K – 4 000 à 3 700 AEC – ATLANTIQUE récent (3)
K – 4.000 à 3.700 AEC – HOLOCÈNE – ATLANTIQUE récent (3)
Climat
Après la courte oscillation froide survenue v. 4000 AEC, le climat recommença à s’améliorer. Un modeste épisode chaud survint alors v. 3900 AEC ; suivi d’une modeste dégradation climatique dont le plus froid se situa v. 3700 AEC. Même si, globalement, il s’est agi d’une période plus belle que la nôtre, les populations humaines ressentirent ces oscillations car leur faible niveau technologique les rendait plus sensibles que nous à de petits aléas climatiques. Dans l’atlas, nous identifions cette époque comme une troisième partie de l’Atlantique récent.
Afrique du Nord et Sahara
Afrique du Nord Occidentale
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Egypte et Cyrénaïque
- Chez les Egyptiens, l’Amratien / Nagada-1 (v. 3900 à 3500 AEC) demeurait une culture pleinement néolithique qui était encore ignorante du travail du métal. Ces gens n’étaient toutefois pas totalement autarciques puisqu’ils échangeaient avec la Nubie, les oasis, et même la Méditerranée Orientale
Sahara
En raison de l’amélioration climatique, nous proposons à cette époque une extension vers l’Ouest des pasteurs Tchadiques et de leur culture bovidienne. A partir de l’Ahaggar / Hoggar, les pasteurs pourraient avoir conduit leurs troupeaux de bovins dans le Tanezrouft et l’Adrar mauritanien, au détriment des anciennes populations *Ibéromaurusiennes d’Hassi-el-Abiod. Ces dates sont peut-être anticipées ?
Afrique sub-saharienne
Afrique subsaharienne de l’Est
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Afrique subsaharienne de l’Ouest
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Forêt pluviale
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Afrique du Sud
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)
- Vers 3900 AEC, à l’issue de la crise climatique, c’est semble-t-il en Anatolie Orientale que l’on inventa le ‘’cuivre arsénié’’, c’est-à-dire le premier alliage connu, constitué de cuivre auquel on ajoutait de l’arsenic. Dans l’atlas, cette phase technologique est appelée Chalcolithique récent. De nombreux auteurs utilisent pourtant le terme ‘’Bronze ancien 1 / BR1’’ pour la désigner, ce qui peut se comprendre si l’on entend par ‘’bronze’’ tout alliage métallique destiné à rendre le cuivre plus résistant. Toutefois, il en résulte de fréquentes confusions chronologiques et nous pensons qu’il est préférable de réserver le mot ‘’bronze’’ au seul alliage de cuivre et d’étain qui n’était pas encore inventé à l’époque. C’est pourquoi le ‘’bronze à l’arsenic’’ sera systématiquement appelé ‘’cuivre arsénié’’ / Chalcolithique récent dans cet ouvrage, tandis que le ‘’bronze à l’étain’’ sera appelé ‘’bronze véritable’’ ou ‘’bronze’’ tout court. Le début de la période d’Uruk fut une période de transition entre cuivre et cuivre arsénié.
- Au Levant, le Chalcolithique Ghassoulien (v. 4300 à 3500 AEC) se prolongeait. Vers la fin de la période, v. 3800 AEC, la technologie progressa avec l’adoption du cuivre arsénié / Chalcolithique récent / ‘’Bronze ancien 1 / BR1’’.
