H – 5 000 à 4 500 AEC – ATLANTIQUE récent (1)
H – 5.000 à 4.500 AEC – HOLOCÈNE – ATLANTIQUE récent (1)
Climat
Lorsque l’aride mi-Holocène se termina v. 5000 AEC, le Sahara entra dans le ‘’Petit-Humide’’ Holocène (v. 5000 AEC à v. 3500 AEC). Les glaces du Groenland ont montré que cette seconde partie de l’Atlantique fut composée d’une série d’oscillations climatiques dont la première fut de loin la plus belle. Il s’agit précisément de la période couverte par la carte H.
Les savanes herbeuses recouvrirent de nouveau les régions qui sont redevenues pour nous des déserts, mais avec une luxuriance moindre que pendant le ‘’Grand Humide’’ Holocène. Malgré le retour du beau temps, les saisons furent davantage contrastées qu’avant la crise climatique. Au début de cette période, le niveau moyen des océans était encore de 2 à 5 mètres supérieur au niveau de référence (début du XX° siècle).
Afrique du Nord et Sahara
Afrique du Nord Occidentale
La bande littorale du Maghreb était peuplée de Sémitidiques lointainement originaires d’Anatolie, qui étaient venus d’Europe en passant par la Sicile et/ou par le détroit de Gibraltar. Là, ils avaient implanté leur civilisation cardiale dotée d’un arsenal néolithique complet. Dans l’intérieur des terres maghrébines, les peuples *Capsiens, encore mésolithiques, durent nécessairement commencer à être influencé par eux.
En Mauritanie, le peuple mésolithique d’Hassi-el-Abiod était un épigone des anciens *Ibéromaurusiens Cromagnoïdes robustes.
Egypte et Cyrénaïque
- Le groupe dont sortiront les Berbères historiques vivait peut-être en Cyrénaïque, à l’Ouest du Delta du Nil.
- En Basse- et Moyenne-Egypte, la culture de Merimde (v. 5000 à 4200 AEC) succéda à celle de Fayoum-A. En Haute-Egypte, le Tasien (v. 5000 à 4500 AEC) était une culture sœur qui lui ressemblait ; dans cette région, le retour d’une humidité suffisante, permit un renouveau de l’agriculture céréalière entre v. 5000 et v. 4500 AEC. Tous ces gens étaient ethnolinguistiquement des Egyptiens.
Sahara
L’embellie climatique fut nécessairement l’occasion de nouveaux mouvements humains, et c’est de cette période que date surtout la colonisation pastorale du Sahara vert. Sur le plan iconographique, cette période correspond au style du Mesak et aux peintures ‘’bovidiennes’’ dites récentes. Nous les avons attribués à des pasteurs Tchadiques, éleveurs de Bos taurus, mais dépourvus d’Ovicaprinés. Vers 5000 AEC, Bos taurus domestique apparut au Sud du Hoggar, ce pourrait dater l’arrivée de groupes Tchadiques dans la région. Peut-être ces pasteurs s’étaient-ils réfugiés dans les massifs pendant la période aride ? Le retour des conditions humides leur aurait permis de s’étendre de nouveau dans les grandes plaines qui les entouraient ?
Afrique sub-saharienne
Afrique subsaharienne de l’Est
- Au Soudan, les populations *Paléo-Nilotiques devaient se maintenir dans une économie Mésolithique céramique. Puis loin au Sud, les populations *Paléo-Ethiopiennes, *Paléo-Somaliennes et Nilo-Sahariennes demeuraient épipaléolithiques / mésolithiques et non céramiques.
- A l’Ouest de ces populations, la bande sahélienne était occupée jusqu’au la Méga-Tchad par les groupes Nigéro-Kordofaniens, encore indivis, basés sur E1b1a1.
Afrique subsaharienne de l’Ouest
- A l’Ouest du lac Méga-Tchad et jusqu’à l’Atlantique, les *Ouest-Africains d’haplogroupes DE* et E1a prolongeaient également leur culture mésolithique céramique.
Forêt pluviale et Afrique du Sud
Dans la forêt pluviale, au Sud de celle-ci et au Sud-Ouest du lac Victoria vivaient toujours les vieilles populations indigènes Khoisan et *Proto-Hadza-Sandawe / Pygmées, porteuses des haplogroupes ancestraux A et B. Ces groupes se maintenaient dans un conservatisme culturel éternel de type épipaléolithique.
Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)
- Au Sud-Levant, les populations Sémitiques PNB commencèrent à connaitre les premiers objets en cuivre, peut-être simplement importés. Ce stade ancien du Chalcolithique est parfois dit de Jericho-8.
- Au Nord-levant, la première phase Chalcolithique est dite Amuq-e (5000 à 4500 AEC).
- Vers 5000 AEC, progressant depuis l’Anatolie Orientale, le chalcolithique fit son apparition au Sud-Caucase où le Néolithique s’était implanté 8 siècles plus tôt sous la forme de la culture Shulaveri. Nous nous sommes demandé si ces gens ne parlaient pas déjà une forme ancienne du géorgien, ce qui ferait d’eux des membres du groupe *Kartvélien. La culture de ces populations Post-Shulaveri qui développèrent et diffusèrent les technologies métallurgiques est dite d’Alikemek ou de Sioni. Les techniques chalcolithiques stationneront plusieurs siècles au Sud de la frontière naturelle du Caucase. C’est d’ailleurs probablement via le système des steppes que le Nord-Caucase connaitra le Néolithique v. 4700 AEC, puis les premiers objets en cuivre v. 4500 AEC [cf. ci-dessous Europe Orientale].
- En Anatolie, les populations que nous avons qualifiées de *Sémitidiques Anatoliennes entraient déjà dans le chalcolithique moyen (v. 5000 à 4000 AEC). La culture chalcolithique de Beycesultan (v. 5000 à 3700 AEC) occupait l’Anatolie Occidentale, en continuité avec les cultures chalcolithiques des Balkans qui étaient de même origine qu’elle. La culture de Mersin-18-17 (v. 5000 à 4500 AEC) était située sur le plateau central et en Cilicie.
- Ayant été peuplée à partir de la vallée du tigre et du Nord-Zagros, nous avons attribué la Mésopotamie néolithique à des populations faisant partie de l’ensemble ethnolinguistique Kartvélien. En Mésopotamie, les cultures de Samarra et d’Halaf étaient dans leur phase récente dite ‘’période de transition’’. C’est à cette époque qu’elles connurent les premiers objets en cuivre. Comme pour le Sud-Levant, il ne s’agissait peut-être alors que de merveilleux objets d’importation qui cheminaient commercialement de groupes en groupes ?
- Au Sud de l’Irak, les Sumériens – qui n’avaient pas encore été atteints par le cuivre – mirent au point les premières techniques d’irrigation v. 5000 AEC, inaugurant ainsi la deuxième phase de la culture d’Obéïd, dite Obéid-2 ou Hadji Mohamed (v. 4800 à 4500 AEC). Grâce à ce progrès considérable, les Sumériens purent désormais exploiter les terres situées hors de la zone des précipitations régulières ! Il en résulta une extension importante l’agriculture et donc, nécessairement, un accroissement de la démographie qui allait bientôt permettre aux Sumériens de progresser en direction du Nord de la Mésopotamie et de s’y imposer culturellement. Malheureusement, on ignore les haplogroupes ADN-Y des anciens Sumériens. Nous proposons une prédominance de H2 et de G1b qui seront plus tard remplacés par les ADN-Y des peuples Sémitiques dont plusieurs vagues balayeront la région [cf. cartes Q & suivantes]. Sur la côte arabe du golfe persique – que nous pensons être le lieu d’origine des Sumériens – la culture d’Obeid (et la poterie) se prolongeait jusqu’au détroit d’Ormuz, mais sous une forme plus pauvre qu’en Mésopotamie.
- A partir de v. 5000 AEC, les traces d’agricultures sont nettes en Arabie, où elles étaient favorisées par le climat humide ; ce qui n’exclut pas une antériorité non encore repérée. De même, c’est à partir de v. 5000 AEC que le mouton est solidement observé au Yémen, où des feux de prairie – probablement intentionnels – attestent l’importance de l’élevage. Là encore, nous ne pouvons pas exclure une antériorité. Rappelons que nous proposons de situer au Yémen les ancêtres des Omotiques ; et dans le reste de l’Arabie, les ancêtres des Couchitiques. Les uns et les autres peuples pastoraux étant basés sur J1 (comme tous les *Afrasiens), sur E-CTS11051 (le groupe frère du E-M123 des Sémitiques) et sur T1 (l’équivalent, sélectionné à l’origine du groupe *Austro-Afrasien, du R1b-V88 des Tchadiques sahariens et du E-V13 des Sémitidiques anatoliens et européens).
Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï
- Sur le plateau iranien et sur ses marges, les cultures issues du courant néolithique venu du Haut-Tigre et du Nord-Zagros – que nous appelons Kartvélien et que nous basons sur J2 – se poursuivaient et s’étendaient : Après la néolithisation de Jebel au Sud-Est de la mer Caspienne, c’est v. 5000 AEC que le front néolithique atteignit le plateau d’Ustyurt (v 5000 à 2000 AEC) et même les régions qui le prolongent au Nord où s’installa le néolithique de Mangyshlak (v 5000 à 2500 AEC). En synchronie avec l’évolution de ces régions, le Ferghana (cultures de Machaj) et la ‘’Basse Bactriane’’ (cultures de Sazagan), entrèrent aussi dans le Néolithique (v. 5000 à 3000 AEC), selon le même processus de diffusion / colonisation agricole que nous basons sur J2 et qui était peut-être dopé par la croissance démographique des communautés néolithiques qui bénéficiaient du Petit-Humide ?
- Ces deux mouvements Nord et Est d’expansion agricole, encadrèrent la culture mésolithique de Kelteminar qui se prolongea au Sud de la mer d’Aral. Dans leurs montagnes, les Burusho de la culture épipaléolithique de Hissar restaient toujours en marge du changement.
- Vers 5000 AEC, la culture d’Atbasar (v 5000 à 3600 AEC) s’affirma dans la forêt-steppe des bassins de l’Ishim et du Haut Tobol. Cette phase récente du mésolithique du Kazakhstan Septentrional était céramique et membre du vaste horizon de la poterie peignée. On trouve des faciès culturels semblables au Kazakhstan oriental et jusque dans l’Altaï, ainsi que dans le bassin de la Tourgaï où le groupe de Makhandzhar (v 5000 à 3600 AEC) était également membre du même vaste horizon culturel. De même, en continuité avec eux, les groupes mésolithiques du Kazakhstan central (v. 5000 à 3600 AEC) réalisaient une autre variante d’Atbasar. Depuis que les Indo-Européens s’étaient détachés d’elles en partant dans les steppes de l’Oural et de la Volga [cf. carte G], nous qualifions ces populations de *Para-Indo-Européennes. Ces gens – qui seront prochainement recouverts par la prodigieuse expansion orientale de leurs cousins Indo-Européens – étaient des Europoïdes, encore exempt de toutes influences Mongoloïdes.
Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique
- v. 5000 / 4900 AEC, les *Kitoï de Cis-Baïkalie subirent une chute démographique spectaculaire que nous ne savons pas expliquer avec exactitude. S’est-il agi d’une épidémie, ou plutôt d’une émigration massive vers le Nord, l’Est et/ou l’Ouest ? [cf. ci-dessous]. A la suite de cet évènement, la densité humaine de la région semble être demeurée très basse pendant 700 ans ; mais elle ne fut pas nulle, ainsi que l’attestent des travaux récents.
- Sur les piedmonts Nord de l’Altaï et dans le bassin du Haut-Ob, c’est à cette époque qu’on identifie le début de la culture Kuznetsk-Altaï (v. 5000 à 3900 AEC) qui était portée par des individus Mongoloïdes. Cette caractéristique est connue grâce aux mesures cranio-dentaires de leurs descendants immédiats qui nous apparaissent anthropologiquement proches des populations *Kitoï du lac Baïkal ; ce qui sera encore le cas de leurs propres successeurs de la culture chalcolithique de Bolshemys [cf. carte L]. Cette identité pourrait donner une explication migratoire à la chute démographique en Cis-Baïkalie. On peut supposer que ces gens étaient basés sur les haplogroupes attestés chez les *Kitoï, comme Q1b- (Q1b-L330 ?) et C2- (C2b1a1), avec une incorporation d’éléments indigènes R1b-M73 et R1a-Z93 ?
- Plus loin au Nord et à l’Ouest, les populations des rives de l’Ob et de la steppe de Baraba étaient les descendantes des populations indigènes. On peut les supposer Europoïdes et associées aux haplogroupes R1a-Z93, R1b-M73 et peut-être encore Q1a1-F746.
