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Interpléniglaciaire
Stade inter Maisières-Tursac : 28.600 à 27.000 AEC
Interstade de Tursac : 27.000 à 24.000 AEC
MIS 3 (9/9)

 

Q – 28.600 à 24.000 AEC – Second maximum glaciaire

 

Climat

Après un refroidissement inter Maisières / Tursac survenu entre 28.600 et 27.000 AEC (correspondant au GS-5), le faible interstade de Tursac termina le MIS 3. Il s’étendit plus précisément sur deux réchauffements successifs : le GI-4 entre 27.000 et 26.600 AEC constitua un Tursac-ancien, puis le GI-3 entre 25.800 et 25.600 AEC constitua un Tursac‑récent ; lesquels furent entrecoupés par la phase froide du GS-4 entre 26.600 et 25.800 AEC. A l’issue du second pic de réchauffement, certains chercheurs prolongent l’interstade de Tursac sur le début du GS-3 et l’arrêtent seulement au moment du plongeon dans la phase hyper-glaciale de Brandebourg qui survint v. 24.000 AEC. C’est cette version d’un Tursac-récent étendu jusque v. 24.000 AEC qui est adoptée ici, bien que la période froide située entre 25.600 et 24.000 AEC ne puisse être considérée comme interstadiale QUE par contraste avec le stade hyper-glacial de Brandebourg.

Entre la Sibérie Orientale et l’Alaska, la Béringie émergea de nouveau v. 28.000 AEC et restera désormais exondée jusque v. 13.000 AEC ; signe que le niveau des océans demeura constamment au-dessous de – 50 mètres pendant quinze mille ans. Mais cela ne signifie pas que les Humains purent librement circuler entre les deux continents pendant l’intégralité de cette période. A l’époque de la partie ‘’chaude’’ du Tursac, le niveau des océans se situait peut-être aux alentours de – 60 mètres ; mais la route côtière vers les Amérique semble ne pas avoir été empruntable.

 

Afrique

Afrique du Nord

Situation ethnolinguistique inchangée.

 

Afrique Tropicale

Situation ethnolinguistique inchangée.

 

Afrique du Sud

Situation ethnolinguistique inchangée.

 

Eurasie

Asie Sud-Orientale (Inde, Indochine, Sunda, Sahul)

En Inde, le PSM s’installa dans toutes les régions, y compris sur la côte des Ghâts Occidentaux qui pourrait avoir conservé une culture de ‘’mode 4’’ jusque-là ? Le site de Patne a livré des artéfacts ‘’artistiques’’ (coquille gravée). Avec le Microlithisme et l’art, les Indes participaient pleinement au Monde eurasien moderne.

 

Mais à l’Est des Sundarbans, il en allait tout autrement en dépit d’une évolution technologique appelée Sonvien (SON). Les dates de cette industrie de la péninsule indochinoise ne sont pas stabilisées, mais elle pourrait s’être étendue entre la fin du MIS 3 et le début du Tardiglaciaire, c’est-à-dire approximativement entre v. 28.000 et 13.000 AEC. Quoique un peu plus moderne que celles qui l’avaient précédée localement, la technologie de Son-Vi comprenait toujours principalement des galets cassés et des outils sur éclats dont certains étaient cependant un peu plus allongés et grossièrement pointus. C’est cela qui représente une évolution ; mais une évolution qu’il faut bien qualifier de modeste. C’est donc un peu abusivement que l’empilement technologique confus observé dans le Sonvien est qualifié de ‘’mode 1-2-3-(4)’’ sur les cartes. En effet, on ne peut en aucune façon le rattacher au Paléolithique supérieur car il n’existait pas de véritables outils laminaires non plus que des outils en os ou encore des manifestations ‘’artistiques’’. Ce constat étant fait, nous pouvons faire l’hypothèse que cette bien timide évolution technologique résulta d’un nouvel apport de gènes occidentaux, qui pourraient avoir été ceux des *Proto-Papouasiens ? Installation qui pourrait par ailleurs avoir constitué l’arrière-plan d’une séparation de l’haplogroupe MS en deux haplogroupes M et S aux alentours de 28.000 AEC ? Ces deux grands variants de MS rappelant possiblement deux routes migratoires qu’il nous est impossible d’identifier faute de matériel. Peut-être M résulta-t-il d’un mouvement méridional précoce ? [cf. carte R].

 

