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L – 3.700 à 3.500 AEC – HOLOCÈNE – Oscillation froide – ATLANTIQUE récent (4)

 

Climat

Vers 3700 AEC une nouvelle oscillation froide et sèche, quoique peu intense si l’on se réfère aux archives groenlandaises, affecta le Sahara et le Gobi. Elle fut suivie par une amélioration qui culmina v. 3600 AEC. Nous identifions la période clémente couverte par la carte L sous le nom d’Atlantique récent 4.

Ensuite, le climat se dégradera en direction de l’oscillation froide suivante qui fera partie des plus froides de l’Holocène aux alentours de 3500 AEC ; il s’agira de l’oscillation Piora dont nous ferons la césure entre l’Atlantique et le Subboréal. 

Les oscillations climatiques pouvant apparaitre plus ou moins intenses selon les travaux, il est également possible de considérer comme une unique période froide les années qui vont de v. 3700 à 3200 AEC. Notons toutefois que la période entre 3600 et 3000 AEC a été plutôt humide au Levant.

 

Afrique du Nord et Sahara

Afrique du Nord Occidentale

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Egypte et Cyrénaïque

  • Les Egyptiens conservaient leurs cultures néolithiques de Maadi et de Nagada1. A l’extrême sud de leur aire d’expansion, le Groupe A de Basse-Nubie semble avoir appartenu au même ensemble ethnolinguistique que nous croyons basé sur E-V22, J1 et R1b-V88. En revanche, au Sud de cet ensemble, le groupe Pré-Kerma pourrait avoir été d’origine composite à partir d’une base indigène *Paléo-Nilotique E-V12* ?
  • Nous avons déjà dit que les locuteurs du proto-berbère pourraient avoir vécu au Nord-Ouest du Delta du Nil et en Cyrénaïque ; et avoir été initialement basés sur E-V65. C’est le pastoralisme des ovicaprinés qui aurait été le moteur de leur expansion en Afrique du Nord, l’élevage de ces animaux étant favorisé par le début d’asséchement du Sahara qui commençait à devenir moins propice aux bovidés des pasteurs Tchadiques. Cette expansion Proto-Berbère dans ce que nous appellerons bientôt un ‘’Sahara jaunissant’’ est le plus souvent située aux alentours de 3000 AEC, mais elle pourrait avoir été initiée dès v. 3700 dans l’actuel désert libyen. En effet, c’est au cours de la période de sécheresse qui frappa le Sahara à cette époque que nous observons les premiers restes d’ovicaprinés dans l’Akakus, à l’Ouest de la Libye.
  • Etant donné 1) la forte proportion de E-M81 chez les Berbères actuels et 2) la répartition actuelle de E-M81 dans toute l’Afrique Occidentale du Nord et du Sahara, le plus logique en apparence serait d’associer la dispersion de E-M81 avec celle des Berbères historiques. Pourtant, nous avons basé les Proto-Berbères sur E-V65 ; tandis que E-M81 est un variant de l’haplogroupe E-M310 que nous avons proposé d’associer aux *Capsiens ; lesquels ne doivent absolument pas être confondus avec leurs successeurs Berbères, même s’il est évident que le peuple *Capsien  a participé au pool génétique des Berbères actuels. Récemment, l’âge du variant E-M81 de E-M310 a été considérablement rajeuni et a même été crédité par certains chercheurs d’être seulement d’âge carthaginois, ce qui n’est en aucune façon compatible avec la date de la dispersion des Berbères sensu-lato, puisque nous pouvons dire avec assez de certitude que ceux-ci vivaient déjà en Afrique du Nord avant la fondation des comptoirs Puniques. Toutefois, d’autres analyses situent plutôt l’origine de E-M81 vers 3700 AEC ; date qui est bien mieux compatible avec celle de la dispersion des Berbères sensu-lato si nous associons cette dispersion aux progrès archéologiques du pastoralisme ovicapriné. Pour concilier les données, nous proposons popothèse suivante. Il aurait suffi qu’un clan *Proto-Berbère E-V65 ait acculturé un clan *Capsien Oriental E-M310 ; voire qu’un unique individu *Capsien Oriental acculturé par un clan *Proto-Berbère, soit devenu – pour une raison ou pour une autre – le chef de ce clan qui était jusque-là structuré par E-V65. Dans notre hypothèse, ce nouveau ‘’chef’’ d’origine *Capsienne portait par hasard le variant E-M81 de l’haplogroupe E-M310, et c’est tout simplement son succès reproductif qui répandit E-M81 chez les garçons de ce qui était devenu son clan ; puis, au-delà de son époque, qui clonera E-M81 dans tout l’Ouest de l’Afrique du Nord où ses descendants installeront le pastoralisme ovicapriné. Pour renforcer ce scénario, il aurait fallu que le clan hypothétique dont il est question ait été situé en position occidentale du groupe *Proto-Berbère E-V65 (i.e. proche de la ‘’frontière’’ des *Capsiens Orientaux) et qu’il ait bénéficié d’une démographie importante (grâce aux ovicaprinés) qui lui aurait permis d’accumuler une suite de succès guerriers dans ces régions de l’Ouest où ce clan et ses héritiers ne rencontraient que peu de résistance (armes en cuivre des Berbères, plus efficaces que les armes en pierre des Tchadiques et des *Capsiens). Nous proposons d’appeler *Berbère ‘’ancien’’ ce groupe occidental dont les hommes étaient devenus E-M81. Résumons : en s’étendant en direction de l’Ouest, les *Berbères ‘’anciens’’ implantèrent à la fois l’élevage ovicapriné et l’haplogroupe E-M81 dans toutes les régions qu’ils colonisaient. Nous avons maintes fois rencontré des processus identiques dans l’atlas n°3. A ce stade du raisonnement, il reste à proposer que c’est peut-être parce qu’ils se trouvaient en position orientale, c’est-à-dire à l’arrière de cette colonisation du Far-West de l’Afrique du Nord, que les Proto-Berbères originaux E-V65 ont été marginalisés.

