L – 44 900 à 42 300 AEC
Interpléniglaciaire
Interstade de Moershoofd : 44.900 à 42.300 AEC
MIS 3 (4/9)
L – 44.900 à 42.300 AEC – Interpléniglaciaire
Climat
L’interstade de Moershoofd proprement dit doit correspondre au GI-12 de la chronologie glaciale du Groenland. Il dura un peu plus de 2500 ans entre v. 44.900 et 42.300 AEC, et fut entrecoupé par un faible et bref refroidissement aux alentours de v. 42.700 AEC. Le niveau moyen de l’Océan mondial était peut-être proche de la cote – 40 mètres. Le Nord-Ouest de l’Europe était recouvert d’une toundra herbeuse.
En Afrique, les conditions arides du Maluekien se maintenaient globalement inchangées.
Afrique
Les indications manquent pour reconstituer les mouvements humains sur le continent africain qui restait toujours coupé en deux par la barrière d’un Sahara hyperaride. Sans certitude, la carte L montre une situation ethnolinguistique essentiellement inchangée.
Peuples africains d’haplogroupes A et B
Nous avons proposé d’amorcer à l’interstade d’Oerel le mouvement de B1 en direction de l’Afrique de l’Ouest [cf. carte I], puis à l’interstade de Glinde les mouvements de B2a en direction de l’Ouest et du Sud-Est [cf. carte K]. Toujours de manière hypothétique, c’est à l’interstade de Moershoofd que nous proposons de faire débuter les mouvements de B2b depuis le Sud-Soudan que nous lui avons assigné pour lieu d’origine. A l’Ouest (bande sahélienne) et au Sud-Est, B2b suivit les traces de B2a. Les Hadzas et les Sandawe de Tanzanie – parfois abusivement assimilés à des Khoisans en raison de leur langage qui comporte également des clics – sont directement issus de ce mouvement. Dans le même temps, il est possible que l’orée de la grande forêt pluviale d’Afrique ait commencé à être peuplée par les ancêtres des Pygmées, eux aussi majoritairement porteurs de l’haplogroupe B2b. Aujourd’hui, les Pygmées ne parlent plus des langues du groupe Hadza / Sandawe, car ils ont récemment adopté des langues Bantous [cf. atlas n°4]. Il faut également noter que les actuels Pygmées Gyele du Cameroun expriment fortement l’haplogroupe A1a ; ce dont il faut déduire que certains clans indigènes d’haplogroupe A furent aussi tôt ou tard entraînés dans le mouvement de colonisation forestière. La conquête de ce nouveau milieu hostile était impossible avant une parfaite maitrise des technologies du Paléolithique supérieur ; condition désormais acquise en Afrique. Nous repousserons toutefois à une époque ultérieure la pleine adaptation des ancêtres des Pygmées au milieu forestier, parce que cette adaptation fut probablement progressive.
Peuples africains d’haplogroupe DE* et E
Dans le groupe *Rétro-Africain d’Afrique de l’Est, nous avons choisi de dater des époques d’Ebersdorf et de Glinde l’apparition des grands variants de l’haplogroupes E, que sont E2-M75, E1a-M132, E1b1a-V38, E1b1b-P2. Nous avons déjà dit que le massif éthiopien semble avoir été le lieu d’origine de tous ces variants de l’haplogroupe E dont l’ancêtre DE avait autrefois rétromigré depuis l’Eurasie [cf. carte F]. A l’époque où nous sommes parvenus, il est possible qu’aucun des variants de E n’ait encore quitté le massif éthiopien ou ses abords immédiats, ainsi que nous pouvons l’inférer de la répartition géographique des variants racines des grandes branches de E [cf. à ce propos les commentaires de la carte K]. Cependant, les tribus E2 se tenaient peut-être au Sud et à l’Ouest de l’Ensemble ? De même, les tribus E1a s’individualisèrent peut-être à l’Ouest du massif, en prélude à leur prochaine expansion dans la bande sahélienne ? Dans cette région, elles pourraient avoir été voisines de tribus qui conservaient des formes anciennes DE*(non-E) et qui attendaient elles-aussi de partir vers l’Ouest. Tout ceci ne peut être qu’hypothétique [cf. carte W].
Eurasie
C’est peut-être entre v. 50.000 et 45.000 AEC qu’une industrie laminaire paléolithique supérieure initiale (PSI) – accompagnée d’un comportement dit ‘’artistique’’ – se développa dans le groupe central du ‘’hub’’ et à sa périphérie immédiate [cf. carte K], car c’est à partir de v. 45.000 AEC, c’est-à-dire dès le début du Moershoofd, qu’on la vit arriver – en même temps – au Levant et dans les régions sibériennes de l’Altaï [cf. ci-dessous]. Théoriquement, on ne peut pas exclure deux inventions indépendantes du débitage laminaire dans ces deux régions éloignées ; mais deux inventions indépendantes survenant au même moment chez des gens étroitement apparentés – et pour cela nécessairement issus les uns et les autres de la région du ‘’hub’’ – est une hypothèse qui résiste mal au rasoir d’Occam !