- Au Sud de la Mésopotamie, la culture d’Obéïd évolua sans rupture en culture d’Uruk (v. 3900 à 3100 AEC) lorsqu’elle adopta la technologie du ‘’cuivre arsénié’’ / Chalcolithique récent. Cette étape datée de v. 3900 AEC ouvrit la protohistoire récente du pays de Sumer. Le retour du beau temps et la maitrise de l’irrigation favorisèrent probablement la démographie des Sumériens d’Uruk qui se mirent à progresser très loin en direction du Nord : des objets urukéens, voire de véritables colonies urukéenne se retrouvèrent dès alors jusqu’en en Anatolie Orientale / Arménie et jusque dans la steppe du Karabakh, au Sud du Caucase. Ceci ne veut pas dire que les *Sémitidiques Anatoliens du Haut-Euphrate et les Kartvéliens d’Arménie (*Proto-Hourrites) laissèrent toute la place aux nouveaux-venus, mais que ces populations indigènes se laissèrent recouvrir par un réseau commercial puissant qui était même peut-être un peu plus que cela. Cette situation quasi-coloniale, voire coloniale, impulsée par le peuple Sumérien d’Uruk, perdurera jusqu’à l’effondrement du réseau commercial qui surviendra lors de la crise de v. 3100 AEC [cf. carte N]. Elle fut probablement facilitée par la découverte de la roue, que l’on situe généralement v. 3500 AEC mais qui pourrait l’avoir été un peu plus tôt, entre v. 3900 et 3700 AEC.
- Sur toute la côte arabe du Golfe Persique, et jusqu’en Oman, des objets obéïdiens sont encore datés de cette époque. Ceci renforce l’hypothèse selon laquelle les Sumériens de Mésopotamie étaient originaires de cette côte de Dilmun. Elle était alors devenue une simple province méridionale, marginale et attardée de leur civilisation qui s’était totalement recentrée sur la Basse-Mésopotamie.
- A cette époque, les peuples de l’Oman développèrent la pêche au large. Leur identité ethnolinguistique ne se laisse pas facilement deviner, entre vieux indigènes d’haplogroupe H et peuples Afrasiens plus récents venus avec le pastoralisme.
- En Anatolie Occidentale, la culture de Beycesultan (v. 5000 à 3700 AEC) s’est terminée à la fin de cette période.
- A Chypre, le Chalcolithique commença v. 3900 AEC.
Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï
- En Sibérie Occidentale, jusque à la forêt-steppe de Baraba et dans le bassin du Moyen-Ob, les cultures locales de la Céramique / Potterie Peignée prolongeaient celles d’Europe Orientale. Comme dans la forêt russe, nous avons proposé qu’elles étaient portées par R1a-Z93 auquel s’étaient associés des haplogroupes indigènes [cf. carte J]. Cette civilisation forestière archaïque se prolongera jusque v. 2200 AEC, date où elle sera submergée par la vague Ouralienne [cf. carte R].
- Sur les piedmonts Nord de l’Altaï et sur les affluents du Haut-Ob, nous avons dit que des mesures crânio-dentaires identifient que la population de Kuznetsk-Altaï était Mongoloïde [cf. carte H & suivantes]. La transition entre cette culture et celle de Bolshemys a été datée de cette époque. Toutefois, la date nous semble très haute dans la mesure où Bolshemys était déjà une culture chalcolithique. A moins d’envisager qu’une métallurgie totalement indépendante fut inventée localement, nous reporterons plutôt cette transition v. 3700 AEC en faisant l’hypothèse que les technologies du cuivre progressèrent depuis l’Occident [cf. carte L].
- Situation ethnolinguistique globalement inchangée pour le reste.
Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique
- la culture de Bel’kachi, que nous attribuons à un peuple *Proto-Tchouktcho-Nivkhes, continua à descendre de boulevard de la Lena et à remonter ses affluents au détriment de la culture de Syalakh qui persistait toujours dans l’extrême Nord, coupant en deux l’aire Sumnagin.
- Originaires du domaine Sumnagin oriental de Yakoutie / Sakha et du Tchoukotka, les ancêtres Eskaléoutes des Aléoutes nomadisaient probablement au Tchoukotka. C’est peut-être v. 3900 AEC qu’ils s’installèrent dans les îles aléoutiennes. Avec l’amélioration climatique en toile de fond, il est possible que cette colonisation ait été la conséquence d’une série de mouvements en dominos qui découlaient in fine de l’avancée des populations de culture Bel’kachi ? Quoi qu’il en soit des motivations des Aléoutes, cet évènement scinda les Eskaléoutes en deux grands groupes ethnolinguistiques. Celui qui resta en Asie constitua le groupe *Macro-Eskimo qui se scindera bientôt à son tour en Paléoeskimos et en Eskimos (Inuit-Yupik) proprement dit [cf. carte L]. Nous avons déjà dit que ces gens parlaient une langue eurasiatique orientale qui avait certainement été très modifiée par les contacts nombreux avec les populations rencontrées sur leur passage.
