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Quand du fer lentement l’on eut tiré l’épée,
la faux d’airain déchut, d’impuissance frappée.
Le fer ouvrit le sol ; le fer arma les bras,
et régla désormais les chances des combats.

 

Lucrèce – La Nature des choses – livre V

 

W – 1.100 à 1.000 AEC – HOLOCÈNE – SUBBOREAL final (2)

 

Climat

La poursuite de la phase froide mais également humide réalisa l’arrière-plan d’une sorte de moyen-âge des sociétés humaines mondiales. Les glaciers continuèrent à s’étendre jusqu’à un maximum d’avancée aux alentours de 1000 AEC. Au Levant, le climat frais et humide n’était pas nécessairement un problème ; il se poursuivra jusque v. 750 AEC date à partir de laquelle surviendra une nouvelle sécheresse.

 

Afrique du Nord et Sahara

Afrique du Nord Occidentale

  • Une fois passée l’agitation des peuples de la mer, les Libou / Libyens étaient restés associés aux Berbères Meshwesh / Mâchaouach / (A)mazigh sur la côte de Cyrénaïque et le long de la côte à l’Ouest du Delta. Les Egyptiens connaissaient aussi ces derniers sous le nom simplifié de Mâ. La langue berbère indigène s’était manifestement imposée à ce groupe souche des Berbères actuels que les Anciens ont divisés en Branes et Botr.
  • Selon les Anciens, le comptoir Phénicien de Cadix (Andalousie), aurait été fondé en – 1104 ; et les comptoirs d’Utique (Tunisie) et de Lixus / Larache (Maroc) approximativement vers la même époque. Cependant, l’absence de vestiges archéologiques très anciens a conduit la plupart des chercheurs à rajeunir ces dates de fondation au VIII° siècle AEC seulement [cf. carte Z]. Ils ont peut-être raison, mais la parole des Anciens ne doit pas, non plus, être systématiquement mise en doute. Si on accepte de les croire, on peut concevoir que les premiers établissements Phéniciens des côtes africaines étaient de simples postes saisonniers ? Ou bien qu’ils n’étaient peut-être pas situés rigoureusement au même endroit que les vestiges urbains du VIII° siècle qui, eux, ont été découverts directement sous les villes de l’antiquité classique ? Des découvertes à venir ne peuvent donc pas être exclues. Une réflexion générale peut alors être tentée. La catastrophe qui avait mis fin au Bronze Récent et aux royaumes égéens, avait également mis fin au commerce à longue distance que les Mycéniens avaient commencé à structurer en Méditerranée Occidentale [cf. carte U]. Au sortir de la catastrophe, les états Grecs des temps obscurs se trouvèrent trop absorbés par la crise sociale et par leurs querelles internes pour essayer de revitaliser leurs anciens réseaux commerciaux qui s’étaient structurés autour de l’étain ; peut-être, aussi, l’usage banalisé du fer rendait-il ces vieux réseaux moins indispensables à leurs yeux ? Alors, les états Cananéens qui avaient réussi à survivre commencèrent à remplacer les Mycéniens sur les routes maritimes de l’Occident. Outre la reprise du commerce de l’étain en direction de comptoirs littoraux qui servaient d’intermédiaires avec les lointaines îles Cassitérides, c’est peut-être le besoin en ivoire qui pourrait avoir connu un regain d’intérêt dans les états ré-émergents de Méditerranée Orientale. Certes, l’éléphant de Syrie existait encore à cette époque, mais l’approvisionnement en ivoire échappait peut-être largement aux commerçants Phéniciens de la côte, ou bien n’était rendu possible qu’à des coûts prohibitifs ? Ainsi, en essayant de développer des échanges avec les peuples barbares du Far-West, les Phéniciens pourraient avoir voulu s’assurer un approvisionnement en ivoire africain très abondant et à meilleur coût ? Sur la carte W, nous symbolisons par des pointillés ces routes commerciales maritimes dont l’existence fait encore l’objet de débats pour cette haute époque.

 

Egypte et Cyrénaïque

  • En – 1069, la 20° dynastie Egyptienne sombra dans des troubles politiques et sociaux. La 21° dynastie (– 1069 à – 943) s’installa à Tanis en Basse-Egypte, non loin de l’ancienne capitale Pi-Ramsès. Peu après, v. 1050 AEC, les pharaons perdirent le contrôle de la Haute-Egypte. Cette région devint alors une théocratie gouvernée depuis Thèbes par les Grands-Prêtres d’Amon (– 1080 à – 775) qui reconnaissaient théoriquement le pharaon mais qui en étaient indépendants de fait. 
  • La domination Egyptienne sur le Soudan prit fin v. 1050 AEC. Il s’agissait d’un effet collatéral des difficultés politiques et peut-être économiques des Egyptiens. La Basse-Nubie éclata alors en chefferies Kouchites qui se combattirent entre elles, chacune voulant recomposer l’ancien vice-royaume à son profit. Plus tard, sa reconfiguration politique donnera naissance au second royaume de Kouch, qui sera aux mains des ancêtres de la 25° dynastie, médiatiquement dite ‘’des pharaons noirs’’. Toutefois, en dépit de leur fort substrat Nubien, ces gens avaient été égyptianisés en profondeur et tenaient à apparaitre aux yeux de tous comme les purs Egyptiens qu’ils étaient devenus dans la réalité. C’est par respect pour leur acculturation revendiquée que la carte W conserve à leur état la couleur utilisée pour le reste de l’Egypte.