Ces innovations eurasiennes découlait nécessairement de cognitions de type moderne, que les vestiges matériels nous permettent de deviner comparables à celles qui étaient apparues en Afrique dès avant l’Eémien. Qu’il adhère ou pas à notre hypothèse, le lecteur sait que nous interprétons ce décalage chronologique comme un sous-produit des métissages survenus en Eurasie et de leurs conséquences pauci-cognitives qui entravèrent pendant longtemps les compétences technologiques des Hommes modernes métissés. Si nos estimations chronologiques sont exactes, il fallut environ 60.000 ans pour que la pression de sélection rétablisse des cognitions pleinement modernes chez les lointains descendants patrilinéaires des Humains modernes qui avaient quitté l’Afrique v. 110.000 AEC. Pourquoi si longtemps ? Parce que la population eurasienne fondatrice était de très petite taille, et parce qu’elle s’implanta tout d’abord au milieu d’un océan d’Humains archaïques Néandertaloïdes ! Avec le temps, c’est nécessairement au cœur de la région du ‘’hub’’ que la pression de sélection élimina le plus rapidement les gènes archaïques ‘’pauci-cognitifs’’. Cela parce que les occasions de nouveaux métissages disparurent peu à peu dans cette ‘’tête de pont’’ de l’Humanité moderne eurasienne où le stock des Néandertaliens de ‘’pure souche’’ commença à décliner dès l’arrivée des Hommes modernes, puis finit par disparaitre complètement. En revanche, en périphérie du ‘’hub’’, l’apport régulier de gènes archaïques se poursuivit pendant plus longtemps et continua donc d’entraver pendant plus longtemps les cognitions des Hommes (semi-)modernes tout au long du front de rencontre qui ceinturait le ‘’hub’’. En définitive, c’est seulement à l’époque de l’interstade de Glinde que le fonctionnement ‘’normo-cognitif’’ fut rétabli dans la région du ‘’hub’’, et à l’époque de l’interstade de Moershoofd que cette nouvelle population ‘’re-modernisée’’ fut en possibilité de commencer à répandre le PSI en Eurasie.
Si les Hommes du Moershoofd redevenus modernes ne perdirent pas une seconde fois leurs cognitions modernes au long de la ‘’voie du Nord’’ [cf. ci-dessous], c’est peut-être parce que les régions septentrionales étaient habitées par des populations Néandertaliennes très peu denses et très éparses, avec lesquelles les occasions de métissages furent plus rares ? En revanche, les Hommes redevenus modernes qui pulsèrent le long de la ‘’voie du Sud’’ furent pendant bien plus longtemps soumis aux conséquences cognitives de leurs rencontres, parce que ces régions méridionales étaient beaucoup plus densément peuplées par des indigènes archaïques, et même particulièrement archaïques en ce qui concerne l’Asie du Sud-Est. Ainsi, dans ces régions méridionales, les descendants des Hommes du ‘’hub’ qui étaient redevenus modernes, perdirent une seconde fois leurs cognitions modernes. Ensuite, il faudra très longtemps pour que, vague colonisatrice après vague colonisatrice, l’apport régulier de gènes modernes venus du ‘’hub’’ moyen-oriental – puis du ‘’hub’’ secondaire de Mongolie [cf. cartes M & suivantes] – parvienne enfin à diluer le taux des gènes archaïques au-dessous du seuil d’altération des performances cognitives modernes.
A partir de la carte L, la précision ‘’mode (3)-4’’ connote le Paléolithique Supérieur Initial (PSI) que nous pensons avoir été porté par les Hommes modernes. En revanche, la variante ‘’mode 3-(4)’’ connote plutôt les industries de transitions que nous pensons également modernes mais à forte proportion Néandertaloïde. Dans les deux cas, il s’agit du même phénomène de modernisation des industries et des esprits qui les produisaient ; mais situé de part et d’autre du front d’hybridation ; ce qui revient à dire que les ingrédients étaient les mêmes mais en proportions différentes.
Peuples asiatiques d’haplogroupe DE* et D
Chez les *Paléo-Asiatiques, premiers Humains modernes d’Extrême-Orient :
- Les conditions interstadiales durent favoriser une nouvelle fois l’expansion septentrionale des *Proto-Aïnous et des *Paléo-Tibétains de Chine, respectivement porteurs des haplogroupes D1b et D1a. Il est possible que ces peuples aient été malmenés par la poussée septentrionale qu’entamaient certaines tribus porteuses de l’haplogroupe C ? [cf. ci-dessous]. Toutefois, des tribus D1a se maintiendront nécessairement en Chine Centrale où l’expansion des C les repoussera un jour vers le Guizhou, le Chongqing et le Sichuan. Au Tardiglaciaire, en Chine Centrale de l’Ouest, les populations Hmong-Mien d’haplogroupe O incorporeront ces éléments D1a [cf. carte Z]. Malgré ces mouvements de D1 que nous plaçons à cette époque, les outils lithiques de Chine du Nord et de Corée restaient de type Paléolithique moyen, non levalloisien mais quand même composés de petits éclats détachés d’un nucléus préparé à l’avance. Pour cela, nous les attribuons à un ‘’mode 3’’ local identifié par le signeS.FLK (small flake tools).
