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Primiglaciaire – interstade d’Odderade
Odderade ancien : 83.000 à 75.800 AEC
MIS 5a (1/2)

 

E – 75.800 à 72.000 AEC – Primiglaciaire : interstade Saint-Germain-II / Odderade

 

Climat

Le GI-21 de la chronologie glaciaire groenlandaise correspond à la première partie du MIS 5a et à l’interstade d’Odderade ancien qui dura de v. 83.000 à 75.800 AEC. Dans son intimité, cette période regroupa une suite d’oscillations climatiques de faible amplitude qu’il n’est pas utile de détailler ici mais qui durent avoir un impact sur le déplacement des populations. Le niveau moyen des mers de l’époque oscillait peut-être aux alentours de – 25 mètres ? En Europe de l’Est, l’Odderade est appelé interstade de Kruglista.

En Afrique, l’Odderade dans son ensemble correspondit à une phase humide parfois dite Pré-Maluekien. Le Nil se remit probablement à couler.

 

Peuples d’haplogroupes A et BT

La vallée du Nil dut de nouveau être habitable au MIS 5a. En effet, malgré des incertitudes chronologiques qui font malheureusement le grand-écart d’une publication à l’autre, c’est probablement du MIS 5a qu’il faut dater les industries égypto-soudanaises issues du Complexe Nubien. Ces industries sont dites Khormusien (KHO) au Sud et Taramsien (TAR) au Nord. On les identifiera comme telles sur la carte suivante seulement, pour leur laisser le temps de se différencier du Nubien Récent dont elles étaient des faciès régionalisés. Le site de Taramsa-1 avait déjà été occupé par d’autres tribus, avant le hiatus désertique du MIS 5b [cf. carte B]. Vers 75.000 AEC, il a livré une sépulture intentionnelle d’Homo sapiens sapiens mais qui présentait cependant des traits archaïques évoquant les Hommes du Jebel Irhoud. Les habitants de cette Egypte Nubienne récente du MIS 5a portaient peut-être l’haplogroupe BT* ? Depuis la vallée du Nil, ils auraient été susceptibles de déboucher au Proche-Orient où ils seraient venus grossir le groupe déjà hétérogène que nous appelons *Paléo-Levantin ?

 

C’est au MIS 5a ‘’seulement’’ que l’Atérien constitué semble s’être installé au Maghreb. Il pourrait avoir été le produit de la rencontre de  deux vagues migratoires Nubiennes Anciennes dans ce Finis Terrae : la première arrivée au MIS 5e à travers le Sahara vert  et replié sur la côte au moment de son aridification au cours du MIS 5d ; et la seconde qui occupait la vallée du Nil au MIS 5c et qui aurait longé la côte d’Afrique du Nord au MIS 5a ? Ce peuple *Atérienconstitué avait un comportement moderne ; ainsi, le site de Taforalt livre des pendentifs en coquillages perforés ramassés sur la côte, à 40 km de là ! L’usage de l’ocre est aussi attesté sur plusieurs sites de la région.

Peuples d’haplogroupe DE

Issu de l’haplogroupe CT, l’haplogroupe DE était apparu vers 90.000 AEC [cf. carte C].