Dans la protohistoire des Berbères on aurait donc la succession suivante : avant 7500 AEC, existence d’une ethnie *Paléo-Berbères (i.e. non encore afrasianisés) E-V65 dans la vallée du Nil [cf. cartes A & B] → v. 7500 AEC, début d’afrasianisation des *Paléo-Berbères par les Tchadiques [cf. carte C] → v. 6000 AEC parachèvement du processus d’afrasianisation par les Egyptiens ; le groupe devenu *Proto-Berbères E-V65 subsiste alors à l’Ouest du Delta du Nil et en Cyrénaïque → v. 3900 AEC, acculturation au mode de vie et à la langue proto-berbère d’un homme *Capsien Oriental M-310 porteur du variant E-M81 → v. 3700 AEC succès occidental des descendants de cet homme qui installent un groupe Berbère ‘’ancien’’ E-M81 au Fezzan et jusque dans l’Akakus [cf. la présente carte L] → ultérieurement, v. 3000 AEC, le groupe Berbère ‘’ancien’’ se répandra dans toute l’Afrique du Nord, y compris le Sahara [cf. carte N] → enfin, ce ne sera que très récemment, à partir de v. 1200 AEC seulement, que les Berbères ‘’récents’’ – ou (A)mazigh – (I)mazighen / Meshwesh / Mâchaouach / Ma / Maxixes – jusque-là demeurés en Libye, se répandront à leur tour dans ces mêmes régions occidentales, à l’origine des variantes relativement homogènes des langues berbères, y compris touareg, qui sont parvenues jusqu’à nous. Comprenons bien que leur homogénéité assez marquée prouve l’origine commune récente de toutes les langues berbères actuelles, mais que rien n’empêche que ce groupe récent homogène ait remplacé des langues berbères plus anciennes.

 

Sahara

L’oscillation froide et sèche affecta considérablement le Sahara et le Gobi qui redevinrent des semi-déserts. Dans le cas du Sahara, cela dut favoriser le pastoralisme ovicapriné des Berbères ‘’anciens’’ au détriment du pastoralisme bovidien des Tchadiques.

 

Afrique sub-saharienne

Afrique subsaharienne de l’Est

  • Les populations du Haut-Nil établirent v. 3700 AEC les prémisses de la culture de Kerma, appelés Pré-Kerma. Cette culture mêle des traits indigènes à des traits issus des cultures de la vallée égyptienne du Nil. Peut-être s’agissait-il de groupes d’origine mêlée, *Paléo-Nilotique et Egyptienne ? La phase Pré-Kerma pourrait correspondre à la cristallisation d’un nouveau peuple composite ? On s’attendrait dans ce cas à trouver les haplogroupes  E-V12* et E-V22. Désormais, nous les appellerons *Kerma.

 

Afrique subsaharienne de l’Ouest

  • Sur la côte méridionale de l’Afrique de l’Ouest, l’épisode aride fit reculer la forêt pluviale atlantique, et cela se fit nécessairement au détriment des *Etéo-Africains / Pygmées locaux d’haplogroupes A, B1, B2a. Des groupes mésolithiques céramiques *Ouest-Africains – que nous pensons d’haplogroupe E1a – s’avancèrent alors jusqu’à la côte et prirent leur place. Si ce scénario est plausible pour expliquer les fréquences haplogroupales actuelles, la date que nous proposons est hypothétique. Les populations mêlées qui résultèrent de ces mouvements se maintiendront dans les régions littorales lorsque les conditions climatiques redeviendront plus humides. C’est pourquoi nous attribuons désormais une grande portion de la côte méridionale de l’Afrique de l’Ouest au groupe ethnolinguistique *Ouest-Africains.

 

Forêt pluviale

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique du Sud

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)

