F – 6 000 à 5 500 AEC – ATLANTIQUE ancien
Donc, sitôt que les bois, la cause importe peu,
jusques à la racine attaqués par le feu,
avaient séché du sol les veines embrasées,
dans les dépressions coulaient extravasées
des rivières de plomb, d’airain, d’or ou d’argent.
Les nappes de métal brillaient en se figeant.
L’homme, tenté d’abord par leurs couleurs riantes,
se plut à recueillir les gouttes chatoyantes.
Puis, les voyant garder la figure et le pli
du moule qu’en mourant leurs flots avaient rempli,
il se prit à penser qu’une chaleur intense
saurait dans un contour faire entrer leur substance,
et qu’en lame étirés sous le choc des marteaux,
amincis, en pointes aiguisés, les métaux
fourniraient des outils : de quoi fendre les branches,
façonner, équarrir les poutres et les planches,
de quoi tailler, fouir, perforer et creuser.
D’abord, sans préférence, il tenta d’aiguiser
l’argent et même l’or, comme l’airain rigide.
Mais en vain ! Sous l’effort, leur grain trop peu solide
du premier coup plia, rebelle aux durs travaux ;
et l’airain commença d’éclipser ses rivaux.
Lucrèce – La Nature des choses – livre V
F – 6.000 à 5.500 AEC – HOLOCÈNE – ATLANTIQUE ancien
Climat
Vers 6000 / 5800 AEC, au sortir de la crise climatique, la Planète entama une période chaude et humide que l’on appelle ‘’optimum Holocène’’ ou encore ‘’Grand-Humide récent’’ ou encore époque Atlantique. Nous séparerons cette époque en une partie ancienne et une partie récente situées de part et d’autre d’une nouvelle oscillation froide (moins marquée que celle de 6200 AEC) qui est le plus souvent appelée ‘’aride mi-Holocène’’ (v. 5500 à 5000 AEC) [cf. carte G].
Au début de la période Atlantique, les déserts disparurent de nouveau. Ce fut la plus belle période de tout l’Holocène ; une période bien plus chaude et bien plus humide que la nôtre. Après deux siècles de froid intense, cela donna un nouveau souffle aux sociétés humaines parce que ce climat chaud et humide est celui qui convient idéalement à notre espèce thermophile.
C’est à cette époque que, pour la première fois dans l’histoire, le principe de la fonte du métal fut découvert en Anatolie Orientale / Haute-Mésopotamie ; découverte fondamentale qui permit de franchir une nouvelle étape importante en direction du Monde technologique dans lequel nous vivons.
Les commentaires de la carte F sont les premiers à proposer de nouvelles subdivisions géographiques pour prendre en compte la multiplication croissante des données protohistoriques.
Afrique du Nord et Sahara
Afrique du Nord Occidentale
Probablement sans changement majeur de la population *Capsienne – dont nous avons proposé qu’elle était portée par l’haplogroupe E-M310 – le Capsien ‘’authentique’’ avait pris fin v. 6500 AEC, remplacé par un Capsien récent. Il s’agissait d’un Mésolithique céramique. Il se pourrait que ce soit ce courant culturel maghrébin qui porta la culture des céramiques Almagra en Espagne ? [cf. Europe atlantique].
En Mauritanie, la culture *Ibéromaurusienne mésolithique dite d’Hassi-el-Abiod poursuivait son existence. Ces gens devaient rester basés sur E-M78*, comme leurs ancêtres *Ibéromaurusiens du Maghreb.
Egypte et Cyrénaïque
Vers 6000 / 5800 AEC, suivant les pas des Tchadiques, un nouveau groupe *Afrasien venu du Sud-Levant s’installa dans la vallée égyptienne du Nil. Il s’agissait des premiers Egyptiens que nous pensons avoir été basés sur l’haplogroupes E-V22 et dans une moindre mesure sur J1 et R1b-V88. Ils transposaient en Egypte un arsenal néolithique complet, à la fois productiviste et céramiste PNA. Des sites agricoles apparurent alors dans toute la vallée ; mais nous les résumons sur la carte en ne mentionnant que la culture dite Fayoum-A. La langue boréo-afrasienne des premiers Egyptiens devait se situer en position intermédiaire entre celles des Sémitiques qu’ils laissaient au Nord-Est et des Tchadiques qui vivaient à l’Ouest de la vallée et dans la vallée elle-même où l’apparition de Bos taurus domestiques avait révélé leur présence v. 7000 AEC [cf. carte D]. Dans la vallée du Nil, les Egyptiens rencontrèrent également ce qui restait des indigènes mésolithiques que nous avons appelés *Proto-Berbères. Quittant la vallée, certains groupes Egyptiens remontèrent les nombreux affluents qui coulaient vers le Nil depuis les massifs sahariens, dans ce qui est aujourd’hui le désert égyptien occidental ; inaugurant ce que certains chercheurs appellent le Néolithique Saharien Moyen. Leurs interactions avec les pasteurs Tchadiques ne sont pas attestées mais seraient logiques. Se sont-ils affrontés ? Leur mode de vie respectif facilita-t-il leur cohabitation en cette époque humide où les terres agricoles et les bons pâturages ne manquaient pas ? C’est à cette époque que les nouveaux-venus introduisirent les ovicaprinés dans le désert égyptien ; dans cette région, plus sèche que la vallée propice à l’agriculture, les colons furent obligés de se tourner vers un élevage de petit bétail plus soutenu. Au Sud de l’Egypte, les Egyptiens atteignirent vraisemblablement la région de Nabta Playa, car c’est à ce moment-là que le mouton domestique (Ovis aries) apparut sur le site.