- Au Sud, des D* et/ou D1* *Paléo-Indochinois peuplaient peut-être encore une partie l’Indochine qui aurait été épargnée par l’avancée des peuples C ? Il en reste quelques vestiges. Les tribus*Paléo-Sunda portaient peut-être les haplogroupes D* et D2, tandis que les tribus *Paléo-Philippines portaient encore des formes de DE*. A Tabon, sur l’île de Palawan, alors péninsule d’une île de Bornéo plus vaste qu’aujourd’hui, on a découvert les restes d’un Homme moderne présentant des traits Australoïdeset dont les mesures anthropométriques ont été rapprochées à la fois de celles des Aïnous et de celles des Tasmaniens ; cette observation est hautement superposable avec le modèle que nous proposons, selon lequel tous les peuples cités – ainsi que les Andamanais – étaient initialement de type DE* / D. En plein ‘’puits cognitif’’, l’industrie de Tabon était composée de galets cassés et d’éclats grossiers (flake, FLK), réalisant essentiellement ce que nous pourrions appeler un *Oldowayen supérieur (OLD+), comme dans tout le reste du Sud-Est asiatique.
- Enfin, le groupe *Paléo-Australien peuplait probablement tout le littoral du Sahul où les hommes pourraient avoir porté les haplogroupes DE*, et peut-être D* ?
Peuples d’haplogroupe C
Pour tenir compte de leur répartition mondiale déjà bien fragmentée par la poussée d’haplogroupes plus récents, nous avons précédemment distingué plusieurs sous-groupes chez les porteurs de l’haplogroupe C, que nous associons étroitement à la macro-famille linguistique Déné-Caucasienne.
Peuples d’haplogroupe C d’Asie méridionale
Désormais installés en Asie du Sud-Est, les *Déné-Caucasien-Méridionaux étaient peut-être alors en train de se scinder en deux sous-groupes ethnolinguistiques que nous distinguons grâce à leurs descendants haplogroupaux :
- Désormais potentiellement établies sur le littoral de Chine du Sud, les tribus C1a1 constituaient un groupe que nous proposons d’appeler *Paléo-Ryükyüen parce que leur haplogroupe est actuellement réfugié aux îles Ryükyü, où un changement linguistique s’est nécessairement opéré depuis cette époque au profit d’une forme exotique de la langue Japonaise. Insistons sur l’étrangeté de cette localisation, puisque C1a1 est le groupe frère de C1a2 présent en Europe aurignacienne et existe toujours chez certains Berbères actuels ! Ce grand-écart établit que l’haplogroupe racine C1a parvint à s’étendre aussi loin que la Bretagne et le Maroc du côté de l’Ouest, et aussi loin que le Japon du côté de l’Est ! Tous ces peuples étant partis du Moyen-Orient, c’est-à-dire du ‘’hub’’ où C1a était nécessairement apparu.
- Au Sud de l’Indochine, sur la péninsule malaise et peut-être déjà plus loin (?), des tribus porteuses de l’haplogroupe C1b2 et de l’haplogroupe C1b1 formaient un groupe ethnolinguistique qu’il est dès à présent licite de qualifier de *Proto-Australien puisqu’il s’agit de l’haplogroupe ultra majoritaire chez les Aborigènes d’Australie actuels. Plus tard, C1b2 se divisera en un variant C1b2a présent chez plus d’un tiers des peuples appartenant à l’ensemble Indonésie + Nouvelle-Guinée + Mélanésie + Polynésie, et un variant C1b2b présents chez les deux tiers des Aborigènes ; répartition qui signifie que les Aborigènes australiens sont une fraction assez homogène, détachée d’un ensemble plus vaste par effet fondateur. Mais cette différenciation haplogroupale et ces lieux de destination étaient encore situés dans un lointain futur pour les individus C1b2 du Moershoofd [cf. atlas n°4]. Comme nous venons de le faire remarquer pour les variants de C1a étendus aux deux extrémités de l’Eurasie, les variants de C1b seront attestés depuis la plaine russe à l’Ouest, jusqu’à l’Australie à l’Est ! Cette répartition de C1a et C1b aux deux extrémités du Monde est la preuve évidente que leurs porteurs furent malmenés par d’autres peuples plus récents qui les rejetèrent sur les marges !
- Enfin, poussés par leurs cousins C1b qui s’étaient installés en Indochine et qui progressaient sur les lambeaux de l’ancien Sunda, des groupes C* *Déné-Caucasiens-Paléo-Méridionaux vivaient peut-être à Sumatra et à Java, en attendant de trouver leur refuge définitif dans les petites îles de la Sonde.