  • En Basse-Mésopotamie Sumérienne, la période d’Uruk (v. 3900 à 3100 AEC) vit se développer les premières véritables villes au sens plein du terme, c’est-à-dire des agglomérations importantes qui étaient incontestablement dotées d’un appareil administratif et religieux rayonnant sur un territoire rural. Ces gens connaissaient le tissage ainsi que les objets métalliques en cuivre et désormais en cuivre arsénié. Dans l’atlas nous parlons de Chalcolithique récent pour désigner ce niveau technologique qui est souvent appelé Bronze ancien 1 / BA1. Par ailleurs, c’est probablement dès la période précédente [cf. carte K] qu’ils avaient inventé la roue et le chariot à quatre roues tiré par des bœufs ; et probablement également les routes qui sont indispensables pour les faire circuler. Grâce à ce nouveau potentiel technologique, ils développèrent l’expansion commerciale qui avait été initiée à la période précédente dans les bassins du Tigre et de l’Euphrate et, au-delà de la source de ces fleuves, en Anatolie Orientale et dans le Sud-Caucase. Dans ces régions coloniales montagneuses, les Sumériens intensifièrent leur recherche d’or, d’argent et de cuivre. C’est la consolidation de ce réseau commercial très actif qui permit de diffuser les inventions mésopotamiennes jusqu’au Sud-Caucase, et en particulier de diffuser l’usage de la roue et du chariot sur lequel reposait désormais les échanges tout au long du réseau. Dès v. 3700 AEC ces innovations pénétrèrent de l’autre côté du Caucase, dans la culture Indo-Européenne de Maïkop qui était en cours d’installation ; elles allaient bouleverser l’équilibre des steppes et du Monde.
  • En conséquence de ces développements, le Sud-Caucase était parsemé de colonies urukéennes, sans qu’il soit possible de déterminer la langue que parlaient ces gens ; toutefois, les populations de ces régions parleront plus tard des langues kartvéliennes, ce qui fait penser que les Sumériens n’imposèrent pas leur langue à tout un peuple mais constituèrent plutôt une sorte d’administration coloniale ou de simples échelles dont la réalité concrète nous échappe. Par ailleurs, c’est à cette époque que l’on vit apparaître les premiers kourganes au Sud du Caucase, ce qui témoigne nécessairement d’infiltrations en provenance du Nord-Caucase, où la culture Indo-Européenne de Maïkop – que nous pensons Anatolienne – venait de s’implanter. C’est la première fois que nous pouvons visualiser aussi clairement l’existence d’échanges de part et d’autre de la chaine de montagne qui avait jusque-là joué le rôle d’une barrière assez étanche. Un commerce fructueux pour les deux peuples en était probablement le moteur. En conséquence, le paysage ethnolinguistique de la région constituait probablement une mosaïque.
  • En Anatolie Occidentale, la culture de Beycesultan  laissa sa place à celle de Kumtepe-B (v. 3700 à 3100 AEC).
  • Chez les peuples Sémites du Sud-Levant et d’Arabie du Nord, le Ghassoulien chalcolithique connaissait désormais le cuivre arsénié. Ces gens reposaient principalement sur E-M123, accompagné d’une série d’haplogroupes moins bien représentés, comme J1, T1, R1b-V88 et autres.

 

Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï

  • Le Chalcolithique était désormais bien implanté dans tout le Monde Proche- et Moyen-Oriental. Par analogie avec les ‘’cultures de la Vieille Europe’’, qui avaient constitué la frange Ouest de cette civilisation métallurgique, on pourrait appeler ‘’cultures du vieil Iran’’ celles qui s’étaient établies à l’Est de ce domaine technologique. Sur sa frange la plus orientale, Au-delà des régions semi-désertiques du plateau central iranien, les cultures voisines de Jeitun, Namazga-2 (v. 4500 à 3500 AEC) et Mehrghar-3 (v. 4500 à 3500 AEC) poursuivaient leur développement.
  • On ignore quand la roue et le chariot à quatre roues pénétrèrent jusqu’au cœur des steppes Volga-Oural de la culture Indo-Européenne de Khvalynsk final ? Mais si les tribus nord-caucasiennes de Svobodnoe / Maïkop ancien adoptèrent ce matériel v. 3700 AEC [cf. ci-dessous Europe Orientale], on pourrait admettre qu’il diffusa chez leurs voisins Yamnayas et *Proto-Macro-Afanasievo aux alentours de 3650 AEC ? Alors, v. 3600 AEC, détentrices de l’équitation, de la métallurgie du cuivre, et désormais du cuivre arsénié et du chariot à quatre roues, des groupes proches de l’Oural  entreprirent pour la première fois des expéditions dans les steppes asiatiques occidentales La longue route de leurs chariots dans les steppes asiatiques occidentales est ponctuée par la découverte archéologique de 3 kourganes contenant de la poterie de type yamnaya : deux sont situés dans la steppe du Tobol et de l’Ishim (où la culture Botaï apparaitra bientôt) et le troisième à 1000 km de là, au Kazakhstan Central. Nous proposons de nommer *Macro-Afanasievo ce peuple devenu le plus oriental de l’ensemble Indo-Européen ; ceci en référence au groupe de leurs descendants qui installera prochainement la culture Afanasievo (v. 3300 à v. 2500 AEC) au Nord de l’Altaï [cf. carte M]. Le terme de *Macro-Afanasievo est utile pour comprendre que ce peuple qui s’étendra bientôt sur toutes les steppes asiatiques occidentales et aussi loin que dans les steppes du Nord-ouest de la Chine, ne peut pas être réduit à sa seule composante *Afanasievo [cf. carte M]. Une des fractions *Non-Afanasievo du peuple *Macro-Afanasievo sera vraisemblablement à l’origine des futurs Arśi-Kuči (Sères / Tokhariens) qui s’installeront plus tard dans le bassin du Tarim / Xinjiang [cf. carte N], et dont les écrits des derniers d’entre eux seront découverts au début du XX° siècle, plus de 1000 ans après la disparition de leur civilisation. Les linguistes de la belle époque furent surpris de constater que les Arśi-Kuči parlaient autrefois des langues indo-européennes du type ‘’kentum’’ – c’est-à-dire des langues qui étaient étonnamment proches du grec, de l’italique et du celtique – alors qu’on aurait plutôt attendu qu’ils parlent des langues indo-européennes du type ‘’satem’’, à l’instar des langues indo-iraniennes qui les ont entouré de toutes part. Cette observation incontestable mais intrigante d’une langue ‘’kentum’’ amena ces linguistes à proposer l’hypothèse que ces gens étaient autrefois venus d’Europe Occidentale. Mais ils se trompaient complètement, n’ayant pas la possibilité de synthétiser autant de données que nous. La véritable raison de la proximité linguistique des langues anciennes du Tarim / Xinjiang avec les langues indo-européennes occidentales actuelles est beaucoup moins acrobatique : cela s’explique parce que les ancêtres *Proto-Macro-Afanasievo des Arśi-Kuči se sont détachés de l’ensemble Indo-Européen à une époque où ce peuple parlait encore une forme ‘’kentum’’ (i.e. non-satemisée) de l’indo-européen commun. Cette communauté génétique et linguistique ne doit donc rien à l’Europe Occidentale dans l’acception géographique de ce terme. Il faut ajouter que l’on a aussi mis en évidence des traits ‘’anatolien’’ dans les langues du Tarim. Cela non plus ne doit pas étonner car il s’agit de traits originaux de l’indo-européen, antérieurs à la cristallisation de la langue yamnaya.
  • Il faut donc comprendre que les peuples Indo-Européens Anatoliens, les peuples Indo-Européens Yamnayas d’Europe Occidentale et les peuples Indo-Européens Yamnayas *Macro-Afanasievo des steppes asiatiques continueront à exprimer un « conservatisme de marges », bien longtemps après que le vieux homeland des Indo-Européens se sera satemisé 1000 ans plus tard [cf. carte P]. Redisons-le autrement : à la haute époque où nous nous situons, le phénomène linguistique de satemisation ne s’était pas encore produit ; ce qui fait que v. 3600 AEC, même les groupes ‘’Khvalynsk final’’ les plus orientaux parlaient encore des langues indo-européennes de type ‘’kentum’’, et reposaient encore intégralement sur des variants de R1b- qui est l’haplogroupe typiquement associé à ces langues.
  • Le passage des tribus Indo-Européennes Yamnaya *Macro-Afanasievo à travers le Nord du Kazakhstan, modifia profondément le mode de vie des tribus *Para-Indo-Européennes de la région, qui étaient demeurées de culture mésolithiques céramiques, 2000 ans après que les ancêtres des Indo-Européens se fussent détachés des leurs [cf. carte G]. Sous l’influence de ces cousins technologiquement plus évolués qui se mettaient à traverser leur territoire, ces indigènes mésolithiques créèrent la culture métisse de Botaï-Tersec (v. 3600 à 3100 AEC), laquelle se spécialisa dans l’élevage de chevaux et entra donc dans une économie de production néolithique limitée à ce seul aspect. Les poteries Botaï étaient nettement d’influence peignée, ce qui s’explique par leur proximité avec les peuples indigènes de la poterie / céramique peignée qui vivaient dans les forêts septentrionales en lisière des steppes. Nous faisons l’hypothèse que ces populations *Para-Indo-Européennes – qui finiront par s’intégrer à la culture des steppes – étaient majoritairement porteuses de formes racines de l’haplogroupe R1b-M269*, la forme ancestrale de l’haplogroupe originel des Indo-Européens.
  • Dans l’Est du Kazakhstan actuel, la culture d’Ust-Narym (Haut-Irtych) semble avoir été synchrone de celles de Botaï [cf. ci-dessus] et de Bolshemys [cf. ci-dessous] dont elle pourrait avoir été l’homologue local ; c’est-à-dire la phase chalcolithique des populations du Kazakhstan Oriental qui furent acculturées par les Yamnayas *Macro-Afanasievo et furent peut-être déjà en partie parasitées par eux. Peut-être ces populations Europoïdes, lointainement cousines des Indo-Européens, étaient-elles porteuses de R1b-M73 ? On trouve chez elles des houes de pierre qui devaient être utilisées pour les activités minières. Comme celle de Botaï, cette culture subsistera un temps au côté de celle d’Afanasievo, ce qui peut conforter l’hypothèse d’un parasitage suivi d’une acculturation et d’une intégration aux populations *Macro-Afanasievo [cf. carte M].
  • L’installation de tribus Yamnaya *Macro-Afanasievo dans les steppes asiatiques occidentales eut également des conséquences sur les peuples indigènes voisins. Bien que l’on ait situé son début quelques siècles plus tôt c’est à cette époque que pourrait s’être constituée la culture de Bolshemys (v. 3900 / 3700 à 3300 AEC) qui correspond à la phase chalcolithique de la culture de Kuznetsk-Altaï. Elle mêlait des traits de la céramique peignée et de la culture steppique qui étaient ses deux voisins. La chalcolithisation de ces tribus indigènes Mongoloïdes n’est certainement pas sans rapport avec les riches gisements de cuivre situés dans les piedmonts de l’Altaï. Les Yamnaya *Macro-Afanasievo achetaient peut-être du cuivre à ces tribus Bolshemys ou parasitaient peut-être déjà leur culture à des fins commerciales ? Lorsque la culture d’Afanasievo s’installera à sa place v. 3300 AEC, ce ne sera peut-être que l’aboutissement d’un long processus de parasitage ? [cf. carte M].
  • Comme le peuple de Bolshemys, les peuples indigènes ‘’peignés’’ des forêts de Sibérie Occidentale, furent bouleversées v. 3600 AEC par l’arrivée des Yamnaya *Macro-Afanasievo à la frontière méridionale de leurs territoires. Les cultures mésolithiques céramiques de Boborikino (Est des monts Oural méridionaux), de l’Ishim et de Baraba firent alors l’acquisition d’objets en cuivre puis, plus ou moins rapidement, de la technologie de la fonte du cuivre ; et abordèrent par conséquent la phase chalcolithique de leur évolution. Dans l’alignement géographique Ouest  Est donné ci-dessus, ces phases culturelles chalcolithiques sont respectivement appelées Surtanda (v. 3600 à 2900 AEC), Krohalevo et Ust-Tartas (v. 3600 à 2900 AEC). Fondamentalement, il s’agissait toujours de cultures de la céramique peignée. La population Ust-Tartas était anthropologiquement d’affinité Europoïde occidentale, peut-être porteuse de l’haplogroupe R1a-Z93 ? Plus tard, les gens d’Ust-Tartas seront infiltrés par des groupes Mongoloïdes venus de la culture de Bolshemys [cf. carte M].

