Website Preloader

Complexe interglaciaire WAALIEN
MIS 51, MIS 50, MIS 49, MIS 48, MIS 47, MIS 46, MIS 45, MIS 44, MIS 43, MIS 42, MIS 41, MIS 40, MIS 39, MIS 38, MIS 37

Carte- J – 1.500.000 à 1.200.000 AEC – Complexe interglaciaire WAALIEN

 

Climat

Etendu sur 300.000 ans, le WAALIEN fut un long complexe globalement interglaciaire mais en réalité composé par l’amalgamation d’une quinzaine de MIS froids et tempérés, dont les MIS 47 et MIS 37 furent les plus chauds. Faisant suite à 500.000 ans de climat relativement humide, il s’est aussi agi d’une période globalement plus sèche au cours de laquelle le Sahara redevint globalement aride (entre 1.500.000 et 1.000.000 AEC). Cependant, étant donné la grande durée du Waalien, l’assèchement global du climat que nous constatons ne doit pas faire écarter la possibilité de plusieurs brèves périodes pluviales. C’est même logiquement au cours de phases humides plus ou moins brèves que les Humains acheuléens pénétrèrent au Levant et au Moyen-Orient iraniens où nous ne connaissons pas de sites acheuléens mais qu’ils durent nécessairement traverser si l’on veut expliquer les sites acheuléens indiens.

 

Habilinès et Paranthropes

En Afrique de l’Est, cette époque vit peut-être la disparition des derniers Paranthropes (Paranthropus boisei), qui furent très vraisemblablement victimes d’une pression humaine accentuée.

Cependant, des Habilinès (ancêtres des Naledi) et des Paranthropes (Paranthropus robustus) existaient probablement encore en Afrique du Sud où ils devaient être en régression sous la pression des Humains porteurs de l’Acheuléen. Nous les situons dans les piedmonts de la chaine du Dakenberg ou les Naledi survivront longtemps.

 

HUMAINS

Afrique

L’Acheuléen (ACH) / ‘‘mode 2’‘ continua à diffuser en Afrique. De manière symétrique, c’est à cette époque qu’il atteignit le Nord (site de Thomas Quarry au Maroc) et le Sud du continent (site de Wonderwerk et de Sterkfontain en Afrique du Sud).

En Afrique, l’Oldowayen (OLD) / ‘‘mode 1’‘ coexistera avec l’Acheuléen, jusque vers 1.000.000 AEC. Deux explications sont possibles pour justifier ces industries parallèles : 1) peut-être parce que les galets cassés, faciles à fabriquer, continuaient d’être quotidiennement utilisés par des Hommes qui avaient par ailleurs la possibilité de fabriquer des outils plus sophistiqués de ’‘mode 2’‘ ? Et / ou 2) parce que ce ‘‘mode 1’‘ résiduel était désormais véhiculé par les seuls Paranthropes ? Lesquels allaient précisément s’éteindre entre v. 1.200.000 et 1.000.000 AEC, en même temps que la fin de l’Oldowayen africain !

 

Eurasie

Le Proche-Orient waalien constituait clairement un prolongement faunistique de l’Afrique sub-saharienne. Cela pourrait signifier que ce qui apparait aux géologues comme un asséchement de la voie du Nil ne fut peut-être vrai que de manière globale ; laissant la place à de courtes phases plus humides au cours desquelles les faunes pouvaient passer ?

A l’occasion de l’une de ces probables phases humides, des Humains acheuléens atteignirent le Levant où leurs restes sont attestés à Ubeidyia (Palestine) v. 1.400.000 AEC. Plus loin au Nord, les niveaux anciens du site d’Akhalkalaki (Géorgie) sont également daté de v. 1.400.000 AEC, et ceux d’Azykh (Azerbaïdjan) de v. 1.200.000 AEC.

A l’Est du Levant – via le massif du Zagros et la côte iranienne (?), les Heidelbergensis anciens / ‘’Erectus africains’’ atteignirent l’Inde et la colonisèrent rapidement jusqu’au Sud du Deccan où l’on a retrouvé des outils de ‘‘mode 2’‘ à Attirampakkam (Tamil Nadu) dès v. 1.500.000 AEC, et à Isampur (Karnataka) v. 1.300.000 à 1.200.000 AEC.