  • Une partie des tribus DE* s’étaient peut-être répandue en Arabie méridionale au cours du Rederstall récent, où elles avaient constitué un groupe ethnolinguistique *Paléo-Boréal-Occidental. Plus tard, c’est ce groupe qui rétromigrera en Afrique et qui donnera naissance à l’haplogroupe E, haplogroupe majeur des Africains Africoïdes d’aujourd’hui, mais aussi de nombreux individus Europoïdes du Proche-Orient et d’Europe.
  • Dans le même temps, d’autres tribus DE* s’étaient probablement installées sur la côte iranienne, support d’un groupe ethnolinguistique que nous avons appelé *Paléo-Boréal-Oriental. Nous postulons que ce groupe oriental continua à avancer vers l’orient au cours de l’interstade d’Odderade. Cette affirmation appelle cependant deux commentaires quant à la date et à la route supposée de cette migration dont personne ne met en doute la réalité puisque l’haplogroupe D, variant de DE, est aujourd’hui attesté en Asie orientale. La date d’abord ! Dans cet atlas, nous nous rangeons à l’hypothèse d’une arrivée post-Toba des Hommes modernes en Asie du Sud-Est [cf. carte F pour l’éruption Toba] mais également à l’hypothèse d’une colonisation pré-Toba des Indes où le site de Jwalapuram, vraisemblablement habité par l’Homme moderne, est chronologiquement situé de part et d’autre de l’éruption. Le site de Katoati a quant à lui été daté du MIS 5c mais serait plus logiquement situé au MIS 5a ; ce site est d’ailleurs intéressant en tant que jalon d’une migration débutée en Afrique, dans la mesure où l’on croit y reconnaitre du matériel Nubien. La route ensuite ! Certains chercheurs penchent pour la ‘’voie du Nord’’ qui contourne le massif tibétain via l’Asie centrale et la Dzoungarie avant de déboucher en Mongolie intérieure et en Chine du Nord. Cette route septentrionale a été invoquée plusieurs fois dans l’atlas n°2 à propos des Hommes archaïques d’Extrême-Orient, et elle sera plusieurs fois arpentée par les peuples modernes dont l’atlas n°3 reconstitue l’histoire. Il ne serait donc pas invraisemblable qu’une fraction du peuple DE* l’ait empruntée, et . On remarquera au passage leur localisation méridionale. Nous postulons que ces Hommes véhiculaient des variants de l’haplogroupe DE*. Pour que la route du Nord puisse être retenue, il faudrait que l’haplogroupe D soit apparu dans la zone du « hub » ; et que les formes ancestrales de D1 aient emprunté la voie du Nord tandis que les formes ancestrales de D2 aient emprunté la voie du Sud. Celles-ci pouvant avoir marché sur les traces de prédécesseurs DE* ?’]nous ne récusons pas cette hypothèse : la ‘’voie du Nord’’ rendrait même plus logique la trajectoire des ancêtres D1 des Aïnous qui – en la suivant – n’auraient pas eus à tomber dans le ‘’puit cognitif’’ d’Asie du Sud-Est, avant de devoir s’en extraire pour entreprendre une migration vers la Chine du Nord où ont nécessairement vécu les ancêtres des Aïnous avant de coloniser le Japon [cf. cartes M & N].

 

Pourtant, la carte D et les cartes suivantes optent pour une migration du peuple DE* oriental par la ‘’voie du Sud’’. Dans cette entreprise fragile de reconstitution d’une trame évènementielle à partir de données extrêmement fragmentaires, le choix de la route méridionale découle de l’hypothèse que les premiers Hommes modernes d’Eurasie – récemment sortis d’Afrique tropicale – ne disposaient pas encore des adaptations et des connaissances nécessaires pour affronter la ‘’voie du Nord’’. Par ailleurs, on remarquera la localisation très méridionale des premiers Hommes modernes d’Asie orientale, tous datés de v. 67.000 AEC en Chine du Sud (Liujiang), aux Philippines (Callao) et en Australie (Madjedbebe). Enfin, le choix de la ‘’voie du Sud’’ découle aussi d’une certaine homogénéité anthropologique des peuples asiatiques d’haplogroupe DE* / D, qui expriment tous un morphotype basal Australoïde ; et qui pourraient tous être également liées par quelques traits linguistiques. Au total, laissons donc pour l’instant les DE* progresser en longeant la côte d’Asie méridionale. Dans ces régions encore vides d’Hommes modernes, les migrants DE* – chez qui l’haplogroupe D n’était pas encore apparu – rencontrent nécessairement des Néandertaloïdes dont nous dirons un mot plus bas.

 

Peuples d’haplogroupe CF

Peu après l’apparition de son groupe frère  DE, c’est peut-être vers 85.000 AEC que l’haplogroupe CF avait émergé en tant que nouveau variant de l’haplogroupe CT* (= CT non-DE). Cet évènement rapporté carte C se produisit probablement en Arabie, en Irak ou en Iran, dans les régions limitrophes du Golfe Persique que nous appelons ‘’hub’’ moyen-oriental. Hormis la plupart des Africains non-Afrasiens actuels et de quelques groupes Mongoloïdes chez lesquels l’haplogroupe D est fortement représenté (en particulier au Japon), l’haplogroupe CF est à la racine de l’essentiel des populations mondiales actuelles, qu’elles soient de type anthropologique Europoïde, Veddhoïde, Australoïde ou Mongoloïde (Amérindiens y compris). Le groupe CF est associé avec les langues que nous avons appelées *Néo-Boréales, lesquelles furent à l’origine de presque toutes les familles linguistiques mondiales à l’exception des langues subsahariennes anciennes et de quelques survivances asiatiques parvenues jusqu’à nous dans des zones refuges (Andamanais des îles Andamans, Aïnous d’Hokkaido).