 

Sahara

Dans le mouvement que matérialisent les peintures de chars sahariens, les Berbères Amazigh actuels commencèrent peut être à se substituer au Sahara à leurs cousins que nous avons nommés Berbères anciens. Faut-il faire remonter à cette époque le courant Branès ? Tandis que ceux qui deviendront les Botr restaient pour le moment en arrière, en Lybie. Cela si nous consentons à accorder une certaine réalité à la division traditionnelle des Berbères.

 

Afrique sub-saharienne

Afrique subsaharienne de l’Est

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Afrique subsaharienne de l’Ouest

  • Au cours de ce second siècle froid, les marges de la forêt pluviale devaient être devenues moins luxuriantes et être bien accessibles à la hache des agriculteurs sur brûlis. Les Bantous profitèrent de ces conditions propices pour continuer à s’étendre selon deux directions : Au Sud, les Bantous occidentaux occupèrent probablement le Gabon et le Congo-Brazzaville ; A l’Est, les Bantous orientaux atteignirent peut-être le Nord-Est du Congo / Ex-Zaïre et l’Ouest de l’Ouganda. Ces mouvements sont certains ; seule leur datation est imprécise puisqu’elle ne repose que sur la glottochronologie ; mais il est logique de les placer au cours d’une période froide.

 

Forêt pluviale

  • A partir de v. 1000 AEC, les Pygmées de la forêt pluviale connurent un métissage intense avec des Nigéro-Congolais qui étaient vraisemblablement les Bantous étant donné l’expansion remarquable de ce peuple [cf. ci-dessus]. Les Pygmées d’aujourd’hui ont perdu la moitié de leurs gènes ancestraux, qui ont été remplacés par ceux de leurs colonisateurs Bantous, dont ils ont également adopté la langue.
  • Les derniers groupes d’haplogroupe B qui parlent encore une langue à clic primitive, sont les Hadza et les Sandawe d’Afrique de l’Est. En raison de cette particularité de leur langue, ils sont souvent – mais abusivement – qualifiés de Khoisan d’Afrique de l’Est. 

 

Afrique du Sud

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)

  • Au début du siècle, l’Assyrie était encore assez puissante pour profiter de l’effacement des Hittites et intervenir dans les affaires de Syrie. Selon son habitude séculaire, elle ne put s’empêcher de lutter également contre son voisin Babylonien, affaiblissant ainsi leurs forces respectives.
  • Cependant, cet antagonisme absurde s’effaça bientôt, confronté au problème Araméen. Nous avons vu que ces nomades Sémites occidentaux étaient arrivés au Levant et en Mésopotamie au cours de l’agitation généralisée survenue v. 1200/1150 AEC [cf. carte V]. Rapidement, ils avaient établi des confédérations tribales nomades qui se mirent naturellement à harceler les états sédentaires. Sous leur pression, le royaume d’Assyrie fondit comme neige au soleil en quelques décennies seulement, et fut contraint de se resserrer autour de son noyau ancestral du Moyen-Tigre. Au moins ce croupion d’état eut il la chance d’échapper à l’anéantissement total qui attendait son voisin du Sud.
  • En effet, v. 1030 AEC, la Babylonie de la seconde dynastie d’Isin succomba aux nomades Araméens, ce qui précipita la Basse-Mésopotamie dans une période d’instabilité politique et de violences destructrices qui allaient perdurer au-delà de la fin du siècle. 
  • Vers 1100 AEC, la côte du Levant émergea de la tourmente des décennies passées. Elle était désormais partagée entre les cités Phéniciennes, héritières des Cananéens, qui s’égrainaient au Nord et au Centre ; et entre les micro-états des Philistins et des Hébreux qui se battaient entre eux dans le Sud-Levant pour le leadership régional. A l’intérieur des terres existaient une série de petite états, dont ceux de Moab (Est de la mer Morte), d’Ammon (Est du Jourdain) et d’Edom (Sud de la mer Morte) ; ainsi que de Madian au Nord de la côte arabe de la mer Rouge. L’échelle de la carte W ne permet pas de les représenter.
  • En Anatolie Occidentale, la côte de la mer Egée était désormais peuplée de Grecs. Amalgamés avec des Tyrrhéniens, ils avaient constitué le groupe Grec Ionien au Sud et le groupe Grec Eolien au Nord des côtes égéennes. A cet égard, le site de Troie-7b3 (v. 1075 ? à 950 AEC) semble avoir été peuplé par des colons Grecs Eoliens. Vers l’intérieur des terres, les Anatoliens Lydiens et Louvites d’Anatolie occidentale et d’Anatolie méridionale – probablement mêlés d’éléments Tyrrhéniens – s’étaient réorganisés en une série de petits états. Parmi ceux-ci, la Lydie était peut-être déjà un état qui comptait et qui aurait pu être à la tête d’une ‘’thalassocratie lydienne’’ dont la nature nous échappe, entre la fin du XII° siècle et le milieu du X° siècle ? Plus loin à l’Est, les côtes de Cilicie et l’île de Chypre étaient désormais peuplés par des Grecs Achéens qui pourraient s’être réfugiés-là au cours de l’agitation des ‘’Peuples de la mer’’. Etaient-ils les Denyen / Danéens déjà cités ? Dont une fraction aurait par ailleurs constitué la tribu de Dan, désormais intégrée à la toute récente confédération des Hébreux ? 
  • Le plateau central anatolien et l’ancienne Troade (devenue Petite-Phrygie) constituaient désormais le royaume Phrygien de Phrygie ; tandis que des groupes Thraces Mushki – ancêtres des futurs Arméniens – stationnaient plus loin à l’Est du plateau, en contact avec les états Néo-Hittites et avec ce qui restait des Gasgas qu’ils allaient bientôt absorber.
  • En Syrie, en Cilicie et dans une partie de la Cappadoce, plusieurs états Néo-Hittites s’étaient organisés. Parmi eux, Karkemish exerça peut-être un temps un certain leadership sur les autres micro-états, pâle réplique de l’ancienne Hattousa ? 
  • Les Ouest-Sémitiques nomades demeurés en Arabie du Nord et du Centre après le départ des Araméens, pourraient désormais être désignés sous le nom d’Arabes ‘’anciens’’. Mais, pour bien scander les invasions successives en provenance de ce riche homeland de peuples, on les appellera plutôt Chaldéens (ou Arabes Chaldéens) au cours de ce XI° siècle AEC. En effet, nous réserverons au siècle suivant les débuts de l’ethnie Arabe au sens classique du terme, après que ces Chaldéens auront migré vers le Nord en suivant les pas de leurs devanciers Araméens [cf. carte Y].
  • Au Sud de la péninsule arabique, vivaient toujours les Sud-Sémites Ethiopiques qui devaient attendre encore deux siècles avant de migrer en Afrique [cf. carte Y].