Peuples d’haplogroupe C de Sibérie
Dès l’interstade d’Oerel, nous avions positionné des tribus C* à la fois au seuil de l’Asie Centrale et aux Indes, tandis que les peuples C1 se développaient encore sur le plateau Iranien, en arrière de ces mouvements migratoires [cf. carte I]. Ensuite, c’est au Glinde que nous avons choisi de faire partir les C* d’Asie Centrale vers le Nord, en appelant leur haplogroupe C*(C2) pour indiquer que le futur grand haplogroupe C2 émergerait un jour de leurs rangs [cf. carte K]. Au Moershoofd, ces ancêtres patrilinéaires des actuels peuples asiatiques d’haplogroupe C2 pourraient avoir nomadisé dans les steppes asiatiques où des sites du Paléolithique Supérieur Initial (PSI) ont été découverts près de l’Altaï et dans le bassin de l’Angara. Le site de Kara-Bom illustre bien cette époque moderne débutante avec ses os décorés et ses pendentifs qui, avec l’ocre, appartiennent au registre que nous appelons ‘’art’’ mais qui connote avant toutes autres choses l’existence d’une pensée moderne et probablement d’une spiritualité. Une industrie PSI est également bien attestée à Ust-Karakol (v. 45.000 à 42.000 AEC) situés aux abords de l’Altaï, ainsi qu’à Kamenka et Podzvonkaya (v. 42.000 à 30.000 AEC) situés en Trans-Baïkalie. L’industrie de ces sites de ‘’mode (3)-4’’ contenait encore des éléments moustériens que l’on peut penser hérités des Néandertaliens locaux avec lesquels les Hommes modernes durent entrer en relation comme partout ailleurs. C’est seulement à l’Hengelo que cet héritage du Paléolithique Moyen disparaitra définitivement [cf. carte N]. L’haplogroupe ADN-Y majoritaire de ce peuple *Déné-Caucasien-Oriental devait encore être C*(C2), et sa langue était en position ancestrale vis-à-vis du chinois, du tibéto-birman, du ienisseïen et du na-déné d’Amérique du Nord. Si de nombreux individus C2 parlent aujourd’hui des langues Altaïques et donc Eurasiatiques, cela s’explique par des remplacements linguistiques bien plus récents [cf. cartes U & suivantes, & atlas n°4].
Peuples d’haplogroupe C d’Asie Centrale
A la suite des groupes C*(C2) Sibériens, la ‘’voie du Nord’’ avait été arpentée par des groupes C1b que nous avons appelé *Déné-Caucasiens-Septentrionaux [cf. carte K]. Au Moershoofd, l’intrusion septentrionale génétiquement documentée de peuples K2a* [cf. ci-dessous], repoussa les C1b sur les bas-côtés de la ‘’voie du Nord’’. Ceci parait davantage qu’une hypothèse lorsqu’on examine les faits :
- Aujourd’hui, l’haplogroupe C1b1 est encore présent chez 10% de la population Burusho dont il faut rappeler que la langue fait partie du groupe Déné-Caucasien-Occidental. Dans le passé, des tribus C1b1 d’Asie Centrale pourraient avoir été repoussées en Bactriane et au Ferghana : c’est parmi elles qu’il faut rechercher les ancêtres patrilinéaires et surtout linguistiques des Burusho actuels qui sont comme un petit lac résiduel témoignant d’une ancienne mer presque entièrement évaporée. En référence à ces survivants, on peut proposer de donner collectivement à ces tribus le nom de *Proto-Burusho.
- Nous verrons bientôt que l’archéogénétique révèle des individus C1b* dans les cultures russes de Kostenki-Streletskaya et de Sungir, qui seront portées par un groupe ethnolinguistique que nous appelerons *Kostenkien [cf. carte N]. Leurs ancêtres *Proto-Kostenkien d’Asie Centrale furent peut-être eux aussi repoussés par l’expansion des K2a* ; mais ceux-là le furent sur le bas-côté Ouest de la ‘’voie du Nord’’, c’est-à-dire dans les steppes de l’Oural ? Puisqu’ils s’avancèrent dans une région encore vide d’Humains modernes, leur langue déné-caucasienne n’entra pas en compétition avec d’autres langues et eut la possibilité de conserver ses caractéristiques propres (cf. introduction). C’est pourquoi il est concevable de positionner ce groupe à l’origine des langues nord-caucasiennes, qui sont – comme le burusho – des vestiges du groupe Déné-Caucasien-Occidental.