L’hypothèse que le Sonvien résulterait d’une évolution technologique basée sur une nouvelle strate de peuplement, nous donne à nouveau l’occasion d’une réflexion générale sur l’hapax mondial que constitue l’Asie du Sud-Est au Paléolithique supérieur. Résumons l’étrangeté de cette région au stade de l’histoire où nous sommes parvenus : Si nous ne nous trompons pas trop sur les routes de diffusion des haplogroupes ADN-Y et sur les dates approximatives de leur apparition, les *Proto-Papouasiens K2b1(MS) et K2b2(P*/P1*/P2) – dont les ancêtres venaient d’une région technologiquement acquise au ‘’mode 4’’ – se remirent à utiliser des technologies lithiques arriérées dès lors qu’ils furent arrivés en Asie du Sud-Est ; tandis que, dans le même temps, leurs proches cousins geeks K2b2(P1*), demeurés à l’Ouest, manipulaient les technologies PSM de ‘’mode 4-(5)’’ ! Pourquoi ce gouffre technologique séparant des peuples aussi proches l’un de l’autre en généalogie patrilinéaire ? Proches au point de partager l’haplogroupe P1* ! L’explication la plus souvent avancée par les préhistoriens est que les pauvres cailloux cassés que nous retrouvons sur la péninsule indochinoise, ne seraient que les scories d’une technologie très originale et beaucoup plus moderne, mais qui nous serait totalement invisible parce qu’elle aurait été basée sur des outils et des armes périssables, réalisés en bambou ; lesquels bien sûr ne se sont pas conservés. Faisons immédiatement remarquer que si ce scénario décrit vraiment la réalité, il implique que chaque nouvelle strate populationnelle venue du Moyen-Orient avec la technologie lithique de son temps, abandonna volontairement ses outils en pierre pour adopter, l’une après l’autre et sans jamais faillir sur ce point, les outils locaux en bambous ; lesquels devaient donc avoir une efficacité bien plus grande que n’importe quel outil en pierre ! Or, cela ne convainc pas du tout, car des expériences ont montré que les outils de bambous ne sont pas aussi efficaces que les outils en pierre pour un certain nombre d’opérations nécessaires au dépeçage du gibier. Dans ces conditions, il est légitime de proposer que l’arriération technologique observée était une arriération parfaitement réelle ! Et cela d’autant plus que l’Asie du Sud-Est recèle de nombreux gisements de pierres de bonne qualité et que les habitants de la région n’étaient donc pas défavorisés sur le plan des ressources. Au total, le plus probable est que l’Asie du Sud-Est du MIS 3 constituait bel et bien une authentique bulle temporelle où survivait un Paléolithique inférieur quasiment inchangé, à une époque où le Paléolithique supérieur fleurissait partout ailleurs en Eurasie, en Afrique et même désormais au Sahul ; ce qui sera encore le cas au MIS 2.

 

C’est pourquoi nous proposons un scénario alternatif à celui du pays des gracieux bambous. Malheureusement, faute de données anthropologiques suffisantes, ce scénario ne repose que sur une construction intellectuelle que voici. Contrairement aux autres populations archaïques d’Eurasie, la population Dénisovienne Méridionale était originellement assez dense, parce que l’Asie du Sud-Est est une région tropicale bien adaptée à notre espèce … née sous les tropiques. C’est ce grand réservoir de gènes pauci-cognitifs très archaïques qui entrava l’expression d’un comportement moderne à la suite de chaque nouveau métissage. Métissages qui étaient d’ailleurs plus fréquents ici que dans le reste de l’Eurasie, en raison de la densité de la population dénisovienne. Ainsi, chaque nouveau peuple moderne – à chaque fois composé d’un petit nombre d’individus – qui arrivait des Indes en longeant les côtes aujourd’hui englouties, se métissait en premier lieu avec le peuple moderne qui était arrivé avant lui et qui avait déjà eu le temps de devenir très métissé (Modernes + Dénisoviens) ; puis il se métissait en second lieu avec des Dénisoviens de ‘’pure souche’’ (ou quasiment de pure souche) qu’il rencontrait aux lisières des forêts dès lors qu’il explorait l’intérieur des terres ? De cette façon, le pourcentage de gènes archaïques resta élevé chez tout le monde pendant très longtemps ; et, cela, même en considérant que les Humains modernes (rapidement métissés) s’unissaient le plus souvent avec d’autres Humains modernes (anciennement métissés). Ces deux raisons (pourcentage élevé de gènes pauci-cognitifs chez tous les Modernes métissés et apport persistant de gènes archaïques de ‘’pure souche’’) se conjuguèrent pour entraver pendant très longtemps l’efficacité de la pression de sélection qui œuvrait pourtant nécessairement pour restaurer une pensée moderne normo-cognitives. Mais qui œuvrait peut-être localement de manière moins drastique que dans les autres régions d’Eurasie où la vie des Humains était plus rude qu’ici ?

A l’appui de cette thèse, il faut considérer que c’est chez les peuples Papouasiens – dont les ancêtres ont vécu en Indo-Sunda – que l’on trouve aujourd’hui les plus forts taux de gènes Dénisoviens (jusqu’à 6 à 7 %), qui sont aussi les plus forts taux d’ADN archaïque de notre planète contemporaine toute entière. A l’image de la température résiduelle de l’espace interstellaire, ces taux génétiques résiduels non négligeables impliquent que les chiffres furent beaucoup plus élevés dans le passé ! Plus élevés de combien ? En Europe, l’archéogénétique montre des Hommes modernes qui possédaient jusqu’à 10% d’ADN Néandertalien au moment de la colonisation *Bachokirienne et *Proto-Aurignacienne, alors que ce pourcentage est descendu à environ 2% chez les Européens d’aujourd’hui. En postulant une pression de sélection d’intensité identique, les 6 à 7 % d’ADN Dénisovien observés de nos jour en Papouasie-Nouvelle-Guinée, permettent de penser que les Humains modernes anciens de l’Indo-Sunda auraient pu incorporer jusqu’à 30% d’ADN archaïque dans leur génome ? Chiffre énorme, qui pourrait cependant avoir été un peu plus bas si la pression de sélection avait été moins forte localement ? Il faudrait des travaux archéogénétiques pour savoir ce que vaut cette hypothèse. Mais si l’on veut bien lui accorder une part au moins de vérité, une proportion aussi considérable de matériel génétique très archaïque, dut avoir des conséquences pauci-cognitives drastiques. C’est cela qui explique le mieux pourquoi la stagnation technologique perdura si longtemps en Asie du Sud-Est, malgré des vagues de colonisations successives qui apportèrent chacune un nouveau flux de gènes modernes ; mais un flux dont l’intensité était trop faible pour rétablir rapidement des cognitions modernes dans un océan d’individus pauci-cognitifs.