Sur le plan des industries, on ne peut pas exclure que des sites Nubiens se trouvent sous les eaux du Golfe Persique ? Mais dans l’intérieur des terres, du côté arabe, le site de Jebel-Qattar-1 livre du matériel Levalloisien non Nubien ! C’est-à-dire du matériel de type Paléolithique moyen au lieu du matériel plus moderne que l’on serait en droit d’attendre chez des immigrés africains ! Pour expliquer cette régression technologique, nous ferons l’hypothèse qu’elle résultat des conséquences cognitives du métissage entre les immigrants modernes et les derniers indigènes Néandertaloïdes d’Arabie du Nord. Cette même hypothèse sera réactivée plusieurs fois dans l’atlas, à chaque fois que nous serons confrontés à des régressions technologiques sur le continent eurasien [cf. aussi Introduction].

 

Peuples Paléo-Levantins

Nous avons vu que des peuples BT* durent habiter le Proche-Orient à une certaine époque, car cela permet d’expliquer l’existence archéogénétique d’individus BT* dans l’Europe du Paléolithique supérieur. Il est logique de les faire arriver au MIS 5a, parce que la voie du Nil était perméable et parce que c’est alors qu’apparaissent des sites Nubiens, en particulier dans le Négev. Plus loin au Nord, le Moustérien était peut-être porté par des peuples A1b-M13et A1a arrivés plus anciennement ?

Quoi qu’il en soit de ce mouvement des BT*, les populations *Paléo-Levantines du MIS 5a n’avaient probablement pas encore eu de contact avec les autres Humains modernes d’Eurasie établis le long des côtes du Golfe Persique ; ceci parce que les Zagros étaient encore peuplés de Néandertaloïdes et parce que le semi-désert mésopotamien n’était pas habitable en l’absence de technologies adaptées.

 

Hommes archaïques

Les Hommes archaïques des Indes nous sont quasiment inconnus [cf. atlas n°2] mais il est hautement probable qu’ils constituaient une race Néandertaloïde différente de celle des Néandertaliens d’Europe dont ils étaient séparés depuis plusieurs centaines de milliers d’années. Ces Néandertaloïdes méridionaux avaient probablement conservé la peau foncée de leurs ancêtres africains, n’ayant pas été confronté aux problèmes inhérents aux difficultés de synthèse de la vitamine D dans les régions de hautes latitudes ; ils devaient également avoir une stature plus gracile, puisque cette morphologie est en relation avec le climat. Peut-être constituaient-ils un groupe exprimant un morphotype *Proto-Veddhoïde, au même titre que les Néandertaliens d’Europe et de Sibérie méridionale constituaient un groupe exprimant un morphotype *Proto-Europoïde ? Gageons que ces Néandertaloïdes indiens commencèrent à s’effacer dès l’époque de leur premier contact avec des Hommes modernes. Cette extinction / dilution se fit au rythme du processus que nous invoquerons lors de chaque nouvelle  rencontre de part et d’autre du front de rencontre en progression ; processus comprenant tout à la fois une élimination physique partielle des sujets archaïques masculins, un certain degré de métissage avec les sujets archaïques féminins, et une relégation de quelques bandes dans des zones refuges provisoires que l’accentuation de la pression moderne rendaient de plus en plus précaires. Aux Indes, il s’agissait encore d’hybridation entre deux variétés d’Homo sapiens, aux cognitions certes différentes, mais pas de manière extrême. Plus tard et plus loin, lorsqu’ils seront parvenus en Asie du Sud-Est, les Humains modernes – déjà métissés aux Indes – rencontreront d’autres Hommes archaïques que les généticiens appellent Dénisoviens, et avec lesquels ils continueront à échanger des gènes [cf. cartes F & suivantes].

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