- Les *Proto-Ienisseïens adoptèrent la céramique v. 5000 AEC. Ce progrès pourrait-il être mis sur le compte de la migration de groupes *Kitoï qui auraient descendu l’Ienisseï et se seraient installés sur ses rives ? Acculturant alors les indigènes à une économie mésolithique céramique ?
- C’est v. 5000 AEC que commença la culture sibérienne mésolithique et céramique de Syvalakh / Syalakh (v. 5000 à v. 3500 AEC). Dans un premier temps, elle se répandit sur la Moyenne-Léna et dans le bassin de l’Aldan, mais nous la verrons prochainement progresser en direction du Nord. Cette culture a été diversement interprétée : comme une simple phase céramique de la vieille culture de Sumnagin que nous avons attribuée aux Eskaléoutes ; mais également comme résultant d’influences méridionales venues de Trans- et de Cis-Baïkalie, parce qu’il existe des similarités dans le style des poteries. Comme nous venons de le suggérer pour la culture de Kuznetsk-Altaï et à propos de l’apparition des poteries sur l’Ienisseï, cette phase céramique de la culture de la Moyenne-Léna et de l’Aldan peut-elle être mise en relation avec la vidange humaine que l’on croit observer à la même époque chez les *Kitoï de Cis-Baïkalie ? [cf. ci-dessus]. Par ailleurs, si elle exprime aussi des influences trans-baïkalienne, la culture de Syalakh pourrait aussi avoir plongé ses racines dans des groupes *Proto-Tchouktcho-Nivkhes dont nous avons proposé que l’ethnie peuplait l’Est du lac Baïkal ? Le tout sur un substrat Eskaléoute Sumnagin ? Dans la mesure où la culture Syalakh sera plus tard recouverte par d’autres que nous pourrons plus facilement rattacher à l’ethnographie subactuelle, nous nous contenterons d’appeler *Syalakh le peuple dont nous venons de proposer la base composite.
- Toute la Sibérie du Nord demeurait de culture Sumnagin, potentiellement Eskaléoute. Il s’agissait d’un Epipaléolithique / Mésolithique acéramique.
Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon
- Toujours basés sur le millet, les Chinois Proto-Han de Chine du Nord entrèrent dans la phase culturelle dite de Yangshao-Ancien (v. 5000 à 3900 AEC). Tandis qu’à l’Ouest de ceux-ci, probablement grâce à l’amélioration climatique, leurs cousins Tibéto-Birmans continuaient à grignoter le Nord du plateau tibétain, au détriment des indigènes *Paléo-Tibéto-Birmans qui étaient encore mésolithiques.
- Le Sud du plateau tibétain et les vallées qui en descendent en direction de l’Inde et de l’Indochine, ainsi que le Sichuan Occidental, étaient un conservatoire des très vieilles populations d’haplogroupe D, qui – comme les Aïnous du Japon – étaient les descendantes patrilinéaires de la toute première colonisation de l’Asie par les Hommes Modernes (cf. atlas n°3]. La culture de ces groupes épipaléolithiques / mésolithiques acéramiques est qualifiée de Microlithes du Sud.
- Au Centre de la Chine du Sud (Chongqing), les cultures rizicole de Daxi (v. 5000 à 3000 AEC, Sichuan oriental / Guizhou) et de Beiyin / Yang-Ying (Hubei / Henan) étaient probablement portées par des Hmong-Mien qui étaient les successeurs directs des tribus de Pengtoushan et de ses avatars.
- Vers 5000 AEC, le Nord et le Centre des côtes chinoises, ainsi que l’île de Formose, se convertirent pleinement à l’économie de production néolithique, avec le riz comme céréale emblématique. Du Nord au Sud, on relève les cultures de Beixin et Pré-Dawenkou (Hebei / Shandong), Majiabang et Hemudu (Jiangsu / Anhui / Zhejiang, Fuguodun et Keqitou (Fujian / Jiangxi / Fujian), Dapenkeng (Taiwan / Formose). Pour la plupart, ces cultures perdurèrent jusque v. 2500 AEC, parfois au prix d’un changement de nom mais dans une complète continuité génétique. Ces populations Austronésiennes étaient à la fois les ancêtres des futurs Viêts et ceux des futurs peuples océaniques, comme les Polynésiens et les Malgaches.