Peuples d’haplogroupe C d’Europe Occidentale et du Maghreb
Jusqu’à présent, le groupe C1a2 des derniers *Déné-Caucasien-Centraux n’a été que brièvement évoqué, avec la proposition d’une éventuelle localisation initiale sur le plateau iranien puis une localisation secondaire d’une partie d’entre eux dans la région du Nord-Zagros ? A partir de cette position déjà occidentale, nous les nommerons *Déné-Caucasien-Occidentaux. Lors de l’interstade de Moershoofd, peut-être repoussé du plateau iranien par l’inflation des peuples K2a [cf. ci-dessous], une avant-garde du peuple C1a2 pourrait s’être infiltrée dans les régions du Haut-Euphrate, d’Arménie et du Proche-Orient, où elle se serait confrontée aux peuples *Paléo-Levantins déjà convertis au PSI Emiréen (EMI) depuis l’époque de Glinde ? [cf. ci-dessous]. C’est par simplification que nous appellerons *Proto-Aurignacien l’ensemble ethnolinguistique proche-oriental formé par les premiers envahisseurs C1a2 amalgamés aux indigènes *Emiréens CT* et F* ? Débutant v. 45.000 AEC, leur culture PSI est appelée Ahmarien(AHM) ; on peut la comprendre comme une culture de transition entre l’Emiréen et l’Aurignacien du Levant. Au total, l’Ahmarien fut peut-être la version ancienne et proche-orientale du Proto-Aurignacien d’Europe ? Nous reviendrons ultérieurement sur la genèse des premières cultures modernes d’Europe [cf. carte M].
- Restées pour l’instant en arrière, dans le Nord-Zagros et/ou en Arménie, d’autres tribus C1a2 constituaient le groupe ancestral des *Aurignaciens, bientôt porteurs de la culture Aurignacienne classique [cf. carte M].
- Enfin, il faut mentionner que toutes les tribus *Déné-Caucasiennes-Centrales d’haplogroupe C1a2 ne partirent pas vers l’occident, car cet haplogroupe existe aussi au Népal d’aujourd’hui. Une fois de plus, cette répartition s’explique par le fait que C1a2 naquit dans la périphérie iranienne du ‘’hub’’, ce qui lui laissait la possibilité de partir aussi bien vers l’Ouest que vers l’Est. A Riwat-55, le plus ancien paléolithique supérieur des Indes apparut v. 45.000 AEC, à la même époque que celui du Proche-Orient. Peut-être parce qu’il était lui aussi porté par des individus C1a2, proches parents des (futurs) *Aurignaciens d’Europe ? Ajoutons que puisque le Népal est un classique refuge montagnard, on y trouve aujourd’hui des haplogroupes dont on peut penser qu’ils ont autrefois été éliminés du reste du sous-continent indien. Cette remarque permet de suggérer que les C1a2 indiens pourraient avoir été plus largement distribués autrefois ?
Peuples d’haplogroupes F*(non-GHIJK)
Au Moershoofd, les populations *Para-Nostratiques d’haplogroupe F*(non-GHIJK) finirent peut-être de s’installer en Inde où elles constituaient la troisième pulsation sud-orientale des Humains modernes au départ du ‘’hub’’ moyen-oriental. Ce scénario hypothétique pourrait d’une part expliquer la marginalisation des populations d’haplogroupe C* dans les refuges insulaires du Sri Lanka et montagneux du Népal, et d’autre part expliquer la poussée des tribus C1a1, C1b1 et C1b2 en direction de l’Extrême-Orient [cf. ci-dessus]. Les formes non-GHIJK de F étant très mal connues, leur dynamique d’apparition ne peut encore être que très spéculative. Nous proposons cependant que F*(F1-F3) donna naissance à F1 et F3 v. 43.000 AEC, avec F1-P91 en position méridionale puisqu’il est aujourd’hui limité au Sri-Lanka, tandis que F3-M481 était présent dans tout le reste de l’Inde, étant donné qu’on le trouve aujourd’hui aussi bien au Népal qu’en Andhra-Pradesh. Dans le même temps, F*(F2-F4) continua peut-être sa route vers l’Asie du Sud-Est et s’implanta en Birmanie en prélude à sa prochaine diversification en F2 et F4 [cf. carte M] ? Ces scénarios sont déduits des positions actuelles de ces haplogroupes devenus très vestigiaux depuis qu’ils ont été marginalisés par les divers variants de K2.
L’expansion de l’haplogroupe F sur la ‘’voie du Sud’’ eut son pendant sur la ‘’voie de l’Ouest’’. On le repère moins facilement mais sans explication évidente de cette discrétion apparente. Peut-être parce que cette vague F occidentale fut plus faible que la vague orientale ? Ou peut-être parce que l’impitoyable mécanique génocidaire des invasions suivantes réduisit presque à néant la trace de ses porteurs ? En effet, l’archéogénétique vient de révéler des hommes F* en Europe du Paléolithique supérieur ancien, tandis que d’autres hommes F* sont aussi signalés en Afrique du Nord-Est. Or, tout au long de la préhistoire et de l’histoire, l’Europe et l’Afrique du Nord furent les deux débouchés naturels de toutes les migrations occidentales au départ des Moyen- et Proche-Orient. Fidèle à la logique de cet atlas, nous devrions donner un nom de peuple à ces tribus F* occidentales ; mais, pour ne pas multiplier excessivement les appellations de circonstances, nous engloberons abusivement ces tribus dans le groupe bien commode – et peut-être réellement composite – des *Proto-Aurignaciens.