 

Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique

  • En Cis-Baïkalie, la culture de Serovo se prolongeait. Nous avons proposé de l’associer au peuple Ouralo-Youkaghire que nous basons sur N1a et que la linguistique nous oblige à postuler en amont de la séparation des langes ouraliennes et youkaghires. 
  • Entre v. 3700 et 3500 AEC, les *Proto-Tchouktches de culture Bel’kachi poursuivirent leur descente de la Léna et de ses affluents en actuelle Yakoutie. Cette expansion continua de se faire au détriment de la culture de Syalakh qui finira bientôt par se fondre en elle aux alentours de 3500 AEC. Ces gens pourraient avoir majoritairement exprimé l’haplogroupe P1*(non-Q non-R), auquel s’étaient déjà agrégés d’autres haplogroupes.
  • A cette époque, la céramique n’avait pas encore pénétré à l’Est de la Léna, sur le territoire qui devait encore être celui des *Macro-Eskimos de culture Sumnagin. Les Aléoutes étant désormais installés dans leurs îles (et peut-être en Alaska), nous divisons désormais les *Macro-Eskimos en deux groupes : au Tchoukotka celui des Paléo-Eskimos ; et en Yakoutie celui des Neo-Eskimos qui seront les ancêtres directs des Inuit et des Yupik actuels. Ces gens étaient majoritairement basés sur Q1a-F746.

 

Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon

  • Nous proposons une situation ethnolinguistique globalement inchangée en Chine, si ce n’est, au sein de l’ethnie Chinoise, la distinction qui se fit entre la culture de Yangshao moyen (à l’Est) et la culture de Majiayao phase Shilingxia (à l’Ouest).
  • En Mandchourie, c’est peut-être v. 3700 AEC, que des groupes issus de la culture sibérienne orientale de Belkachi – que nous attribuons à un peuple Tchouktcho-Nivkhe indivis – peuplèrent le bassin de l’Amour. Il s’agissait potentiellement de l’arrivée des Nivkhes / Guilyaks qui apparaissent aujourd’hui comme les plus anciens indigènes de cette région en raison de leur langue qui est souvent considéré comme un isolat. Cependant, bien que très différenciée, la langue nivkhe a été rattachée à la langue tchouktche par certains linguistes et, au niveau supérieur de ce regroupement, à la vaste famille des langues eurasiatiques. Sur le plan ADN-Y, tout comme les Tchouktches, les Nivkhes initiaux devaient être basés sur P1*(non-Q non-R) auquel s’étaient peut-être déjà agrégés des individus d’haplogroupe C2b1 (à moins que cette apport ait été une conséquence des substrats indigènes rencontrés sur le Bas-Amour). Quelles qu’aient été leurs affiliations ethnolinguistiques, c’est peut-être v. 3700 AEC que s’établirent la culture de Voznesenka sur le Bas-Amour, et la culture voisine d’Osinoozerskaia sur le Moyen-Amour. Ces nouvelles phases culturelles nous parlent peut-être d’une certaine interpénétration entre des arrivants Nivkhes et les indigènes *Paléo-Altaïques que nous avons postulés en ces lieux.
  • Selon certains chercheurs, ce même mouvement humain – potentiellement porté par les Nivkhes – aurait également atteint le Nord et le Centre de l’île de Sakhaline à la même époque.
  • Comme les îles du Japon, le Sud de l’île de Sakhaline demeura quant à lui le domaine des Aïnous D1b.
  • La persistance des cultures Boisman et Jeulmun ancien, matériellement proches l’une de l’autre et respectivement situées au Primorye et en Corée, atteste peut-être que ces régions demeurèrent *Paléo-Altaïques ?

 

Indes

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Indochine et Indonésie

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Europe Centrale et Occidentale

Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)

  • Ce que nous avons précédemment défini comme un mégalithisme-2 ou mégalithisme-moyen ou mégalithisme chalcolithique (v. 3900/3400 à 2900 AEC) correspond à notre avis à une invention indépendante de celle du mégalithisme-1 / mégalithisme ancien qui diffusa plus anciennement en milieu épi-cardial sur le littoral atlantique. Après tout, le mégalithisme n’était pas breveté par les *Epi-Cardiaux, et l’archéologie a révélé que plusieurs cultures mondiales sont indépendamment passées par des phases de constructions mégalithiques qu’il faut probablement comprendre comme un mode d’expression des sociétés de production lorsque leur économie est suffisamment prospère. Initié v. 3900 AEC avec la culture de Diana, en Italie du Sud et en Sicile, ce mégalitisme-2 a produit des édifices cultuels (temples) construits en blocs de grande taille. Il se répandit v. 3700 AEC en Italie centrale puis v. 3600 AEC sur l’île de Malte où l’on appelle Ggantija le faciès local de la culture de Diana. Le cadre culturel de l’île fut profondément modifié par ce qu’il faut comprendre comme une colonisation.