- Au Sud de la Chine, la culture de Xiangtouling (Guangdong / Guangxi) centrée sur la rivière des Perles était encore un Mésolithique céramique et le restera jusque v. 3200 AEC lorsqu’arriveront des assemblages typiquement Austronésiens [cf. carte N]. Nous assimilons ce groupe ancien à celui des Taï-Kadaï.
- Les Austro-Asiatiques occupaient toujours le Yunnan et le Nord du Viêt-Nam où la culture de Da But / Dabutien remplaça alors celle de Quynh Van, sans changement apparent de population. Comme pour Xiangtouling, il s’agissait d’un Mésolithique céramique, qui ignorait l’économie de production.
- En Mongolie Orientale, les *Proto-Altaïques – encore indivis et déjà céramistes – se convertirent au Néolithique agricole ou peut-être plutôt à un Mésolithique proto-agricole aux alentours de 5000 AEC, dopés par le retour d’un climat favorable. Cette nouvelle culture – probablement influencée par ses voisines méridionales de Zhaobaogou et de Xinle – porte le nom de Tamsagbulag. On peut penser qu’il en résulta un accroissement de leur population, qui sera le prélude à la prochaine expansion et donc à la fragmentation du groupe huit siècles plus tard [cf. carte J]. Nous avons qualifié de ‘’ramasse-miette’’ ce peuple ). Les guillemets qui soulignent le mot ‘’peuple’’ étant là pour rappeler qu’il s’agira toujours d’un ensemble composite lorsque se détacheront de lui les peuples Turco-Bulgares et Mongols et Toungouses.’]*Proto-Altaïque où s’était condensé de nombreux haplogroupes ADN-Y de provenance orientale et occidentale, comme C2C, C2b1a2, N1a et P1*(non-Q non-R).
- Nous proposons que les Ouralo-Youkaghires – encore indivis et basés sur N1a – étaient toujours concentrés en Mongolie Occidentale. Comme le peuple de Tamsagbulag, eux aussi pourraient avoir assimilé les techniques agricoles au cours de cette époque, ce qui aurait également eu pour conséquence de doper la croissance de leur population. En effet, eux aussi connaitront une expansion huit siècles plus tard [cf. carte J].
- Sur le Bas-Amour et dans la vallée de l’Oussouri, la culture de Kondon (v. 5000 à 3700 AEC) remplaça celle de Malyshevo v. 5000 AEC. Il ne s’agit toutefois que d’une évolution mineure dans un même continuum culturel, car Kondon était toujours un Mésolithique céramique. Peut-être le changement peut-il être mis sur le compte de la seule amélioration climatique ? Au Primorye et sur le Moyen-Amour, les cultures de Boisman et du Mésolithique Moyen du Moyen-Amour se prolongeaient. De même pour la culture Jeulmun ancienne en Corée. Sur le plan ethnique, nous rattachons tous ces peuples à un ensemble composite auquel nous avons donné, faute de mieux, le nom de *Paléo-Altaïque.
Indes
- La date d’apparition d’un véritable Néolithique en Inde n’est pas cernée de manière consensuelle ; mais la tendance actuelle est au rajeunissement des sites. C’est peut-être entre 5000 et 4500 AEC que l’économie de production débuta sur le Moyen-Gange, chez des peuples qui connaissaient déjà la poterie depuis plusieurs milliers d’années. On peut inférer une invention indépendante de l’agriculture parce que c’est la variété locale de riz sauvage (Oriza indica) qui commença à être cultivée, et non les variétés chinoises.
Indochine et Indonésie
- Hormis l’évolution de la culture de Quynh Van et culture de Da But / Dabutien au Nord-Viêtnam, nous proposons une situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Europe Centrale et Occidentale
Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)
- Après 5000 AEC, la culture cardiale commença à acquérir des spécificités régionales. En Hispanie on parle simplement d’Epi-Cardial, tandis que le Cardial de France du Sud et du Centre prendra le nom de Chasséen à la fin de la période, aux alentours de v. 4600 AEC.
- Pour autant que le nombre limité des dates C14 permette de l’affirmer, c’est v. 5000 AEC voire un peu plus tôt que les premiers monuments mégalithiques occidentaux apparurent chez les Epi-Cardiaux portugais (v. 5000 à 4000 AEC), au Sud de la façade atlantique. Cela atteste le développement de communautés assez nombreuses, assez prospères et socialement bien structurées. Les dates du Mégalithisme-ancien / Mégalithisme-1 sont approximatives car elles sont difficiles à déterminer et, surtout, car elles varient d’une région à l’autre. Initié au Portugal, le phénomène mégalithique remonta la côte atlantique et ce fut probablement entre 5000 et 4500 AEC, que l’on commença à ériger des monuments comparables dans le Poitou et en Petite-Bretagne ; c’est-à-dire là aussi en milieu épi-cardial, dans des régions qui devaient être des étapes au long d’un réseau commercial littoral en voie de structuration.