Sur le très long terme, les archéologues observent néanmoins une lente évolution technologique en Asie du Sud-Est, qui pourrait avoir été rythmée par les vagues successives de colonisation de la région ; comme si chaque nouvelle arrivé d’un peuple moderne était parvenue à atténuer, un petit peu, et peu à peu, l’archaïsme local. Ainsi, 1) après l’arrivée des peuples DE*/D v. 70.000 AEC, l’Indo-Sunda conserva son industrie Oldowayenne supérieure (OLD+) venue tout droit du Paléolithique inférieur [cf. atlas n°2] et qui était vraisemblablement celle des Dénisoviens Méridionaux ; signe que les gènes des premiers pionniers modernes, initialement moustériens, furent particulièrement dilués. 2) ensuite, l’arrivée des peuples C* et C1 v. 50.000 à 45.000 AEC fut concomitante de l’apparition d’un débitage de gros éclats (FLK) ainsi qu’on le constate à Niah ; 3) ensuite, à l’époque où nous avons placé l’arrivée des peuples F2-F4, un peu avant 40.000 AEC, les gros éclats FLK se répandirent dans tout l’Indo-Sunda, où les vieux outils OLD+ restaient par ailleurs abondants. 4) ensuite, v. 30.000 AEC, la proportion d’outils OLD+ se réduisit encore au profit d’une progression des outils FLK, ce qui pourrait avoir découlé d’une nouvelle dilution des gènes pauci-cognitifs due à l’arrivée des populations  K2a*(O). 5) enfin, pour revenir au Sonvien par lequel nous avons commencé toute la réflexion, l’arrivée des *Proto-PapouasiensK2b1(MS) et K2b2(P*/P1*/P2) à l’extrême fin du MIS 3 ou au début du MIS 2 augmenta encore un peu le pourcentage de gènes modernes, et permit l’émergence de cette industrie sonvienne qui conservait un aspect bien archaïque comparativement à ce qui existait partout ailleurs, mais qui incluait quand même désormais quelques éclats d’allure grossièrement laminaires. C’est peut-être seulement à cette époque que disparurent les derniers Dénisoviens Méridionaux de ‘’pure souche’’ qui pourraient avoir subsisté jusque-là au Yunnan, au Guizhou et dans les montagnes du Nord de la Birmanie ? Le Sonvien – et le Hoabinien (un peu plus moderne) qui lui succèdera – furent les industries d’une époque où le pourcentage des gènes pauci-cognitifs commençait à se réduire sous l’effet d’une pression de sélection que rien ne venait plus entraver désormais. Si cela fut long, c’est parce que ces peuples partaient de loin. 6) In fine, ce sera la rétromigration des peuples d’haplogroupe O, venus de Chine du Sud, qui achèvera de rattacher l’Asie du Sud-Est au Monde technologique de son temps. Cela sera tardif [cf. carte Z & atlas n°4].

 

Sur le plan linguistique, l’empilement de peuples DE*/D, C*/C1, F2/F4, K2a*(O)/O et K2b1(MS) + K2b2(P*/P1*/P2) que nous venons de rappeler, généra une série d’entrechoquements linguistiques, ainsi qu’il est fréquent  dans les Finis Terrae. De plus, la chute de leurs locuteurs dans le ‘’puits cognitif’’ de l’Indo-Sunda dut également contribuer à altérer les langues des colons successifs. C’est faute d’avoir compris ce processus que des linguistes se sont résolus à forger le concept de langues **Pacifiques, et qu’ils ont eu du mal à rattacher cette supposée famille au reste de l’arbre des langues ! Et pour cause ! Car en réalité, ces langues **Pacifiquesd’aujourd’hui sont les héritières d’une succession de créolisations qui les ont transmutées et re-transmutées en un mille-feuille complètement nouveau dont les racines mêlées sont devenues parfaitement méconnaissables. C’est pour cette raison que les langues actuelles des Aborigènesaustraliens n’ont plus rien de Déné-Caucasien malgré la fréquence écrasante de l’haplogroupe C chez leurs locuteurs ; et c’est pour cela que les langues du peuple Papouasien n’ont plus rien d’*Eurasiatique malgré l’haplogroupe K2b ultra-majoritaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Sur le plan physique, reste enfin à constater que les peuples **Pacifiques ne sont ni Europoïdes ni Mongoloïdes, tandis que la majorité des gens qui expriment les mêmes haplogroupes qu’eux, se partage aujourd’hui entre ces deux morphotypes. En sus du pourcentage élevé de gènes Dénisoviens et de la nature recomposée des langues **Pacifiques, le morphotype Australoïde des peuples locaux constitue une autre validation du scénario que nous venons d’exposer !