 

Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)

  • Vers 3600 AEC, peut-être poussées par les mouvements qui affectaient les steppes du Don, il est possible que des tribus Sredny-Stog-2 Dereivka se soient installées dans la bande côtière située au Nord des bouches du Danube et peut-être plus loin encore, dans l’Est de la Bulgarie ? On constate en effet que c’est à cette époque que la culture de Cernavoda-1 – que nous avons attribuée à la vague *Proto-Tyrrhénienne – évolua en culture de Cernavoda-3 (v. 3600 à 3100 AEC) qui vit l’introduction du cuivre arsénié / Chalcolithique récent. Cette césure entre les phases 1 et 3 du site de Cernavoda pourrait ainsi s’expliquer par l’arrivée d’une vague Anatolienne qui vint recouvrir l’installation précédente. Jusqu’à quel point ? Les nouveaux-venus pourraient avoir simplement renouvelé les cadres dirigeants d’un peuple demeuré *Proto-Tyrrhénien pour l’essentiel ? Cette discussion d’un peuple R1b-M269* venant recouvrir un peuple frère R1b-M269* comme lui peut paraitre vaine à ce stade ; et cela d’autant plus qu’il n’est pas certain qu’un mouvement de peuple ait véritablement eu lieu à cette époque. Elle a pour principal intérêt de nous amener à nous demander si ces possibles Anatoliens étaient les ancêtres directs des Anatoliens d’Anatolie ? Plus loin, nous proposerons que ce n’était pas le cas et que les ancêtres des Anatoliens d’Anatolie pourraient être recherchés du côté d’Usatovo ? [cf. cartes M & N].
  • Si elle exista bien, cette seconde intrusion limitée de tribus Sredny-Stog-2 pourrait expliquer les changements observés dans les cultures des Balkans. Vers 3600 AEC, les cultures de Hvar-Lisicici-Butmir (côte dalmate) et de Sopot-3 (Croatie intérieure), qui étaient toutes les deux nées de la crise majeure survenue entre 4200 et 4100 AEC, laissèrent la place à la culture Nakovana (v. 3600 à 3100/3000 AEC) qui résulta peut-être d’une simple évolution interne des tribus *Proto-Tyrrhéniennes locales ?
  • Dans les Balkans centraux, les cultures chalcolithiques anciennes de Salcuta / Krivodol / Bubanj-Hum (v. 4100 à 3500 AEC) terminaient leur existence. Vers 3500 AEC, elles seront remplacées par des cultures qui descendront d’elles – mais peut-être en partie seulement – dont celle de Cotofeni qui sera très liée à Cernavoda-3 [cf. carte M] et qui sera chalcolithique récente sur le plan technologique (cuivre arsénié). Si tant est que des Anatoliens contribuèrent aux débuts de Cotofeni, nous en faisons cependant une culture *Proto-Tyrrhénienne.Vers 3600 AEC, en conséquence des mouvements qui affectaient les steppes pontiques et leur périphérie, la culture de Cucuteni-Tripolye entama sa phase récente, dite Tripolye-C1 (v. 3600 à 3300 AEC). Les gens de Seredny-Stog-2 n’avaient jamais cherché à détruire cette culture dont l’existence était intégrée à leur monde, c’est-à-dire probablement à leur réseau d’échanges. Mais à partir de v. 3600 AEC, on constate une pénétration accrue de groupes steppiques parmi les populations tripolyennes ; à tel point que la frontière du Dniepr s’est affaibli affaiblit et fut remplacée par une zone mixte entre les deux civilisations.  Plus loin, entre le Dniepr et le Bug méridional, les pseudo-villes Tripolyennes devinrent si énormes qu’elles étaient alors les plus grandes ‘’villes’’ du Monde. Cette croissance pourrait-elle être expliquée par une prospérité accrue ou par un afflux de réfugiés ?  
  • En Grèce du Nord, la culture de Rachmani (v. 3600 à 3100 AEC) remplaça celle de Dimini que nous attribuons à une évolution indigène ; l’évolution tient surtout au fait que les objets de cuivre devinrent plus nombreux. Au Sud de la Grèce et dans les îles de l’Egée, la culture chalcolithique indigène d’Attica-Cephala (v. 4100 à 3100 AEC) se poursuivait.

 

Europe Centrale (Centre-Centre)

  • La première vague Indo-Européenne avait établi une série de cultures mixtes en Europe Centrale à partir de v. 4100 AEC ; c’est-à-dire de cultures dont l’aristocratie était potentiellement d’origine *Proto-Tyrrhénienne mais qui préservaient de nombreux éléments indigènes. C’est ce type de situation que nous appelons un parasitage. Vers 3600 AEC, soit parce qu’elles furent atteintes par des raids Anatoliens parvenus jusque-là, soit simplement parce qu’elles accusèrent le contrecoup de changements culturels qui survenaient plus au Sud, les cultures d’Europe Centrale exprimèrent de nouvelles modifications internes qui furent suffisantes pour justifier de nouveaux noms :
  • Vers 3600 AEC, la culture Bodrogkerestur fut suivie sans heurts perceptibles par celles de Laznany (v. 3600 à 3200 AEC) en Slovaquie, et de Hunyadihalom (v. 3600 à 3200 AEC) en Hongrie, qui ne sont que des noms locaux pour désigner la même réalité.
  • Vers 3600 AEC, sur une base Epi-Lengyel déjà composite, la culture de Baden (v. 3600 à 2800 AEC) débuta par sa phase formative dite  Baden-1A / Balaton-Lasinja (v. 3600 à 3500 AEC). Peut-être vaudrait-il mieux parler de période de transition et réserver le nom de Baden à la culture constituée qui émergera 100 ans plus tard ? [cf. carte M]

