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MIOCENE Moyen – Serravalien

V – 13.500.000 à 11.500.000 AEC – MIOCENE Moyen – Serravalien

 

HOMININAE / DRYOPITHECINAE v. 14 MA Europe

Notre clade est le groupe frère des Sivapithécinés / Ponginés. Il descend donc comme eux de Griphopithecus, à la différence près que son évolution s’est déroulée en Europe et en Anatolie, et non pas en Asie orientale. La découverte d’Hominoïdes africains contemporains des Hominidés eurasiatiques du Miocène, a relancé l’hypothèse d’une évolution vicariante des Homininés en Afrique. Mais c’est faux ! En effet, l’hypothèse d’une filiation directe entre les Hominidés miocènes d’Eurasie et les Homininés modernes d’Afrique n’est pas seulement basée sur la pauvreté des vestiges africains datant du Miocène, mais est avant tout fondée sur des critères phylogénétiques très solides !

Ainsi, lorsqu’on examine précisément leur anatomie, aucun des Hominoïdes africains du Miocène ne peut être rattaché au clade des Hominidés et encore moins à celui des Homininés [cf. cartes R & S] ; tandis que l’examen de très nombreux caractères morphologiques, situe sans ambiguïté les Homininés africains modernes dans un clade où ils voisinent avec Dryopithecus et Ouranopithecus, c’est-à-dire avec les grands singes européens du Miocène. Acceptons donc ce que nous voyons : les grands singes africains descendent d’ancêtres européens !

 

PIEROLAPITHECUS : 14 à 12 MA, Europe (Espagne)

Il mêle des traits primitifs et des traits typiques des Homininés modernes, ce qui fait de lui un sérieux candidat au titre du tout premier Homininé.

 

Pierolapithecus – 14/12 MA – Homininae basal – Europe

 

Son squelette postcrânien démontre la plus ancienne évidence d’une stature orthograde chez les Hominoïdes ; ainsi, il grimpait probablement aux arbres à la manière des grands singes actuels, exprimait un certain degré de bipédie et était mieux adapté à la brachiation que son ancêtre Griphopithecus.

Pierolapithecus pesait environ 30 à 35 kg. Il avait un cerveau de taille comparable à celui des Chimpanzés et devait vivre, comme eux, entre le sol et la canopée. Son émail dentaire était épais, comme celui de ses ancêtres africains.

 

Anoiapithecus : 12 MA, Europe (Espagne)

Sa face assez plate, au prognathisme faible, lui donne une apparence moderne ; Il a un émail dentaire épais et un nez large. Tout ceci ne veut pas dire qu’il est l’ancêtre direct des grands singes actuels, car il peut s’agir pour partie de traits primitifs et pour partie de convergence ! De fait, Anoiapithecus était soit un Kenyapithécidé [cf. carte S], soit un Dryopithéciné ? Dans le premier cas, il faudrait que Kenyapithecus ait rejoint Griphopithecus en Europe quelque millions d’années après lui (v. 14 MA ?) ; dans le second cas, il serait un ‘’frère’’ non brachiateur de Pierolapithecus.

 

Anoiapithecus – 12 MA – Kenyapithecidae ? – Europe

 

DRYOPITHECUS : 12 à 9 MA, Europe (Espagne, France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Géorgie)

Les restes de Dryopithecus furent découverts bien avant ceux de  son ancêtre Pierolapithecus, et c’est donc lui qui a donné son nom au clade tout entier. Avec ses longs bras, il était désormais pleinement adapté à la brachiation. Les nombreuses caractéristiques qu’il partage avec les grands singes africains modernes font de Dryopithecus un ancêtre convainquant de l’ensemble du groupe des Homininés ; toutefois, la relative minceur de son émail dentaire est intrigante, dans la mesure où un émail dentaire épais est désormais considéré comme la condition primitive des Hominidés.

On peut cependant concevoir que sur son immense aire de peuplement (i.e. toute l’Europe et probablement l’Anatolie), Dryopithecus vivait dans des conditions écologiques qui n’étaient pas parfaitement identiques de partout : ainsi, les formes occidentales pourraient avoir réduit l’épaisseur de leur émail, en raison d’un régime alimentaire composé de fruits et de feuilles tendres cueillis dans la canopée d’une forêt para-tropicale dense ; tandis que les formes orientales – plus proches du pont continental avec l’Afrique et dont les grands singes africains ont par conséquent davantage de chance de descendre – auraient pu conserver un émail ancestral plus épais, du fait d’aliments globalement plus coriaces, qui étaient peut-être en partie ramassés au sol, dans une forêt plus ouverte ?​

 

Dryopithecus – 12/9 MA – Homininae – Europe

 

Cette hypothèse, est parallèle avec la tendance plus marquée à la brachiation dans la canopée chez les héritiers des Dryopithèques occidentaux [cf. Oreopithecus, carte X], opposée à la tendance plus marquée à la vie au sol chez les héritiers des Dryopithèques orientaux [cf. Nakalipithecus et Ouranopithecus, cartes W & X]. En relation avec cet environnement de forêts ouvertes, ce seront d’ailleurs ces orientaux qui inaugureront les déplacements quadrupèdes sur les phalanges des mains (knuckle-walking), que les Chimpanzés et les Gorilles d’aujourd’hui utilisent toujours quand ils se déplacent au sol ; tandis que les Dryopithecus plus anciens et leurs héritiers occidentaux, avançaient encore exclusivement sur la paume de leurs mains, lorsqu’ils se déplaçaient de manière quadrupède.

Comme Pierolapithecus, Dryopithecus avait une capacité crânienne similaire à celle des Chimpanzés modernes. Globalement, son crâne évoque celui d’un enfant Chimpanzé, ce qui signifie qu’il se situe dans une position intermédiaire vis-à-vis des traits caractéristiques des Chimpanzés et des Humains ; ceci pourrait signifier que les traits crâniens spécifiques apparus ultérieurement chez les Gorilles, chez les Chimpanzés et chez les Humains, ont tous divergé à partir de cette base commune ; et, qu’une fois de plus, les Humains expriment un certain nombre de caractères plus primitifs que ceux des Gorilles ou des Chimpanzés / Bonobos. Dryopithecus vécut dans toute l’Europe avant 11 MA, époque où il disparût des régions septentrionales parce qu’elles devenaient trop froides pour lui en hiver. Au Sud de l’Europe, les Dryopithecus qui survécurent à la crise climatique, donnèrent naissance à de nouvelles espèces occidentales et orientales qui se mirent à exprimer des adaptations divergeantes [cf. carte W].

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