D’autres groupes Egyptiens venus du Sud-Levant s’installèrent-ils jusqu’en Cyrénaïque ? C’est peut-être dans ce mouvement qui affecta le Delta et la Cyrénaïque qu’il faut voir l’origine de la langue berbère ? En effet, certains chercheurs reconstituent que ce peuple pourrait être originaire de la vallée du Nil ou des régions adjacentes. Cela est logique. Nous avons associé les ancêtres *Proto-Berbères des Berbères au peuple mésolithique E-V65 qui était établi dans la vallée avant l’arrivée des pasteurs Tchadiques aux alentours de 7000 AEC ; pasteurs qui avaient commencé à afrasianiser leur langue. Si l’apparentement du tchadique et du berbère peut s’expliquer par ce premier contact, l’apparentement des langues berbère et égyptienne pourrait s’expliquer par une seconde phase d’afrasianisation des *Proto-Berbères à partir de 6000 AEC. Afrasianisation qui nous conduit désormais à parler de peuple Berbère. C’est peut-être en raison de ce processus que des linguistes de jadis avaient cru définir un ensemble linguistique **berbéro-égyptien, également qualifié de **chamitique / hamitique. Contrairement aux Tchadiques dont l’économie était centrée sur Bos taurus, ce peuple privilégia l’élevage des Ovicaprinés.
Sahara
Centrés sur le Tibesti, les pasteurs Tchadiques R1b-V88 profitaient des conditions climatiques exceptionnelles de leur Sahara vert, dont témoigne de manière vivante leur art Bovidien.
Afrique sub-saharienne
Afrique subsaharienne de l’Est
A l’Est du lac Méga-Tchad se trouvaient un ensemble de populations E1b ‘’non-E-M35’’. Nous les recensons de la manière suivante :
- Les Nigéro-Kordofaniens basés sur E1b1a1, encore indivis, situés au Tchad, en Centrafrique et à l’Ouest du Soudan (Darfour et Kordofan) ; les *Paléo-Nilotiques basées sur E-V12*, situés dans le reste du Soudan (Haut-Nil) et en Erythrée. La culture de ces deux groupes était mésolithique et céramique.
- Les *Paléo-Ethiopiens basés sur E-M35* et E1b1a2, sur les plateaux éthiopiens ; les *Paléo-Somaliens basés sur E-V32 et E-V16 en Somalie ; et les Nilo-Sahariens basés sur E2, qui étaient encore indivis en Ouganda et au Kenya où leur culture Eburran, mésolithique et non céramique, ressemblait à l’ancien Capsien. Ces trois groupes méridionaux et orientaux restaient en retard vis-à-vis des deux groupes septentrionaux.
Afrique subsaharienne de l’Ouest
- Dans l’Ouest de la bande sahélienne et dans l’Ouest du Sahara vert, les *Ouest-Africains, Africoïdes, mésolithiques et céramiques, peuplaient toujours l’essentiel de l’Afrique Occidentale, à l’exception de la Mauritanie où vivaient des Europoïdes Cromagnoïdes d’origine *Ibéromaurusienne (Hassi-El-Abiod).
Forêt pluviale
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Afrique du Sud
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Asie Occidentale Méridionale (Levant, Proche-Orient, Moyen-Orient, Anatolie, Arabie)
Avant d’explorer le Proche-Orient au sortir de la crise climatique, résumons la position des descendants de E-M35 au cours de la période Atlantique. L’haplogroupe E-M78*, que l’archéogénétique a montré associé aux *Ibéromaurusiens, devait être majoritaire chez les tribus de la culture d’Hassi-el-Abiod. Les autres descendants de la forme racine de E-M78 étaient divisés en 4 groupes : E-V12, associé aux *Paléo-Nilotiques sur le Haut-Nil ; E-V65, associé aux Berbères en Cyrénaïque et sur la côte méditerranéenne de l’Egypte ; E-V22 associé aux Egyptiens que nous venons de voir rétromigrer dans la vallée du Nil ; E-V13, associé aux Sémitidique qui colonisaient alors toute l’Europe méditerranéenne et l’Europe Centrale méridionale [cf. Europe]. Parmi les descendants de ‘’E-M35 non-E-M78’’, E-M310 (forme ancestrale de E-M81) avait peut-être porté l’expansion *Capsienne au Maghreb ; tandis que E-M123 portait les Sémites au Levant et que E-CTS11051 portait l’ensemble *Austro-Afrasien Couchitique et Omotique qui se trouvait encore dans la péninsule arabique.