 

Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)

  • La phase TRB-2 / TBK-2 de la culture des Vases à Entonnoirs,  couvrit les années situées entre v. 3700 et 3500 AEC. La pratique du sacrifice de bœufs est attestée dans certaines sépultures humaines. Il est important de rappeler que de telles pratiques n’avaient jamais existé dans les civilisations européennes antérieures à l’intrusion des premiers Indo-Européens. Avec d’autres éléments d’affiliation steppique, une telle observation justifie par conséquent de considérer cette culture comme n’étant pas entièrement indigène. On peut alors concevoir une aristocratie d’origine *Proto-Tyrrhénienne en lignée patrilinéaire mais déjà très métissée avec les élites indigènes de la défunte ‘’Vieille Europe’’ et des pays danubiens. Ceci rend difficile de se positionner sur la langue parlée par le peuple TBK à cette époque. On peut prudemment avancer que la composante proto-tyrrhénienne de cette langue était peut-être moins marquée que dans les langues des Balkans ?
  • En Allemagne Occidentale, en Autriche et en France du Nord, la culture de Michelsberg, à son stade final, pose les mêmes questions.
  • Au Nord de la Suède méridionale, les derniers *Magdaléniens de Scandinavie continuaient leurs vieilles cultures mésolithiques de Nøstvet de Lihult et de Komsa.

 

Europe Orientale

Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)

