J – 4 200 à 4 000 AEC – Oscillation froide
J – 4.200 à 4.000 AEC – HOLOCÈNE – Oscillation froide
Climat
Vers 4200 AEC, survint un nouvel épisode froid et sec qui fut d’intensité un peu supérieure à celui de v. 4500 AEC si l’on se réfère aux glaces du Groenland. Bien que relativement modeste en valeur absolue, l’épisode climatique malmena certaines populations humaines, en particulier dans les steppes eurasiatiques. Peut-être ces populations pastorales se serait-elles contentées de se recroqueviller pendant un temps autour de troupeaux réduits si elles n’avaient pas disposé d’un nouvel atout extraordinaire : le cheval.
Une modeste amélioration suivit la dégradation v. 4100 AEC. Elle fut à son tour suivie par une modeste dégradation v. 4000 AEC.
Afrique du Nord et Sahara
Afrique du Nord Occidentale
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Egypte et Cyrénaïque
Vers 4200 AEC le Merimde de Basse-Egypte évolue en culture de Maadi (v. 4200 à 3000 AEC) et le Badarien de Haute-Egypte en culture de Nagada-1 / Amratien. Il s’agissait d’évolutions internes au sein du peuple Egyptien.
Sahara
Les peuples Tchadiques bovidiens du Sahara furent certainement malmenés par l’épisode froid, c’est-à-dire sec.
Afrique sub-saharienne
Afrique subsaharienne de l’Est
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Afrique subsaharienne de l’Ouest
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Forêt pluviale
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Afrique du Sud
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)
- Vers 4200 AEC, la culture d’Obéïd – désormais aux stades 4 et 5 – se rétracta vers le Sud mésopotamien. Elle fut remplacée au Nord par une culture transitionnelle mixte qui pourrait avoir témoigné d’une première intrusion Sémitique et pastorale en Mésopotamie ‘’sèche’’ ? Mouvement qui pourrait s’expliquer par la détérioration climatique ? Sur la carte, ce mouvement potentiel apparait sous la forme d’une simple flèche sans dénomination car, dès l’époque suivante, l’expansion Sumérienne reprendra sous la forme urukéenne. Malgré ces difficultés, la culture d’Obéïd demeura florissante au Sud de la Mésopotamie et fut le noyau sur lequel allait prospérer la culture Sumérienne.
- Au Levant, le Chalcolithique Ghassoulien (v. 4300 à 3500 AEC) se prolongeait.
- En Anatolie Occidentale, la culture chalcolithique de Beycesultan (v. 5000 à 3700 AEC) se prolongeait également. De même pour la culture de Mersin-14-12 (v. 4200 à 3900 AEC) sur le plateau anatolien central et en Cilicie.
- En Arabie et au Sud-Caucase, la situation demeurait globalement inchangée.
Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï
- La situation demeura inchangée chez les peuples néolithiques que nous postulons *Kartvéliens des Zagros et du plateau iranien.
- De même, le mésolithique céramique du peuple *Kelteminar demeura inchangé dans les basses vallées de l’Oxus et de l’Iaxarte.
- Depuis le départ des Indo-Européens pour les steppes européennes, les frères qu’ils avaient laissés en arrière dans les steppes du Kazakhstan sont appelés par nous *Para-Indo-Européens. Il s’agissait toujours de populations mésolithiques céramiques où l’on relève des sous-entités culturelles appelées Atbasar au Nord et Makhandzar au Sud.
- Dans la forêt située au Nord de ces groupes, les peuples du bassin du Tobol (Boborykino), de l’Ishim, de la steppe de Baraba et du Moyen-Ob demeuraient encore mésolithiques céramiques. Au sein de ce continuum des peuples de la Poterie Peignée des steppes asiatiques occidentales, les tribus de la steppe de Baraba et du Nord-Altaï et des Saïan Occidentales exprimaient des caractéristiques anthropologiques composites qui ont été étudiées grâce aux dents retrouvées. Il existait toujours 1) des descendants directs des populations du Paléolithique supérieur de ces régions (Europoïdes) dont on peut supposer qu’ils exprimaient des formes de Q1a ainsi que R1b-M73 ; 2) des descendants (ou plutôt des cousins ?) des peuples mésolithique d’Europe du Nord-Est (Europoïdes) dont on peut supposer qu’ils exprimaient R1a ; 3) le peuple de Kuznetsk-Altai (puis de Bolshemy) qui était une expansion des Mongoloïdes de Cis-Baïkalie et dont on peut penser qu’il exprimait les haplogroupes *Kitoï, dont Q1b.
Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique
- Vers 4200 AEC, la Cis-Baïkalie – dépeuplée depuis la disparition des *Kitoï 700 ans plus tôt –, fut repeuplée depuis le Sud par des gens venus de Mongolie Occidentale. Il s’est bien agi d’un changement de population via un repeuplement de la région désertée. En effet, les coutumes funéraires changèrent par rapport à celles qu’avaient pratiquées les *Kitoï. En outre, l’arc composite fit son apparition et le style des poteries changea. Ces nouveaux venus portèrent en cis-Baïkalie la culture appelée Serovo dont la première phase est dite Serovo-Isakovo (v. 4200 à 3000 AEC). Nous pensons qu’il s’agissait des ancêtres encore indivis des Ouralo-Youkaghires et qu’ils apportaient l’haplogroupe N1a dans la région. Deux mille ans plus tard, c’est à partir de la Cis-Baïkalie que les Youkaghires partiront en direction de l’Est tandis que les Finno-Ougriens partiront en direction de l’Ouest [cf. carte R].
- Vers 4200 / 4000 AEC, une nouvelle migration partie de Trans-Baïkalie et de la Haute-Léna commença à descendre le ‘’boulevard de la Léna’’. Il s’agissait des débuts de la culture mésolithique céramique sibérienne de Bel’kachi (v. 4200 à v. 2500 AEC) ; laquelle pourrait marquer une expansion des *Proto-Tchouktcho-Nivkhes ? Cette culture de Bel’kachi coexista pendant 700 ans avec celle de Syalakh dont elle fut également en partie la continuation et dont elle finit par dépasser les limites. A ses débuts, il est probable que la culture de Bel’kachi ne dépassait pas les bassins de la Haute-Léna et de l’Aldan.
- Nous avons nommé *Syalakh le peuple composite qui exprimait cette culture. Loin au Nord, la culture acéramique de Sumnagin subsistait d’une part sur la péninsule de Taïmyr, et d’autre part en Yakoutie / Sakha et au Tchoukotka ; dans ces régions, il s’agissait du peuple Eskaléoute encore indivis.
Chine, Mongolie, Mandchourie, Corée, Japon
- Vers la date où nous sommes parvenus, des groupes Altaïques de la culture proto-agricole de Tamsagbulag de Mongolie Orientale s’infiltrèrent en Mongolie Occidentale. Contribuèrent-ils au départ des Ouralo-Youkaghires ? Où prirent-ils leur place dans des régions abandonnées ? Quoi qu’il en ait été, c’est peut-être ce mouvement qui pourrait expliquer la division du groupe Altaïque entre les Mongolo-Toungouses à l’Est, et les Turco-Bulgares à l’Ouest. Au premier millénaire CE, leurs descendants prendront une extension géographique considérable d’un bout à l’autre de l’Eurasie.
- Avant même le Néolithique, les premières composantes des peuples Altaïques s’étaient constituées au cœur des steppes asiatiques orientales, à la manière d’un tourbillon de feuilles d’essences variées que le vent concentre parfois en un même point [cf. atlas n°3]. Dans la suite de leur protohistoire, les peuples ).’]Altaïques continueront d’être les ramasse-miettes de tous les autres peuples qu’ils rencontreront, lorsque des étrangers viendront à leur rencontre [cf. carte U], puis lors de leur gigantesque expansion pan-eurasienne. Tous les peuples néolithiques et post-néolithiques ont incorporé à leur ethnie dominante les groupes ethniques mésolithiques qui se sont trouvés écrasés sous le rouleau compresseur de leur démographie et/ou de leur puissance guerrière. Mais après que ceux-ci aient été acculturés de gré ou de force, les colonisés ont d’autant mieux transmis leurs propres haplogroupes ADN-Y à la postérité qu’ils ont été rapidement absorbés ; par simple effet clonal. Nous avons déjà dit cela et ajouté que c’est la raison pour laquelle la vieille association paléolithique ‘’1 haplogroupe ADN-Y = 1 langue’’ a cessé d’être valable à partir du Néolithique. Ce mécanisme universel d’intégration néolithique ayant été rappelé, il est manifeste qu’il a été particulièrement actif chez les peuples Altaïques. C’est ce qui explique la grande variation interne des ADN-Y au sein des peuples Altaïques d’aujourd’hui ; et c’est certainement aussi ce qui explique la difficulté à obtenir un consensus à propos de leur unité linguistique originelle.