A partir de v. 6000 AEC, le Levant entra dans la phase culturelle dite Pottery-Néolithic-A / PNA ; les poteries devinrent courantes, ce qui paracheva l’équipement néolithique des populations locales. Pendant l’épisode froid, nous avons vu que certains groupes PPNB avaient été forcés d’abandonner l’agriculture et d’adopter un élevage exclusif qui les avait contraints à (re)adopter un mode de vie semi-nomade [cf. carte E]. Cependant, au sortir de la crise climatique, ce qui n’avait peut-être été initialement considéré que comme un simple impératif temporaire de survie, était désormais devenu une manière de vivre à part entière pour les descendants de ces groupes ; et cette manière de vivre se maintint par tradition jusqu’à notre époque, sans jamais avoir été remise en cause par les progrès technologiques successifs. Ainsi, le nomadisme pastoral ne doit pas être considéré comme un mode de vie directement hérité du mésolithique ! En vérité, il s’est agi d’un retour au nomadisme, de gens dont les ancêtres avaient été sédentaires et agriculteurs pendant des milliers d’années ! En revanche, dans le même temps, d’autres groupes PPNB levantins étaient parvenus à franchir la crise climatique sans jamais avoir été obligé de renoncer à leur ancien mode de vie sédentaire et agricole ; peut-être parce ceux-ci avaient eu la chance de vivre dans les zones les mieux préservées ? Ou avaient eu la capacité de se les approprier par la force ? Quoi qu’il en soit, c’est bien à la crise climatique de v. 6200 / 6000 AEC qu’il faut imputer le début des relations compliquées qu’entretinrent jusqu’à notre époque les pasteurs nomades et les agriculteurs sédentaires. Les anciens avaient-ils gardé un souvenir confus de ces évènements ? L’histoire de l’agriculteur Caïn, tuant son frère éleveur Abel, ne serait-elle pas l’écho légendaire de ces luttes fratricides qui débutèrent alors ?
Etant donnée son intensité et son rôle déterminant dans l’apparition du nomadisme pastoral, il serait logique que l’épisode climatique de v. 6200 / 6000 AEC ait impulsé des mouvements humains de plus grande ampleur que le seul nomadisme pastoral :
- De fait, nous avons vu que c’est probablement v. 6000 AEC que les agriculteurs / éleveurs Egyptiens quittèrent le Sud-Levant pour s’établir dans la vallée du Nil. A la suite des Tchadiques, ce fut le second groupe *Afrasien qui rétromigra sur le continent originel.
- Pareillement, c’est v. 6000 AEC que l’élevage bovin est incontestablement attesté dans le Néfoud (Arabie du Centre-Nord), ainsi qu’en Arabie du Sud où l’on constate aussi un changement des assemblages lithiques. Cela signifie-t-il que des nouveaux groupes *Afrasiens PNA avaient remplacé ceux qui s’étaient antérieurement installés dans la péninsule v. 7500 / 7000 AEC ? Pas nécessairement ; mais dans ce cas-là, ces hypothétiques nouveaux venus pourraient avoir été les ancêtres des Couchitiques, tandis que les premiers auraient été ceux des Omotiques ? Précisons que ce n’est pas l’option que nous avons adoptée en anticipant le mouvement des Couchitiques v. 7000 AEC [cf. carte D] ; mais cela n’interdit nullement que ce peuple ait été constitué de plusieurs apports venus successivement depuis le Nord de l’Arabie. Le plus probable étant d’ailleurs que les Omotiques et les Couchitiques africains d’aujourd’hui ne sont que les vestiges, exilés et métissés, d’une ethnographie *Austro-afrasienne qui fut autrefois plus riche dans sa verte patrie arabe.
- Les mouvements des Egyptiens et des *Austro-Afrasiens que nous venons de décrire furent-ils impulsés par une pression des Sémites en direction du Sud ? C’est vers 6000 AEC que nous proposons l’extension de leur groupe au Sud-Levant et dans le Nefoud où ils prirent respectivement la place des deux autres groupes. Au Sud-Levant, c’est à ce moment – tardif – (ou plus probablement pendant la période de transition de l’épisode froid) qu’apparurent les premières poteries. La culture Néolithique céramique A (Pottery-Neolithic-A / PNA) de cette époque porte divers noms selon les sites, mais peut être appelée Lodien ou de Jericho-9.