  • Nous avons déjà mentionné que la culture nord-caucasienne de Svobodnoe entretenait depuis longtemps des échanges avec les steppes pontiques de Sredny-Stog-2 Dereivka. Puis, v. 3700 AEC, une aristocratie de culture Indo-Européenne se substitua aux élites indigènes dans les steppes situées au Nord du Caucase et installa la culture de Maïkop (v. 3700 à 3100 AEC). Toutefois, les populations Svobodnoe se maintinrent encore pendant un temps avant d’être totalement assimilés, ainsi que l’atteste la persistance de leur production céramique aux côté des productions de la culture de Maïkop. Dans ce cas comme dans bien d’autres déjà évoqués, on peut avancer qu’une aristocratie Indo-Européenne parasita sans la détruire, une civilisation qui lui préexistait et dont elle avait peut-être cherché à prendre le leadership pour des raisons à la fois économiques et de prestige ? L’édification soudaine de très nombreuses tombes à kourganes dans l’aire géographique de la culture de Maïkop rend concevable l’hypothèse d’un mouvement venu de Sredny-Stog-2 Dereivka, au long de la route commerciale qui bordait le littoral de la mer Noire. Logiquement, les chefs Dereivka devraient avoir été motivés par le désir de contrôler le réseau des marchandises qui provenaient du marché urukéen, de l’autre côté du Caucase ? En effet, on constate que dès ses débuts la culture de Maïkop fut dirigée par des rois assez puissants pour pouvoir s’entourer d’objets de prestige originaires du Proche-Orient et de l’Anatolie Orientale, ainsi que pour commercer avec l’ensemble des steppes, à l’Est et à l’Ouest. De telle façon que Maïkop doit être considérée comme le sas par lequel les innovations proche-orientales – dont le cuivre arsénié, les moutons à laine, le tour de potier et le chariot à 4 roues – firent leur entrée dans le monde des steppes aux alentours de 3700 AEC. Grâce au cuivre arsénié, les aristocrates des steppes disposèrent pour la première fois de poignards résistants qui pouvaient leur conférer un avantage guerrier décisif dans les combats au corps à corps. En complément de la cavalerie et de ces nouvelles armes en métal, les chariots à 4 roues jouèrent un rôle déterminant dans les déplacements à longues distances et donc dans les migrations indo-européennes. La phase ancienne de Maïkop dura de v. 3700 à 3500 AEC. Sur le plan ethnolinguistique, nous avons associé la culture de Sredny-Stog-2 Dereivka aux ancêtres des Anatoliens. Par conséquent, si Maïkop tire ses racines de Dereivka, les aristocrates de Maïkop étaient des Anatoliens, à un stade très ancien de ce groupe. Leur société était fortement hiérarchisée, comme il est d’usage dans les cultures Indo-Européennes.
  • Vers 3600 AEC, dans les steppes de l’Oural, la culture de Khvalynsk entra dans sa phase Khvalynsk-finale qui peut également être appelée Yamnaya-ancien (v. 3600 à 3300 AEC). Les populations Indo-Européennes Yamnaya répandues depuis les steppes du Don jusqu’aux steppes de l’Oural avaient un mode de vie pastoral semi-nomade qui contrastait notablement avec celui de leurs cousins Anatoliens de Seredny-Stog-Final (stade 2 brugmannien) qui, eux, vivaient dans des villages sédentaires et agricoles entre la steppe du Bas-Don et le Boug méridional. La nouvelle étape culturelle du peuple Indo-Européen Yamnaya ne constitua pas une rupture majeure avec la précédente, mais il est cependant légitime de l’en distinguer en raison des innovations technologiques empruntées aux tribus de Maïkop aux alentours de 3650 AEC. Venant compléter la maîtrise de l’équitation de raids, cet ensemble de progrès remarquables fut le moteur de l’extraordinaire expansion qui porta certaines tribus Khvalynsk / Yamnaya à l’Est tandis que d’autres se dirigèrent en direction de l’Ouest :
  • Nous venons de constater l’expansion dans les steppes asiatiques des groupes *Macro-Afanasievo – à la fois proche des Anatoliens et des Yamnayas orientaux – à partir de v. 3600 AEC [cf. ci-dessus] ; expansion qui fut certainement facilités par la technologie du cuivre arsénié et surtout par la connaissance du charriot à quatre roues ; et expansion qui se situa en symétrie de celle qui se dirigea en direction du Bas-Danube. 
  • Mais à la même époque exactement – et certainement grâce au même arsenal technologique  v. 3600 AEC, d’autres tribus Khvalynsk-final pourraient avoir rejoint leurs frères et voisins occidentaux de la culture de Repin (v. 3900 à 3600 AEC). Désormais mêlés dans les steppes du Don, ces groupes Yamnayas occidentaux constitueront la culture Yamnaya occidentale. Basés sur R1b-L51 – variant de R1b-L23 qui donna alors naissance à son propre variant R1b-L11 / S127 – et à un stade encore fluide des regroupements tribaux, ils contenaient les ancêtres patrilinéaires des Germains d’une part, et des *Liguro-Italo-Celtes d’autre part que nous verrons se séparer prochainement [cf. carte M]. La langue indo-européenne de ce groupe occidental était de type ‘’kentum’’ et se situait à la racine de la plupart des langues de l’Europe Occidentale d’aujourd’hui.
  • Le groupe resté à l’Est dans les steppes de la Volga et de l’Oural, constitua désormais celui des Yamnayas orientaux de culture  Yamnaya orientale (v. 3600 à 2800 AEC). Probablement basés sur R1b-Z2103 (autre variant de R1b-L23, groupe frère de L1b-L51), ces populations parlaient également des dialectes indo-européens de type ‘’kentum’’ qui devaient très peu différer de ceux de leurs cousins occidentaux. Nous saisissons, à cette époque, le dernier moment de la totale unité linguistique de l’indo-européen ‘’classique’’ (stade 3 brugmannien). A partir de cette date, malgré la poursuite d’échanges entre les tribus et malgré l’action stabilisatrice des épopées et des hymnes religieux, l’éloignement géographique et les différents substrats rencontrés différencieront peu à peu les dialectes qui commenceront à s’orienter en direction des diverses langues indo-européennes modernes.
  • Les populations Anatoliennes de Sredny-Stog-2 Dereivka (v. 4200 à 3600 AEC) profitèrent elles-aussi des innovations technologiques diffusées par Maïkop le long de la route commerciale qui longeait la mer Noire d’Est en Ouest. Cependant, v. 3600 AEC, le mouvement vers l’Ouest des tribus Khvalynsk / Yamnaya bouscula probablement les tribus Dereivka qui résidaient encore sur la rive Ouest du Don. Par contrecoups, un mouvement de peuples en domino pourrait avoir poussé certains groupes Dereivka à s’installer dans les Balkans, à l’origine des futurs Anatoliens historiques, tandis que d’autres s’installaient à Maïkop ? A partir de cette date, les autres tribus Sredny-Stog-2 – celles qui étaient demeurées dans les steppes pontiques – entamèrent la phase culturelle dite Sredny-Stog-2 Final (v. 3600 à 3400 AEC) ; ces groupes demeurés steppiques continuèrent à commercer activement avec les gens de Tripolye-C1 et de Maïkop. 

 

Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)

  • Au Nord-Est de l’Europe, la Céramique peignée typique (v 4000 à 3000 AEC) était répandue sur une aire géographique gigantesque que nous pensons structurée par l’haplogroupe R1a-. A cette époque, l’horizon peigné était cependant beaucoup plus vaste puisqu’il englobait les cultures de Sibérie Occidentale et d’Asie Centrale.
  • Malgré cette permanence culturelle et ethnique, les premiers objets en cuivre pénétrèrent discrètement dans les vieilles cultures peignées de la grande forêt russe. Ces changements – qui provenaient nécessairement de contacts avec les steppes – furent suffisants pour que les archéologues utilisent de nouveaux noms culturels à partir de ces dates. Ainsi, la culture de Volosovo (v. 3700 à 2600 AEC) remplaça celle de Lyalovo, et la culture de Garino-Bor (v. 3700 à 2600 AEC) celle de Volga-Kama. Nous proposons que c’est vers cette époque, aux alentours de 3700 AEC, que le variant R1a-Z94 de l’haplogroupe R1a-Z93 fut sélectionné au sein d’un clan Garino-Bor devenu chalcolithique. Un jour, l’acculturation de ce clan par des Yamnayas orientaux – voire l’adoption d’un individu R1a-Z94 unique – sera à l’origine d’une grande aventure clonale puisque R1a-Z94 remplacera presque totalement les variants de R1b-L23 parmi les Indo-Européens orientaux avant de s’infiltrer jusqu’au plus profond des peuples Altaïques [cf. cartes P & suivantes].
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