Peuples d’haplogroupes GHIJK
Avant l’interstade de Moershoofd, malgré une diversification haplogroupale déjà avancée, les peuples héritiers de l’haplogroupe fondateur GHIJK constituaient toujours un ensemble ethnolinguistique indivis *Nostratique-Ancien / *Nostratique-1, situé au cœur du ‘’hub’’ moyen-oriental ancestral. Dans cette région centrale d’où étaient parties toutes les migrations eurasiennes des Hommes modernes, les langues évoluaient tranquillement, sous le seul poids de leurs innovations internes. Au début du Moershoofd, cette zone de stabilité linguistique fut à l’origine d’une nouvelle vague migratoire. En effet, c’est à cette époque que les porteurs du variant K2 de GHIJK se répandirent sur le plateau iranien d’où ils repoussèrent les populations C1a2, contribuant ainsi aux migrations occidentales et orientales de ce groupe ; à moins que les K2 ne se soient contentés de prendre une place que leurs devanciers avaient déjà désertée ? [cf. ci-dessus]. Ce scénario est hautement vraisemblable puisque K2a est archéogénétiquement attesté très loin au Nord, dès le début du Moershoofd [cf. ci-dessous]. Cette importante scission du groupe Nostratique-Ancien eut pour conséquence la formation de deux groupes ethnolinguistiques majeurs : 1) celui des sédentaires *Nostratique-Moyens ou *Nostratique-2 restés au cœur du ‘’hub’’ avec leurs haplogroupes GHIJK*(G), HIJK*(H), IJ et K1(=LT) ; 2) et celui des migrants K2 qui furent à l’origine du groupe Eurasiatique dont le groupe Amérinde est un rameau ectopique.
Peuples d’haplogroupes GHIJK*(non-K2)
Prenant acte de l’éloignement des K2, les langues sédentaires du ‘’hub’’ seront appelées *Nostratique-Moyen ou *Nostratique-2 à partir de la carte L. Sur ce territoire central assez étroitement circonscrit, la diversification haplogroupale était cependant déjà avancée, chaque grand variant contenant en germe une grande aventure humaine et linguistique à venir. De fait, ces haplogroupes sont parvenus jusqu’à nous sous des formes avancées, et nous suivrons leur évolution dans le reste de l’atlas n°3 ainsi que dans l’atlas n°4 ; mais, pour l’instant, contentons-nous de les lister à l’époque où ils constituaient, tous ensemble, le groupe Nostratique-Moyen :
- L’haplogroupe GHIJK*(G) était ancestral de G, non encore apparu. On le situera au Nord du Golfe-Persique et/ou au Moyen-Zagros ?
- L’haplogroupe HIJK*(H) était ancestral de H, non encore apparus au Moershoofd, mais dont les porteurs rejoindront un jour l’amalgame ethnique des populations indiennes dites Veddhoïdes. Ces tribus pourraient avoir vécu au Sud du ‘’hub’’ sur les côtes de la mer d’Arabie, près de l’entrée du Golfe Persique, au voisinage de la fraction résiduelle des F*(non-GHIJK, non-F1-F2-F3-F4) demeurés iraniens ?
- L’haplogroupe IJ avait émergé d’IJK v. 50.000 ARC [cf. carte K]. Ce groupe – que nous postulerons plus tard à l’origine des grands groupes Afrasiens et Kartvéliens, ainsi que des *Gravettiens, des *Solutréens et des *Magdaléniens européens – était peut-être localisé au Nord-Zagros ?
- Enfin, apparu v. 47.000 AEC, l’haplogroupe K1(=LT) était un variant de l’haplogroupe K(=LTNOPQRMS) qui était lui-même le groupe frère de IJ dont il s’était scindé v. 50.000 AEC [cf. carte K]. Les porteurs de K1 vivaient peut-être au Sud-Zagros ? La fraternité des haplogroupes L et T, aujourd’hui représentés chez les Dravidiens et dans les régions autrefois Elamites [cf. atlas n°4] pourrait donner un certain crédit au concept – par ailleurs mal assuré – d’un ancien groupe ethnolinguistique indivis Elamo-Dravidien [cf. cependant les commentaires de la carte Z].