Indes
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Indochine et Indonésie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Europe Centrale et Occidentale
Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)
- A cette époque, le Mégalithisme-ancien / Mégalithisme-1 continua à s’étendre en milieu Sémitidique épi-cardial, sur la côte atlantique mais aussi sur les côtes de Méditerranée Occidentale. Ainsi, des pierres érigées apparurent v. 4200 AEC en Andalousie ; puis v. 4000 AEC en Galice, en France Centrale, en Angleterre et au Pays de Galles. Les datations de cette dynamique sont toutefois difficiles à préciser avec exactitude ; retenons simplement que le phénomène mégalithique se propagea vers le Nord et vers l’Est. Au-delà de toutes autres considérations spirituelles, il témoigne de l’existence de tribus prospères et bien structurées.
- C’est donc v. 4000 AEC que les îles britanniques furent tardivement néolithisées par des groupes Sémitidiques épi-cardiaux mâtinés des éléments danubiens qui s’étaient mêlés à leurs ancêtres en France du Nord-Ouest. Les envahisseurs venaient de Grande-Armorique (Bretagne et Normandie) ainsi que du Bassin Parisien ; et ils apportaient avec eux la tradition mégalithique. Ainsi, dans le grand archipel septentrional de l’Europe, le début du mégalithisme coïncida donc complètement avec le début du Néolithique. Ces colonisateurs firent effraction sur l’île de Grande-Bretagne qui était encore peuplée de *Magdaléniens épipaléolithiques / mésolithiques acéramiques, et le choc culturel dut être violent dans un contexte aussi déséquilibré. Toutefois, puisque nous sommes au Néolithique, une partie des indigènes finira par être intégrée dans le nouveau peuple insulaire en voie de cristallisation, ainsi que l’atteste la forte persistance de l’haplogroupe I dans les îles britanniques. La culture de ces premiers néolithiques britanniques est dite de Windmill Hill (v. 4000 à 3000 AEC).
- Cent ans plus tard, l’Ecosse et une grande partie de l’Irlande restait encore aux mains des indigènes *Magdaléniens.
Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)
- La crise climatique survenue v. 4200 AEC fragilisa les cultures de la ‘’Vieille Europe’’ *Vincienne, peut-être avant même le début des raids guerriers Indo-Européens sur son territoire. En effet, il a été montré que les territoires tribaux et les troupeaux furent alors malmenés, à la fois par la détérioration climatique et par les tensions intertribales qui en ont résulté, avec une accentuation probable des ‘’guerres civiles’’ inter-*vinciennes. La montée de l’insécurité pourrait avoir suffi à faire s’écrouler les fragiles réseaux commerciaux qui avaient été mis en place. Entre v. 4200 et 4000 AEC, confrontés à cette instabilité tribale puis à la guerre étrangère, les *Vinciens de la ‘’Vieille Europe’’ interrompirent presque totalement leurs activités métallurgiques autrefois florissantes, et abandonnèrent la plupart des villages balkaniques. Nombre de ces sites furent désertés pour toujours, souvent après avoir été détruits par le feu ; ce qui évoque naturellement la guerre.