 

Les populations de l’extrémité du Sunda (Bornéo), les populations des îles qui séparaient la grande péninsule continentale du Sahul, les populations du Sahul lui-même et celles du littoral chinois, pourraient s’être libérées plus rapidement des gènes pauci-cognitifs que les populations de l’Indo-Sunda, car des industries *Quasi-Paléolithique-Supérieure (*QPS) étaient apparues dès l’Hengelo dans toutes ces régions [cf. carte N]. Pourquoi cette différence ? La réponse est simple : dans les îles et au Sahul, il n’y avait jamais eu de Dénisoviens, tandis que les Dénisoviens de ‘’pure souche’’ avaient anciennement disparu du littoral chinois méridional où ils s’étaient mêlés à des Néandertaloïdes bien avant l’arrivée des premiers Hommes modernes [cf. atlas n°2]. Ainsi, la pression de sélection en faveur des gènes normo-cognitifs s’exerça plus rapidement dans ces régions qu’elle ne pouvait le faire en Indo-Sunda :  parce qu’elle ne fut jamais contrebalancé par l’apport continu d’un flux de gènes archaïques ; et peut-être aussi parce que les ancêtres modernes de ces peuples avaient principalement cheminé en longeant les côtes de l’Indo-Sunda aujourd’hui disparues, réduisant de ce fait les occasions de métissage avec les Dénisoviens de ‘’pure souche’’ si ceux-ci vivaient à l’intérieur des terres ?

En Chine du Sud, les industries comprenaient désormais des outils en os en plus de l’arsenal traditionnel fait de cailloux cassés, de pièces bifaciales et de grands éclats ; sur les cartes, elles sont attribuées à un ‘’mode 3-(4)’’ définissant un *Quasi-Paléolithique-Supérieur (*QPS). L’époque de Tursac fut peut-être celle d’un bouleversement ethnique dans la région. Chez les peuples *Austriques, l’haplogroupe O1b pourrait avoir donné naissance à ses variants O1b2 et O1b1 v. 28.000 AEC ; ce dernier pourrait avoir migré vers le Nord, le long du littoral chinois, repoussant les peuples *Paléo-Ryükyüens C1a1 vers les îles Ryükyü et peut-être vers le littoral Sud de la Corée et le Sud de l’archipel japonais. 

L’équivalent sahulien de l’industrie *QPS de Chine du Sud est appelé Core Tools and Scraper Tradition (CTS) ; cette culture perdurera jusque v. 5000 AEC, c’est-à-dire jusqu’à la date probable de l’arrivée des peuples Aborigènes actuels, porteurs de l’haplogroupe C1b [cf. atlas n°4]. En Tasmanie, le CTS se prolongera toutefois jusqu’au XIXème siècle CE, ce qui est l’un des marqueurs permettant de penser que les Tasmaniens furent les derniers *Paléo-Australiens.

 

Asie Extrême-Orientale (Chine, Corée, Japon, Mandchourie, Mongolie)

La Chine demeurait une mosaïque d’industries et probablement de peuples. Nous venons d’évoquer la Chine du Sud et la Chine littorale. La Chine de l’intérieur était peut-être partagée entre des peuples Austriques d’haplogroupe O2 au Sud, qui maniaient des industries S.FLK / *QPS ; et des peuples *Sinitiques / Sino-Tibéto-Birmans C2c au Nord, qui maniait encore une industrie PSI. Cette bipartition n’était probablement pas homogène, laissant toujours une place à des tribus D1b et D1a éparpillées dans toute la Chine et qui utilisaient encore une industrie FLK. Ces vieux peuples étaient probablement plus denses à l’Ouest du pays, dans le Gansu et le Sichuan.

Au Tibet, le Qinghai et la dépression de Qaidam était peuplés ; peut-être par des populations D1a que nous appelons *Paléo-Tibétaines.

Enfin, comme la Chine du Nord, la péninsule coréenne mêlait des industries S.FLK et PSI qui reflétaient peut-être une mosaïque ethnique ?

 

La Mongolie sera prochainement la porte d’entrée des industries PSM déjà fortement microlithisées en direction de Monde Chinois, Coréen et Mandchou [cf. carte R]. Nous avons vu que ce ‘’proto-microlithisme’’ PSM avait été répandu depuis plusieurs milliers d’années dans toute l’Asie septentrionale, par les peuples d’haplogroupe K2 associés à la constellation Eurasiatique. Et c’est lors de l’interstade de Maisières que nous avons laissé s’installer en Mongolie les populations *Eurasiatiques orientale d’haplogroupe N1* [cf. carte P]. Tout ceci est bien sûr hautement spéculatif. Il s’agit simplement d’un scénario qui tente d’expliquer l’apparition du Microlithisme en Mongolie en en Trans-Baïkalie.