- Vers 4900 AEC, les deux courants de néolithisation de l’Europe Occidentale – Cardial et Danubien – se rencontrèrent dans le Nord et dans l’Est de la France où ils donnèrent naissance à une série de nouvelles cultures métisses dites de Blicquy (Belgique), de Villeneuve-Saint-Germain (VSG), de Gonvillard et d’Augy-Sainte-Pallaye (France du Nord et de l’Est).
- Dans l’Ouest de la France, le vieux Mésolithique des derniers *Magdaléniens de Grande-Armorique (Bretagne et Normandie) prit fin v. 4800 AEC, étant remplacé par un Néolithique qui résulta d’une expansion de la culture de Villeneuve-Saint-Germain (VSG) qui rencontrait le courant Epi-Cardial atlantique, porteur du mégalithisme.
Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)
- L’Epi-Cardial d’Espagne (v. 5000 à 4000 AEC) commença à se régionaliser : faciès de Montbolo en Catalogne ; faciès Cantabrique sur la meseta centrale et en Cantabrie ; faciès de Fosca dans le Valencien ; faciès des Grottes en Andalousie.
- L’Epi-Cardial d’Italie (v. 5000 à 4500 AEC) se déclinait lui aussi de manière régionale à partir d’une évolution de la culture de la céramique Imprimée / Impressa : faciès de Passo di Corvo (P.d.C) au Sud ; de Castignano au Centre ; de Stentinello en Sicile ; des Vases à Embouchures Carrées (V.B.Q), en Italie du Nord. Tous ces faciès sont mal datés et sont souvent définis à partir d’éléments matériels isolés qui ne préjugent en rien d’une culture circonscrite par toutes ses spécificités. De telle façon que ces dénominations sont en partie des concepts qui s’interpénètrent. Seuls les plus notables de ces ‘’cultures’’ sont citées ici.
- En face, sur les côtes d’Albanie, de Bosnie et de Croatie se trouvait la culture de Danilo-Kakanj (v. 4500 à 4100 AEC) qui était le membre le plus oriental du domaine cardial, même s’il s’agissait probablement d’une culture mâtinée d’éléments danubiens. Nous anticipons légèrement les débuts de cette culture sur la carte H, en spéculant sur une phase formative.
Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)
- Nous avons vu que la vague chalcolithique balkanique pourrait avoir été portée par une nouvelle vague migratoire provenant d’Anatolie que nous avons attribuée à un peuple *Sémitidique Anatolien [cf. carte G] que nous pouvons appeler *Vincien pour sa composante européenne. Dans les Balkans centraux, v. 5000 AEC, la culture de Vinca entra dans sa phase Vinca-Plocknik / Vinca-C (v. 5000 à 4800 AEC) puis dans sa phase Vinca-D (v. 4800 à 4100 AEC) : la métallurgie du cuivre – jusque-là constituée de simples objets façonnés en cuivre natif – devint pleinement mature à cette époque grâce à la mise au point des techniques de fonte et de coulage qui permirent de réaliser les premières armes et les premiers outils en série. Ces nouveaux objets militaires et de prestige suscitèrent l’engouement des chefferies balkaniques et centre européennes de toutes origines, et furent à l’origine d’un intense commerce international. Respectivement situées en Grèce du Nord et en Thrace, les cultures de Sitagroi-2 (v. 5000/4800 à 4500 AEC) et de Karanovo5 (v. 5000/4800 à 4500 AEC) étaient de même nature. A partir de cette époque, et jusque v. 3500 AEC, les peuples balkano-danubien commencèrent gravèrent des petits symboles sur des récipients ou sur des tablettes d’argile. Certains de ces symboles sont très géométriques, tandis que d’autres pourraient s’interpréter comme plus figuratifs (arc ? animal ? maison ?). Depuis leur découverte, on s’interroge sur la signification de ces inscriptions. Avaient-elles une simple valeur magique ou s’agissait-il d’une authentique proto-écriture ? Dans ce cas, il s’agirait de la plus ancienne écriture du monde ; mais si l’on accepte cette interprétation, le pourquoi de sa disparition pose autant de questions que la langue qu’elle aurait connotée…
- Sur une base qui semble avoir été indigène et donc Sémitidique, la culture de Boïan-Maritza (v. 5000 à 4800 AEC) occupait la Valachie ; vers 4800 AEC, ces gens acquirent les techniques de moulage du cuivre, ce qui définit le début de la culture de Gumelnita à la phase Gumelnita A1 (v. 4800 à 4500 AEC). Il est difficile de savoir si ce progrès s’accompagna ou non d’un apport populationnel significatif de la part de groupes vinciens ?