 

Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï

  • Vers 1100 AEC, les premiers Mèdes et Perses formaient peut-être une seule grande nation ou confédération que nous pourrions appeler *Persique et qui était probablement sous-divisée en plusieurs entités tribales ? A cette époque, un de leurs groupes s’installa dans la région d’Ecbatane / Hamadan qui fut plus tard la capitale des Mèdes ; tandis qu’un autre s’installa dans la région d’Anshan qui fut plus tard la capitale des Perses [cf. ci-dessous]. Sur le plan céramique, cette période constitua le début de la poterie occidentale grise récente / LWGW (v. 1100 à 750 AEC) au Nord-Ouest de l’Iran.
  • Le royaume d’Elam avait survécu à la crise mondiale survenue v. 1200/1150 AEC. Mais v. 1100 AEC, il s’effondra en synchronie avec l’effondrement du monde Mycénien. Il entra alors dans la période Néo-élamite-1 (v. 1100 à 750 AEC) qui fut celle d’une décomposition politique au cours de laquelle l’Elam disparaitra bientôt complètement des sources, entre v. 1000 et 750 AEC. Cet effacement, bien visible du côté mésopotamien, devait également connaître une réalité symétrique sur la frange du plateau iranien, facilitant la prise du leadership local par les étrangers Iraniens qui peuplaient le plateau. En cette époque froide, il est probable que le centre du plateau iranien – aujourd’hui désertique – fut affecté par un épisode de sécheresse qui contraignit sa population Iranienne à chercher fortune ailleurs. C’est pourquoi il ne faut pas exclure que les Perses se soient installés dès v. 1100 AEC dans la région d’Anshan qui avait été le cœur du pouvoir Elamite et qui allait bientôt devenir le pays de Perside ? Toutefois l’archéologie nous assure qu’au cours de cette période de transition, c’étaient bien des Elamites qui peuplaient encore la vieille capitale d’Anshan ; mais ces indigènes étaient peut-être déjà infiltrés par des bandes Iraniennes qui étaient nécessairement membres de l’ethnie Perse. Quoi qu’il en ait été, il est probable que les Perses n’exercèrent pas tout de suite le leadership régional et qu’un véritable royaume Elamite d’Anshan continua d’exister entre v. 1100 et 1000 AEC, puisque le nom de de ‘’rois d’Anshan’’ persistera longtemps dans la titulature des rois Perses. Le scénario que nous proposons est le suivant : comme on l’observe souvent dans l’histoire, des guerriers Perses furent loués comme mercenaires par de barons Elamites désireux de s’affranchir d’un pouvoir central de plus en plus faible, et désireux de faire pencher la balance en leur faveur au cours des incessants conflits féodaux qui surgissaient entre eux pour l’obtention du leadership ; tandis que, pendant ce temps, les familles et les bêtes de ces mercenaires étrangers nomadisaient dans les campagnes qui entouraient les cités Elamites affaiblies par la crise ? Générations après générations, ces immigrés se mélangèrent au substrat Elamite dont ils adoptèrent de nombreux us et coutumes. Et finalement, mi par unions dynastiques, mi par la force des armes, un de leurs clans finit par s’emparer du pouvoir à Anshan, en prélude à la mise au pas des anciennes provinces périphériques qui n’étaient que pour un temps affranchies de la tutelle centrale. Ce scénario classique d’une conquête graduelle ‘’semi-pacifique’’ explique très bien pourquoi les rois de Perse adopteront le nom antique et prestigieux de ‘’rois d’Anshan’’. A l’évidence, cette volonté d’afficher l’apparence d’une parfaite continuité politique, signifie qu’un simple coup d’état finit par constituer le point de bascule du processus de mutation ethnique.
  • Plus à l’Est, sur le plateau iranien, les Iraniens occidentaux *Persiques installaient leurs tribus sur tout le territoire. Au Sud-Est, ils combattaient certainement encore les derniers Indiens d’Iran qui continuèrent de refluer vers l’Inde. Selon la séquence céramique, les Iraniens de cette époque sont associés à la poterie occidentale grise récente (v. 1100 à 750 AEC). Ceux d’entre eux qui nomadisaient sur les rives orientales de la mer Caspienne, les Dahae, étaient les ancêtres des Parthes historiques.
  • En Bactriane et en Sogdiane se trouvaient les Iraniens occidentaux Avestiques de la culture du fer-2 du Sud ; et en Chorasmie, les Iraniens occidentaux Chorasmiens de la culture Amirabad. Ces deux groupes formaient la frange orientale des Iraniens occidentaux, au contact immédiat des Iraniens orientaux.
  • Les Iraniens orientaux *Proto-Saces poursuivaient la culture de Begazy-Dandybai au Nord et à l’Ouest des steppes asiatiques, la culture de Begash-2 au Semiretchie, et la culture ou horizon de Baïtag / *Karasouk occidental dans la région de l’Altaï.