- Situation ethnolinguistique globalement inchangée pour le reste.
Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon
- En Chine du Nord, les Chinois s’étendirent sur le Gansu et le Qinghai dont ils repoussèrent leurs cousins Tibéto-Birmans v. 3900 AEC, contribuant à installer ceux-ci définitivement sur le haut plateau. Dans ces provinces, les Chinois installèrent la phase formative de la culture de Majiayao que l’on appelle Majiayao-Shilingxia (v. 3900 à 3300 AEC). Leurs frères demeurés au centre de la Chine du Nord entrèrent alors dans la phase culturelle Yangshao-moyen (v. 3900 à 3300 AEC).
- Certains chercheurs ont essayé de rapprocher les langues coréo-japonaises et les langues altaïques, au sein d’un super groupe linguistique qualifié par eux de **macro-altaïque et dont ils situent la fragmentation autour de v. 4500 à 4000 AEC. Raisons pour laquelle nous évoquons cette hypothèse maintenant. Toutefois, cette hypothèse est très fragile et d’autres chercheurs pensent que le coréo-japonais est plutôt issu d’une succession de créoles. En suivant ces derniers, nous proposons que le coréo-japonais – famille linguistique très ectopique – sera l’aboutissement d’un mille-feuilles de créoles mêlant des substrats linguistiques anciens (locuteurs d’haplogroupes D, C, P1*, N1*), qui seront recouverts par des langues austronésiennes (haplogroupe O1, apporté par les premiers agriculteurs qui viendront s’installer en Corée), puis enfin par des langues authentiquement altaïques qui atteindront très tardivement la Corée au moment du phénomène Karasouk [cf. carte U]. Les langues coréo-japonaises seront les héritières de cet édifice compliqué. Mais au début du IV° millénaire AEC, la Corée du Jeulmun-ancien demeurait plus probablement peuplée par des populations non-Altaïques que nous nommerons *Paléo-Coréennes par facilité. Leur culture était mésolithique céramique, comme toutes celles la vallée de l’Amour et du Primorye.
Indes
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Indochine et Indonésie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Europe Centrale et Occidentale
Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)
- En Allemagne du Nord, en Ecosse, au Danemark et au Sud de la Suède, le Mégalithisme-ancien / *Mégalithisme-1 fit son apparition entre v. 3900 et 3500 AEC ; comme dans les îles Britanniques un peu plus tôt, ce phénomène coïncida avec l’apparition du Néolithique dans la région. On peut le considérer comme intrusif. Au total, la tradition maritime des peuples Sémitidiques cardiaux et épi-cardiaux de la façade atlantique coïncida donc assez largement avec le développement du mégalithisme ancien. A cette époque, à l’exception de l’Andalousie / Bétique, le phénomène mégalithique ne touchait pas encore la Méditerranée Occidentale où son origine sera peut-être différente. Les mégalithes avaient certainement diverses significations cultuelles, mais beaucoup d’entre eux étaient avant tout des structures funéraires utilisées pour des inhumations collectives de plusieurs centaines d’individus, représentant des communautés toutes entières.
- Sur la côte Atlantique française, le Chasséen local de cette époque est appelé groupe de Matignon (v. 3900 à 3200 AEC).
Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)
- Contrairement au premier mégalithisme qui était exclusivement atlantique et qui demeurait toujours dans la pleine force de son expansion, le *Mégalithisme-2 / Mégalithisme-moyen / Mégalithisme chalcolithique (v. 3900/3400 à 2900 AEC) semble être apparu en Méditerranée Occidentale. En effet, dès v. 3900 AEC, les bases d’un nouveau mégalithisme – cette fois-ci associé à la diffusion des technologies du cuivre – apparurent avec la culture de Diana en Italie du Sud et en Sicile où l’on observe des architectures mégalithiques qui étaient potentiellement des lieux de culte ? Il pourrait s’agir d’une invention indépendante du mégalithisme, comme cela se produira en plusieurs points de la planète (Egypte, Ethiopie, Corée), en relation avec un type de société. C’est avec la culture de Diana que le cuivre fit son apparition en Italie ; probablement sous la dépendance de groupes qui traversèrent la mer Adriatique.
Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)
- Les envahisseurs *Proto-Tyrrhéniens installés dans les Balkans entre v. 4200 et 4000 AEC pourraient avoir imposé leur leadership aux nouvelles sociétés mixtes issues de la conquête ; société que nous avons dites de la ‘’Néo-Vieille-Europe’’ [cf. carte J]. Il s’agissait essentiellement de la culture de Cernavoda-1 (v. 4000 à 3300 AEC) en Bulgarie, et des cultures de Salcuta / Krivodol / Bubanj-Hum (v. 4100 à 3500 AEC) dans les Balkans centraux. La langue intrusive des premiers Indo-Européens balkaniques – initialement proche de la souche des langues anatoliennes demeurées dans les steppes pontiques – pourrait cependant avoir été créolisée par celles des populations indigènes *Vinciennes de la ‘’Vieille Europe’’. Nous nommons proto-tyrrhénien ce langage des Balkans de la première moitié du IV° millénaire AEC.
- En périphérie de ce ‘’noyau dur’’ des immigrants steppiques, les autres cultures balkaniques et d’Europe Centrale avaient aussi adopté des traits indo-européens mais conservaient parallèlement de nombreux traits indigènes qui en faisaient des cultures métisses ; et donc de langues difficile à déterminer mais où prédominait peut-être la base indigène ? Il s’agissait des cultures de Hvar-Lisicici et de Butmir (v. 4100 à 3600 AEC) sur la côte dalmate et en Bosnie ; et de la culture de Sopot-3 (v. 4100 à 3600 AEC) au Nord de la Croatie. Sur l’atlas, ces cultures sont représentées dans une nouvelle couleur qui connote la forte composante indigène en dépit d’un possible renouvellement des élites dirigeantes.
- Entre v. 3900 et 3600 AEC, la culture de Cucuteni-Tripolye entra dans sa phase moyenne / Tripolye-B2. Ces populations s’étendirent alors sur une vaste région qui allait depuis la Transylvanie orientale à l’Ouest (forêt-steppe du Prut / Seret), jusqu’au Boug méridional et au Dniepr à l’Est. Dans ces régions orientales, de nouveaux établissements proto-urbains furent fondés sur les rives Ouest du Haut- et du Moyen-Dniepr. Corrélativement, la densité humaine diminua à l’Ouest de l’aire culturelle, ce qui s’explique probablement par le déplacement d’une grande partie de la population en direction de l’Est. Dans le même temps, les nombreux petits villages de l’époque précédente se transformèrent en grandes ‘’villes’’ en Ukraine. Bien que probablement mêlés à des Indo-Européens *Proto-Tyrrhéniens, ces villageois chalcolithiques de Cucuteni-Tripolye étaient les ultimes héritiers des cultures de la ‘’Vieille Europe’’ balkanique ; ils entretenaient à la fois des liens avec la culture chalcolithique Bodrogkerestur à l’Ouest [cf. ci-dessous], et avec les gens des steppes à l’Est. Bien que souvent belliqueux, ces derniers ne semblent pourtant pas avoir attaqué les proto-villes tripolyennes ; probablement parce que les deux cultures entretenaient un partenariat de longue date qui devait être profitable aux deux partis.
- La Grèce et les îles étaient encore peuplées par des indigènes chalcolithiques formant les cultures de Dimini (v. 4200 à 3600 AEC) en Grèce du Nord, et d’Attica Cephala (v. 4100 à 3100 AEC) en Grèce du Sud et dans les îles de la mer Egée.
Europe Centrale (Centre-Centre)
- Dans le bassin de la Tisza (Voïvodine, Hongrie, Slovaquie et régions voisines), la culture Bodrogkerestur (v. 3900 à 3600 AEC) suivit génétiquement celle de Tiszapolgar dont elle fut la forme mature. Plusieurs marqueurs culturels indo-européens sont clairement présents : morts enterrés sur des côtés différents en fonction du sexe, quelques tombes multiples (sati ?), haches de combat en cuivre … Des influences de Cernavoda-1 sont perceptibles et pourraient témoigner de mouvements internes aux groupes Indo-Européens de l’Europe balkanique et danubienne. En raison de cette forte composante steppique – et contrairement aux cultures plus septentrionales où elles étaient moins marquées –, l’atlas représente la culture Bodrogkerestur comme ayant été de langue tyrrhénienne.