- En Dobroudja, la culture d’Hamangia (v. 5500 à 4800 AEC) ne connaissait pas encore le cuivre. Vers 4800 AEC, elle évolua en culture de Varna (v. 4800 à 4200 AEC) qui était chalcolithique. La même question ethnolinguistique peut se poser ?
Europe Centrale (Centre-Centre)
- Depuis l’actuelle Bulgarie, le Chalcolithique vincien diffusa également rapidement en Europe centrale danubienne / linéaire / rubanée, qui commença à se fragmenter culturellement à partir 5000 AEC environ. Les indigènes *Sémitidiques Européens de ces cultures commencèrent à utiliser discrètement des objets en cuivre. Vers 4800 AEC, en synchronie avec Vinca-D, les groupes linéaires de Hongrie Orientale constituèrent les cultures de la Tisza (v. 4800 à 4100 AEC) dans la vallée de ce fleuve, et de Petresti (v. 4800 à 4100 AEC) en Transylvanie, tandis que ceux de la moyenne vallée du Danube (Hongrie Occidentale et régions voisines) formèrent celle de Lengyel (v. 4800 à 4100 AEC), ceux d’Allemagne celle de Rössen (v. 4800 à 4000 AEC) et ceux de Pologne la culture Epi-Rubanée. Sauf les tribus de cette dernière qui seront touchés un peu plus tard, tous ces peuples étaient dans une phase de transition entre le vieux Néolithique Danubien et un Chalcolithique qui demeurait encore immature et qui était peut-être simplement fait d’objets importés. Notons que les épigones les plus septentrionaux du Néolithique Danubien – que nous affilions pour cela à un groupe ethnolinguistique Sémitidique – avaient intégré des individus venus du monde oriental de la Poterie Peignée (Pologne du Nord) ainsi que l’atteste la présence archéogénétique de R1a-L664 chez des hommes des cultures de Rössen et Epi-Rubanée. C’est probablement grâce à la démographie néolithique que ce variant de R1a-M417 aura ultérieurement l’occasion de s’implanter tout autour de la mer du Nord.
- A partir de v. 5000 AEC, la culture Précucuteni évolua en culture de Cucuteni / Tripolye – phase ancienne (v. 5000 à 4200 AEC). Les populations agricoles Cucuteni s’étendirent en dehors de la zone formative (région Prut / Siret), à la fois le long des piémonts des Carpates Orientales, et dans les plaines du Dniestr et du Bug méridional qui avaient déjà précédemment été touchées par le Néolithique. Pour la première fois au Monde, ces populations construisirent des agglomérations immenses, même si la plupart de leurs établissements n’étaient que des petits sites densément répartis dans les vallées du Siret, du Prut et du Dniestr. Le Bug / Boug Méridional restait en retrait. Nous postulons qu’au moins une partie des hommes Cucuteni-Tripolye étaient des indigènes R1a-Z282 acculturés. Ultérieurement, les porteurs de cet haplogroupe seront précocement indo-européanisés et bénéficieront par conséquent de l’avantage déterminant de l’équitation, associé à la technologie du cuivre et à une fécondité néolithique. C’est alors que le variant R1a-Z282 de R1a-Z283 et R1a-M417 – ‘’adopté’’ par les Indo-Européens – se répandra considérablement en Europe Orientale [cf. carte K, puis carte M & suivantes].
Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)
Situation ethnolinguistique globalement inchangée, avec une hégémonie du vieil haplogroupe I *Gravettien / *Magdalénien. Le Nord de l’Europe Occidentale était alors l’une des régions les plus en retard de la planète ; particulièrement les îles britanniques et la Scandinavie qui demeuraient encore épipaléolithiques / mésolithiques acéramiques. La Hollande, le Danemark et le Sud de la Suède des cultures de Swifterbant, d’Ellerbek et d’Ertebølle étaient cependant mésolithiques céramiques.