 

Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique

  • En Cis-Baïkalie, les Ouraliens Samoyèdes poursuivaient la culture Shiversky (v. 1200 à 800 AEC).
  • Faute de mieux, nous proposons une situation ethnolinguistique globalement inchangée en Sibérie Orientale et dans l’Arctique.

 

Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon

  • Avant de s’emparer du royaume de Chine, les Chinois Zhou régnaient sur la vallée de la Wei en tant que vassaux de la dynastie Shang. En – 1046, une révolte des grands féodaux redistribua les cartes, et la dynastie des Zhou (– 1046 à – 256) succéda à celle des Shang. On sépare leur époque en deux grandes périodes dont la première est dite des Zhou occidentaux (– 1046 à – 771) parce que leur royaume s’étendait alors sur l’Est de la Chine du Nord, mais également sur l’Ouest.
  • En Chine du Sud, la culture Shi’erqiao (v. 1200/1150 à 800 AEC) se poursuivait chez les Hmong-Mien du Sichuan.
  • Les Altaïques de Mongolie, partagés entre les *Proto-Turcs et les *Proto-Mongols / Donghu / Xianbei poursuivaient l’horizon Karasouk oriental avec la culture Slab grave / Tevsh. En Mongolie, l’âge du bronze récent se prolongera encore entre 1100 et 700 AEC. Puis il sera suivi d’un âge du bronze terminal entre 700 et 400 AEC.
  • Il semble qu’à cette époque, les Bulgares Xianyun / Xiongnu s’installèrent dans l’Ordos au détriment des agriculteurs Chinois de la région ; peut-être ont-ils profité des troubles qui accompagnèrent le changement de dynastie en Chine ? Voire ont été l’un des acteurs de ces troubles ?
  • Au Gansu du Nord, la culture de Siwa se prolongeait ; elle était peut-être portée par une population métisse où entrait des éléments Indo-Européens et Bulgares / Xiongnu ?
  • En Mandchourie, les Toungouses continuaient de grignoter les territoires des Nivkhes. Nous les avons déjà divisés en Toungouses Septentrionaux, Toungouses Nanaïques et Toungouses Djurchen [cf. carte V].
  • la péninsule coréenne était encore partagée entre la culture Mumun, qui était celle des Coréo-Japonais, et un territoire résiduel où subsistait encore la culture Jeulmun des *Paléo-Coréens au Sud-Est.
  • La situation ethnolinguistique demeurait inchangée dans l’archipel du Japon qui était toujours exclusivement peuplé d’Aïnous de culture Jomon.

 

Indes

  • Entre 1100 et 1000 AEC, les Indiens Postvédiques commencèrent à dépasser le stade d’organisation tribale pour constituer de véritables états : le royaume des Kuru, le premier état Indien identifié, s’installa dans l’Est du Pendjab et au Doab ; le royaume des Pancala se forma en Uttar Pradesh ; le royaume de Kosala s’établit à l’Est du Pancala ; le royaume de Kashi s’établit au Sud du Kosala. Naturellement, cette organisation implique des guerres fraternelles oubliées des historiens.
  • L’Est de l’Inde demeurait peuplé de Mundas ; et le Sud de Dravidiens. Ceux-ci continuaient d’être repoussés par les Indiens qui installèrent alors le groupe Indien Postvédique méridional / Marathi au Mahārāshtra. 

 

Indochine et Indonésie

Situation ethnolinguistique globalement inchangée.

 

Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie

  • A partir des îles Salomon, c’est peut-être v. 1100 AEC que furent peuplés la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu où s’installa le groupe Océanique oriental. C’est de ce groupe-là que sortiront les Polynésiens.
  • Par contraste, tous les autres groupes Océaniques sont désormais appelés Océaniques occidentaux, y compris celui des Kanak / Canaques qui s’établirent alors en Nouvelle-Calédonie. On peut considérer ces derniers comme le groupe frère de tous les Polynésiens.
  • Outre ces divers groupes Océaniens, les autres Austronésiens insulaires demeuraient partagés entre Formosans, Philippins, Sulawasiens, Bornéens, Malais et autres peuples faisant transitions avec les Océaniens.