Peuples d’haplogroupes GHIJK*(K2)
Nous venons d’expliquer que le variant K2 de GHIJK (groupe frère de K1) s’installa en périphérie du groupe central du ‘’hub’’, justifiant pour ce dernier la nouvelle appellation de *Nostratique-Moyen / *Nostratique-2. Dans cette région coloniale que la géographie incite à situer sur le plateau iranien, les porteurs de K2 – déjà séparés en K2a et K2b – formèrent probablement un groupe ethnolinguistique unique que nous avons simplement nommé *Proto-Eurasiatique sur la carte K mais que nous aurions pu appeler **Macro-Eurasiatico-Papouaso-Austrique afin de lister les ethnies incroyablement diverses qui en sortiront en lignée patrilinéaire. Bien que récent, ce groupe était déjà en cours de subdivision au Moershoofd. Examinons la situation des deux variants racines de K2 à cette époque :
L’haplogroupe K2b (=PQRMS) avait émergé de K2 v. 45.000 AEC. Considérant que l’expansion septentrionale et orientale de K2a précéda certainement celle de K2b [cf. ci-dessous], les porteurs de K2b (représentés en jaune) pourraient avoir été les plus proches du ‘’hub’’, et avoir vécu à l’Ouest des porteurs de K2a (représentés en vert foncé), c’est-à-dire à l’Ouest du plateau iranien ? Dans sa globalité, ce groupe ethnolinguistique K2b peut être appelé *Proto-Eurasiatique occidental-Papouasien. En effet, aussi curieux que cela puisse paraitre, il faut dès à présent préciser que les porteurs initiaux de K2b contenaient en germe à la fois les ancêtres patrilinéaires et linguistiques des Eurasiatiques Indo-Européens, des Eurasiatiques *Proto-Eskaléo-Amérindes,mais aussi les ancêtres des Papous pour ne citer que les principaux peuples dont la filiation génétique patrilinéaire est absolument directe et scientifiquement incontestable maintenant que nous disposons d’une phylogénie solide des haplogroupes ADN-Y ! Un tel énoncé bouleverse profondément ce que deux siècles d’ethnographie nous ont enseigné ! Pourtant il est véridique puisque les données linguistiques et les données génétiques ADN-Y concordent pour l’essentiel ! Mentionnons cependant l’évolution linguistique très divergente des futurs Papouasiens dont la langue originelle ira s’entrechoquer avec d’autres langues dans le Finis Terrae du Sunda et sera tellement créolisée qu’elle perdra tout contact évident avec les langues Eurasiatiques. Mentionnons aussi que si les variants récents de K2b sont bien représentés chez les Eurasiatiques Altaïques, ce groupe ethnolinguistique (contesté) fut le résultat d’une cristallisation prolongée et complexe au cours de laquelle d’autres haplogroupes et de nouveaux adstrats linguistiques furent intégrés, y compris assez récemment [cf. atlas n°4].
Représenté en vert foncé, l’haplogroupe K2a (=NO), groupe frère de K2b (représenté en jaune), était probablement initialement situé en périphérie Nord et Est de ce dernier ; c’est-à-dire moins proche du cœur du ‘’hub’’, à la fois implanté au seuil de l’Asie Centrale et au seuil des Indes. Pour les identifier au travers de leurs descendants, nous commencerons à les distinguer l’un de l’autre en les appelant K2a*(N) et K2a*(O). Ils seront respectivement déterminés par la migration de l’un sur la ‘’voie du Nord’’ et par la migration de l’autre sur la ‘’voie du Sud’’.
- Dès le début de l’interstade de Moershoofd, l’amélioration climatique permit aux tribus K2a*(N) d’entreprendre une grande expansion septentrionale qui, via l’Asie Centrale, les conduisit rapidement jusqu’en Sibérie Occidentale où une étude archéogénétique du site d’Ust-Ishim, daté de v. 44.000 AEC, vient de livrer un individu moderne K2a* qui avait par ailleurs de lointains ancêtres Néandertaliens. C’est des rangs de ce proto-peuple que nous appelons *Eurasiatique oriental que sortiront un jour les ancêtres patrilinéaires des peuples Ouralo-Youkaghires (où l’haplogroupe N est majoritaire), ainsi qu’une partie des ancêtres patrilinéaires des peuples Altaïques (où l’haplogroupe N est très fortement représenté mais qui émergèrent tardivement, à la suite d’une cristallisation ethnolinguistique complexe). Mais pour l’heure, l’expansion septentrionale des K2a*(N) dut repousser sur les bas-côtés de la ‘’voie du Nord’’ les populations C1b* et C1b1 qui les avaient précédées en Asie Centrale méridionale, mais probablement sans pénétrer aussi loin qu’eux en direction du Nord [cf. ci-dessus]. Ainsi, ce sont probablement ces groupes K2a*(N) qui introduisirent le Paléolithique Supérieur Initial (PSI) en Sibérie Occidentale. Ce PSI contenait encore beaucoup d’outils moustériens, mais enrichis en lames. Les nuclei à partir desquels les lames étaient débitées étaient à face plate.
