K – 1.2 à 1.12 MA MENAPIEN 1 GLACIAIRE
Complexe glaciaire MENAPIEN-1 (ancien)
= Glaciation DONAU dans les Alpes (*DONAU-3)
MIS 36, MIS 35, MIS 34

Carte – K – 1.200.000 à 1.120.000 AEC – Complexe glaciaire MENAPIEN (1)
Climat
Succédant au complexe waalien globalement interglaciaire, le MENAPIEN constitua un nouvel hyper-complexe globalement glaciaire mais qui se composa plus finement de deux complexes glaciaires (ancien et récent) entrecoupé par le complexe interglaciaire bavélien.
Sans qu’aucune théorie solide ne permette de relier cet épisode au début de la péjoration glaciaire ménapienne, notons qu’une brève tentative d’inversion du champ magnétique terrestre (épisode de Cobb Mountain) survint vers 1.190.000 AEC.
Faisant l’objet de la carte K, le premier complexe glaciaire de l’hyper-complexe Ménapien est appelé glaciaire MÉNAPIEN ANCIEN. Il semble avoir été rude, avec des MIS 36 et MIS 34 d’intensité glaciaire comparable au MIS 2 (dernier maximum glaciaire), ce qui autorise à poser la question de l’extinction des Antécessors en Europe. Cependant, lors de l’interglaciaire suivant [cf. carte L], l’Europe tempérée sera de nouveau habitée par des gens porteurs d’une industrie de ‘‘mode 1’‘, ce qui constitue un argument solide en faveur d’une survie des Antécessors dans des zones refuges d’Europe méridionale. En effet, puisque toute l’Afrique était désormais convertie au ‘’mode 2’’, si des Humains de ‘’mode 1’’ ne s’étaient pas maintenus en Europe glaciaire, seuls des migrants de ‘’mode 2’’ auraient logiquement pu se trouver sur ce continent pendant l’interglaciaire bavélien ; ce qui n’est pas ce que nous constatons. D’ailleurs, les restes humains espagnols d’Atapuerca Sima del Elefante TE9 (v. 1.200.000 à 1.100.000 AEC) ainsi que ceux d’Atapuerca Gran Dolina TD6 (v. 900.000 à 800.000 AEC) sont consensuellement attribués à Homo antecessor ; ce qui prouve la survie de cette lignée au-delà du glaciaire Ménapien ! Comme lors des glaciations plus récentes, les zones refuges d’Eurasie occidentale étaient vraisemblablement situées en Espagne, en Italie, en Grèce et en Turquie, même si aucun site ne vient pour l’instant (2019) conforter cette hypothèse.
Habilinès et Paranthropes
Bien que le plus souvent non mentionnés dans les commentaires des cartes suivantes, nous continuerons à faire figurer jusque v. 250.000 AEC des Habilinès en Afrique du Sud, dans les piedmonts de la chaine du Dakenberg. Il est également possible que Robustus ait survécu à leurs côtés jusqu’aux alentours de v. 1.000.000 AEC ?
Après ce temps et jusqu’au nôtre, l’espèce humaine eut désormais les Chimpanzés et les Bonobos pour plus proches cousins.
L’histoire de l’espèce humaine étant devenue l’unique objet de cet atlas en dépit de quelques rares mentions sur les autres Hominidés survivants, il ne sera plus justifié de repérer notre lignée par un cadre à partir des commentaires de la carte suivante.
HUMAINS
Afrique
Si on les associe étroitement à l’industrie acheuléenne / ‘’mode 2’’, les Ergasters récents / Heidelbergensis anciens peuplaient désormais toute l’Afrique à l’exception des déserts et des forêts pluviales. En outre, ils demeuraient certainement présents au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Inde, le long d’une étroite écozone habitable où alternaient les semi-déserts, les savanes sèches, les savanes arborées et les prairies.
Eurasie
Pendant cette glaciation sévère, les Homo erectus du Nord de la Chine durent nécessairement se replier au Sud du continent asiatique, favorisés en cela par la disparition de la forêt tropicale fermée de Chine du sud, par la raréfaction des forêts pluviales du Sud-Est asiatique et par la réémergence de la grande péninsule de Sunda. Avant l’invention de la navigation, il était impossible d’aller plus loin que sur l’actuelle île de Bali, laquelle constituait la pointe extrême du Sunda. En effet, bien qu’en période glaciaire, la Nouvelle-Guinée, l’Australie et la Tasmanie se ‘’rassemblent’’ également en un seul grand continent austral appelée Sahul, les glaciations les plus intenses du Pléistocène ont toutes été insuffisantes pour relier le Sahul au Sunda ! Par conséquent, les deux régions sont toujours restées séparées par le détroit de Lombok qui n’est pas très large mais qui l’est suffisamment pour matérialiser la ‘‘ligne Wallace’‘, nom que l’on donne à la frontière qui sépare efficacement les faunes et les flores du Monde asiatique de celles du Monde australasien. En l’absence de navigation, les animaux eurasiens du Sunda n’avaient alors que deux façons possibles d’atteindre le Sahul : 1) la natation, ce qui est très improbable pour des Humains ; ou 2) les radeaux de mangrove arrachées à la côte par accident (tempête ou tsunami), avec tous les aléas que cette navigation involontaire comporte. La longue persistance des faunes marsupiales en Australie suffit à prouver qu’aucun débarquement significatif de Mammifères Placentaires n’a jamais affecté le Sahul avec un succès durable ; et force est de constater que les Humains et les chiens Dingos qui les accompagnaient n’apparaitront en Australie que du temps de l’Homme Moderne, et donc nécessairement à partir du Paléolithique Supérieur, grâce à des bateaux ou à des radeaux volontairement construits dans ce but. Avant cette date, les Hommes de Flores feront pourtant accidentellement effraction de l’autre côté de la ligne Wallace, mais n’atteindront jamais le Sahul [cf. carte O].