 

Europe Centrale et Occidentale

Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)

  • Dans la péninsule hispanique du Bronze-Ibérique-final-1 / BIF-1 (v. 1150 à 1000 AEC), les gens des champs d’urnes anciens de Catalogne – que nous pensons vecteurs d’une langue q-celtique ancêtre des langues celtibériques – commencèrent probablement à s’étendre en Espagne, quoique cette extension soit très mal documentée. Les Q-Celtes remontèrent la vallée de l’Ebre, mais semblent ne s’être installés que sur sa rive droite, laissant la rive gauche et ses affluents dévalant des Pyrénées aux mains des indigènes Euskariens / Basques dont nous avons maintes fois expliqué les racines mêlées. On croit aussi observer que v. 1100 AEC, le Sud-Ouest de l’Ibérie connut un renouvellement partiel de sa culture matérielle et probablement de sa population ; en effet, une intrusion ‘’champs d’urnes’’ a été avancée jusqu’en Extremadura, sur la base de détails graphiques observés sur les stèles ; logiquement, ces nouveaux-venus faisaient partie des Q-Celtes. Au Sud du Portugal et en Andalousie, le faciès culturel de cette époque peut commencer à être qualifié de *Pré-Tartessos (v. 1100 à 900 AEC) ; ‘’pré-‘’ car il est peu probable qu’un véritable royaume de Tartessos solidement organisé ait déjà existé dans la région à une date aussi haute. Les populations locales étaient peut-être encore des Lusitaniens / Epicampaniformes, mais on ne peut pas exclure que des Q-Celtes se soient imposés dès cette époque dans la région, puisque, plus tard, l’aristocratie tartessienne parlera probablement une langue celtique. Toutefois, quelle qu’ait été l’époque à laquelle les Celtes se sont installés en Andalousie, ils le firent sur un fort substrat local Ligure / Lusitanien Epicampaniforme qu’ils intégrèrent pour constituer une civilisation métisse.
  • Partout ailleurs, la péninsule hispanique demeurait encore peuplée d’*Epicampaniformes dont la langue pourrait avoir été lusitanienne. Sur le plateau de Castille et de Léon, où elle s’était précédemment étendue, la culture Cogotas-1 (v. 1500 à 1000 AEC) existait toujours ; mais sa province du Levante était peut-être en cours de celtisation ? A l’Ouest de la péninsule, les régions côtières demeuraient le domaine du Bronze-Atlantique-Final / BAF (v. 1200/1150 à 900 AEC), depuis le Sud du Portugal jusqu’aux Asturies. 
  • Dans l’Est de la France, la culture champ d’urnes Rhin-Suisse-France-Orientale / RSFO était probablement portée par des Q-Celtes. Vers 1100 AEC, c’est-à-dire plus tard que dans le Nord-Est du pays et que dans la vallée supérieure et moyenne du Rhône, elle s’étendit vers l’Aquitaine où des champs d’urnes apparurent. Il est toutefois possible que la population Aquitaine qui résulta de ces évènements, ait mêlée des groupes Celtes intrusifs et des groupes Ligures indigènes en proportion variée, comme ce fut aussi le cas dans la basse vallée du Rhône et probablement  dans les piémonts des Alpes. Cette situation demeura peut-être perceptible jusqu’à l’époque de César qui distingua la Gaule Aquitaine de la Gaule Celtique, probablement sur la base de considérations ethnolinguistiques qui pourraient avoir paru évidentes ? C’est ce qui explique que nous maintenons des pointillés sur la carte W.
  • Au Bronze-Final-3a, la phase culturelle de la Grande-Armorique est dite Saint-Brieuc-des-Iffs (v. 1100 à 950 AEC). Ces gens restaient en étroite relation avec les populations de Grande-Bretagne qui devaient, comme eux, parler une langue ‘’*liguro-q-celtique’’ ? Sur la carte, faisant fi de cette origine essentiellement Ligure / R1b-L21, nous donnons néanmoins à ces peuplades le nom de Q-Celte, mais peut-être par anticipation, car rien ne dit que la situation n’était pas alors comparable à celle que nous venons de proposer pour l’Aquitaine ? Ayant fait l’hypothèse qu’ils participèrent au phénomène ‘’Champs d’Urnes’’, voire qu’ils en étaient les principaux vecteurs [cf. carte V], les Vénètes d’Armorique étaient-ils déjà parvenus sur leurs terres historiques ? Où se trouvaient-ils encore quelque part au sein de la culture RFSO plus continentale ?
  • En Angleterre, la phase de Penard-2 / Wilburton laissa la place à celle de Blackmoor (v. 1100 à 950 AEC). En Irlande, cette même phase est connue sous le nom de Roscommon. A cette époque, comme en Grande-Armorique, nous pouvons tenter de qualifier ces peuplades de Q-Celtes, même s’il s’agissait essentiellement de Ligures celtisés comme nous l’avons plusieurs fois répété. Ce qui ne veut pas dire que d’authentiques tribus Q-Celtes ne s’étaient pas installées à demeure parmi les indigènes. Ainsi, si jamais les Vénètes de Petite-Bretagne étaient déjà en place à l’époque (ou près de l’être), les Vénètes de Vénedotia / Gwynedd étaient peut-être eux aussi déjà installés en Grande-Bretagne ?
  • Sur la côte de la mer du Nord, la culture *Epi-Elp, à laquelle nous avons longtemps laissé une base Ligure, était désormais germanisée par l’intrusion des Germains de Scandinavie. Les ancêtres des Ambrons historiques devaient faire partie de ces groupes.
  • La culture des groupes Champs d’Urnes du Bas-Rhin (v. 1200 à 800 AEC) était peut-être celle des Belges auxquels nous avons tenté d’attribuer une identité Pré-Celte sur le vieux fond Ligure commun à toute la façade atlantique.