- Plus au Nord, nous avons dit que les cultures de Michelsberg ‘’classique’’, des Vases à Entonnoir / TBK et de Epi-Lengyel pourraient avoir été des cultures dans lesquelles le substrat indigène l’emportait sur l’apport Indo-Européen *Proto-Tyrrhénien parvenu dans la région v. 4000 AEC. Leur langue est impossible à déterminer mais pourrait avoir été à forte base indigène ; et cela d’autant plus que les *Proto-Tyrrhéniens infiltrés au Nord pourraient déjà avoir été métissés avec l’ancienne classe dominante *Vincienne ? En outre, les premiers raids dans la vallée du Danube pourraient avoir incité des groupes indigènes à migrer vers le Nord, densifiant le peuplement indigène de ces contrées ? Ainsi, l’individu R1b-L754* de Quedlinburg (Saxe-Anhalt, en territoire TBK), qui vivra v. 3500 AEC [cf. carte L], pourrait être le descendants de ces groupes danubiens malmenés aux alentours de 4000 AEC (cf. carte J) ? Cette hétérogénéité des populations expliquerait pourquoi les auteurs ne s’accordent pas sur le caractère indo-européen ou indigène de la culture de Michelsberg ‘’classique’’ ou de celle des vases à entonnoirs.
Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)
- La culture des vases à entonnoirs / TRB / TBK (v. 4000 à 3300 AEC sur le continent ; v. 3900 à 2800 AEC en Scandinavie) avait une énorme extension au Nord de l’Europe Centrale. La phase TRB-1 / TBK-1 (v. 4000 à 3700 AEC) fut son époque formative. Pour l’essentiel, la culture matérielle demeura celle des indigènes, à l’exception du constat de quelques inhumations repliées et saupoudrées d’ocre, qui sont caractéristiques des steppes. Malgré ce faible apport steppique, les composantes indigènes étaient majoritaires. Peut-être parce qu’ils avaient intégrés la pratique des raids à chevaux, les gens de cette culture conquirent les régions littorales de la mer du Nord et de la mer Baltique Occidentale qui avaient jusque-là été exclusivement habité par des indigènes post *Magdaléniens. C’est probablement grâce à l’embellie climatique survenue v. 3900 AEC, qu’ils poussèrent encore plus loin vers le Nord et colonisèrent le Sud de la Scandinavie. Et c’est peut-être au contact de leurs voisins de l’Ouest qu’ils adoptèrent le mégalithisme ; mégalithisme qu’ils implantèrent alors en Scandinavie. On voit que le Néolithique, le Chalcolithique et le mégalithisme furent introduits en même temps en Hollande, au Danemark et en Suède méridionale ; attestant un mouvement colonial.
- À partir de cette époque, les vieux indigènes *Magdaléniens d’Europe Occidentale, ne survivaient plus qu’au travers des cultures scandinaves subarctiques et arctiques de Nøstvet, Lihult, et Komsa.
Europe Orientale
Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)
- Vers 3900 AEC, pour des raisons inconnues qui étaient peut-être en lien avec l’amélioration climatique, des groupes Khvalynsk s’étendirent vers l’Ouest, en direction des steppes du Don ; ils furent à l’origine de la culture de Repin (v. 3900 à 3600 AEC), le facies occidental de Khvalynsk. Plus à l’Est, la culture de Khvalynsk entra dans sa phase moyenne (v. 3900 à 3600 AEC) et continua à se développer dans les steppes de l’Oural et de la Moyenne-Volga, dans l’ancienne région de Samara. A partir de l’haplogroupe ADN-Y R1b-L23, c’est lors de cette scission du peuple Yamnaya en deux composantes géographiques qu’il faut situer la sélection des variants R1b-L51 – encore dit R1b-M412 – (Ouest / Repin) et R1b-Z2103 – encore dit R1b-ht35 – (Est / Khvalynsk moyen). Il exista également des R1b-L23* ‘’vrais’’ (c’est-à-dire non-L51, non-Z2103, mais ceux-ci sont très rares). Le roi porteur de R1b-L51 sera l’ancêtre patrilinéaire des Indo-Européens Yamnayas occidentaux (*Proto-Germains et *Proto-Liguro-Italo-Celtes), tandis que le roi porteur de R1b-Z2103 sera celui des Indo-Européens Yamnayas orientaux (*Proto-Balto-Slaves, *Proto-Greco-Phrygiens, *Proto-Thraces et *Proto-Aryens / Indo-Iraniens).
