J – 59 à 56 MA PALEOCENE SUPERIEUR
PALEOCENE Supérieur – Thanétien

J – 59.000.000 à 56.000.000 AEC – PALEOCENE Supérieur – Thanétien
Lors de la frontière Paléocène / Eocène, v. 55,5 MA, la terre connut un climat hyperthermique (+ 14° par rapport à l’actuel) qui se maintint pendant un peu moins de 100.000 ans. Les forêts tropicales d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe formèrent alors un seul ensemble continu, où purent se répandre les mêmes espèces végétales et animales. En conséquence, au début de l’Eocène, 50% des genres de Mammifères étaient identiques dans les régions qui sont aujourd’hui l’Europe et l’Amérique du Nord. A cette époque, l’Asie ne semble pas avoir été connectée à l’Europe, du fait de la mer ouralienne qui les séparait ; Toutefois, les espèces asiatiques avaient quand même la possibilité d’accéder en Europe via l’Amérique du Nord.
EUANTHROPOIDEA – v. 59 MA – Asie
Les Euanthropoïdes sont apparus en Asie, peut-être v 59 MA. Pour la première fois dans l’histoire des Primates, c’est chez eux qu’un dimorphisme sexuel apparut. Dans toutes les familles de Mammifères, l’observation d’une différence de taille entre des grands mâles et des petites femelles, indique sans ambiguïté que cette espèce est sociale et qu’elle pratique la polygynie (harems). Ces premiers Anthropoïdes étaient encore des petits animaux, pesant quelques kilos seulement.
Apparus en Asie vers cette époque, les EUANTHROPOÏDES donnèrent ensuite naissance aux Parapithécoïdes et aux *SIMIIMORPHA vers 49 MA. Il faudrait donc exposer leur histoire dans les commentaires de la carte suivante. Mais pour laisser de la place à notre clade des ‘’véritables’’ Singes, les ‘’Para-Singes’’ / Parapithécoïdes sont abordés ici par anticipation.
Parapithecoidea
Issus – peut-être v. 49 MA – d’une espèce asiatique phylogénétiquement située à la base des EUANTHROPOÏDES, les ‘’Para-Singes’’ sont le groupe frère des véritables Singes auxquels nous appartenons. On ignore à quelle date un de leurs taxons migra en Afrique ? Mais puisque leurs fossiles les plus anciens sont seulement attestés v. 37 MA, il faut que la migration ait eu lieu avant cette date ; ce qui oblige à supposer une longue lignée fantôme des Parapithécoïdes africains pendant une douzaine de million d’années. Malgré l’absence de preuves formelles, des échanges fauniques semblent avoir existé entre l’Asie et l’Afrique v. 49 MA et v. 40 MA. Les ‘’vrais’’ Singes étant probablement arrivés en Afrique v. 40 MA [cf. carte M], on pourrait alors avancer que le taxon fondateur des Parapithécoïdes est arrivé plus anciennement en Afrique, peut-être v. 49 MA ? Et que sa migration est peut-être même l’évènement fondateur du clade ? Un dernier argument vient encore légitimer l’hypothèse d’une longue lignée fantôme africaine des Parapithécoïdes : en Afrique, leurs deux sous-clades sont déjà assez divergents lorsqu’on examine leurs restes fossiles les plus anciens, vers 37 MA ; ce qui signifie qu’à cette époque, ces deux sous-clades avaient déjà disposé de suffisamment de temps pour évoluer et se différencier.
Les Parapithécoïdes présentent des similitudes crâniennes avec les Platyrrhiniens du nouveau monde, qui sont plus certainement des traits primitifs hérités d’un ancêtre commun, qu’un legs à d’hypothétiques descendants ; car d’autres traits indiquent formellement que les Platyrrhiniens ne descendent pas des Parapithécoïdes et se sont détachés de notre lignée après eux. Contrairement aux Eu-Anthropoïdes plus modernes, les plus anciens Parapithécoïdes ne présentaient pas une fusion complète de la symphyse mandibulaire. C’étaient des Primates de petite taille qui pesaient de moins de 1 kg à 3 kg maximum ; leur cerveau était petit par comparaison avec celui des Catarhiniens modernes. Ils étaient arboricoles, se déplaçaient comme les Tarsiers en bondissant d’une branche à l’autre, et étaient essentiellement frugivores. Après l’arrivée des Singes ‘’véritables’’, les Parapithécoïdes perdirent la compétition engagée avec eux et furent relégués au Sud du futur Sahara (Tanzanie, Kenya) ; dans leur grand refuge d’Afrique méridionale, ils continuèrent à se diversifier avant de disparaître à la limite entre l’Oligocène et le Miocène (v. 23 MA), probablement sous la pression des premiers Cercopithécoïdes.
Proteopithecidae
Du fait de ses caractéristiques primitives, ce sous-clade devrait logiquement être le plus ancien au sein des Parapithécoïdes. Pourtant, leurs fossiles connus (Proteopithecus, Serapia, v. 30 / 28 MA, Egypte) sont moins anciens que ceux de certains Parapithécidés, ce qui suggère une assez longue lignée fantôme que des découvertes à venir pourraient venir combler.
Parapithecidae
Connus entre v. 37 et 23 MA, les Parapithécidés étaient des quadrupèdes arboricoles diurnes de très petite taille (300 à 400 g), qui se nourrissaient d’insectes ou de fruits, et qui bondissaient de branche en branche dans la canopée, à la manière des singes-écureuils actuels (Saimiri). Les Parapithécidés ont surtout été retrouvés en Afrique du Nord. Le plus ancien observé est Biretia (v. 37 MA), mais plusieurs genres sont connus au voisinage de la Grande Coupure (Arsinoea, Abuquatrania, etc., v. 34 MA). Plus tard, des espèces comme Apidium ou Parapithecus (v. 30 à 28 MA) vivront encore en Afrique du Nord, avant de se replier au Sud du Sahara (v. 28 MA) face à la pression des Cercopithecoïdes. Le dernier genre, Lokonepithecus, vécut au Kenya entre 28 et 23 MA.

Biretia – 37/34 MA – Parapithecidae – Afrique

Apidium – 30 MA – Parapithecidae – Afrique
*SIMIIMORPHA (sensu lato) – v. 49 MA – Asie
Le clade des Singes véritables est le groupe frère des Parapithécoïdes. Il est apparu en Asie, peut-être vers 49 MA [cf. carte K].
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