- Pour en finir avec le bloc *Afrasien, le Sud de la péninsule anatolienne – et désormais le plateau anatolien central – conservaient une culture PNB, de type Çatal Höyük. Cet atlas fait l’hypothèse que la population de ces régions était Sémitidique et étroitement apparentée aux groupes néolithiques qui étaient en train de grignoter l’Europe. Vers 6000 AEC, ces populations néolithiques s’étendirent sur toute l’Anatolie Occidentale et commencèrent à se rapprocher du Bosphore. La culture locale est connue sous le nom de Fikirtepe (v. 6000 à 5500 AEC). Un peu plus tard, c’est v. 5800 AEC que naquit l’âge du cuivre ou Chalcolithique parmi ces mêmes populations *Sémitidique PNB d’Anatolie méridionale et d’Anatolie orientale / Haute Mésopotamie. Il convient de souligner qu’il s’est agi de la plus ancienne métallurgie au Monde. Bientôt, ce progrès technologique soutiendra une nouvelle vague de peuplement de l’Europe qui installera les riches cultures céramiques et chalcolithiques dites de la ‘’Vieille Europe’’ [cf. carte G].
Sur le Haut-Tigre et le Moyen-Euphrate, la culture de Halaf (v. 6200 à 5500 AEC) poursuivait son existence et se prolongeait au Nord-Levant avec la culture Amuq-C (v. 6000 à 5500 AEC) qui était peut-être une dépendance halafienne. En effet, en Syrie littorale, Amuq-C semble se situer en rupture culturelle avec les phases Amuq-A-B précédentes, ainsi qu’avec Amuq-D qui suivra. Ces populations pourraient avoir fait partie du groupe *Kartvélien ? Elles étaient encore ignorantes de la métallurgie.
En Mésopotamie se prolongeait la culture de Samarra (v. 6200 à 4500 AEC) et sa dépendance méridionale d’Ouelli (v. 6000 à 5300 AEC), qui pourraient également avoir fait partie du groupe *Kartvélien ?
L’économie agricole atteignit le Sud du Caucase vers 5800 AEC mais ne diffusa pas au Nord de la chaine montagneuse, restant concentré dans les vallées de la Kura et de l’Araxe. Les tribus qui introduisaient le Néolithique dans la région faisaient vraisemblablement partie de ce groupe culturel néolithique originaire du Haut-Tigre et que nous avons appelé *Kartvélien. C’est peut-être le mouvement néolithisateur dont il est question ici qui porta le groupe *Kartvélien en Géorgie ? La Géorgie étant la seule région où il survit aujourd’hui. On désigne leur culture sous le nom de Shulaveri-Shomutepe. Ces gens ne disposeront pas des technologies chalcolithiques avant 5000 AEC.
Iran, Asie Centrale, Steppes Asiatiques Occidentales, Sibérie Occidentale, Altaï
- Sur les piémonts du Kopet-Dag, la culture de Namazga-1 (v. 6000 à 4500 AEC), était la forme orientale de celle de Jeitun. Nous avons supposé que ces cultures étaient portées par des *Kartvéliens d’haplogroupe J2.
- Au Sud-Est de l’Iran, sur les piémonts des monts Sulaiman, la culture de Mehrgarh-1 (v. 7000 à 5500 AEC) faisait partie du même horizon ethnolinguistique.
- Vers 6000 AEC, les montagnes de l’Afghanistan et le Tadjikistan entrèrent à leur tour dans le Néolithique (v. 6000 à 2000 AEC), sous une forme déjà pleinement céramique. Dans le contexte régional, le Néolithique d’Afghanistan fut peut-être intrusif, portée par des agriculteurs d’haplogroupe J2 qui intégrèrent les populations locales selon les deux modalités déjà définies.
- Les hommes du peuple *Kelteminar d’Ouzbékistan et du Turkménistan portaient peut-être principalement l’haplogroupe R2. Hormis les deltas de l’Oxus et de l’Iaxarte, les vastes étendues où ils résidaient étaient semi-arides à leur époque, mais cependant constellées de lacs poissonneux autours desquels étaient établis des groupes semi-sédentaires. Ces populations apprirent à fabriquer des poteries v. 6000 AEC, actant le début de la culture mésolithique céramique de Kelteminar (v. 6000 à 2500/2000 AEC). Certains font cependant commencer la culture Kelteminar un peu plus tard, v. 5500 AEC seulement. D’où le concept de poterie leur vint-il ? S’agit-il d’une énième invention indépendante ? Où ce concept percola-t-il depuis le Nord, venant des steppes ouralo-caspiennes ou de l’Altaï ? Dans les deux cas, cela impliquerait que les peuples Proto-Indo-Européens du Kazakhstan aient également été convertis à la céramique. Option que nous ne récusons pas dans cet atlas malgré l’absence de sites intermédiaires qui permettraient de valider ce scénario. D’ailleurs, bien que la région qui est pour nous devenue le désert de Kyzil-Kum (entre l’Oxus et l’Iaxarte) constituait alors une sorte de barrière écologique entre l’Asie Centrale etles steppes du Nord, certains éléments de la culture Kelteminar la rattachent à celle des peuples du Kazakhstan.
- En revanche, les côtes orientales de la mer Caspienne et la Margiane conservaient leur culture Jebel mésolithique acéramique. De même, la Haute-Bactriane, le Ferghana et le Pamir demeuraient encore épipaléolithiques ou mésolithiques acéramiques.