- Outre son expansion septentrionale que nous venons de préciser, l’haplogroupe K2a* s’étendit aussi vers l’Ouest puisque l’archéogénétique le retrouvera plus tard en Europe où il pénétra certainement en compagnie ou à la suite de C1a2, au cours de la vague *Aurignacienne [cf. carte N]. Par conséquent, il faut admettre que, partit du ‘’hub’’ tout comme lui, K2a* suivit les traces de C1a2 au Nord-Zagros, puis en Arménie et en Anatolie, ainsi que la géographie incite à le penser. Une fois en Europe, ce groupe occidental finira par disparaitre sans héritier patrilinéaire parvenu jusqu’à nous.
- Au Moershoofd, d’autres K2a*(O) vivaient peut-être en Iran oriental, à proximité de la frontière des Indes ? Ceux-ci allaient partir vers l’Est, en suivant les traces déjà abondantes des anciens peuples DE*/D, puis C, puis F. Ils étaient les ancêtres des populations d’haplogroupe O que nous qualifierons bientôt de *Proto-Austriques [cf. carte N & suivantes].
Peuples Paléo-Levantins et autres peuples Levantins
A l’époque où nous sommes parvenus, nous avons déjà vu se succéder plusieurs industries au Levant depuis le MIS 4 et le début du MIS 3 au cours duquel le Moustérien aurait pu être porté par des populations d’haplogroupe A1b et BT* qui étaient déjà modernes mais cependant fortement imprégnées par les immigrés Néandertaliens réfugiés au Sud pendant le Primiglaciaire. Puisque des individus porteurs de ces haplogroupes ont été présents en Europe paléolithique, leurs ancêtres du Moershoofd pourraient avoir vécus en Anatolie où ils pourraient avoir été repoussés par d’autres peuples plus récents ? Ainsi, le PSI Emiréen pourrait avoir été porté par des tribus CT* et F* venues des Zagros à l’époque de Glinde [cf. carte K] et qui se seraient répandues au Levant et au Sud-Caucase ; depuis la Géorgie, des fractions de ces peuples auraient même pu infiltrer la plaine ukrainienne où apparut alors une industrie évoquant l’Emiréen (site de Shiyakh).
A sa suite, le PSI Ahmarien (AHM) – qui apparut au Levant au cours de l’interstade de Moershoofd – pourrait avoir été porté par une avant-garde des tribus C1a2 qui se seraient mêlées aux tribus Emiréennes. C’est de leur rencontre que pourrait avoir émergé le Proto-Aurignacien (P-AUR), une industrie dont l’Ahmarien du Levant était proche [cf. carte M] ? A l’époque suivante, nous verrons un véritable Aurignacien rejoindre le Levant, peut-être portés par la masse du peuple C1a2 accompagnée de tribus K2a*? [cf. carte M]. Tout cet empilement de peuples – dont résulta probablement un entrechoquement de langues – se fit dans un Proche-Orient qui était encore un Finis Terrae à l’époque, puisque – en dehors du littoral géorgien – la route de l’Europe n’était pas encore ouverte. C’est le retour des conditions glaciales, au stade d’Hasselo, qui ouvrira une issue balkanique à cet ancien cul-de-sac [cf. carte M]. Après le site d’Emireh qui datait du Glinde, le site de Boker Tachtit (v. 45.000 à 42.000 AEC) livre un témoignage du PSI de l’époque de Moershoofd.
Les mêmes techniques PSI étaient utilisées au Levant, au Moyen-Orient, au Pakistan et aux abords de l’Altaï. La coïncidence étant improbable, le plus logique est d’invoquer une origine commune du ‘’mode 4’’ qui fut élaboré au cœur du ‘’hub’’ moyen-oriental ; région à partir delaquelle il diffusa dans toutes les directions.
Hommes archaïques
A l’époque où nous sommes parvenus, les Humains archaïques avaient disparu d’Asie méridionale, sauf peut-être du Nord de l’Indochine et dans l’Ouest montagneux de la Chine où des Dénisoviens Méridionaux pourraient s’être maintenus longtemps dans les massifs forestiers où leurs ancêtres s’étaient réfugiés ?
Les Néandertaliens Proto-Europoïdes étaient désormais essentiellement cantonnés de part et d’autre des monts Oural ; ceux de Sibérie occidentale étaient encore protégés de l’intrusion moderne par la faible attractivité de la région, partagée entre marécages et piedmonts de la chaine de l’Oural. D’autres Néandertaliens Proto-Europoïdes survivaient encore certainement dans les montagnes de l’Afghanistan, dans les piedmonts du Pamir et dans les monts Célestes.
De leur côté, les Néandertaloïdes orientaux commençaient à souffrir de la compétition avec les envahisseurs modernes dans les steppes de l’Angara et en Cis-Baïkalie. Dans l’Altaï, sur le Haut-Ienisseï et dans les monts Saïan, un pur Moustérien survivra jusque v. 36.000 AEC [cf. carte N] et peut-être même au-delà ? C’est à cette époque que nous ferons disparaitre les derniers Dénisoviens septentrionaux de ‘’pure souche’’, définitivement absorbés par les Néandertaloïdes de l’Altaï et des régions avoisinantes.