- Vers 4100/4000 AEC, sur les restes de cette vieille culture dont ils accentuèrent la crise, des Indo-Européens venus de la culture de Sredny-Stog-2 s’installèrent dans les Balkans où ils installèrent R1b-M269*. Nous verrons plus loin qu’il est préférable de les nommer *Proto-Tyrrhéniens plutôt que *Tyrrhéniens directement lorsqu’il est question de cette époque pionnière. En effet, le groupe à l’origine des langues tyrrhéniennes qui sont parvenues jusqu’à nous (étrusque et lemnien) ne sera qu’une petite fraction de ce peuple ; celle qui s’installera v. 3100 AEC dans les îles et sur les littoraux de la mer Egée [cf. cartes N & suivantes]. Au début du IV° millénaire AEC, les envahisseurs *Proto-Tyrrhéniens des Balkans établirent la culture de Cernavoda-1 (v. 4000 à 3300 AEC) sur l’ancien territoire de Karanovo-6 et de Gumelnita A2, dont les indigènes furent vaincus et assimilés. C’est précisément à ce moment que le cheval fut introduit en Europe balkanique et danubienne. Dans cette région qui était proche des steppes pontiques, les étrangers furent peut-être assez nombreux pour s’imposer linguistiquement ? Mais le prestige culturel de la ‘’vieille Europe’’ permit peut-être aux langues indigènes de modifier substantiellement la langue des nouveaux-venus qui commença alors à s’écarter des langues anatoliennes demeurées dans les steppes pontiques ?
- Sur la côte dalmate et en Bosnie, les cultures métisses de Hvar-Lisicici et de Butmir (v. 4100 à 3600 AEC) , elles aussi issues de la conquête, remplacèrent la culture indigène de Danilo-Kakanj. Même chose encore pour la culture de Sopot-3 (v. 4100 à 3600 AEC) dans le Nord de la Croatie.
- Dans les Balkans Centraux, les cultures de Salcuta-4 / Krivodol / Bubanj-Hum (v. 4100 à 3500 AEC) découlèrent aussi de cette intrication. Elles ne formaient en réalité qu’une seule et même culture déclinée en faciès régionaux qui seront mentionnés sur la carte suivante.
- Les raids survenus entre v. 4200 et 4100 AEC mirent donc fin à la ‘’Vieille Europe’’, mais n’inaugurèrent pas pour autant l’Europe que nous connaissons. Sur les cendres des villages balkaniques et danubiens, ce fut une Europe intermédiaire, métisse, qui naquit : une Europe pas encore vraiment Indo-Européenne, et toujours un peu *Danubienne et *Vincienne ; une sorte de ‘’Néo-Vieille-Europe’’ qui entamait une brève renaissance en attendant d’être définitivement emportée mille ans plus tard, dans une nouvelle crise qui surviendra v. 3100 AEC [cf. carte N]. Pour expliquer cela, on pourrait suggérer que de nouveaux cadres dirigeants – des pasteurs d’origine Indo-Européenne – ont parasité une vieille culture agricole, chalcolithique et proto-urbaine en crise, et lui ont redonné vie. Cette lecture que nous faisons de ce qui s’est passé dans les Balkans puis dans la vallée danubienne entre 4200 et 4000 AEC, vient renforcer l’idée que la langue des envahisseurs fut confrontée à un très fort substrat indigène qui dut la modifier significativement. Nous répétons que c’est peut-être alors que la forme ancestrale de l’étrusque et du lemnien (peut-être la langue de Cernavoda-1 ?) commença à s’écarter des langues anatoliennes qui étaient en train d’acquérir leurs caractéristiques dans les steppes pontiques de Sredny-Stog-2 ?