- Comme il vient d’être suggéré, les populations épipaléolithiques des steppes du Kazakhstan devinrent peut-être céramiques vers cette même époque ? Il est cependant possible que ce progrès soit plus tardif, autour de 5500 AEC seulement. Ces populations mésolithiques du Nord-Kazakhstan étaient les Proto-Indo-Européens, basés sur R1b-M269 qui représente la forme ancestrales des haplogroupes ADN-Y de 60 % des Européens Occidentaux de la fin du XX° siècle. Des individus R1b1* existaient à leur côté, probablement en position occidentale ; et ces groupes étaient au seuil de pénétrer en Europe.
- Dans le bassin du Haut-Ob et de ses tributaires, s’établirent les cultures dites de l’Ob-Supérieur et de l’Ob-Inférieur (6000-2200 AEC). Nous avons vu qu’elles pourraient résulter d’une intrusion occidentale car ces cultures ressemblent à celles de la céramique peignée que l’on connait plus loin vers l’Ouest et que nous associons à des peuples R1a. C’est pourquoi la carte F montre l’haplogroupe R1a mêlé aux haplogroupes R1b-M73 et Q1 qui étaient plus anciennement implantés que lui dans la région. Leurs tombes sont collectives avec soit des inhumations soit des crémations. Du côté oriental des monts Oural, des cultures apparentées existaient aussi ; parmi ces faciès ressort le nom de Koshkino qui est la phase ancienne de la culture de Boborykino ainsi qu’un excès d’autres entités culturelles mal définies et trop vaguement décrites pour pouvoir être utiles. Pour cette raison, il est préférable de ne donner qu’un nom géographique aux autres cultures de Sibérie Occidentale : Mésolithique céramique de l’Ishim, Mésolithique céramique de la steppe de Baraba, mésolithique céramique de l’Ob Supérieur et Inférieur. Ces cultures de la forêt-steppe – assez frustes quoique désormais céramiques – faisaient le lien avec celles de l’Europe Orientale, qui étaient portées par le même groupe ethnolinguistique de la céramique peignée que nous avons appelé *Peuple R1a du Nord.
Baïkalie, Sibérie Orientale, Arctique
Vers 6000 AEC, les poteries étaient devenues courantes chez les *Kitoï de Cis-Baïkalie (mésolithique céramique). En Trans-Baïkalie vivaient possiblement un peuple *Proto-Tchouktcho-Nivkhes, basé sur P1*(non-Q non-R).
Le Nord de la Sibérie Orientale était le domaine des Eskaléoutes Q1a1-F746 de culture Sumnagin, qui parlaient des langues occidentales eurasiatiques mais dont le phénotype physique était devenu Mongoloïde. Leur culture était épipaléolithique / mésolithique, mais non céramique.
La côte de la mer d’Okhotsk et le Kamchatka devaient rester peuplés par des groupes Na-Déné C2b1 restés en arrière de ceux qui étaient passés en Amérique. Leur culture était toujours épipaléolithique. Tandis que la vallée de l’Ienisseï devait être peuplée de tribus *Proto-Ienisseïennes, proches parente des Na-Déné de la côte et C2b1 elles aussi, mais isolées d’eux par l’immense extension des Eskaléoutes.
Chine, Mandchourie, Mongolie, Corée, Japon
En Chine du Nord, le groupe Sino-Tibéto-Birman s’était déjà scindé en un groupe Chinois et un groupe Tibéto-Birman qui étaient tous les deux les héritiers de la culture néolithique de Peiligang [cf. carte D].
- Les Chinois étaient demeurés dans les plaines de Chine du Nord où l’on observe alors trois variantes culturelles : au Nord-Est, la culture de Cishan (v. 6500 à 5500 AEC) était dans sa phase récente au Sud-Hebei ; à l’Est de son domaine, la culture de Peiligang évolua sans rupture en culture Pré-Yangshao (v. 6000 à 5000 AEC) qui était agricole, basée sur le millet ; son pendant de l’Ouest était la culture de Dadiwan (v. 6000 à 5500 AEC) où l’on cultivait également le millet dès v. 6000 AEC au moins ; c’est même ici qu’existe la plus ancienne attestation certaine de la culture de Panicum miliaceum.
- C’est plus loin encore vers l’Ouest que se trouvaient les premiers Tibéto-Birmans dont le groupe avait cristallisé chez des pionniers Peiligang infiltrés au Qinghai Oriental où ils s’étaient mêlés aux indigènes de la région. Ce sont nécessairement ces derniers qui apportèrent aux Tibéto-Birmans les gènes qui les aident encore aujourd’hui à mieux supporter l’altitude ; gènes qui – in fine – remontent probablement aux anciens Dénisoviens Septentrionaux de la région [cf. atlas n°3].