 

Au Nord-Ouest du Proche-Orient, le site de Kocabas (Denizli, Turquie) date de la même époque (entre v. 1.300.000 et 1.000.000 AEC) mais semble appartenir au ‘‘mode 1’‘. Ce site a d’ailleurs livré des fragments de crâne attribués à Homo erectus ; et il convient de souligner cette association ethno-technologique.

Plus loin encore en direction de l’Ouest, l’Europe était désormais peuplée de gens porteurs d’une industrie lithique de ‘‘mode 1’‘. Dans ces régions extrêmes, les Humains ne semblent pas avoir dépassé le 45° parallèle Nord ; ce qui aurait d’ailleurs été impossible en l’absence de connaissance du feu et des vêtements. A l’instar des Homo erectus erectus d’Asie, il n’y aurait peut-être pas d’erreur taxonomique à nommer Homo erectus ces tous premiers européens ; Toutefois, c’est l’appellation Homo antecessor – plus précisément nommé Homo erectus antecessor – qui s’installe dans les publications pour faciliter la distinction de ces gens d’avec leurs très proches cousins asiatiques dont ils étaient la version occidentale47.

Au cours de cette période, il est également possible que des Erectus de ‘‘mode 1’‘ aient profité des conditions climatiques favorables pour s’aventurer temporairement en Asie Centrale ? Les rares sites datés de la région, confortent en effet l’idée qu’elle a longtemps été peuplée par des Humains de ‘‘mode 1’‘.

 

En Extrême-Orient, la vaste péninsule de Sunda [cf. carte I] disparait presque entièrement sous les eaux pendant les périodes interglaciaires, confrontant ses habitants les plus chanceux à survivre dans les hauteurs qui se transforment peu à peu en nos grandes îles de la Sonde ; et les moins chanceux à une noyade inexorable, parce qu’ils sont incapables de quitter des collines trop basses, formant peu à peu autant d’îles en sursis que leurs habitants voient rétrécir années après années avant d’être définitivement submergés. Outre la péninsule malaise, seules les îles interglaciaires de Sumatra, Java, Bali et Bornéo émergent lors des phases chaudes de ces cycles climatiques catastrophiques, mais en se recouvrant en grande partie d’une dense forêt pluviale impropre à la vie humaine ! Plus au Nord, la forêt pluviale recolonise également l’essentiel de l’Asie du Sud-Est interglaciaire et devient rapidement gigantesque au grand profit des Orangs-outans qui reprennent alors la place que les Humains leur avaient dérobé au cours de la période glaciaire précédente …

Dans la Chine de l’époque waalienne, on trouve des sites de ‘‘mode 1’‘ jusque dans le Nord du pays, ainsi qu’on le constate à Xiaochargliang (Nihewan Bassin) vers 1.300.000 AEC.

 

Au total, nous constatons que dans la zone centrale de l’Eurasie méridionale (Arabie, Proche-Orient, Moyen-Orient, Inde), une industrie lithique de ‘‘mode 2’‘ est venue créer une solution de continuité au sein d’un Monde eurasien de ‘’mode 1’’ qui s’étendait antérieurement en continu depuis l’Espagne jusqu’en Chine et à Java, et qui était demeuré fidèle aux technologies lithiques les plus archaïques ! Dans l’hypothèse où les ‘’mode 1’’ / Oldowayen et ‘’mode 2’’ / Acheuléen traduiraient bien les industries lithiques caractéristiques de deux pulsations migratoires distinctes parties à deux moments différents de l’évolution des Ergaster africains, les porteurs du ‘‘mode 1’‘ – émigrés à l’époque des ‘‘Ergaster anciens’‘ (1er Out of Africa) – doivent être identifiés aux ‘‘Homo erectus erectus‘‘ asiatiques et aux ‘‘Homo erectus antecessor’‘ européens ; tandis que les porteurs du ‘‘mode 2’‘ – émigrés à l’époque des ‘‘Ergaster récents’‘ (2ème Out of Africa) – doivent être identifiés aux ancêtres des ‘‘Homo heidelbergensis’‘ (classiques) . Nous aurons l’occasion de revenir sur cette hypothèse qui relie des technologies différentes à des compétences cognitives différentes [cf. notamment carte N].

Afficher la carte

Poster le commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Website Preloader