 

Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)

  • Vers 1100 AEC, un siècle après s’être implantés en Italie du Nord-Ouest, les groupes champs d’urnes Q-Celtes de Canegrate fusionnèrent avec les descendants locaux des *Epicampaniformes / Ligures Scamozzina et formèrent ensemble la culture dite Proto-Golasecca (PG) (v. 1100 à 900 AEC). Ces gens parlaient peut-être une langue q-celtique s’ils étaient venus du Nord des Alpes, ou une langue q-italique s’ils avaient accompagné le mouvement Protovillanovien ?
  • Dans le même temps, sur les Alpes de Haute-Provence, sur la côte méditerranéenne française et sur la côte italienne de Ligurie, les populations *Epicampaniformes locales – pas encore directement affectées par les mouvements Celtes – devenaient les Ligures historiques dont les Grecs et les Romains nous laisseront plus tard le souvenir.
  • Au décours de l’invasion des Q-Italiotes Protovillanoviens, la culture apenninique – portée par des illyriens – ne subsista plus que dans le Sud de la péninsule et dans la chaine centrale des Apennins où des tribus s’étaient réfugiées. Parmi eux, se trouvaient peut-être les Ombrones avant leur italianisation, si tant est que ce nom était initialement celui d’un peuple *Apenninique comme certains le pensent ? Voire d’un peuple Ligure / Ambron qui aurait absorbé les bandes qui avaient apporté la culture Apenninique avant d’absorber à nouveau, plus tard, les bandes P-Italiotes qui apporteront la culture de Villanova ?  [cf. carte Y]. Plus tard, au seuil de l’histoire, les cultures du Gargano et des Pouilles seront les derniers vestiges de l’ancienne culture Apenninique ; grâce à leur apprentissage de l’alphabet, les Messapiens resteront alors les représentants les moins mal connus de ce groupe disparu que beaucoup associent aux Illyriens qui vivaient sur la côte en face. La culture des Castellieri de ceux-ci se prolongeait sous la forme de la culture Liburnienne (Lib) au Nord et de la culture Dalmatienne (Dal) au Sud, qui dureront jusqu’à l’époque romaine.
  • Vers 1100 AEC, l’intrusion des Sicules en Sicile Orientale repoussa les Sicanes en direction de l’Ouest de l’île. C’est peut-être seulement alors que des éléments protovillanoviens pénétrèrent en Sicile Orientale, c’est-à-dire avec un décalage de quelques dizaines d’années par rapport à la péninsule. Les Sicanes comprimèrent alors dans la pointe occidentale de l’île le peuple des Elymes dont nous avons dit que la base était à la fois Ligure et Anatolienne [cf. carte S]. Quelques fragments de la langue sicule semblent la rattacher au groupe latino-falisque, ce qui incite à associer de fait au courant Protovillanovien. Mais certains chercheurs croient aussi repérer une composante osco-ombrienne dans cette langue presque inconnue. Dans tous les cas, le sicule apparait donc comme une langue italique, mais cela ne signifie pas que la base de la population sicule n’était pas indigène, de type Ligure ou *Apenninique ? . Tout comme la Crimée le fut tout au long de la préhistoire, de la protohistoire et de l’histoire, la Sicile a souvent réalisé un conservatoire des peuples anciens.

 

Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)