Plus au Nord, au Liaoning et au Sud-Est de la Mongolie intérieure, la culture de Xinglongwa (v. 6200 à 5500 AEC) expérimenta aussi la culture du millet, potentiellement emprunté à ses voisins du Sud. Il ne s’agissait pas d’une population originellement Chinoise que nous basons sur C2c. En effet, l’archéogénétique a montré que ces gens portaient l’haplogroupe N1* ; ce qui apparente les populations Xinglongwa aux groupes Ouralo-Altaïques situés plus loin au Nord.
Dès avant le début de l’Holocène, nous avons localisé en Mongolie Occidentale le noyau originel d’un groupe ethnolinguistique spéculatif Ouralo-Altaïque basé sur N1a et parlant une langue eurasiatique [cf. atlas n°3]. Ce groupe ancien est spéculatif parce qu’il n’est proposé que sur la base d’un regroupement linguistique entre les langues altaïques et les langues ouralo-youkaghires ; regroupement lui-même fragile et donc contesté. Nous le retenons cependant pour expliquer les nombreux individus N1a que comprennent les peuples actuels de langue altaïque, dont la cristallisation ethnique fut complexe. C’est peut-être à l’époque où nous sommes parvenus, entre v. 6000 et 5500 AEC, que ce groupe spéculatif Ouralo-Altaïque pourrait s’être scindé en deux grands blocs ethnolinguistiques de niveau inférieur : un groupe Proto-Altaïque parti vers l’Est, en Mongolie Orientale, où N1a se mêla aux haplogroupes *Paléo-Altaïques C2b1a2, C2c et P1*(non-Q non-R) ; et un groupe Ouralo-Youkaghire demeuré en Mongolie Occidentale, toujours centré sur N1a.
Au Primorye, on fera commencer la culture de Boisman au début de l’Atlantique ancien. Cette culture était proche de celle de Jeulmun en Corée ; soit qu’elle ait été fondée par des groupes Jeulmun, soit qu’il se soit agi d’une simple évolution génétique de la culture Rudnaya. Nous avons affilié ces cultures à un peuple spéculatif *Paléo-Altaïque basé sur C2b1 et sur P1*(non-Q nonR) qui avait apporté des éléments occidentaux dans la culture matérielle de la région au Boréal récent ou au début du Préatlantique [cf. carte C].
Le Sud du fleuve jaune était le domaine des peuples Austriques, déjà séparés en plusieurs grands groupes qui existent toujours aujourd’hui. Chez les Hmong-Mien du Centre de la Chine, la culture néolithique de Pengtoushan se poursuivait dans une phase Post-Pengtoushan récente. La côte Sud était le domaine des Taï-Kadaï qui portaient la culture Guandong et du Guanxi. Tout le reste des régions côtières était peuplé par le grand groupe Austronésien qui égrainait une chaine de cultures néolithiques du Nord au Sud : Houli (v. 6500 à 5500 AEC) au Shandong ; Kuahuqiao (v. 6000 à 5000 AEC) qui était l’héritière de Xiaohuangshan près de l’embouchure du fleuve Bleu (Jiangsu / Zhejiang / Anhui), et dont les habitants s’initiait à la culture du riz sauvage local, probablement de manière indépendante du Néolithique de Chine du Nord ; et Zengpiyan (v. 7000 à 5500 AEC) dans le Fujian et le Jiangxi. Dans le Sud-Ouest continental de la Chine et au Nord-Vietnam, se trouvaient les Austro-Asiatiques auxquels nous attribuons la culture mésolithique céramique de Quynh Van.
Indes
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Indochine et Indonésie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Nouvelle-Guinée, Australie, Tasmanie, Océanie
Situation ethnolinguistique globalement inchangée.
Europe Centrale et Occidentale
Europe atlantique (Ouest-Centre & Ouest-Nord)
Vers 6000 AEC, la culture mésolithique de la céramique Almagra apparut subitement sur le littoral du Sud de l’Espagne et du Portugal, sans aucun antécédent local. Comme en d’autres régions du Monde, il est possible qu’il se soit agi d’une invention locale. Cependant, certains archéologues proposent des influences originaires d’Afrique du Nord, et il faut alors supposer la traversée de Gibraltar par des groupes issus du Capsien récent que nous avons vu céramique. On a voulu faire de cette culture ‘’le plus ancien ‘’Néolithique’’ d’Europe de l’Ouest ; mais la question d’une économie de production n’est pas claire. Il s’agissait plus probablement d’un Mésolithique céramique. Plus tard, sous la forme de la culture cardiale, le véritable Néolithique proche-oriental recouvrira les populations Almagra. Les datations sont peu précises, d’autant que la technique des céramiques Almagra persista longtemps localement après l’introduction de la poterie cardiale ; ce qui pourrait signifier que deux populations cohabitèrent un temps et finirent par fusionner ? Peut-être faut-il clore cette séquence culturelle Almagra dès v. 5500 AEC ? Et ne plus parler que de Cardial ensuite ? Quitte à ce cardial local ait été un ‘’Cardial de tradition Almagra’’ ?
