroupe R1a-Z93 que nous pensons avoir été l’haplogroupe dominant des peuples orientaux de la Poterie Peignée. Il est intéressant d’observer que ces indigènes acculturés se répandirent ensuite rapidement jusqu’en pleine steppe, ainsi que nous pouvons l’inférer du fait que R1a-Z94 remplacera complètement R1b-Z2103 dans la culture des Charpentes qui sera issue des groupes *Poltavkas occidentaux [cf. ci-dessous]. On ignore naturellement quelle fut la série d’évènement qui présida à ce remplacement massif des haplogroupes ADN-Y dans les steppes. Mais ce qui est certain, c’est que R1a-Z94 dominera très prochainement tous les clans *Poltavkas steppiques, et que – dans la suite des temps – cette domination se prolongera jusque chez les peuples Altaïques historiques, parce que ceux-ci ont d’importantes racines Indo-Européennes ainsi que nous le verrons prochainement [cf. carte U]. En attendant ce futur lointain, c’est dans ces mêmes vallées de la Kama et de la Bielaya que les *Poltavka *Proto-Aryens rencontrèrent leurs cousins Baltes orientaux de la culture cordée [cf. ci-dessous] ; lesquels étaient eux aussi en train de s’étendre sur toute la forêt russe avec exactement les mêmes objectifs miniers et commerciaux. C’est de la triple alliance de clans indigènes Garino-Bor de la culture peignée et de ces deux groupes Yamnayas, qu’allait naître la culture mixte d’Abashevo (v. 2600/2500 à 1900 AEC) [cf. carte Q] qui sera elle-même le prélude à la culture de Sintashta [cf. carte R] ; c’est-à-dire à celle des premiers Aryens protohistoriques qui seront très majoritairement basés sur R1a-Z94 mais chez lesquels R1b-Z2103 subsistera néanmoins jusqu’à nos jours avec des fréquences faibles.

2b) Dès v. 2900 AEC, les groupes de culture Poltavka les plus orientaux avaient commencé à migrer au-delà des collines méridionales de l’Oural, et à s’installer dans les steppes du Tobol. Puis, v. 2600 AEC, ces groupes *Poltavkas orientaux poussèrent encore plus loin en direction de l’Est, et occupèrent les steppes de l’Ishim, de l’Irghiz et du Tourgaï, au Nord du Kazakhstan actuel ; empiétant de ce fait sur les tribus *Macro-Afanasievo, les lointains homologues orientaux des Anatoliens d’Occident. Ces *Poltavkas orientaux – que nous présumons basés sur R1b-Z2103 – seront plus tard recouverts par l’expansion R1a-Z94 de Sintashta [cf. carte R]. Ils expliquent peut-être pourquoi R1b-Z2103 demeure aujourd’hui un haplogroupe faiblement représenté chez les Iraniens et les Indiens modernes.

2c) la culture Poltavka était également bien implantée au Sud de l’Europe Orientale, dans les steppes du Haut-Don et de la Basse-Volga. Ce groupe tampon entre les *Proto-Thraces et les autres *Poltavkas pourrait être désigné sous le nom de *Poltavkas occidental. Un peu moins de 1000 ans plus tard, c’est de ses rangs que naitra la culture Srubnaya des tombes à charpentes qui sera celle des *Proto-Cimmériens. Au cours de ces 1000 ans, l’aristocratie R1b-Z2103 sera remplacée par une nouvelle aristocratie issue d’Abashevo et dominée par R1a-Z94, mais dans laquelle on trouvera également quelques individus R1a-Z280 qui témoigneront du legs Balte [cf. carte Q].

 

Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)

  • Dès v. 2800 AEC, des *Balto-Slaves de culture cordée avaient colonisé les pays baltes (courant Balte R1a-Z280) et la Biélorussie (courant Slave R1a-M458) [cf. carte O]. L’haplogroupe R1b-Z2103 – que nous pensons originel chez les Yamnayas orientaux – était également présent quoique faiblement.
  • Vers 2700 AEC, ces groupes de la Baltique et du Dniepr-Moyen poursuivirent leur expansion en pénétrant dans la grande forêt russe, sur le territoire que conservaient encore les *Paléo-Européens des vieilles cultures mésolithiques de la céramique peignée. Laissant derrière eux ceux qui allaient devenir les Slaves et les Baltes occidentaux (i.e. les Baltes actuels), les Baltes orientaux partirent à la conquête de l’immense Far-East et ne s’arrêtèrent qu’à la frontière naturelle de l’Oural qui fut atteinte v. 2600/2500 AEC. A cette date, étant donné l’immense étendue de leur territoire, les Baltes orientaux commencèrent à se différencier en trois groupes géographiques : Fatyanovo à l’Ouest (haplogroupes majoritaires R1a-Z280 et R1a-M458), Balanovo au Nord-Est (haplogroupe majoritaire R1a-Z280), et Abashevo au Sud-Est (haplogroupes majoritaires R1b-Z2103, R1a-Z280, et surtout R1a-Z94) ; ce dernier groupe étant – comme nous venons de l’expliquer en détail – de constitution mixte, en raison de l’important apport d’éléments indigènes peignés, Baltes et *Poltavkas steppiques [cf. carte Q].  
  • la colonisation Indo-Européenne des bassins de la Haute-Volga et de l’Oka, malmena les cultures indigènes de Volosovo et de Garino-Bor v. 2600 AEC. Une partie des tribus Volosovo fut vassalisée, tandis que d’autres s’enfuirent au Nord-Est, dans le bassin de la Dubna / Dvina septentrionale où ils établirent une culture Volosovo-récente (v. 2600 à 1900 AEC). Nous avons vu plus haut que les gens de Garino-Bor pourraient avoir très bien tiré leur épingle de ce remue-ménage.
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