  • Vers 1050 AEC, la brillante civilisation de la Grèce Mycénienne avait disparu ; ce qui ne signifie pas que le peuple Grec Achéen / Mycénien avait disparu. A cette époque, la péninsule quitta l’Helladique-Hécent-3C et entama ce qu’il est convenu d’appeler la période des siècles obscurs (v. 1050 à 800 AEC) dont le début coïncide également avec l’apparition des premiers objets en fer et avec le début de la période céramique Proto-Géométrique. D’une région à l’autre, l’époque Proto-Géométrique présente un empan chronologique variable : elle dura de v. 1050 à 900/850 AEC en Grèce Centrale et en Attique, jusqu’à l’isthme de Corinthe ; mais elle commença plus tard et dura plus longtemps dans le Péloponnèse, en Locride / Doride / Phocide, ainsi que dans les îles de la mer Egée (v. 950 à 750 AEC). Les chercheurs du XIX° siècle et du début du XX° siècle pensaient que l’apparition du style protogéométrique s’expliquait par l’arrivée des Doriens qui étaient alors crédités de la disparition de la civilisation Mycénienne. Cependant, la dynamique d’installation du style protogéométrique est parfaitement incompatible avec cette hypothèse d’une invasion venue du Nord ! En effet, le style géométrique commença 100 plus tôt en Asie mineure, en Attique et en Thessalie (régions où il n’y eut jamais de Doriens) qu’en Doride (la patrie ancestrale des Doriens) et que dans le Péloponnèse (région qui sera devenue Dorienne par excellence, au temps de la Grèce classique) ! En outre, plusieurs chercheurs pointent que le style Proto-Géométrique a puisé ses racines dans la céramique mycénienne et ne doit donc pas être présenté comme le témoignage d’une véritable rupture ! Au total, ces deux remarques invalident la thèse invasionniste qui justifiait autrefois la fin de l’époque Mycénienne. A sa place, nous avons vu que l’on propose aujourd’hui un effondrement étatique, social et culturel pour expliquer la fin du monde mycénien. Pour sauver quand même l’hypothèse classique des invasions Doriennes en Grèce du Sud – parce qu’il faut bien expliquer la présence des dialectes doriens au Sud de la Grèce et au-delà –, on pourrait alors être tenté de les reporter plus tard ? Ce raisonnement sera poursuivi carte Y. Notons toutefois qu’Eratosthène situait en – 1104 le ‘’retour des Héraclides’’ dans le Péloponnèse ; retour qui était cependant celui d’une famille royale Achéenne mais que l’on peut sans difficulté particulière imaginer accompagnée de guerriers Doriens ainsi qu’il est dit.
  • Jusqu’à l’intrusion Dorienne dans le Péloponnèse au début du XI° siècle AEC, ce peuple devait encore se trouver parmi les Grecs du Nord-Ouest que nous qualifions globalement d’Epirotes (Ep.) sur la carte W. Le Nord-Est de la Grèce était le territoire des Grecs Macédoniens (Ma.). Des résidus Phrygiens – les Bryges – s’étaient intercalés entre eux, tandis que d’autres se retrouvaient parmi les Illyriens ; certainement parce qu’ils avaient été repoussés par les Thraces.
  • Au Nord et au Sud de la mer Egée respectivement, les groupes Grecs Eoliens et Grecs Ioniens avaient respectivement cristallisé sur le substrat Tyrrhénien / Minyen [cf. carte V]. Les Anciens situent à partir de 1050 AEC environ les débuts d’une intense immigration de groupes Grecs continentaux vers les îles méridionales de la mer Egée et vers les côtes d’Anatolie.
  • Toutefois, à cette époque, d’authentiques Tyrrhéniens / Pélasges non encore grécisés persistaient toujours dans les îles les plus septentrionales de la mer Egée, ainsi que l’attesteront plus tard les inscriptions de l’île de Lemnos qui seront rédigées dans une langue très proche de celle des Etrusques. D’autre Tyrrhéniens également peuplaient toujours la Crête dont le peuple Etéocrétois s’était peut-être débarrassé de sa dynastie Mycénienne. Quoi qu’il en ait été, vers 1100 AEC, le style Minoen-Récent-3c de Crète évolua en style sub minoen (v. 1100 à 925 AEC en Crète Centrale et Occidentale ; v. 1100 à 825 AEC en Crète Orientale). Il est difficile de savoir si l’ancienne aristocratie Grecque parvint à se maintenir ou pas ? Peut-être pas ? Mais la persistance d’éléments culturels anciens plaide pour une certaine stabilité de la population. Ce ne sera que vers 800/750 AEC que les Grecs Doriens s’installeront massivement en Crète et commenceront alors à marginaliser les derniers Etéocrétois [cf. carte Z].
  • Les Thraces occupaient l’actuelle Bulgarie où ils portaient les cultures de Radovanu (Rad.) et de Babadag (Bab.) (v. 1150 à 900 AEC). Originellement, ils avaient constitué le groupe frère des premiers Greco-Phrygiens avec lesquels ils partageaient le même haplogroupe R1b-Z2103. Mais à la différence des Grecs et des Phrygiens, les Thraces étaient restés plus à distance des substrats Tyrrhéniens et Anatoliens et furent donc moins transformés par eux. Il se pourrait d’ailleurs que cela constitue la principale différence entre les deux groupes frères, avec les Macédoniens en position culturelle intermédiaire ?
  • En Moldavie roumaine et en Transylvanie Orientale, les Daces portaient une culture *Post-Noua qui est parfois appelée Saharna-Solonceni (SS) (v. 1150 à 900 AEC). Nous avons déjà eu l’occasion de proposer que, bien que principalement d’origine Thrace, les Daces avaient cristallisé en réaction à un adstrat Italiote Gava [cf. carte V] ; lequel sera plus tard renforcé par un substrat de même nature lorsque les Proto-Daces s’installeront prochainement au cœur de la Transylvanie où ils deviendront les Daces historiques [cf. carte Y].

 

Europe Centrale (Centre-Centre)