Vers 5800 AEC, venu de l’Adriatique et de l’Italie en suivant les côtes [cf. Europe méditerranéenne], le courant colonisateur cardial atteignit le Sud de la France et l’Est de l’Espagne. Ce Cardial franco-ibérique dit ancien (v. 5800 à 5200 AEC), puis récent (v. 5200 à 5000 AEC) remplaça les cultures mésolithiques locales. Ces gens portaient les haplogroupes anatoliens G2a, E-V13, T1 et J1.
Un Epi-Azilien perdurait dans le reste de la péninsule hispanique. De même pour le Tardenoisien en France et en Allemagne du Sud et pour la culture de Shippea Hill dans les îles britanniques. Toutes ces cultures indigènes étaient portées par des *Magdaléniens épipaléolithiques qui restaient basés sur les vieux haplogroupes *Gravettiens I1 et I2a.
Europe méditerranéenne (Ouest-Sud)
Nous avons dit que la colonisation néolithique Sémitidique en Europe se fit selon deux directions : la vague intracontinentale du Néolithique Danubien [cf. Europe Centrale et Europe égéenne et balkanique], et la vague méditerranéenne littorale du Néolithique Cardial, appelé ainsi en raison d’une habitude rapidement adoptée par ces groupes, qui consistait à décorer les poteries en les grattant avec la coquille d’un mollusque marin que nous appelons cardium. Vers 6000 AEC, parti de Grèce quelques siècles plus tôt, le Néolithique Cardial était déjà bien implanté dans toute l’Italie et sur la rive balkanique de l’Adriatique. Dans ces province, on désigne le Cardial sous le nom local de culture de la Céramique Imprimée / Impressa (v. 6000 à 5500 AEC). C’est à partir de là qu’il diffusa sur le littoral provençal avec les haplogroupes proche-orientaux et anatoliens que nous avons mentionnés [cf. Europe atlantique]. C’est aussi à partir de l’Italie que furent néolithisées entre 6000 et 5500 AEC les grandes îles de Sicile, de Corse et de Sardaigne. Le passage vers la Sardaigne s’étant vraisemblablement fait par l’île d’Elbe et par la Corse, la Sardaigne dut être néolithisée plus tardivement que les autres îles. Dans tous les cas, il est probable que l’arrivée de petits groupes de colons néolithiques fut suivie d’une acculturation partielle des indigènes. Mais ce processus d’acculturation fut certainement plus particulièrement marqué en Sardaigne où ce scénario explique très bien l’importante persistance du vieil haplogroupe I2a et dans une bien moindre mesure celle du très vieil A1b-M13 hérité des tous premiers Hommes Modernes d’Europe [cf. atlas n°3]. Comme la Sicile, la Corse sera plus tard bouleversée par de nouvelles invasions ; ce qui explique les importantes différences génétiques que nous constatons aujourd’hui entre les deux grandes îles voisines : la Sardaigne est un bien meilleurs conservatoire des peuplements passés que ne l’est la Corse.
Europe égéenne et balkanique (Centre-Sud)
Le Néolithique Danubien continua à progresser en Europe Egéenne, Balkanique et Danubienne au rythme de la croissance de la population des colons Sémitidiques et de la nécessité de trouver de nouvelles terres agricoles pour leurs enfants ; au rythme également de la résistance des indigènes mésolithiques qui, ici comme en Anatolie, ne voulaient pas nécessairement adopter l’économie de production ni laisser s’installer des immigrants étrangers sur leurs territoires de chasse ancestraux. Comme leurs cousins cardiaux, ces colons étaient basés sur G2a, E-V13, T1 et J1.
- Vers 6000 AEC, la culture Proto-Sesklo (Grèce) évolua en culture de Sesklo (v. 6000 à 4200 AEC) qui se maintiendra longtemps en Thessalie. D’autres cultures de même nature se partageaient le reste des Balkans : En Thrace / Bulgarie, la culture de Karanovo-1 à -3 (v. 6000 à 5500 AEC) ; dans les Balkans Centraux, la culture de Starcevo (v. 6000 à 5300 AEC).
- Ce sont des groupes issus de la culture balkanique de Starcevo qui fondèrent la culture de Cris-Koros (v. 5800 à 5300 AEC) sur le Bas-Danube (Roumanie), dans les Carpates Orientales et en Moldavie. Le faciès valaque de cette même culture est appelé Dudesti.