 

Asie Septentrionale (Asie Centrale, Sibérie Occidentale, steppes, Altaï, Baïkalie, Sibérie Orientale, Alaska)

Comme nous le constatons sur la carte Q, le peuple *Eurasiatique K2b était déjà extrêmement diversifié au Tursac, puisqu’il s’étirait sur tout le système des steppes asiatiques, entre le plateau iranien et la Béringie. Nous proposons de décomposer comme suit cet énorme diverticule asiatique du Monde Nostratique ancien moyen-oriental :

 

  • Aux alentours de 28.000 AEC, nous localisons en Asie Centrale méridionale, ou plus probablement sur le plateau iranien, la diversification de l’haplogroupe R en ses variants R*, R1 et R2 qui étaient le support d’un peuple *Eurasiatique occidental méridional méridional.Puisque nous retrouverons prochainement leur haplogroupe ADN-Y à Mal’ta (Cis-Baïkalie), nous sommes assurés que des tribus R* migrèrent les premières en Asie Centrale septentrionale, en laissant les grands variants R1 et R2 en arrière ; ce mouvement de R*(non-R1, non-R2) pourrait remonter au début de l’interstade de Tursac, v. 27.000 AEC. Tout indique que les premiers variants de R1 auront une origine méridionale [cf. carte R & suivantes]. Parmi ces tribus demeurées en position méridionale, se trouvaient les ancêtres patrilinéaires des Indo-Européens, et de 60 % des Européens de souche de notre époque, leurs descendants par les mâles. Tous ces peuples disposaient d’une industrie Paléolithique Supérieure Moyenne (PSM).
  • Au Nord de l’Altaï, dans la steppe de Baraba et dans les régions voisines, qui étaient alors dépourvues de couverture forestière, les *Eurasiatiques occidentaux méridionaux centraux, ancêtres des *Proto-Tchouktcho-Nivkhes étaient porteurs de l’haplogroupe P1*(non-R) ; et disposaient eux aussi d’une culture PSM. Peut-être se portèrent-ils alors en direction des steppes de l’Angara et en Cis-Baïkalie sur le tapis-roulant des peuples que nous faisons avancer pour tenter d’expliquer la répartition actuelle des haplogroupes ADN-Y ? Ce mouvement que nous situons v. 27.000 AEC pourrait avoir contribué à l’éclatement des variants de Q1b1-L54 où avoir profité de cette dispersion ? [cf. ci-dessous].
  • Dans les steppes de l’Angara et en Cis-Baïkalie, l’haplogroupe Q1b1a-L54 pourrait s’être séparé v. 28.000 AEC en ses trois variants, Q1b1a1-M930, Q1b1a2-Z780 et Q1b1a3-L330. Comme toujours, on peut se demander si cette scission ne résulta pas de mouvements divergents de leurs porteurs ?

Depuis les rives du lac Baïkal, les tribus Q1b1-L330 descendirent peut-être en Mongolie Occidentale (Kobdo et bassin de la Selenga) ; Nous n’en faisons pas les ancêtres principaux des peuples Altaïques, mais ces tribus *Eurasiatiques occidentale septentrionales du sud seront un jour l’un des ingrédients de leur cristallisation ethnique très complexe (cet haplogroupe est encore fréquent chez les peuples Turcs et l’était peut-être chez les Huns) ainsi qu’un ingrédient de la cristallisation – que nous découvrons également complexe – des peuples Ienisseïens subactuels (Kets, Kots, etc.), laquelle résultera selon toute vraisemblance d’un adstrat L330 d’origine hunnique / turque qui interagira sur un adstrat C2b1 suffisamment résiliant pour léguer sa langue Na-Déné-Ienisseïenne à la nation Ienisseïenne subactuelle dont la cristallisation ethnique définitive, qui n’est pas très ancienne, s’accompagnera d’un remplacement des haplogroupes ADN-Y [cf. atlas n°4].

Les tribus Q1b1-Z780 pourraient s’être portées vers l’Est en descendant la Haute-Lena ; il s’agissait de l’une des deux composantes fondatrices du peuple *Proto-Amérindequi débutait sa cristallisation ethnique, tout en se tenant encore à grande distance de la Béringie ; quinze mille ans plus tard, le garçon d’Anzick-1 (Montana) appartiendra à cette famille qui est toujours très répandue parmi les peuples Amérindes actuels, aux côtés de la famille Q1b1-M3 [cf. ci-dessous].

Enfin, les tribus Q1b1-M930, demeurées quelque temps en arrière des tribus Q1b1 migrées à l’Est et au Sud, donnèrent naissance à l’haplogroupe Q1b1a1a-M3 qui est aujourd’hui le principal haplogroupe des peuples Amérindes ; il faut par conséquent inférer une migration orientale de Q1b1-M3, qui dut rejoindre Q1b1-Z780 en le suivant de peu et qui jeta avec lui les fondations d’un peuple *Proto-Amérinde qui s’étira rapidement au long des rives de la Moyenne- et de la Basse-Lena. En effet, c’est de cette époque du Tursac – qui précéda immédiatement le LGM –, qu’il faut placer la migration qui porta le peuple *Proto-Amérinde en Béringie. Dans cette région située à l’extrémité du Monde, les *Proto-Amérindes allaient stationner pendant tout le LGM avant de pouvoir s’avancer en Amérique du Nord, au-delà de l’Alaska et du Yukon qui constituent l’extrémité orientale du refuge béringien. Partis dans le Far-East, à une époque antérieure à l’innovation Microlithique Yubetsu [cf. carte R], ce peuple conservait une technologie Paléolithique Supérieure Moyenne (PSM) faite de lames, de lamelles et de pointes bifaciales ; on observe ce type d’industries en en Alaska dès v. 25.000 AEC et, plus tard, on les retrouvera encore au Tardiglaciaire parmi les premiers complexes technologiques *Amérindes de culture Pré-Clovis [cf. cartes W & X]..