- Dans la région couverte par la culture de Cucuteni-Tripolye, la période d’agitation climato-tribale correspondit aux phases Cucuteni A3 / Tripolye B1 (v. 4200 à 3900 AEC). Il est clair que les gens de Tripolye ne furent pas épargnés par la guerre, car 60% des pointes de projectiles retrouvées dans les villages Tripolye, remontent précisément à cette phase B1. Ce fut aussi une période pendant laquelle le nombre des villages fortifiés augmenta beaucoup, sans extension concomitante du territoire culturel ; ce qui amène à se demander si ces sites n’ont pas accueilli des réfugiés de Karanovo-6 / Gumelnita, chassés par les raids Indo-Européens *Proto-Tyrrhéniens qui installaient Cernavoda-1 à leur place ? Cependant, contrairement à bien d’autres cultures indigènes, la culture de Cucuteni-Tripolye survécut au chaos. Cela s’explique peut-être par la symbiose qu’elle avait commencé de développer deux siècles plus tôt avec les tribus des steppes pontiques qui la bordaient à l’Est et au Sud ? Il n’est donc pas impossible, qu’à partir de cette époque, la culture de Cucuteni-Tripolye soit devenue une culture métisse ? Ce qui permet de se demander si ce n’est pas à cette époque qu’un ou plusieurs clans Tripolye R1a-Z282 auraient pu être intégrés à la nouvelle ethnie dominante dont ils auraient adopté les mœurs et la langue ? Cette hypothèse donne en tout cas une clef de compréhension à l’étonnante prédominance que prendront les variants de R1a-Z282 chez les futurs Indo-Européens d’Europe Orientale, en lieu et place des variants de R1b-M269 originaires des steppes.
- Vers 4200 AEC, en Grèce du Nord, la vieille culture purement néolithique de Sesklo, fut remplacée par la culture chalcolithique de Dimini (v. 4200 à 3600 AEC). En Grèce du Sud et dans les îles de la mer Egée, s’installa peu après la culture d’Attica Cephala (v. 4100 à 3100 AEC) qui était chalcolithique elle aussi. Ces deux cultures voisines aurait-elles été en partie impulsées par des réfugiés paupérisés de la ‘’Vieille Europe’’ ?
Europe Centrale (Centre-Centre)
- Après leur conquête initiale de l’Europe balkanique (v. 4200 à 4100 AEC), de nouveaux raids portèrent des groupes Indo-Européens *Proto-Tyrrhéniens en Europe Centrale aux alentours de 4100 AEC. En Hongrie, en Slovaquie et dans les régions voisines, ils furent les ferments de la culture métisse de Tiszapolgar (v. 4100 à 3900 AEC) qui succéda à la culture indigène de la Tisza (v. 4800 à 4100 AEC).
- Enfin, v. 4000 AEC, nous proposons que d’autres raids encore – cette fois-ci au départ de l’Europe Centrale –, portèrent des *Proto-Tyrrhéniens jusqu’aux vallées du Rhin et de l’Elbe, sur le territoire de la culture néolithique indigène de Rössen qui devint alors Epi-Rössen. Ce mouvement établit également les cultures métisses de Michelsberg [cf. ci-dessous], des Vases à Entonnoir / TBK et d’Epi-Lengyel (v. 4000 à 3600 AEC) [cf. carte K]. Naturellement, plus ces gens dont les ancêtres étaient venus des steppes s’avançaient vers le Nord, plus ils se mélangeaient aux denses populations indigènes néolithiques dont ils adoptaient nécessairement peu à peu les usages. Il en résultat un considérable affaiblissement de leurs traditions steppiques, au point que de nombreux chercheurs récusent toute origine steppique à ces nouvelles phases culturelles des vieilles cultures néolithiques / chalcolithiques d’Europe Centrale. Nous ne les suivrons pas, sans pour cela proposer que ces nouvelles phases culturelles étaient indo-européennes au sens fort du terme. Lorsque nous proposons que des familles d’origine patrilinéaires steppiques s’imposèrent comme cadre dirigeants des nouvelles sociétés recomposées du Centre et du Nord de l’Europe, nous pensons