Europe Orientale
Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)
- La culture de Précucuteni commença à façonner des objets de cuivre natif lors de la phase Précucuteni 3 (v. 4800 AEC). Mais, dès v. 4700 AEC, un Chalcolithique plus mature était adopté lors des phases Cucuteni A1-A2 (v. 4700 à 4400 AEC). C’est ce Cucuteni ancien qui est mentionné sur la carte H. Les progrès accentuèrent la stratification sociale.
- Dans le même temps, les gens de Dniepr-Donets-2 adoptèrent également les objets en cuivre v. 4700 AEC ; et, à leur tour, ils virent progresser l’accroissement des inégalités sociales. Ces changements pourraient définir une phase *Dniepr-Donets-2b (v. 4700 à 4400 AEC) de la culture de Dniepr-Donets-2 (v. 5200 à 4400 AEC).
- A partir de chez eux, les techniques agricoles et chalcolithiques diffusèrent plus loin à l’Est, au cœur des steppes pontico-caspiennes. Vers 4600 AEC, elles finirent par atteindre la culture de Samara qui commença à tâtonner en direction de l’économie de production dans les steppes Volga-Oural. La région des steppes pontico-caspienne entra par conséquent dans le Néolithique en même temps que dans le Chalcolithique. A ce propos, il faut souligner que les plantes et les animaux de ce Néolithique des steppes provenaient bien de l’Ouest, et non pas du Sud où elles auraient théoriquement pu diffuser au travers du Caucase. C’est à cette époque d’initiation à l’économie de production que les Indo-Européens durent apprendre les noms que les peuples néolithiques Sémitidiques et/ou Vinciens donnaient à leurs animaux d’élevage : l’exemple le plus classique de ces contacts culturels est celui de notre mot ‘’taureau’’ (‘’tawros’’ en indo-européen reconstitué), qui fut probablement emprunté tel quel au vocabulaire d’une langue sémitidique oubliée mais dans laquelle ce mot devait nécessairement être proche du sémitique ‘’thawr’’. Outre leur lointaine nostratique ou proto-nostratique commune [cf. atlas n°3], les éléments de comparaisons entre les langues indo-européennes et les langues sémitiques (sémitidiques en réalité) commencèrent à se forger à cette époque et se renforceront plus tard, quand les Indo-Européens s’avanceront en Europe Sémitidique [cf. cartes J & suivantes].
- Ce même courant néolithique en provenance de l’Europe carpatique, toucha le Nord du Caucase v. 4700 AEC, c’est-à-dire près de 1000 ans après que le Sud du Caucase ait été converti à l’économie de production sous l’influence des cultures proche-orientales plus méridionales [cf. carte F]. Cette nouvelle culture agricole nord-caucasienne est parfois dite culture de Nal’tchik (v. 4700 à 4500 AEC) ; mais il est plus simple de la considérer comme la phase ancienne et non encore chalcolithique de la culture de Svobodnoe (v. 4500 à 3700 AEC) qui se convertira au Chalcolithique v. 4500 AEC. Nous anticipons cette acculturation sur la carte H, faute de place sur la carte suivante. Il convient de remarquer que, malgré la plus grande proximité à vol d’oiseau des populations néolithiques du Sud-Caucase, le Nord-Caucase et les steppes ouralo-volgaïques ont été néolithisés par un courant venu d’Europe. Il faut en déduire, qu’à cette époque, la chaine du Caucase constituait une barrière ethnoculturelle étanche.
Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)
- En Europe Nord-Orientale, la culture peignée de Lyalovo (v. 5000 à 3600 AEC) constitue l’évolution de celle de la Haute-Volga. Comme pour toutes les cultures forestières de la Poterie Peignée, il s’agissait encore d’un Mésolithique céramique. Nous postulons que ces peuples de la Poterie Peignée portaient des variants non-Z282 de R1a-Z283 à l’Ouest de leur aide, et des variants non-Z94 de R1a-Z93 à l’Est de leur aire. En raison de la longue pérennité d’un mode de vie mésolithique et donc d’une faible fécondité, leurs porteurs se feront prochainement écraser par les haplogroupes néolithiques.