Concernant le morphotype physique, la population *Proto-Amérindes pourrait avoir été globalement Europoïde, comme tous les Eurasiatiques de cette époque ; beaucoup plus tard, ce sera encore le cas du fameux homme américain de Kennewick (Etat de Washington), un porteur de l’haplogroupe Q1b1-M3 qui vivra v. 9000 AEC, c’est-à-dire probablement juste avant la pénétration des Na-Déné Mongoloïdes au Nord-Est de l’Amérique du Nord [cf. atlas n°4]. Toutefois, l’homme de Kennewick a aussi été comparé aux Aïnous et, comme chez ces derniers, une composante australoïde n’est pas à exclure en ce qui le concerne. Il est difficile d’expliquer ceci. Nous ferons toutefois l’hypothèse que les Hommes archaïques que nous avons appelés ‘’Néandertaloïdes orientaux’’ et dont nous savons qu’ils peuplaient la vallée de l’Aldan du début du MIS 3 (site de Mungharyma, carte I) avaient une forte composante Dénisovienne et que, de métissages en métissages, leur génome imprégna celui des premiers Amérindiens ? Ainsi, la composante Australoïde de l’homme de Kennewick est peut-être une autre façon de parler de la composante génétique Dénisovienne que l’on révèle aujourd’hui chez les Amérindiens ?

Sur le plan linguistique, l’Amérinde s’éloignera considérablement de l’Eurasiatique au point que son rattachement à ce groupe est aujourd’hui à peine perceptible et que nombre de linguistes – qui négligent la génétique – refusent par conséquent de suivre Greenberg ; mais cet état très divergeant s’explique pourtant facilement par un très long effilochement qui commença dans le superbe isolement du  Finis Terrae béringien [cf. carte R] et qui, plus tard, se prolongera sans frein dans l’immensité des deux Amériques C’est pourquoi, plutôt que d’en faire un groupe frère de l’Eurasiatique, il faut résolument inclure l’Amérinde au sein de l’Eurasiatique !

  • Sur le Haut-Ob, le Haut-Ienisseï et le Chulym devaient stationner des tribus Q1a1-F746/NWT01 que l’archéogénétique attestera plus tard à Afontova-Gora et qu’il faut également situer à l’origine des peuples Eskaléoutes actuels chez qui un tiers des sujets masculins exprime encore Q-F746, comme l’exprimaient déjà les anciens groenlandais de la culture Dorset (site de Saqqaq) avant le début de notre ère. Entre ces deux bornes temporelles, le peuple *Proto-Eskaléoute s’installera sur la Moyenne-Lena et sur l’Aldan, à l’origine de la culture Sumnagin dont nous faisons la culture ancestrale de ce peuple [cf. cartes W & suivantes, & atlas n°4].
  • En Sibérie Occidentale, nous appelons *Eurasiatiques occidentaux septentrionaux de l’ouest les peuples Q1a2 et Q1b2 dont nous avons déjà dit qu’ils s’agrègeront un jour – avec des taux bas – à des peuples steppiques plus récents qui les entraineront au loin avec eux [cf. commentaires de la carte P]. A l’époque de Tursac, ils vivaient en marge des grands courants culturels et allaient le rester jusque v. 16.000 AEC [cf. carte U]. Leur région était probablement bien plus pauvre en ressources que la Sibérie Orientale, étant probablement recouverte par de gigantesques marécages, reliquats des lacs glaciaires du Premier Maximum Glaciaire ; au MIS 3, même si les marécages étaient probablement gelés une partie de l’année, ils se transformaient dès la belle saison en d’immenses étendues liquides infestées de millions de moustiques, faisant d’une grande partie de la Sibérie Occidentale une zone de faible attractivité pour les Humains. C’est potentiellement cette écologie particulière qui explique que la Sibérie Occidentale fut longtemps le pays des ‘’haplogroupes mineurs’’ – c’est-à-dire des haplogroupes qui ne réussirent pas à prospérer – tandis que la Sibérie Orientale fut régulièrement arpentée par des haplogroupes fondateurs d’Empires démographiques.
  • L’implantation des peuples Q1b1 en Cis-Baïkalie, sur la Haute-Lena et en Mongolie Occidentale pourrait avoir eu pour conséquence de repousser les *Eurasiatiques orientaux N1* vers la Mongolie Orientale ? A moins que ce soit le départ volontaire des N1* qui ait laissé la place aux Q1 ? Quoi qu’il en ait été des motivations et des contraintes qui pesaient sur lui, au terme provisoire d’une ‘’voie du Nord’’ qu’il avait commencé à arpenter au Moyen-Orient, le peuple N1 dut nécessairement passer par la Mongolie avant de pouvoir  s’implanter au Nord-Est de la Chine où la désertification de la Mongolie le poussera au cours du LGM [cf. carte R] et où l’archéogénétique révèlera sa présence au Néolithique [cf. atlas n°4]. Au Tardiglaciaire, une fraction d’entre eux rétromigrera en Mongolie redevenue habitable ; dans cette région, elle sera le noyau autour duquel cristallisera le peuple *Proto-Ouralo-Altaïque [cf. carte W]. De tous les peuples Eurasiatiques, rappelons que ces N1* étaient les seuls descendants de la famille K2a*, tous les autres appartenant à la famille K2b*. Eux aussi possédaient une industrie Paléolithique Supérieure Moyenne (PSM).
  • Quant au groupe N2 – frère des *Eurasiatiques orientaux – nous avons précédemment fait l’hypothèse qu’il aurait pu être à l’origine des éléments sibériens repérés dans la culture russe de Gorodstov [cf. carte P & ci-dessous] ; nous les appelons *Para-Eurasiatiques orientaux.