que ces familles étaient peu nombreuses et que leur composantes steppiques étaient déjà plus ou moins fortement diluées par des unions antérieures avec les aristocraties indigènes rencontrées sur leur passage. Dans cette situation d’infériorité numérique qu’aucune technologie ne venait compenser (hormis l’équitation), il est probable que plus les envahisseurs progressèrent vers le Nord plus ils eurent tendance à abandonner leur langue *proto-tyrrhénienne originelle : les envahisseurs de l’Europe Centrale finirent probablement par adopter les langues des indigènes Sémitidiques septentrionaux, tout en leur apportant un adstrat . Ces évènements futurs et géographiquement très éloignés nous disent peut-être ce qui s’est passé en Europe centrale après v. 4200 AEC. Dans les deux cas, il s’agissait de l’acculturation des deux extrémités de l’immense Eurasie, où vivaient jusque-là des de peuples entièrement étrangers au mode de vie et à la langue des Indo-Européens. Or, nous constatons qu’au temps de Karasouk, l’indo-européanisation culturelle poussée, ne s’est pas traduite par une indo-européanisation linguistique ; ainsi, c’est chez les Mongols d’aujourd’hui que le vieux mode de vie des iraniens steppique est le mieux conservé, bien que les Mongols continuent de parler une langue Altaïque ! Il faudra probablement attendre l’arrivée des Indo-Européens strictement définis (entre v. 3300 et 3100 AEC) pour que l’Europe centrale se mette à parler le langage des steppes. Outre cet exemple, on peut aussi se référer à ce qui s’est passé quand une petite aristocratie Indienne s’imposa à une population Hourrite, à l’origine du royaume de Mitanni ; les aristocrates masculins avaient des noms indiens, tandis que leurs sœurs avaient des noms hourrites ; et que tout le monde parlait le Hourrite, dans lequel s’était infiltré quelque termes indiens, le plus souvent relatifs à la guerre ! Plus tard encore, c’est également ce qui s’est passé quand les Francs ont conquis la Gaule gallo-romaine où l’on parlait une forme locale du latin. Etc. ‘]qui les modifia partiellement. Bien sûr, il ne s’agit que d’une hypothèse gratuite qui ne pourra jamais être démontrée ni infirmée par personne. Toutefois, cet affaiblissement de la force d’impact des envahisseurs selon un gradient Sud → Nord a peut-être laissé une trace que nous pouvons repérer par l’étude de la fréquence de l’haplogroupe R1b-M269* qui est aujourd’hui assez élevé en Europe balkanique et danubienne, mais qui décroit en direction du Nord de l’Europe Centrale où il sera remplacé plus tard par les haplogroupes ADN-Y des Yamnayas occidentaux.
Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)
- Sur la base d’un Michelsberg ancien qui devait être purement indigène, la culture de Michelsberg ‘’proprement dite’’ (v. 4000 à 3600 AEC) débuta v. 4000 AEC. Elle couvrit un territoire étendu du Nord des Alpes à la Belgique et au Nord-Est de la France. Si jamais elle comprenait initialement quelques éléments Indo-Européens, ceux-ci furent rapidement dilués dans la masse des Indigènes selon les modalités que nous venons d’expliquer.
- Plus au Nord, au cours de cette crise climatique, les populations Ertebølle – toujours prises dans un mésolithique éternel – s’étendirent le long de la côte baltique, jusqu’au niveau de Rügen. Cette extension n’eut pas de suite notable car ces gens seront très prochainement remplacés par les populations de la culture des vases à entonnoir / TKB.
Europe Orientale
Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)
- Nous avons proposé que les Indo-Européens de Samara se divisèrent en deux groupes appelés *Tyrrhéno-Anatolien (groupe occidental) et Yamnaya (groupe oriental) [cf. carte I].