- Pourquoi parler de rois ? Parce que lorsqu’on cherche à comprendre pourquoi une mutation survenue chez un individu unique se retrouvera plus tard partagée par des centaines de million de personnes, il n’y a qu’une seule réponse possible : cet homme (ou l’un de ses descendants patrilinéaires immédiats) est devenu un grand roi fédérateur et conquérant de hordes à la tête desquelles il a imposé sa domination et sa descendance. La polygamie des élites dirigeantes masculines faisant le reste avec un effet clonal. Nous avons déjà maintes fois exposé ce mécanisme dans l’atlas n°3. Dans le cas présent, il faut reconstituer qu’un chef possédant la mutation R1b-L51 de R1b-L23 s’est imposé aux alentours de 3900 AEC sur les clans qui participèrent à la ‘’migration Repin’’ dans les steppes de la Basse-Volga et du Haut-Don ; et que ce roi était destiné à devenir l’ancêtre patrilinéaire direct de 60 % des hommes d’Europe de l’Ouest de la fin du XX° siècle. Il n’y a pas d’autre explication possible à la source de ce type d’expansion clonale dont Gengis Khan nous offre un exemple historique. Comme cela a maintes fois été expliqué dans l’atlas n°3, comprenons que la phylogénie des haplogroupes ADN-Y est avant toute chose une généalogie patrilinéaire de l’humanité et de ses clans familiaux.
- Plus à l’Ouest, les steppes pontiques étaient le domaine de la culture de Sredny-Stog-2 / Dereivka, où l’on peut rechercher les ancêtres des Anatoliens. Ce groupe Anatolien s’étendant jusque dans les steppes du Bas-Don. Les chefs étaient inhumés dans des Kourganes.
- Enfin, les clans R1b-Z2103 au Sud et à l’Est de la fédération Yamnaya en cours de scission, comportaient les ancêtres *Proto-Macro-Afanasievo (P-M-A) du groupe *Macro-Afanasievo que nous verrons bientôt se rependre dans tout le système des steppes asiatiques [cf. carte L].
- le Nord-Caucase, la culture néolithique indigène de Svobodnoe est celle dans laquelle le mouton à laine semble être apparu v. 4000 AEC, à partir de souches primitives non-laineuses de moutons domestiques. Il s’agissait d’une culture néolithique complète qui disposait de tout l’arsenal végétal et animal proche-oriental (bœuf, ovicaprinés, porcs). Bien que très orientale, cette culture entretenait des liens importants avec les steppes pontiques, au long d’une route commerciale qui longeait la mer Noire. Prochainement, via cette route, la culture de Maïkop découlera de son ‘’parasitage’’ par une aristocratie Indo-Européenne que nous croyons de souche Anatolienne [cf. carte L].
Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)
- Au Nord-Est de l’Europe, les cultures paléo-européennes de la céramique peignée entrèrent dans leur phase typique (4000-3000 AEC). Vers 3900 AEC, la culture peignée de Lyalovo (v. 4000 à 3600 AEC) – qui était la phase récente de la culture de la Haute-Volga – s’anima d’une force d’expansion interne qui la porta en Carélie, en Finlande, sur les côtes orientales de la Baltique et jusqu’au seuil du bassin de la Kama. Son influence se manifesta même au Sud de la forêt-steppe, entre le Dniepr et le Don, c’est-à-dire en plein territoire Indo-Européen. Pourquoi ?