 

Asie Occidentale (Moyen-Orient, Proche-Orient, Anatolie, Arabie)

Dans le Zagros, le Baradostien (BAR) – forme locale du PSM – se poursuivait ; mais peu de sites sont connus entre v. 28.000 et 14.000 AEC. Le paysage ethnolinguistique demeurait peut-être semblable à ce qu’il était à l’époque précédente ? [cf. carte P]. Toutefois, des haplogroupes Q2et R, issus les uns et les autres de P1*, devaient désormais être présents.

 

Europe Centrale et Occidentale

La grande plaine du Nord de l’Europe demeurait le domaine des peuples *Foliacés, lointains héritiers des premiers Hommes modernes du continent. Ils pourraient avoir porté les vieux haplogroupes A1a*, A1b-M13, BT*, CT* et F*,auxquels s’était peut-être adjoint C1a2, repoussé dans le Nord par la poussée des *Gravettiens ?

 

Les peuples *Gravettiens, introducteurs de l’haplogroupe I en Europe, s’étaient déjà étendus à tout ce continent ; y compris dans la plaine russe dont les technologies étaient venues de l’Ouest ; et y compris en Bretagne et en Grande-Bretagne où le Gravettien local exprimait encore des racines à la fois aurignaciennes et foliacées (site de Paviland). Ce méli-mélo technologique était le signe probable d’un empilement ethnique dans ce Finis Terrae du Nord, et d’une intense créolisation linguistique locale qui nous restera à jamais inaccessible.

Nous avons vu que les premiers *Gravettiens étaient arrivés v. 31.000 AEC et que leurs haplogroupes initiaux avaient peut-être été I* et I1, séparé en I1a et I1b v. 30.000 AEC à l’époque du Gravettien ancien (GRA ANC) [cf. carte P]. C’est peut-être seulement v. 28.000 AEC que l’haplogroupe I2 se répandit en Europe, en laissant derrière lui des formes I2* en Anatolie. Sans qu’il soit nécessaire d’associer absolument un nouvel haplogroupe à une nouvelle phase culturelle, l’arrivée des I2 peut quand même se superposer au début du Gravettien moyen (GRA MOY) (v. 28.000 à 24.000 AEC) qui fut . Puis, de multiples innovations locales engendrent peu à peu une diversification culturelle.’]une période de diversification culturelle en Europe. Ensuite, c’est peut-être v. 27.000 AEC que I2 se diversifia en ses variants I2a, I2b et I2c ? Ceci pourrait s’être produit dans les Balkans, région depuis laquelle ces variants – principalement I2a – se répandirent bilatéralement : à l’Ouest où ils pourraient avoir été le substratum de ce que l’on appelait autrefois le Périgordien supérieur (GRA PER) (France, Espagne du Nord) ; et à l’Est où ils pourraient avoir été à l’origine de la culture de Kotylevo-Gagarino (GRA KOT GAR) ; tandis que les populations demeurées en Europe Centrale furent à l’origine du Gravettien Pavlovien (GRA PAV) (Autriche, Hongrie, Moravie, Slovaquie, Pologne) ? C’est chez ces *Gravettiens Pavloviens que l’on a découvert les plus anciennes céramiques non utilitaires du Monde (statuettes). Plus tard, I2a se sépara lui-même en I2a1 (Balkans, Europe Orientale, Sardaigne, Pyrénées, Andalousie, Irlande) et en I2a2 (= ex I2b) (Allemagne, Îles Britanniques et Scandinavie, avec quelques poches situées en Europe Occidentale et en Europe Orientale).

En Europe actuelle, on remarque que les plus hautes fréquences de I2a se trouvent dans des populations insulaires (Sardaigne) ou montagnardes (Balkans, Pyrénées) ; c’est-à-dire dans les deux sortes de refuges typiques où leurs ancêtres ont autrefois été repoussés par l’arrivée de nouvelles populations au cours du Tardiglaciaire [cf. carte V], puis par l’arrivée des cultivateurs néolithiques [cf. atlas n°4].

 

Outre les peuples *Foliacés et les peuples *Gravettiens, des groupes *Aurignaciens étaient parvenus à se maintenir jusque-là. Déjà mêlées d’éléments gravettiens, ces cultures Epi-Aurignaciennes – que l’on peut supposer à base haplogroupale C1a2 – disparurent du Languedoc et des Balkans entre v. 27.000 et 25.000 AEC. Cependant, l’Aurignacien se maintint encore en Grèce ; faute de documentation, on ignore la situation en Albanie.