- Avancés en direction de l’ouest dans les steppes de la Volga, du Don et du Dniepr, les *Tyrrhéno-Anatoliens étaient probablement basés sur des formes non-L23 de R1b-M269*, tandis que leur langue était probablement un stade ancien des langues anatoliennes (stade brugmannien 2 de l’indo-européen). A l’époque Skelya / Sredny-Stog-2 ancien (v. 4400 à 4200 AEC), ces gens connaissaient déjà l’équitation et possédaient de nombreux chevaux ; mais ils n’étaient pas encore pour autant de purs nomades steppiques, car ce mode de vie accompli aurait été impossible en l’absence du chariot à quatre roues qui restait encore à inventer ! Par ailleurs, les tribus de type Skelya qui envahirent l’Europe v. 4200 AEC n’avaient pas encore de poteries décorées à la cordelette, et n’enterraient pas encore leurs chefs sous des kourganes ; marqueurs qui seront plus tard considérés comme typiquement Indo-Européens. En revanche, elles connaissaient le cuivre et savaient parfaitement que des objets en métal étaient abondamment produits à l’Ouest de leurs pâturages, dans les cultures balkaniques de la ‘’Vieille Europe’’. Au sein de l’ensemble Sredny-Stog-2 ancien, le groupe de Suorovo – que nous plaçons en position originelle des *Proto-Tyrrhéniens – nomadisait sur le Bas-Prut et dans la Dobroudja, au voisinage immédiat de la ‘’Vieille Europe’’. La crise climatique de v. 4200 AEC affecta probablement l’écologie de leur territoire pastoral. Par conséquent, il est possible que les premières incursions Indo-Européennes dans les marais du delta du Danube aient eu pour principal but la recherche de bons pâturages d’hivers ; mais ces gens ont certainement aussi été attirés par les objets en cuivre que fabriquaient la ‘’Vieille Europe’’, et plus globalement par les richesses réelles ou fantasmées de ces cultures *Vinciennes qui étaient alors d’autant plus faciles à attaquer qu’elles étaient en crise [cf. ci-dessus]. Dans ce contexte, étant favorisées par la maitrise de l’équitation, des tribus aventureuses – ou peut-être tout simplement repoussées par d’autres tribus plus fortes qu’elles –, entreprirent une série de raids guerriers en Europe *Vincienne [cf. ci-dessus].
- Dans l’ensemble Sredny-Stog-2 ancien / Skelya, le groupe Novodanilovka – que nous plaçons en position originelle des Anatoliens – nomadisait quant à lui dans la vallée du Dniepr. Aux alentours de 4200 AEC, c’est au sein de ce groupe que se produisit la transition entre cette phase ancienne et la phase récente / mature de la culture de Sredny-Stog-2 ; phase que l’on appelle Dereivka ou Igren (v. 4200/4100 à 3600 AEC). Et c’est dans cette culture de Dereivka que furent fabriquées pour la première fois des poteries décorées au moyen d’une cordelette enroulée sur la glaise encore fraiche et que furent édifiées les toutes premières tombes à kourganes. Dans les deux cas, il s’agira ultérieurement de marqueurs archéologiques forts pour repérer les cultures Indo-Européennes.
- Plus loin à l’Est, dans les steppes ouralo-caspiennes, la culture de Khvalynsk était déjà entrée depuis deux siècles dans sa phase mature que nous pouvons appeler Khvalynsk ancien (v. 4400 à 3900 AEC). C’est aux alentours de 4200 / 4000 AEC, qu’il faut placer la cristallisation du peuple Indo-Européens Yamnaya et des langues indo-européennes ‘’classiques’’ (stade brugmannien 3 de l’indo-européen) structurées par R1b-L23. C’est également dans cette région très orientale des steppes européennes qu’il faudra bientôt situer l’origine des variants R1b-L51 et R1b-Z2103 de R1b-L23 ; variants sur lesquels reposeront tous les peuples Indo-Européens non *Tyrrhéno-Anatoliens, c’est-à-dire les peuples Yamnayas, c’est-à-dire tous les Indo-Européens occidentaux (*Proto-Germains et *Proto-Liguro-Italo-Celtes) et, de façon plus contrastée, tous les Indo-Européens orientaux (*Proto-Balto-Slaves, *Proto-Greco-Phrygiens, *Proto-Thraces, et *Proto-Aryens). Nous repousserons toutefois à l’époque de la carte suivante l’apparition de ces deux variants fondamentaux de R1b-L23.
- Au Sud et à l’Est du groupe Yamnaya en cours de cristallisation encore fluide, se tenaient des clans voisins très proches qui partageait à la fois des traits linguistiques avec lui et avec le groupe anatolien situé plus loin à l’Ouest. Il s’agissait du groupe *Proto-Macro-Afanasievo (*P-M-A) dont il a déjà été question [cf. carte I] et que nous verrons bientôt peupler tout le système des steppes asiatiques [cf. carte L]
Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)
Situation ethnolinguistique globalement inchangée chez les peuples toujours mésolithiques de la Poterie Peignée.