- Antérieurement mésolithique et acéramique, le peuple indigène de Bug-Dniestr avait adopté la poterie peignée vers 6200/6000 AEC, sous l’influence d’un courant culturel issu de la moyenne Volga (culture d’Elshan, précocement céramique) [cf. carte E]. Nous avons proposé que ce fût à cette occasion que fut sélectionné l’important variant R1a-Z282 de R1a-Z283. C’est vers 5800 AEC, après avoir dans un premier temps colonisé les vallées du Seret et du Prut, les néolithiques Sémitidiques de Starcevo / Cris-Koros vinrent à leur rencontre dans la vallée du Dniestr, munis de tout leur équipement d’éleveurs et agriculteurs. La région fut donc un carrefour culturel. C’est au voisinage et sous l’influence de ces colonisateurs néolithiques que les mésolithiques indigènes R1a-Z282 de la zone frontière Bug-Dniepr acquirent les premiers rudiments de l’élevage et de l’agriculture. La néolithisation de la culture Bug-Dniepr alla croissant dans les siècles qui suivirent (entre v. 5800 et 5400 AEC), ainsi que l’atteste l’augmentation de la proportion des animaux domestiques (bovins, porcs) et de l’agriculture dans l’économie des sites. On peut voir dans cette acculturation les racines de la future culture de Cucuteni-Tripolye et, ainsi, comprendre pourquoi l’haplogroupe européen oriental R1a-Z282 sera – plus tard – incorporé au monde Indo-Européen lorsque celui-ci instaurera une union symbiotique avec les communautés agricoles de Cucuteni-Tripolye. Notons dès à présent que ce phénomène d’acculturation successive des populations du Dniestr et du Boug pourrait avoir constitué la racine de la forte prévalence de R1a-Z282 chez les Indo-Européens orientaux.
Europe Centrale (Centre-Centre)
En Europe centrale, la culture néolithique Rubanée / Linéaire / LBK (v. 5700 à 4200 AEC selon les lieux) fut une extension septentrionale de Starcevo qui débuta v. 5700 AEC. Vers 5500 AEC, elle occupait déjà la Hongrie de l’Ouest, l’Allemagne du Sud, l’Autriche et la Tchéquie.
Le reste de l’Europe centrale demeurait peuplée de *Magdaléniens de cultures tardenoisienne et kongemosienne.
Europe nordique et scandinave (Centre-Nord)
Les *Magdaléniens I1 et I2a d’Europe du Nord avaient développé une série de cultures sœurs appelées Kongemose (Pays-Bas, Allemagne du Nord, Danemark), Hensbacka (côte suédoise), Fosna (côte norvégienne), et Komsa dans le grand Nord arctique.
Leurs pendants finlandais étaient les cultures de Sujala au Nord et de Suomusjarvi au Sud, toutes deux possiblement portées par groupes R1a et lointainement héritières du Swidérien.
Europe Orientale
Europe steppique et caucasienne (Est-Sud)
Les steppes ouralo-volgaïques, la steppe du Don et les steppes pontiques restaient le domaine du peuple tardiglaciaire que nous avons appelé *R1a du Nord, à l’époque dans une phase culturelle mésolithiques et céramiques qui se situe à la racine de la culture de la Céramique Peignée / Comb Pottery. De l’Est à l’Ouest on trouvait un chapelet de faciès culturels apparentés : Elshan et Seroglazovo, Haut-Don et Bas-Don et Sursk-Dniepr / Dniepr-Donetz-1 ; cette dernière étant en contact avec le front de néolithisation anatolo-européen qui venait d’atteindre les rives du Boug méridional [cf. ci-dessus]. Au Nord-Caucase, les premières céramiques apparurent v. 6000 à 5500 AEC (Mezmaiskaya Cave). Cette chaine de culture se poursuivait ensuite en Sibérie Occidentale [cf. ci-dessus].
Europe Orientale (Est-Centre & Est-Nord)
Aux latitudes moyennes de l’Europe Orientale, la céramique fit son apparition v. 6000 AEC, provenant vraisemblablement des cultures méridionales d’Elshan, du Don et de Dniepr-Donetz-1. Ces poteries étaient décorées d’incisions faites avec des peignes et les cultures d’Europe Orientale sont de ce fait globalement désignées sous le nom de Céramique Peignée / Comb ware. Pour schématiser, le Mésolithique céramique peigné s’installa dans le bassin de la Moyenne-Volga et de la Kama (culture de Volga-Kama), dans le bassin de la Haute-Volga (culture de la Haute-Volga qui constitue une phase récente de la culture acéramique de Butovo), ainsi qu’en Biélorussie et en Pologne su Sud (culture de Janislawice).
Plus loin au Nord, appartenant vraisemblablement au même groupe ethnolinguistique, les cultures de Kunda (Pologne du Nord et Pays Baltes) et de Veretye (bassin de la Dvina) demeuraient encore acéramiques.
Dans l’extrême Nord de la chaine de l’Oural (bassins de la Pechora et de l’Ousa) vivaient peut-être encore les ultimes descendants épipaléolithiques du vieux peuple de Kostenki ?
Dans les siècles qui suivront, la céramique peignée (v. 6000 à 3000 AEC) se rependra dans toute l’Europe Orientale. On a longtemps pensé que les porteurs de cette culture parlaient une forme ancestrale des langues Ouraliennes, mais aujourd’hui cette position est devenue impossible de tenir en raison des progrès de la génétique des haplogroupes ADN-Y. D’ailleurs, la toponymie de la région avait depuis longtemps révélé l’existence d’un substratum non-Ouralien qui a été qualifié de paléo-européen que nous associons au *Peuple R1a du Nord et aux Indo-Européens Orientaux qui peupleront bientôt la forêt russe [cf. carte P].