Nous savons par ailleurs que des populations C1a2 – qu’on peut supposer *Aurignaciennes – se maintinrent longtemps en Espagne du Nord où l’archéogénétique observe cet haplogroupe jusqu’au seuil du Néolithique (cf. atlas n°4]. 

Ce fait génétique espagnol appelle un commentaire sur la langue des Basques / Euskariens, qu’on a depuis longtemps proposé de rattacher à la superfamille Déné-Caucasienne. Dans les pages de cet atlas, nous avons montré l’association de cette grande famille linguistique avec l’haplogroupe C, partout dans le Monde. Ainsi – si cela est vrai –, la langue des *Aurignaciens C1a2 devait être une langue Déné-caucasienne occidentale. Il serait cependant simpliste de voir dans l’euskarien un fragment demeuré intact des langues aurignaciennes d’il y a 40.000 ans ! En effet, la langue basque d’aujourd’hui résulte nécessairement d’une construction complexe qui s’est réalisée couche après couche, milliers d’années après milliers d’années, dans une région montagneuse qui servit de refuge à plusieurs populations repoussées des plaines voisines par l’arrivée de nouveaux colonisateurs. Ces langues successives s’y sont entrechoquées et un multi-créole en a résulté. Ainsi, il est injuste de se gausser des linguistes, lorsque tels d’entre eux soulignent les caractères Déné-Caucasiens de l’euskarien (strate n°1), tandis que d’autres croient déceler dans cette langue des similitudes avec le kartvélien ou bien avec l’afrasien (strate n°2) ! Au réel, cette strate n°2 [cf. atlas n°4] – pourrait peut-être nous dire quelque chose de la langue des *Gravettiens qui étaient initialement venues d’Anatolie [cf. carte P], et dont l’haplogroupe I nous dit qu’il s’agissait à l’origine d’une langue issue de la famille nostratique, tout comme le sont l’afrasien et le kartvélien que nous rattacherons prochainement aux aux haplogroupes J2 et J1. Rappelons ici que les haplogroupes I et J sont les deux branche de l’ancien haplogroupe IJ, séparées v. 35.000 AEC [cf. carte O]. Ainsi, des traits linguistiques évoquant l’afrasien et/ou le kartvélien (famille J), pourraient en réalité être d’authentiques vestiges de la langue gravettienne (famille I) ? Cependant, ces mêmes traits pourraient aussi nous dire quelque chose des langues Néolithiques et Chalcolithiques d’Europe (strate n°3) dont nous postulerons le fort apparentement aux groupes afrasien et kartvélien [cf. atlas n°4]. Enfin, l’histoire du basque et des Basques ne s’arrêtera pas là : car, comme une éponge, ils absorberont encore de nouveaux mots et de nouveaux gènes au cours de l’époque Indo-Européenne (strate n°4) [cf. atlas n°4]. Il n’en demeure pas moins que, sous ce patchwork de créoles chronologiques, persiste encore aujourd’hui quelque chose des langues déné-caucasiennes qui nous rappelle les temps Aurignaciens.

 

Europe Orientale

A l’instar des groupes Epi-Aurignaciens d’Europe Occidentale et des Balkans, l’Aurignacien (AUR) de Moldavie se termina v. 28.000 AEC ou plutôt s’interpénétra alors d’éléments Gravettiens. Le Molodovien ancien (MOL) (v. 28.000 à 24.000 AEC) qui en résultat était donc une culture hybride. Cependant, des *Aurignaciens plus authentiques persistaient peut-être plus loin au Nord, dans les monts Métallifères et dans les Tatras.

 

Plus loin à l’Est, les steppes pontiques, et les vallées du Dniepr, du Don et de leurs affluents, étaient de culture Gravettienne dans sa variante de Khotylevo-Gagarino (GRA KOT GAR). Ces industries de la plaine russe de l’époque de Tursac étaient liées aux industries des populations de l’Ouest et même précisément au Gravettien Pavlovien d’Europe Centrale qui s’étendit vers l’Est aux alentours de 28.000 AEC. Les sites de Borshevo-5, de Khotylevo-2 et de Kostenki-1-Poliakoff c1 témoignent de cette population.

 

Plus loin encore vers l’Est, le grand système fluvial de la Volga et de ses affluents demeurait encore exclu du PSM, prolongeant les anciennes cultures de Sungir et de Kostenki-Gorodstov, qui avaient elles-mêmes évolué sur un vieux substrat Streletskaya enrichi d’éléments aurignaciens et sibériens.

 

Enfin, le Nord-Caucase devait abriter des populations C1b*, dont les langues, appartenant à la famille Déné-Caucasiennes, seraient un jour à l’origine des langues Nord-Caucasiennes parvenues jusqu’à nous, selon un processus de formation que l’on peut concevoir comme parfaitement similaire à ce que nous venons d’expliquer au sujet de la langue basque [cf. ci-dessus]. Langue basque avec laquelle ces langues nord-caucasiennes et le burusho composent aujourd’hui tout ce qui nous reste de la famille déné-caucasienne basée sur l’haplogroupe C1.

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