  • Au Sud de l’Europe Centrale, la culture Gava (v. 1200 à 900/800 AEC), version méridionale des Champ d’Urnes, continuait dans sa phase Gava-2 (v. 1100 à 1000 AEC). Nous la pensons portée par des Q-Italiotes, cousins demeurés danubiens des Proto-Latins Protovillanoviens qui étaient partis pour l’Italie.
  • Au centre du vieux continuum Italo-Celte, dans les régions correspondant à la Slovaquie et au Nord de la Hongrie actuelles, une unité linguistique italo-celtique tardive subsistait peut-être encore ? Dans ce cas, c’est dans cette région que la fameuse labialisation des vélaires – qui allait caractériser une seconde vague des langues celtiques et italiques – pourrait avoir eu des chances de se constituer ? Cette hypothèse hasardeuse signifie que l’évolution K  P aurait été un phénomène unique qui ne serait survenu qu’une seule fois dans une région relativement circonscrite, avant de se propager à la fois au Nord et au Sud des Alpes. Mais si cela a été vrai, il est probable que certains traits des langues p-celtiques (gaulois et britton) devraient être retrouvés dans les langues p-italiques (sabellien, osque, ombrien), ce qui a été proposé par certains linguistes (en particulier pour l’ombrien) mais qui est plus généralement rejetée ; ces absence de similitudes étroites amenant beaucoup de modernes à penser que les langues p-celtiques et p-italiques auraient plutôt évolué à partir de dialectes q-celtiques et q-italiques respectivement. Un fait, pourtant, pourrait venir renforcer l’hypothèse de la labialisation dans un périmètre géographique qui aurait été encore plus ou moins partagé entre les Celtes et les Italiotes : c’est que c’est peut-être à partir de cette région slovaque que la métallurgie du fer se répandra bientôt en Europe Centrale et Occidentale ; phénomène que l’on pourra tenter de mettre en relation avec l’apparition synchronisée des langues p-celtiques et p-italiques [cf. carte Y]. A ce stade de la réflexion, contentons-nous de rappeler qu’aucun modèle satisfaisant ne s’est jamais imposé depuis 100 ans que le problème est tourné dans tous les sens.
  • A l’Ouest de ce groupe que nous venons de qualifier de ‘’central’’, le Bronze final de Hallstatt se poursuivait aux stades Hallstatt-A2 (v. 1100 à 1050 AEC) et Hallstatt-B1 (v. 1050 à 950 AEC). Cette culture Q-Celte et/ou Vénète d’Allemagne et du Nord des Alpes se prolongeait en France, en Suisse, en Italie du Nord, dans les îles britanniques et en Espagne Orientale.
  • Au Sud, sur une partie des actuels Bosnie, Croatie, Serbie, Monténégro, Kosovo et Albanie, certains chercheurs établissent dès cette époque la culture de Glasinac, issue des groupes Post-Vatin. Toutefois, il est préférable de réserver ce terme à l’âge du fer et nous nommerons Pré-Glasinac cette époque où la technologie du bronze résistait encore. Nous proposons que ces gens étaient des Q-Italiotes, et qu’ils seront recouverts par des P-Italiotes à l’âge du fer [cf. carte Y].

 

Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)

  • Vers 1100 AEC, le Sud de la Scandinavie entra dans l’âge du Bronze récent (v. 1100 à 750 AEC). Comme les précédentes périodes, celle du Bronze-Nordique-4 / BN-4 (v. 1100 à 950 AEC) était portée par les ancêtres directs des Germains.
  • C’est à partir de cette date que certains de leurs groupes amorcèrent une descente progressive vers le Sud. En Allemagne du Nord, ces gens se superposèrent aux groupes *Epi-Elp (v. 1200 à 1100 AEC) qui conservaient peut-être une identité *Épicampaniforme / Ligure bien qu’ayant déjà été infiltrés par des éléments *Proto-Celtes puis Q-Celtes ‘’champs d’urnes’’ un siècle plus tôt. Cette rencontre avec les peuples continentaux pourrait-elle expliquer la seconde mutation consonantique qui affecta la langue germanique d’Allemagne mais qui épargna la langue germanique de Scandinavie ?
  • Une partie des peuples de la péninsule du Jutland conserva peut-être une identité Ligure / Ambrone ? Cela expliquerait le statut incertain des Ambrons qui, un jour encore lointain, affronteront le consul Caius Marius.

 

Europe Orientale

Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)

  • Entre Prut et Bas-Don, les steppes pontiques étaient occupées par les groupes mixtes *Thraco-Proto-Cimmériens de culture Belozerka (v. 1200 à 900 AEC).
  • Au Nord du Caucase, la culture du Kouban (v. 1200 à 400 AEC) débutait sa phase Kouban-2 (v. 1100 à 750 AEC). Nous l’attribuons aux ancêtres directs des Cimmériens historiques et des Méotes.
  • Les groupes Epi-Srubnaya des steppes de la Volga et de l’Oural pourraient désormais être qualifiés de *Para-Cimmériens ; ceci dans l’hypothèse formulées ci-dessus où les ‘’véritables’’ Cimmériens seraient sortis des groupes du Kouban.

 

Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)

  • En Pologne, nous avons attribué la culture de Lusace (v. 1200 à 400 AEC) à des Vénètes orientaux qui deviendront un jour les Wendes [cf. carte V].
  • Chez les *Proto-Slaves, la culture *Est-Tzrciniec-final persistait au Nord de la Biélorussie ; tandis que dans le Sud, elle évoluait en direction de la future culture Chernoles qui sera celle du peuple Slave, dans la foret-steppe entre Dniestr et Dniepr. Cette phase Chernoles ancienne est dite Belogrudovka (v. 1100 à 900 AEC). Au contact du groupe Italo-Celte Vénète de Holihrady, ces *Proto-Slaves du Sud avaient été influencés par le phénomène champ d’urnes, mais ils demeuraient plus conservateurs et continuaient notamment à enterrer certains de leurs morts sous des tumulus.
  • Les changements du reste de l’Europe Orientale ne semblent pas avoir été majeurs.
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