W – 11.5 à 9 MA MIOCENE SUPERIEUR
MIOCENE Supérieur – Tortonien inférieur

W – 11.500.000 à 9.000.000 AEC – MIOCENE Supérieur – Tortonien inférieur
HOMININAE / DRYOPITHECINAE (suite)
Le Miocène supérieur fut beaucoup plus frais que les Miocènes inférieur et moyen : à partir de 11,5 MA, les saisons devinrent plus contrastées en Eurasie ; confrontées à des hivers froids, les forêts para-tropicales disparurent et ne subsistèrent plus qu’au Sud du continent, laissant partout ailleurs la place à des forêts ouvertes entrecoupées de prairies et de steppes. Pour cette raison, les Homininés européens et les Ponginés asiatiques commencèrent à disparaitre où à se replier au Sud. Hormis dans ces zones refuges, ils avaient totalement disparu avant 9 MA. De plus, accompagnant la dégradation du climat, une intrusion faunique survint v. 9,75 MA ; à cette occasion, les anciens taxons de Mammifères subtropicaux et forestiers qui étaient parvenus à survivre au froid, furent remplacés par des espèces intrusives, mieux adaptées aux nouvelles conditions écologiques. Ainsi, chez les Primates, les Hominidés furent remplacés par les Cercopithecoïdes mieux adaptés aux espaces ouverts et secs.
Hispanopithecus : 10 à 9 MA, Europe occidentale (Espagne)
Il avait des bras et des mains très longs, ce qui a fait penser qu’il était un Ponginé ; toutefois, sa localisation très occidentale et sa grande ressemblance avec Dryopithecus, font conclure qu’Hispanopithecus était une forme méridionale récente de cette espèce ; plus tard, Oreopithecus sera un brachiateur encore plus poussé [cf. carte X].
Rudapithecus : 10 à 9,5 MA, Europe centrale (Hongrie)
Cette autre forme récente de Dryopithecus vivait au bord de la mer pannonienne ; il fut emporté par l’extinction vallésienne v. 9,75 MA.
Sur la carte X, Hispanopithecus et Rudapithecus sont appelés Dryopithecus, car ces dénominations ne correspondent probablement qu’à des races locales de cette unique espèce d’Homininés d’Europe occidentale.
ANKARAPITHECUS / *PRE-NAKALIPITHECUS : 10 MA (11,5 à 9,5 MA ?), Europe orientale (Anatolie)
Les Dryopithécinés récents d’Europe orientale (Ouranopithecus, Graecopithecus) [cf. carte X] sont morphologiquement proches des grands singes africains actuels ; mais ils sont trop récents pour être leurs ancêtres directs, car leur cousin Nakalipithecus, vivait déjà en Afrique à la même époque. En revanche, v. 10 MA, Ankarapithecusprésentent plusieurs caractéristiques attendues d’un candidat au titre d’ancêtre : originaire d’Anatolie, il est à la fois très proche d’Ouranopithecus et de Graecopithecus, et partage de nombreux traits, tant avec les grands singes africains qu’avec Sivapithecus. Son anatomie, son âge et sa localisation proche du pont continental entre l’Europe et l’Afrique, autorise à penser qu’Ankarapithecus pourrait être l’Homininé eurasiatique qui rétromigra en Afrique et fut à l’origine de Nakalipithecus puis des Homininés africains modernes et donc des Humains.
Ce voyage pourrait avoir eu lieu entre 11 et 10 MA, au début de la dégradation climatique eurasiatique qui entraîna peut être l’asséchement de certaines régions d’Anatolie ? *Pré-Nakalipithecus et ses descendants échappèrent ainsi à la vague de froid et de sécheresse qui extermina leurs cousins restés en Europe. Effrayant hasard d’un pont occidental entre un continent froid et un continent chaud ! Pont qui aurait tout aussi bien pu ne jamais exister, et sans lequel ni les Gorilles, ni les deux Chimpanzés, ni nous-même, n’existerions ! *Pré-Nakalipithecus était certainement brachiateur, mais également bien adapté au Knuckle-Walking et à la bipédie au sol. D’ailleurs, sans ces nouvelles adaptations, son départ en Afrique n’aurait tout simplement pas été possible, puisque aucune forêt tropicale dense n’existait plus au long de la route.
NAKALIPITHECUS : 10 MA, Afrique (Kenya)
Il s’agit du premier Homininé d’âge miocène découvert sur le continent africain ; et certains en ont tiré argument pour ré-ancrer en Afrique toute l’histoire évolutive des Homininés. Pourtant, comme nous l’avons vu, cette découverte n’exclut nullement l’hypothèse forte d’une origine européenne des grands singes africains ! Du fait de son implantation en Afrique, Nakalipithecus est un peu moins dérivé que ses cousins Ouranopithecus, et Graecopithecus, demeurés en Europe orientale et obligés de s’adapter à son nouveau climat frais. Nakalipithecus avait un émail dentaire épais comme les Dryopithécinés récents d’Europe orientale. Considérant la date de ses restes – proche de la divergence génétique des Gorilles, estimée v. 10 / 8 MA – certains chercheurs pensent que Nakalipithecus pourrait être le GHLCA (Gorilla Human Last Common Ancestor). C’est très plausible mais cela ne peut pas être affirmé.

Nakalipithecus – 10 MA – Homininae – Afrique
Homininae Gorillini : 9 MA, Afrique
Une fois en Afrique, certains groupes de GHLCA recolonisèrent la forêt pluviale dense et renforcèrent leur adaptation au knuckle-walking, mais sans renoncer totalement aux autres modalités locomotrices. Ils sont devenus les Gorilles (Gorilla). Leur groupe frère des Hominini comprend les Chimpanzés (Pan) et les Humains [cf. carte Y].

Gorilla – Actuel – Homininae Gorillini – Afrique

Gorilla – Actuel – Homininae Gorillini – Afrique
La nourriture tendre de la forêt tropicale induisit un amincissement de leur émail dentaire (trait dérivé). Les Gorilles de l’Est (Gorilla beringei) et les Gorilles de l’Ouest (Gorilla gorilla) se sont séparés v. 1 MA seulement, dans le contexte des épisodes glaciaires qui fragmentèrent à répétition la forêt pluviale africaine [cf. atlas n°2].
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